>>> AURELIE VAUTRIN
>> Rédactrice

Encore une année de passée. C'est dingue comme le temps s'envole. Les jours, les semaines, les mois s'égrainent, les jeux s'accumulent, les articles aussi, on arpente les allées de la Gamescom en sachant qu'on se souviendra à jamais de l'odeur du geek allemand, on ferme les yeux et hop, nous voilà à la fin de l'année, à faire le bilan en se remémorant chaque instant. Année phare, année faste, année qui confirme encore une fois qu'une vie ne suffit pas lorsque l'on fait ce métier (ne suffit pas tout court en fait). Dire qu'un Super Mario Galaxy 2 sous blister m'attend toujours bien au chaud sur mon étagère. Honteux, ma petite dame ? Oui, sans aucun doute, mais je ne sais pas pourquoi, mon corps a besoin de dormir, ce qui représente, je vous le concède, un temps perdu absolument considérable. Le résultat ? J'ai raté mon rencart avec Mickey, avec la petite ombre de LIMBO, avec ce filou de Donkey Kong, et même avec ce Gabriel Belmont, beau brun bestial à la cape rouge que je m'étais pourtant jurée de rencontrer. Et me voilà, à quelques jours de 2011, à me rendre compte que chaque début d'année est consacrée à rattraper la précédente. Je pourrais donc vous parler de long en large de Borderlands que j'ai fini deux fois (d'ailleurs, tout ça pour ça ! Ceux qui savent comprendront) mais Maxime me rendrait ma copie avec un zéro pointé. Du coup, me voici, toute penaude, avec mon top loin des hits des rayons, et forcément incomplet ; peut-être étonnant également si vous avez déjà jeté un coup d'œil à mes tests... Et oui, j'ai décidé de faire tomber le mythe : non, je ne fais pas que bouger mon body sur des jeux de fitness, chanter (très faux) via U-Sing et consorts, ou agiter mes mains dans l'air en pleine rédac pour Kinecter sans arrêt. Parce que oui, on peut tomber amoureuse d'un Prince de Perse tout en s'éclatant sur Picross, oui, on peut rêver d'être Lara Croft tout en utilisant sa DS pour avoir des recettes de cuisine. Dans tous les cas, peut-être que je pourrais vous parler de Castlevania : Lords of Shadow dans mon top de l'année prochaine. Mais ceci est une autre histoire, alors d'ici là, comme dirait l'autre, bonne année et plein de bonnes choses... 

1 – Heavy Rain

Ah voilà, je vois déjà certains pester sur mon n°1. Heavy Rain ou le jeu de toutes les discordes. Que certains ont lâché au bout de 5 minutes, là où d'autres, comme moi, sont restés scotchés à leur manette sans pouvoir dormir avant de savoir qui était ce taré aux origamis. Quitte à refaire le jeu une nouvelle fois si votre fin ne vous convenait pas plus que ça (dans le genre hécatombe, moi, on ne fait pas mieux je crois.) Oui, ce jeu est loin d'être parfait, le gameplay aurait nécessité d'avoir au moins six doigts à chaque main pour s'en sortir sans brûlures, ça blablate sans arrêt et certaines séquences auraient pu être coupées. C'est vrai. N'empêche, je n'avais jamais vécu une telle expérience en matière de jeu vidéo jusqu'à présent. Parce qu'en jouant à Heavy Rain, j'ai retrouvé cette sensation de gosse qui dévore un livre dont "Vous êtes le héros". Grosse tuerie ou grosse arnaque ? Ce jeu nous le confirme ô combien de fois, tout est une question de choix dans la vie. J'ai choisi.

2 – Enslaved : Odyssey to the West

Décidément, j'ai craqué pour des jeux qui ne sont pas parfaits cette année ! Et pourtant, bizarrement, malgré ses défauts, Enslaved : Odyssey to the West a généré chez moi cette envie irréversible d'y jouer encore et encore, et de le terminer le plus vite possible. Bon, il est hyper directif, parfois simpliste et trop répétitif, je le concède. Mais les personnages sont attachants, l'univers éblouissant, la réalisation soignée, le gameplay très immersif et l'expérience de jeu plutôt agréable. Et puis, bon. Il faut bien combler l'absence de Nathan Drake ou de mon Prince charmant dans un jeu digne de ce nom. Et Monkey et Trip le font avec une aisance et une réussite assez incontestable finalement.

3 – Alice au Pays des Merveilles (DS)

Habituellement, les adaptations de films en jeu vidéo, c'est plutôt l'arnaque. Mais voilà, il faut bien une exception pour confirmer la règle. L'année dernière c'était SOS Fantômes : le jeu vidéo, cette année pour moi c'est Alice au pays des merveilles - sur DS, attention, parce que sur Wii ce n'est pas la même. Certes, ce n'est pas le jeu de l'année mais tout de même, grâce à un design très particulier, des personnages « burtonniens » adorables et une exploitation très réussie des capacités de la petite DS, je me suis laissée prendre à ce jeu à la fois fun, frais et très amusant. Quitte à avoir l'air un peu débile en soufflant sur ma console dans le train qui me ramenait de Cologne et de la gamescom. Parce qu'un petit peu de douceur dans ce monde de brutes, ça n'a jamais fait de mal à personne.

4 – Lara Croft and the Guardian of Light

En attendant le fameux Tomb Raider Reboot annoncé pour l’année prochaine, je me suis délectée de Lara Croft and the Guardian of light, épisode à part dans la carrière de l’aventurière la mieux roulée de la planète. On peut même dire qu’il tranche complètement avec ce que nous a offert la belle par le passé, avec son mode co-op et la 3D isométrique ! Original et novateur dans le bon sens, car l’esprit de Tomb Raider est bien là et du coup, on se passionne rapidement pour cette nouvelle aventure très facile à prendre en main, avec en prime de nombreux défis à relever et une durée de vie plutôt étonnante pour un jeu en téléchargement. Et parce que, de manière générale, il n’y a pas assez de soft proposant un mode co-op, ce Lara Croft and the Guardian of light a gagné sa place dans mon cœur version 2010.

5 – Picross 3D

Enfin, si rien ne remplacera les heures passées dans le train à jouer à Picross (sorti il y a 3 ans, rebooté deux fois, je ne m'en lasse toujours pas), l'arrivée sur le marché de son petit frère Picross 3D a pourtant donné une nouvelle dimension à mes trajets de métro. Sorte de Rubik’s Cube du 21^ème siècle, avec ces mini puzzles casse-têtes, Picross 3D offre le même plaisir de jeu que le volet précédent, avec une prime une troisième dimension pour jouer de chaque côté de la chose – et augmenter encore sa difficulté. De quoi développer la mémoire, la logique – et c’est une allergique aux maths qui vous le dit. Son seul défaut ? Etre additif au point de louper sa station de métro une fois sur trois. Véridique ! Une vraie drogue, on vous dit. Le Roi est mort, Vive le Roi !

COUP DE GUEULE
Le manque d'imagination des éditeurs en matière de casual gaming
Oui, les filles aussi jouent aux "vrais" jeux vidéo.

Parce que le marketing fait aussi sa loi dans le marché du casual gaming… Il n’y a qu’à regarder le nombre de jeux de fitness, de danse ou de karaoké sortis dans les rayons cette année. Du très bon (Your shape : Fitness Evolved, par exemple, dont je vais sans aucun doute faire usage après les fêtes) comme du très mauvais (EA Sports Active 2 sur PS3 par exemple). Kinect Sports, Sports Champions, Wii Sports, il n’est même plus question de faire semblant. De quoi perdre - et arnaquer en beauté la ménagère de moins de 50 ans venue acheter un jeu pour sa nièce ou son fiston. Et qui, finalement, n’a que le choix du pique-nique-douille si elle ne s’est pas renseignée quelque peu auparavant. De quoi également agacer les gamers, qui voient leurs rayons envahis par les mêmes genres de jeux sans distinction. Moi je dis ça, je dis rien, mais il serait de bon ton de faire fonctionner un peu plus l’imagination des développeurs, histoire de diversifier un peu l’offre - au lieu de copier chez le voisin le titre qui a rapporté des pépettes. Et puis, tant que j’y suis, un petit coup de gueule contre ceux qui pensent les filles réduites à Léa Passion Cheval, Get Fit with Mel B ou Babysitting Mama. C’est comme ça les mecs, les nanas aussi ont droit de squatter la PS3 et de pester contre ses satanés *$ ‘^**ù%£* qui l’ont shooté à Call of Duty. La révolution est en marche, les gars, faites gaffe à vos miches. J En même temps, voyez le bon côté des choses : votre copine ne vous reprochera plus de passer trop de temps sur la console : elle y jouera avec vous !