2009 : le Top 5 des autres rédacs


– Mathieu Micout –

ex-Eurogamer.fr / Hitphone.fr (bientôt !)

Une année vient encore de s’achever, toujours plus rapidement que les précédentes (paraît que c’est un phénomène naturel quand on vieillit), mais plus que ça, c’est bien à la décennie des années 2000 à laquelle nous avons dit au revoir il y a quelques jours. Dix ans qui ont changé la face du jeu vidéo, passé d’industrie bien installée mais encore cloisonnée et élitiste au statut de grand business global et mondial, avec tous les excès engendrés par sa fraîche popularité. Pas mal de choses ont changé avec dans le désordre l’arrivée de Microsoft sur le marché des consoles, la gloire et la chute de Sony, l’avènement du jeu vidéo très grand public avec un Nintendo conquérant, la reconnaissance de mouvements, le modèle World of Warcraft, le jeu en réseau partout, les jeux musicaux, les DLC généralisés, la cohabitation entre les mega productions et les jeux indépendants, la vente dématérialisée ou l’arrivée d’un nouveau modèle d’avenir avec l’iPhone. Mais la majorité des jeux eux-mêmes n’ont finalement pas tant évolué que ça à bien y regarder. Souvenez-vous (avec une larme à l’œil), il y a 10 ans, le jeu de l’année 1999 s’appelait SoulCalibur (Dreamcast), une œuvre qui n’a pas vraiment encore vieilli graphiquement et conceptuellement. Pour moi, le jeu vidéo est excitant à partir du moment où il évolue, où il se réinvente sans cesse. J’ai besoin d’être surpris ou impressionné pour adhérer et plonger corps et âme. En regardant après coup mon Top 5 de cette année, je m’aperçois que les 5 jeux en question procurent tous des sensations qu’on ne pouvait pas vraiment ressentir avec cette ampleur il y a 10 ans, que ce soit grâce à la crédibilité d’un monde ouvert, des parties multijoueurs en ligne intenses, un accessoire de qualité, une expérience vraiment adulte sur une portable ou une mise en scène hollywoodienne. Et maintenant, j’attends une grande claque qui chamboulerait tout avant 2020, s’il vous plaît !

 

1 – Assassin’s Creed II (X360)

Je n’ai eu aucune hésitation au moment de choisir mon jeu de l’année, cela ne pouvait être que le titre d’Ubisoft Montréal. Ce n’est pas pour autant qu’il ne possède pas de défauts, ce qui paraît même évident dans un jeu ouvert, bien plus complexe à gérer qu’un cheminement scripté et linéaire. Mais ces petites imperfections se retrouvent noyées dans un océan de bonheur vidéoludique dans lequel j’ai personnellement plongé sans retenue. Assassin's Creed II fait parti de ces jeux que l’on vit comme un voyage. J’ai un gros faible pour les jeux à monde ouvert depuis pas mal d’années, parce que c’est ce genre qui rend des univers réellement tangibles, qui donne l’impression d’évoluer dans des mondes parallèles qui existent quelque part. Parmi les jeux qui m’ont fait rêver et transporté ailleurs, il y a eu GTA III (et ses suites), Oblivion, et aujourd’hui Assassin's Creed II. Ses villes magnifiques (ah Venise…), son ambiance oscillant entre jours maussades et nuits magiques, ses musiques sublimes signées par le maître danois Jesper Kid, ses énigmes pleines de mystères sous-entendus et son histoire dont on veut absolument connaître la suite, voici tout ce qui m’a fait adorer ce jeu, au-delà de son gameplay admirable et rempli de bonnes idées.

 

2 – Call of Duty : Modern Warfare 2 (X360)

On pourra dire tout ce que l’on voudra sur Modern Warfare 2 : trop scripté, trop court, trop cher, trop caricatural, trop violent, trop médiatisé, trop ceci, trop cela, il n’en demeure pas moins que la seule chose que je retiendrais au final, c’est qu’il est simplement phénoménal. Il est rassurant de constater que des titres dans lesquels sont investis des centaines de millions de dollars en développement et surtout en marketing soit à la hauteur des espérances au final. Grand spectacle par excellence, Modern Warfare 2 propose la mise en scène la plus dantesque jamais vue dans un jeu vidéo, entraînant le joueur dans un déluge de sensations fortes, le tout sur un rythme effréné qui ne laisse jamais de repos. La campagne solo n’est pas très longue certes mais je pense qu’il est important aussi aujourd’hui d’avoir des productions où un maximum de moyens sont placés dans un espace de temps de jeu assez réduit, pour pouvoir faire avancer les innovations technologiques et l’intensité de l’expérience. Et je ne parle même pas des modes multijoueurs qui donnent envie de poser des vacances dans l’instant. En un mot : ENORME.

 

3 – DJ Hero (X360)

Grand passionné du genre depuis le premier Guitar Hero, j’attendais ce DJ Hero avec la plus grande impatience, étant plus porté sur les sonorités électroniques que métalliques. Loin d’être déçu, j’ai découvert un gameplay plein d’inventivité, apportant la petite touche de fraîcheur nécessaire pour replonger une fois de plus dans des parties interminables. Et DJ Hero, c’est du sport, autant physique (transpiration abondante et ampoules à l’annulaire) que cérébral (démultiplication du cerveau), un vrai bonheur. Bon, j’aurais forcément aimé de la musique un peu plus pointue pour les mix, mais il faut bien reconnaître que la playlist est très efficace dans sa globalité avec un set Daft Punk particulièrement accrocheur. Mon coup de coeur 2009 !

 

4 – Grand Theft Auto : Chinatown Wars (DS, PSP)

Quand Rockstar Games décide d’investir la DS avec un GTA, il ne fait pas les choses à moitié. Véritable bijou doté d’une réalisation que l’on n’aurait pas crue possible sur la portable de Nintendo, Chinatown Wars est un véritable épisode de la série multi millionnaire et pas un petit ersatz, histoire de boucler les comptes de l’année fiscale. Il s’agit d’une véritable bombe au gameplay parfaitement étudié pour la DS, respectant le modèle GTA et en y ajoutant de nombreuses fonctions tactiles. Et si la version PSP n’en profite pas, elle s’en sort très bien avec une réalisation revue à la hausse. Le scénario est également un véritable délice avec des dialogues désopilants qui m’ont bien fait délirer. Et puis pouvoir monter un véritable trafic de drogue tel un chef d’entreprise avec des graphiques de ventes est quand même une démarche des plus subversives et forcément jubilatoire. Merci Rockstar pour continuer à produire ce qu’aucun autre éditeur n’oserait faire. Indispensable.

 

5 – Uncharted 2 : Among Thieves (PS3)

Reconnu par la majorité des médias comme le meilleur jeu de l’année 2009, Uncharted 2 est une mega production qui frôle effectivement la perfection comme peu de jeux l’ont fait avant lui. Pourquoi ne l’ai-je pas placé en première place dans ce cas ? Parce que la perfection de réalisation et de rythme de jeu n’est pas tout, et que d’autres titres m’ont simplement davantage surpris, enthousiasmé et touché. Mais Uncharted 2 est lui aussi un jeu qui m’a fait voyager. Incroyable de maîtrise technique et divertissant de bout en bout, il représente en quelque sorte l’aboutissement ultime d’une certaine forme de jeu vidéo, où l’on est pris par la main pour vivre un spectacle grandiose. Calibré pour plaire à tout le monde et toujours réussi dans ses scènes scénarisées, il incarne l’Indiana Jones du jeu vidéo : facile d’accès, captivant, dépaysant, rassurant et charmant. À défaut d’innovation, Uncharted 2 nous donne tout ce que l’on attendait de lui après le premier épisode d’essai : de l’Aventure avec le plus grand A jamais écrit dans le genre.

 

COUP DE GUEULE

Trop de bons jeux tue le jeu

Bon alors là, je suis bien remonté cette année. Contre les développeurs et éditeurs de jeux, bien sûr. Arrêtez de nous balancer autant de bons jeux à la figure, cela en devient indécent ! Vous croyez peut-être qu’on a le temps de jouer à tous ces titres qui demandent des dizaines d’heures d’investissement ? Vous croyez qu’on n’a rien d’autres dans nos vies, qu’on est tous des nolife et que rien d’autre nous intéresse, que l’on ne dort que trois heures par nuit pour pouvoir profiter de vos chefs-d’oeuvre ? Et arrêtez aussi de nous sortir des jeux excellents pour toute la famille, parce que là c’est pire, on passe encore plus de temps à jouer, mais avec nos enfants cette fois. Comme si on avait besoin de partager des moments géniaux de complicité avec eux, franchement… Ou au moins, essayez de rendre les jeux plus chers, que l’on ne soit pas incités à trop craquer nos économies. C’est une honte de voir des jeux aussi puissants que Shadow Complex, Trials HD, PixelJunk Shooter, Peggle, Flower, Critter Crunch, Trine ou les DLC de GTA IV vendus à des prix aussi dérisoires que 10/15€. Vous voulez notre aliénation en fait, c’est ça ? Et s’il vous plait, arrêtez de peaufiner vos modes multijoueurs à l’extrême pour qu’on en devienne complètement accro comme dans Modern Warfare 2. Devenez nuls, faites des bouses en 2010, pour qu’on ait le temps de jouer à ce qui est sorti en 2009. Merci à vous de bien vouloir nous rendre notre liberté !


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