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Parlons-en de ces séquences en parachute tant vantées par Electronic Arts. Ont-elles un réel intérêt ? Avant chaque mission, vous passez par la case briefing dans laquelle on vous explique l’art d’atterrir au bon endroit, et quelles sont les zones contrôlées par l’ennemi à éviter. Pas besoin d’avoir une bonne mémoire pour se souvenir du schéma, de bonnes grosses fumées vertes indiquent les aires sécurisées. Après, rien ne vous empêche d’aller tâter du soldat allemand en fonçant droit sur un nid de MG42 afin de vous approcher au maximum d’un objectif. Mieux vaut être né sous une bonne étoile dans ce cas-là, parce que les ennemis ne feront qu’une bouchée de vous. Mais il arrive quand même que cette technique fonctionne parfaitement, vous évitant ainsi quelques kilomètres laborieux au rythme des balles qui sifflent. De plus, choisir sa zone d’atterrissage vous permet de découvrir des postes de tir bien pratiques pour liquider un maximum d’adversaires. Il en existe plusieurs dans chaque niveau mais très franchement, leur intérêt n’est pas si extraordinaire que ça. Maintenant que vous savez où sauter, il ne reste plus qu’à amorcer votre atterrissage. Et là, il existe trois techniques : laborieuse, dirigée et parfaite. Selon votre vitesse de chute, votre angle de réception et votre approche, votre atterrissage sera différent. Dans la pratique, si le saut est assez anecdotique, l’arrivée au sol est beaucoup plus importante vu que vous mettrez plus de temps à vous libérer de votre parachute, et à dégainer en atterrissage laborieux plutôt qu’en parfait. A vous donc de négocier votre descente parce qu’en cas de boulette, les ennemis se feront une joie de vous cueillir une fois au sol, et retour illico presto à la case départ.
Le fait de s’être focalisé sur le parachutisme dans Medal of Honor : Airborne, a permis aux développeurs d’EA Los Angeles d’améliorer un des gros défauts de la série, à savoir sa linéarité et son level design étriqué. C’est bien simple, auparavant dans Medal of Honor, il fallait aller tout droit en suivant bêtement l’objectif sur sa carte. Désormais, vous êtes un peu plus libre de vous balader à droite et à gauche en arrivant dans un niveau. Cette liberté va de pair avec des objectifs beaucoup plus nombreux, mais elle est somme toute relative. Bien que les niveaux soient beaucoup plus vastes qu’auparavant, il existe bien souvent qu’un seul moyen pour atteindre tel canon anti-aérien ou telle radio. C’est un petit peu de la poudre aux yeux que nous jette Electronic Arts avec Medal of Honor : Airborne, mais on soulignera l’effort pour donner plus de profondeur à la série bien que la magie n’opère que quelques minutes. En fait, on peut dire que la liberté concerne surtout les postes de tir improvisés. A ce niveau-là, on ne peut pas dire que Medal of Honor : Airborne manque de caisses, de véhicules et autres objets de couverture pour zigouiller les soldats ennemis. Vous pouvez vous pencher dans un coin de mur, vous planquer derrière une caisse de ravitaillement avant de vous relever et canarder à tout va. Et c’est seulement grâce à la mise en joue de votre arme que ces actions sont possibles. A la manière de Call of Duty, vous gagnez en précision lorsque vous portez l’arme à votre œil. Faire mouche sera beaucoup donc plus aisé que de tirer de façon classique, surtout si vous êtes un grand fan des headshots.
Airborne Conspiracy
Comme tout bon FPS s’inspirant de la Seconde Guerre Mondiale, et surtout comme tout opus estampillé Medal of Honor, Medal of Honor : Airborne est on ne peut plus fidèle aux armes de l’époque, avec tout un éventail de pétoires allant des petits pistolets, aux mitraillettes, en passant par les fusils à pompe jusqu’au fameux fusil de sniper Springfield, ou à l’incontournable Garand. Et là aussi, il y a encore du nouveau… ou presque. Au fil des quelques niveaux, et au fur et à mesure des cadavres que vous laissez sur votre chemin, vous remarquerez que l’icône de l’arme utilisée se remplit petit à petit. Une fois pleine, vous débloquerez un accessoire qui améliorera considérablement votre arme en augmentant sa vitesse de rechargement, en diminuant son recul, en décuplant la capacité de son chargeur, ou bien en rajoutant une lunette de tir. De ce fait, Medal of Honor : Airborne donne beaucoup plus envie d’essayer toutes les armes du jeu, même celles qui, habituellement, sont laissées de côté compte tenu du peu de dégâts qu’elles infligent, ou du peu de précision qu’elles offrent. Et tout l’arsenal y passe jusqu’aux grenades. Si l’idée semble novatrice, elle est néanmoins inspirée du mode multijoueur de Call of Duty 4 : Modern Warfare dont la bêta n’a peut-être plus de secret pour vous. Encore une fois, on saluera la volonté d’innover des développeurs, mais cette nouveauté tombe vite à plat à cause de la durée de vie faiblarde du soft. D’ailleurs, en le refaisant à plusieurs reprises, vous débloquerez trois ou quatre armes upgradées au maximum.
Puisqu’on parle des évolutions positives du jeu, difficile de ne pas parler du nouveau moteur graphique de ce Medal of Honor : Airborne. Le titre s’embellit indéniablement en arrivant sur cette nouvelle génération de consoles, avec des décors travaillés et des modélisations des soldats plus convaincantes. Mais face à certains ténors du moment, on ne peut pas dire qu’on tombe sur le cul. Tout d’abord parce que certains détails manquent de finesse. On pense en premier lieu aux explosions qui sont loin d’égaler ce qui se fait chez Call of Duty, décidemment. Dans Medal of Honor : Airborne, on a droit à des gerbes pointues de fumée censées donner une impression de volume. Viennent ensuite, et c’est le plus étonnant, les problèmes de framerate lorsque vous passez en zoom avec votre sniper. Plus le zoom est important, moins le jeu est fluide. Pas pratique dans ces conditions de faire proprement son boulot. Enfin, on notera un léger aliasing tout un long du jeu dont on se serait bien passé. Si graphiquement on peut dire que Medal of Honor : Airborne est sur la bonne voie, on sera moins indulgent avec le moteur physique du jeu complètement raté. Une balle en pleine poitrine, et votre adversaire s’envole en l’air avant de retomber dans une position saugrenue et aucunement crédible pour disparaître quelques minutes plus tard. Les ennemis justement, ils évoluent également dans le bon sens sans pour autant atteindre le strict minimum demandé dans ce genre de jeu. Encore et toujours, on remarque des soldats qui rechargent au beau milieu d’une zone de combat, d’autres qui évitent une grenade pour se ruer sur une deuxième, ou certains qui se mettent à couvert juste sous votre nez. Hormis les soldats équipés de panzershrek et les mecs à la gatling, l’ensemble de l’armée allemande ne pose pas de réel souci sauf lorsque leur nombre dépasse la dizaine, et que vos alliers ont déserté. Enfin, pour terminer ce paragraphe sur la réalisation de Medal of Honor : Airborne, un petit tour du côté du mode multijoueur en ligne s’impose pour savoir si le jeu d’Electronic Arts arrivera à passionner les foules. C’est du très traditionnel que nous sert EA Los Angeles ici. Deathmatch, match à mort par équipe, un CTF renommé pour l’occasion "Objectif Aéroporté", il n’y a pas de quoi crier au génie. Et à cause de ce manque d’innovation en multijoueur, il y a de fortes chances pour que Medal of Honor : Airborne se fasse manger par les Halo 3, Call of Duty 4 : Modern Warfare, Team Fortress 2 et autres Crysis. Du moins, on suppute...