Test Dynasty Warriors Origins : la renaissance spectaculaire du Musô
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Et s'il y a bien une chose que le jeu parvient à nous offrir, c'est ce sentiment de guerre totale, d'un guerrier face à une armée de 1000 soldats. D'ailleurs, le jeu ne souffre d'aucune chute de frame-rate, c'est archi solide, même sur une PS5 standard, ce qui prouve que Omega Force a su optimiser son jeu avec brio. Certes, le titre n'est pas le plus next gen dans son rendu visuel, mais il procure d'autres sensations satisfaisantes qui font de cette aventure l'une des plus explosives pour commencer 2025. Il y a peut-être une impression de répétitivité qui va s'installer après 20-30h de jeu, mais sachez que niveau générosité, les développeurs ont mis le paquet. On a mis près de 50h pour finir le jeu, et ça aussi, ça mérite d'être souligné.
- On ressent parfaitement l'aspect 1 VS 1000
- Des centaines d'ennemis à l'écran, c'est euphorisant
- Framerate impeccable, qui ne vacille jamais
- Un gameplay plus fin, plus exigeant et plus grisant aussi
- Des armes vraiment différentes et vraiment intéressantes
- Les duels en 1v1 (et ses contraintes) en pleine bataille
- Système de checkpoints ingénieux
- La map miniaturisée où l'on se balade dessus
- Très belle durée de vie (j'ai fini le jeu en 50h)
- Challenge qui montre crescendo
- Des trahisons en veux-tu en voilà !
- Les héros muets, c'est plus possible en 2025
- Level design des champs de bataille qui manquent d'inspiration
- On aurait aimé plus que 9 persos jouables quand même
- Assez répétitif vers la fin
Dynasty Warriors, c'est une saga vieille de 27 ans, et elle compte à son actif pas moins de 30 épisodes, ce qui signifie qu'elle avait trouvé un rythme de croisière industriel, à hauteur d'un nouvel épisode par an, voire même deux dans la même année quand le studio Omega Force était motivé. Mais à force de tirer sur la corde, elle a évidemment fini par lâcher. La rupture a d'ailleurs été consommée en 2018, lors de la sortie de Dynasty Warriors 9 qui a tenté de se renouveler après plusieurs épisodes où la formule tournait en rond et que les ventes continuaient de décliner. En tentant d'en faire un open world, les développeurs se sont fourvoyés, aussi bien dans l'identité de la franchise que dans leur capacité à faire jeu égal avec les productions occidentales. Et oui, faire des jeux à monde ouvert, ça ne s'improvise pas, surtout quand on est une petit équipe qui ne fait que recycler ses mécaniques et ses assets depuis près de 30 ans. En 2022, Omega Force a légèrement rectifié le tir avec Dynasty Warriors 9 Empires, mais pas de quoi non plus réveiller tout un régiment. Conscient qu'il était plus qu'urgent de repartir sur des bases nouvelles et saines, le studio japonais s'est retroussé les manches pour accoucher d'un Dynasty Warriors Origins qui revient presque des enfers. Une belle remontada même !
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
La première bonne décision qui a été prise par le studio et son nouveau producteur, Mr Tomohiko Sho, c'est de recentrer les intérêts et de revenir aux fondamentaux de la série. On oublie le monde ouvert qu'on ne maîtrise pas pour proposer des grandes zones de batailles dans lesquelles on va se déplacer d'une base ennemie à une autre, tout en reprenant les mécaniques qui avaient fait le sel et le charme de la saga. En gros, il est toujours question de percuter un maximum d'ennemis et de cibler les généraux pour libérer la zone de son joug, mais avec la puissance des dernières consoles, le sentiment de participer à un vrai massacre est tout simplement total. On ne sait pas vraiment quel est le chiffre d'ennemis que le jeu est capable d'afficher en simultané, mais c'est clairement impressionnant. Dans certaines batailles notamment, le nombre de soldat à l'écran est tel qu'on ne parvient même plus à distinguer son propre personnage, noyé au milieu de cette foule qui ne demande qu'à se faire dézinguer. On pourrait croire que tout cela devient brouillon et bordélique, mais étant donné qu'il suffit d'un coup puissant pour faire valdinguer une trentaine de soldats ennemis, on dégage tout de suite de l'espace autour de soi. En vrai, pour la première fois dans l'histoire de Dynasty Warriors, la tagline "1 VS 1000" est enfin respectée et soyons honnête, la sensation est non seulement grisante, mais en plus on en redemande encore, tellement le jeu assure côté technique.
Que ce soit sur PC, PS5 ou Xbox Series, jamais le jeu ne vacille et le frame-rate reste impeccable. Pour peu que vous soyez équipé d'un bon matos sur PC, soit un processeur i7 minimum et une bonne carte graphique, au moins séries 3000 chez GeForce, alors vous êtes tranquille. Idem sur consoles, mais évidemment, c'est sur PS5 Pro que vous allez apprécier le 4K natif 60 images par seconde, voire plus si vous avez le téléviseur adéquat, puisqu'il est possible de monter à du 120fps. Alors oui, c'est vrai que ce Dynasty Warriors Origins n'affiche pas des graphismes dernier cri et donne l'impression de faire partie de la génération précédente, mais dans le feu de l'action et avec cette quantité complètement folle de PNJ à l'écran, on se laisse emporter par ce maëlstrom visuel et sonore. Et puis, lors des nombreuses cinématiques qui permettent de faire la rencontre de nombreux personnages annexes, on se rend compte aussi que la modélisation des différents personnages est tout à fait honorable.
BOURRIN, MAIS AUSSI PLUS FIN
En revanche, là où Dynasty Warriors Origins se démarque de la mêlée et permet à la franchise de revenir la tête haute, c'est dans son gameplay. Plus fin, plus exigeant et plus grisant, il s'est inspiré de ce qu'on trouve dans tous les Souls-like du moment, afin d'offrir aux joueurs la profondeur et l'intérêt qui manquaient à ce massacre de soldats gratos. Au-delà de cette capacité à varier entre coups simples, attaques lourdes et battle arts pour donner plus de style et de puissance aux combats, on constate que le jeu met en avant un système de parade et d'esquive à utiliser selon les situations. Certaines attaques ennemies sont imparables, ce qui oblige à esquiver les coups, mais qu'il s'agisse du blocking comme de l'esquive, si votre timing est parfait, alors vous pourrez contre-attaquer de la meilleure des manières. D'ailleurs, contrer avec succès une attaque avec un battle-art permet de réduire ce qu'on appelle la fortitude d'un adversaire dans le jeu. Chaque officier ennemi dispose d'une jauge de couleur jaune au-dessus de sa tête qui s'appelle Fortitude et lorsque celle-ci est épuisée, l'icône Triangle apparaît au-dessus de sa tête, et appuyer sur Triangle active alors un assaut qui cause des dégâts massifs. Il y a ensuite les attaques Musô et la Rage Musô qui sont les attaques ultimes, mais qui vont évoluer au fil de l'aventure. Au début, notre héros Ziluan peut utiliser les attaques Musô, mais leur puissance n'est pas à leur maximum au départ, mas au fur et à mesure qu'on avance dans le jeu, la puissance des attaques Musô grandit et il sera même possible de la combiner avec celle d'un partenaire à partir du Chapitre 2. C'est en effet à partir de là qu'il sera possible de partir en guerre avec d'autres coéquipiers et il sera alors possible de changer de personnage à ce moment-là. En revanche, comme je l'avait dit dans ma preview, seuls 9 personnages différents sont jouables dans ce Dynasty Warriors Origins. Face aux 90 habituels des précédents épisodes, c'est peu voire même chiche, mais disons que le jeu a gagné en narratif pour compenser ce chiffre moins conséquent, et en vrai, a-t-on vraiment besoin de 90 personnages différents pour apprécier la qualité du jeu ? Clairement pas.
LESS IS MORE
Et c'est d'autant plus vrai que le jeu varie ses plaisirs avec le choix des armes qu'on débloque au fil de notre avancée. Il y en a 9 au total et il faut bien admettre qu'elles disposent chacune de ses avantages et de ses techniques précises. Epée, lance, gantelets, aigles jumelées, bâton de Sun Wukong, solstice, poings de fer, il y en a pour tous les goûts et il est vrai qu'on a tendance à privilégier ceux qui nous correspondent le plus. Personellement, j'ai un petit faible pour le Printemps, le fameux bâton de Sun Wukong et le croc déchiqueteur, mais chacun trouvera chaussure à son pied. Et puis, Dynasty Warriors Origins, c'est aussi des notions tactiques, qui permettent de donner des ordres à ses troupes. Il est possible par exemple de coordonner des attaques, de mettre en place des formations défensives, et de demander à des escouades de tirer des flèches en direction de l'ennemi. Toutes ces manoeuvres peuvent jouable un rôle important durant une bataille, car elles peuvent faire chuter le moral des troupes adverses et donc de prendre l'ascendant. Enfin, on notera la possibilité de faire évoluer Ziluan notre héros, avec toutes sortes d'équipement en plus des armes, comme de la nourriture, des potions à utiiliser pour retrouver de la santé, du courage ou de l'endurance pour son cheval, tout comme il est important de s'octroyer des gemmes pour gagner en puissance, défense, santé, etc. Sans oublier les 5 arbres de compétences qui vont permettre d'évoluer au fil de l'aventure.
Il est d'ailleurs rudement conseiller de bien préparer ses assauts et ne pas foncer dans le tas tête baissée, car c'est le meilleur moyen de finir les quatre fers en l'air. Dynasty Warriors Origins a beau être un beat'em all massif et bourrin en surface, le jeu demande un certain sens de la stratégie au fil de la progression. Les grandes batailles se corsent au fur et à mesure, les ennemis sont de plus en plus nombreux, et surtout les officiers ne se font pas battre aussi facilement qu'on pourrait l'imaginer. Il n'est pas rare de se faire déborder car il n'y a pas que sa jauge de de vie à surveiller, il y a aussi celle des ses compagnons et si ces derniers mordent la poussière, c'est également le game over. A vous de bien gérer les zones de combat, de garder un oeil sur les affrontements de vos compagnons qui peuvent vous demander subitement de l'aide. A vous de prendre le temps de partir de votre zone de guerre pour leur porter secours, sachant que faire demi-tour, même à cheval, ça peut prendre un certain temps. Après, côté level design, mis à part quelques routes qui mènent vers des grandes zones de combat, il n'y a pas vraiment de grandes surprises. De temps à autres, on peut être surpris par une falaise, ou des portes fermées, mais rien de bien insurmontable. C'est d'ailleurs l'un des reproches que l'on puisse faire à Dynasty Warriors Origins qui manquent clairement d'inspiration dans la disposition de ses niveaux. Le studio Omega Force tente cependant de varier au maximum les ambiances, avec des terres sablées, des zones enneigées, des moments de grosse pluie, ou un bon gros lens-flare en pleine gueule, et à vrai dire, on se laisse bien emporter par ces changements d'atmosphère.
Autre élément qui permet aussi à Dynasty Warriors Origins de s'inscrire comme un jeu qu'on doit prendre au sérieux, c'est toute la partie narrative, bien plus travaillée que dans les précédents jeux de la licence. Il a été acté d'incarner un protagoniste central, au regard ténébreux, dénué de toute parole et qui va tenter d'exister au milieu de toute cette ribambelle de noms bien connus des Trois Royaumes. C'est lui va être au centre de tous les unions, les tentatives d'assassinats, les inceptions et les retournements de situation. On est toujours plongé au coeur de l'histoire des Trois Royaumes et on passe d'un clan à un autre pour tenter de sauver la Chine, avec cette trame de fond, essayer de comprendre pourquoi on a perdu subitement la mémoire, mais qu'on sait se battre comme personne. Bien sûr, en axant son narratif sur un seul personnage, limitant les choix des protagonistes jouables, Dynasty Warriors Origins ne se fera pas que des amis parmi les fans de la licence, mais on note quand même l'envie d'apporter de la consistance à l'histoire, surtout que le jeu est loin d'êtr avare en cinématiques, en dialogues et autres moments épiqes. Dommage en revanche que notre héros soit muet comme une carpe, parce qu'au milieu d'une conversation de seigneur de guerre, il fait clairement tâche, alors que son regard détâché limite désinvolte aurait pu apporter un joli constraste avec les autres officiers.