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Test Bloodborne sur PS4 sur PS4

Test Bloodborne sur PS4
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La Note
note Bloodborne 18 20
Si The Order 1886 est loin d'avoir fait l'unanimité sur PS4, Bloodborne met tout le monde d'accord en brillant par une direction artistique du tonnerre. Explorer chaque recoin de Yharnam et de ses alentours et un pur moment de bonheur, que même les supplices infligés par From Software ne parviennent pas à estomper. Visuellement magnifique, le jeu respecte à la lettre les valeurs défendues par Hidetaka Miyazaki et ses équipes, en incitant le joueur à repousser ses limites et à se remettre perpétuellement en question. Certains puristes reprocheront peut-être le trop grand dynamisme du jeu qui tranche avec le rythme plus posé des Dark Souls, mais la nécessité de toucher un large public explique sans doute cette souplesse moins rebutante. Une approche qui ne doit surtout pas faire croire que le challenge a été sacrifié sur l'autel des noobs. La difficulté est là, encore plus vicieuse et la quasi absence de bouclier le prouve. Il y a des jeux auxquels on ne peut pas mentir et qui révèlent ce que l'on a vraiment dans le ventre. Bloodborne en fait définitivement partie.
Retrouvez plus bas la suite du test de Bloodborne.

Les plus
  • La direction artistique renversante
  • Des boss qui imposent le respect
  • Priorité au skill
  • Des combats dynamiques
  • Excellente durée de vie
  • Ce level design de malade
  • L'atmosphère glauque et sombre
  • La richesse du bestiaire
  • Une ambiance sonore à vous glacer le sang
  • Graphiquement superbe
  • On en a bavé
Les moins
  • Quelques chutes de framerate
  • De l'aliasing aussi
  • Les caprices de la caméra
  • Les Donjons Calices un ton en-dessous
  • Les temps de chargement interminables après chaque mort


Le Test
L'Histoire retiendra qu'avant même sa sortie, Bloodborne avait déjà bouffé le cerveau de certains confrères de la presse vidéoludique française. Un psychodrame autour d'une simple photo et de quelques sushis, les développeurs de From Software pouvaient se réjouir du vilain tour qu'ils avaient joué à leurs victimes. Et pourtant, ce n'est rien comparé à ce que l'on a enduré dans Bloodborne. Des larmes, du sang, des cris de rage, des nuits passées à leveller son personnage, de grands moments de joie aussi, voilà un programme qui ressemble comme prévu à celui de Dark Souls. A la seule différence que le studio japonais est allé encore plus loin dans la torture. Préparez-vous à chialer les enfants.

BloodborneOn ne va pas se mentir : From Software n'est pas notre père et nous n'avons jamais été du genre à lui vouer un culte. Notre test de Dark Souls 2 l'a d'ailleurs prouvé ; chacun ses goûts après tout. Mais là, avec Bloodborne, on ne peut que la fermer et admirer, pour commencer, cet univers dont la noirceur envoûte immédiatement. La direction artistique du jeu est tout simplement sublime et puise clairement son inspiration dans le gothique et l'époque victorienne. Pareil lorsque l'on découvre le bestiaire qui est d'une richesse incroyable, aussi bien du côté des boss que de celui des monstres que l'on croise dans les ruelles sombres de Yharnam. Yharnam justement, le nouveau théâtre construit par les développeurs de From Software afin de faire vivre l'enfer à ses visiteurs. La légende raconte que cette ville était réputée pour délivrer des remèdes contre toutes sortes de maladies, avant que ses habitants ne se transforment en d'horribles créatures suite à une mystérieuse épidémie. Les rares survivants restent calfeutrés chez eux et ne se montrent pas très bavards, ce qui nous a d'ailleurs frustrés par moments. Heureusement que l'on peut glaner quelques infos supplémentaires en lisant les inscriptions disséminées ici et là, comme aime bien le faire le studio japonais.

 

Avec Bloodborne, on ne peut que la fermer et admirer, pour commencer, cet univers dont la noirceur envoûte immédiatement. La direction artistique du jeu est tout simplement sublime et puise clairement son inspiration dans le gothique et l'époque victorienne.

 

BloodborneADN Dark Souls oblige, l'aventure débute par les formalités administratives de rigueur ; comprenez par là qu'il faudra créer son chasseur de la tête aux pieds à travers une foultitude de critères physiques. Il y a même moyen de se procurer une paire de lunettes pour avoir un peu plus de style, mais le plus important dans cette première étape est le choix de la "classe" (ou les origines) du personnage. En optant pour Dernier survivant par exemple, on disposera d'une bonne résistance physique. Avec Enfance perturbée en revanche, c'est l'endurance et le skill qui seront privilégiés. On peut citer aussi Passé violent qui octroie des attaques puissantes, tandis que Noble rejeton permettra de manier plus facilement les armes à feu. Mention spéciale à Gâchis où il est précisé que nous n'avons pas le moindre talent, et que nous n'aurions jamais dû voir le jour. Des origines qui sont accompagnées de stats vraiment moisies comme on peut le deviner, mais un défi que les vétérans n'hésiteront certainement pas à relever. Naturellement, le profil du chasseur évolue au cours de son périple, ce qui permet de rectifier le tir en fonction des ennemis rencontrés et de notre manière de les combattre. On notera également que notre contrat permet d'empocher quelques Echos du sang, la monnaie du jeu. Là encore, le montant de départ dépendra de la catégorie à laquelle on appartient. Un détail a priori mais on peut vous certifier que se lancer dans Bloodborne avec 540 Echos du sang en poche, c'est loin d'être du luxe.

 

LE BROUILLARD CAUCHEMARDESQUE

 

BloodborneEn effet, les premières minutes sont plutôt douloureuses quand on ne possède pas un équipement un minimum crédible. Le couperet-scie, la hâche et la canne-épée (remis généreusement par les messagers) font le job, mais il est indispensable de gratter des cocktails Molotov et des balles de vif-argent pour ne pas mordre la poussière dès le premier coup de pression. L'amélioration de l'arsenal passe par le Rêve du Chasseur, l'équivalent de Majula dans Dark Souls 2. Il s'agit donc d'un hub où plusieurs tâches peuvent être accomplies : améliorer l'efficacité des armes, en acheter des nouvelles, booster les performances du personnage et même se rendre à différentes zones de Bloodborne. Car toute l'action ne se déroule pas exclusivement à Yharnam, le chasseur étant invité à explorer également ses environs. On retrouve là tout ce qui faisait le charme du premier Dark Souls en termes de level design, à savoir de multiples embranchements, des raccourcis, des endroits exigus à rendre claustro, des aires secrètes ; bref, il y a un milliard de choses à visiter dans Bloodborne qui ne multiplie pas les checkpoints. Ces derniers, matérialisés par des lanternes, sont souvent séparés par des kilomètres et il faut faire preuve d'une solidité mentale extrême pour ne pas craquer avant d'avoir atteint le point de chute suivant. Un échec, et c'est retour illico à la case départ sans récupérer les items consommés entre-temps.

 

Il y a des jeux auxquels on ne peut pas mentir et qui révèlent ce que l'on a vraiment dans le ventre. Bloodborne en fait définitivement partie.

 

BloodborneLa sanction est aussi valable pour les Echos du sang piqués sur les cadavres, sauf que cette fois-ci on peut les regagner en se rendant sur les lieux du crime, ou alors en se débarrassant de l'ennemi qui nous a mis le coup de grâce. Le revers de la médaille, c'est que si l'on meurt une seconde fois avant même d'avoir mis la main sur les Echos du sang, le nouveau solde viendra remplacer l'ancien. Ainsi, il nous est déjà arrivé d'en perdre plus de 90 000 après avoir déambulé pendant une heure et demie, et de rentrer finalement au Rêve du Chasseur avec quelque 10 000 Echos du sang parce que l'on s'était fait trancher la gorge bêtement. Rageant, injuste, stupide, tout ce que vous voulez. Mais c'est aussi ça Bloodborne, imposer au joueur une attention, une concentration de tous les instants. Punitif au possible, il n'épargne pas la moindre approximation et jamais le die and retry n'a aussi bien porté son nom. Observer le pattern des adversaires avant de donner un coup de lame est vital pour ne pas rester bloqué au même endroit pendant des plombes, surtout avec des antagonistes nettement plus nerveux que ceux combattus dans Dark Souls. S'ils ont l'occasion de le faire, ils n'hésiteront pas une seule seconde à enchaîner les gros coups meurtriers arrachant plus de la moitié de la jauge d'énergie. Mieux encore, à partir d'un certain stade, les monstres se mettent eux aussi à placer quelques side steps pour trouver un meilleur angle d'attaque. Non, il ne faut vraiment pas faire le malin.

 

NO PAIN, NO GAIN

 

BloodborneDans ces conditions, on apprécie que Bloodborne bénéficie d'un système de lock qui s'active d'une simple pression sur R3. Il permet de se focaliser sur les esquives, mouvement ô combien important dans un monde où être équipé d'un bouclier ne sert pas à grand-chose. En inclinant R3 vers la droite ou vers la gauche, on peut sélectionner l'ennemi sur lequel on souhaite porter nos attaques tout en gardant un oeil sur les autres. Pratique s'il est nécessaire de les éliminer dans un ordre précis, comme c'est le cas avec les Ombres de Yharnam. Pour autant, le jeu reste encore perfectible dans ce domaine : déjà parce qu'à partir d'une certaine distance les ennemis ne sont plus lockés, et puis parce que la caméra est parfois sujette à des tremblements douteux. C'est surtout vrai quand les choses s'accélèrent dans un périmètre restreint ; l'objectif a alors tendance à passer bizarrement à travers le corps des monstres, quand il ne nous propose pas d'aller jeter un oeil aux entrailles des décors. N'empêche, les affrontements dans Bloodborne ont sacrément de la gueule. La possibilité de modifier l'apparence de son arme via L1 y est sans doute pour quelque chose, compte tenu que cette astuce renforce de manière admirable la variété des combos. Dommage que l'on ne puisse pas établir soi-même les associations, mais il faut dire que, de base, From Software a du goût.

 

N'empêche, les affrontements dans Bloodborne ont sacrément de la gueule. La possibilité de modifier l'apparence de son arme via L1 y est sans doute pour quelque chose, compte tenu que cette astuce renforce de manière admirable la variété des combos.

 

BloodborneToujours dans cette volonté de donner une saveur tactique aux combats, et d'inciter les joueurs à ne pas foncer tête baissée, les développeurs ont fait en sorte qu'il soit possible de récupérer tout de suite une partie de l'énergie perdue. Plus concrètement, chaque attaque qui fait mouche avant que le segment orangé de la jauge ne disparaisse totalement, permet de limiter la casse voire de s'en sortir indemne. Si on s'en fiche royalement au début de l'aventure, on devient un peu plus raisonnable par la suite ne serait-ce que pour économiser les potions de sang que l'on avale à la vitesse de la lumière (Triangle). Idem en ce qui concerne les contres capables d'assommer n'importe quel golgoth, et la jauge d'endurance qui conditionne les attaques chargées et les roulades. En fait, tout repose sur le timing et les détails dans Bloodborne, et il faut accepter de prendre cher pour progresser dans le jeu. Il arrive forcément un moment où l'on bloque parce que les compétences du chasseur ne sont pas suffisamment développées, ce qui implique de passer des heures à farmer en tabassant encore et encore les mêmes ennemis ; tout ça pour gratter quelques fragments de pierre de sang sans lesquels on ne peut pas upgrader les armes. Histoire de faciliter la tâche si l'on peut dire, leur respawn est infini contrairement à Dark Souls 2 où certaines zones devenaient désespérement vides. C'est l'une des deux concessions faites par Hidetaka Miyazaki. L'autre cadeau porte sur l'I.A. qui laisse apparaître quelques faiblesses, comme le fait que les créatures (pas toutes) arrêtent de nous poursuivre au-delà d'un certain périmètre, et vont se remettre à leur place initiale.

 

SADO, MASO, BOBO

 

BloodborneMalgré tout, il est déconseillé de faire le cow-boy en affrontant plusieurs adversaires à la fois. Loin d'être idiots, ils s'organisent rigoureusement : pendant que les chiens font diversion en se jetant directement sur leur proie, les maîtres s'approchent en sous-marin afin de mieux agir en traître. D'autres, un peu plus à l'écart, dégainent leur fusil de chasse pour tenter de coller quelques balles dans les genoux. Con-cen-tra-tion, on le répète. Sur le plan graphique, Bloodborne est splendide bien qu'il ne soit pas aussi impressionnant que The Order 1886 qui fait office de vitrine technologique de la PS4. Les environnements regorgent de détails à ne plus savoir quoi en faire, et chaque zone de la map possède sa propre identité visuelle. Yharnam et ses districts sont un concentré d'églises, de cathédrales et de basiliques, tandis que les Bois interdits laissent plutôt s'exprimer la nature. Les demeures abandonnées dans la précipitation accentuent la valeur horrifique du jeu, qui donne l'impression de piocher par moments dans Resident Evil 4 avec les fermiers et leurs fourches. Si la qualité des textures retourne la tête, c'est surtout la modélisation des boss qui est exceptionnelle. On a rarement vu des mastodontes aussi bien fichus et on est encore marqué par notre face à face avec Vicar Amelia dans la Grande cathédrale. Paarl Sombrebête dans la Geôle hypogéenne est tout aussi phénoménal, avec ses attaques électriques qui illuminent l'écran.

 

En fait, tout repose sur le timing et les détails dans Bloodborne, et il faut accepter de prendre cher pour progresser dans le jeu.

 

BloodborneVous l'aurez compris, les intérieurs comme les extérieurs ont fait l'objet d'un travail d'orfèvre, ce qui n'empêche pas de remarquer de l'aliasing à certains endroits, ainsi que des bugs de collision presque naturels pour un titre de cette envergure. Ce qui est un peu plus embêtant par contre, ce sont les petites chutes de framerate susceptibles de gêner dans les moments tendus. On s'est fait avoir sans que cela ne porte réellement préjudice à notre escapade, mais on parie que tout le monde n'aura pas la même chance si la victoire ou la défaite se joue à rien. Enfin, impossible de boucler cette dissection de Bloodborne sans parler du mode multijoueur qui intègre des fonctionnalités asynchrones. A l'image de Dark Souls, les chasseurs peuvent laisser derrière eux des notes afin d'avertir ou de tromper leurs congénères. La fourberie peut être neutralisé avec un système d'évaluation qui permet de mesurer la pertinence du message. Toujours à titre préventif, on peut aussi apercevoir le spectre des autres joueurs vaincus dans la zone où l'on se trouve, et ainsi scruter les dix dernières secondes de leur existence. Pour ce qui est de la coopération pure et dure, il faut savoir qu'elle n'est accessible qu'à partir d'un certain rang. En gros, il faudra d'abord se débrouiller seul avant de pouvoir demander de l'aide dans des zones bien précises, en agitant une petite cloche. A noter que l'opération coûte un point de Lucidité que l'on peut récupérer si la petite équipe - composée de trois joueurs maxi - parvient à éliminer le boss. Ah oui, on peut aussi limiter l'accès à notre session par le biais d'un mot de passe, ce qui évite de se coltiner des intrus, surtout s'ils sont mauvais.

 

DANS LA DOULEUR ET DANS LE SANG...

 

BloodborneLe PvP est lui aussi de mise grâce au Carillon sinistre. En toute logique, le but ici est de s'en prendre à un autre chasseur de façon un peu sale, c'est vrai, mais tellement jouissive. Quant aux Donjons Calices, dont les développeurs de From Software vantent sans cesse les mérites, ils demandent de réaliser un rite - avec un calice et du sang - afin de pénétrer dans les niveaux souterrains de Yharnam. Moins inspirés que ce que l'on voit dans la campagne principale, ils offrent surtout l'occasion de croiser le chemin d'autres boss que l'on peut combattre à plusieurs. Un moyen assez artificiel de gonfler la durée de vie du jeu, d'autant que les donjons sont générés de manière aléatoire. Cela dit, on ne crache pas sur les multiples récompenses dont ces sous-sols fourmillent.

 


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