Test Les Schtroumpfs L’Epopée des Rêves : c'est propre, c'est carré et c'est même bien emballé
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- Gameplay carré et maîtrisé
- Prise en main simple et efficace
- Visuellement, c'est très propre
- Quelques belles fulgurances (niveaux miroir, chute libre Tetris)
- Des boss énormes et plaisants à affronter
- Durée de vie correcte (8-9h)
- Une aventure qui peut se faire à deux, en coopération
- Les costumes à débloquer
- Bien calibré pour les enfants, petits comme grands
- Un rythme pas toujours bien maîtrisé
- Des niveaux qui s'étirent en longueur
- Seulement 4 vrais mondes intéressants
- Bestiaire archi pauvre
- Aucune interaction dans le village des Schtroumpfs
- Musiques qui cassent la tête au bout d'un moment
Difficile quand on parle de jeu de plateforme de ne pas citer Mario, sans doute le meilleur représentant d'un genre qu'il a évidemment initié dans les années 80 et que personne n'a jamais réussi à dépasser. Du moins, c'était le cas jusqu'en septembre dernier, puisqu'un certain Astro Bot est venu contester sa couronne, à tel point que l'hégémonie de Nintendo est aujourd'hui remise en question. Alors certes, l'exclu de PlayStation reprend énormement des ingrédients que le plombier moustachu a imposé sur le marché, notamment avec Super Mario Galaxy, mais elle le fait avec plus d'entrain, d'epicness et un tempo parfaitement maîtrisé. Les Schtroumpfs L'Épopée des Rêves va lui aussi reprendre les codes des jeux Mario, mais c'est davantage du côté de 3D World que les inspirations vont tomber. Déjà par le choix de la caméra, en vue aérienne, ou plutôt top down comme le disent si bien certains spécialistes du cinéma. De cette manière, on voit les choses de façon plus large, et surtout, ça permet aussi de se débarrasser de la caméra à gérer manuellement. A l'image de Super Mario 3D World, le joueur n'aura pas besoin effectivement de se prendre la tête avec le stick analogique droit, puisque tout a été étudié pour qu'on puisse obtenir une vue d'ensemble, quelles que soient les circonstances. Chose avec laquelle le jeu n'hésite pas à jouer, notamment sur l'emplacement d'objets cachés. D'ailleurs, en coopération sur le même écran, les développeurs d'Ocellus Services ont plutôt bien géré les deux personnages, avec la possibilité pour l'un des deux de revenir près de son coéquipier si jamais il a tendance à sortir du champ d'action.
SWEET DREAMS (ARE MADE OF THIS)
Dans sa structure, Les Schtroumpfs L'Épopée des Rêves ne va pas tenter l'originalité, mais plutôt reprendre ce qui a déjà fait ses preuves dans le genre. Si on démarre l'aventure dans le village des Schtroumpfs où l'on peut se balader tranquillement, mais à l'interactivité totalement absente, très vite, on bascule dans une constellation, représentation du sommeil dans lequel est plongé nos lutins bleus après que Gargamel ait "empoisonné" les baies qui servent d'ingrédients pour la confection de leur repas. Heureusement, certains Schtroumpfs ont réussi à ne pas se faire endormir par le sorcier alchimiste à la calvitie légendaire, et il incombe aux rescapés de sauver le village. Cela implique d'aller les réveiller dans leur sommeil, en se catapultant via un oreiller dans une carte astrale qui fait office de zone où l'on peut choisir ses niveaux. Sans surprise, on trouve les missions principales, mais aussi les niveaux secondaires qu'on peut débloquer au fil de notre avancée, mais aussi selon le nombre de champignons bleus qu'on aura récupérés. Si les niveaux principaux sont relativements variés avec des thèmes bien distincts, comme le monde de la pâtisserie, celui de la jungle, le royaume des miroirs et enfin la prison, le reste du jeu se contente du strict minimum avec le même rendu : des structures de sable jaunes sur un fond étoilé pourpre. C'est sympa au départ, mais après 8-10h de jeu, ça devient vite redondant, d'autant qu'il y avait quelque chose à faire avec cles autres Schtroumpfs (tailleur, paysan, peintre, à lunettes) qui aurait mérité eux aussi leur thème dédié. On imagine que le budget alloué n'était évidemment pas extensible. Dommage.
PROPRE & CARRÉ
Les Schtroumpfs L'Épopée des Rêves va néanmoins compenser ce manque de diversité par une réalisation plutôt chouette. Les développeurs d'Ocellus Services avaient prouvé avec Marsupilami Le Secret du Carcophage qu'en matière de graphismes, ils avaient un certain talent (contrairement à d'autres studios qui travaillent avec Microids), et ils le prouvent une fois encore avec ce titre. Parce que oui, Les Schtroumpfs L'Épopée des Rêves est non seulement séduisant visuellement, avec des textures soignées, des couleurs chatoyantes, quelques menus détails appréciables (la végétation qui se plie quand on marche dessus, de jolis effets ici et là, les mimiques des Schtroumpfs selon les situations), mais il affiche aussi de belles animations et surtout propose un gameplay propre et carré. Puisque Super Mario 3D World a été la principale source d'inspiration, on va aussi reprendre ses mécaniques. Nos Schtroumpfs sont donc capables de sauter, de planer un très court instant en agitant leurs pieds, ils peuvent aussi sauter sur la tête des ennemis, du moins certains, ceux qui n'ont pas de pics sur le corps, taper un sprint (avec une inertie un peu spéciale, mais pas inintéressante), créer une bulle (de sommeil, t'as capté) pour se figer dans les airs et se propulser vers l'avant en la faisant éclater. Toutes ces mécaniques, une fois combinées entre elles, permettent d'appréhender tous les obstacles qui vont se dresser sur notre chemin.
D'ailleurs, si les premiers niveaux se montrent assez simples d'accès, la difficulté va monter crescendo et les enfants risquent de bloquer sur certains passages. Rien d'insurmontable on vous rassure, d'autant que ça leur permet de se surpasser, mais il va falloir se montrer patient, surtout si vous jouez en coopération avec eux. Dans notre progression, on va vite se rendre compte que nos Schtroumpfs vont disposer de gadgets en plus, ce qui va donner lieu à quelques belles fulgurances. Autant le pistolet et le marteau sont assez classiques dans leur principe, autant la lampe qui permet de révéler ou faire disparaître certaines plateformes va permettre de s'amuser avec le level design. Ces ustensibles dont on dispose dans certains niveaux ou portions apportent de la diversité et permet aux développeurs de faire parler leur plein potentiel, et parmi les moments les plus marquants des Schtroumpfs L'Épopée des Rêves, difficile de ne pas mentionner le niveau qui joue avec les reflets dans le miroir (un peu comme dans le récent Neva), ou cette chute libre où l'on se voit transformer en pièces de Tetris, nécessitant d'adopter la bonne forme pour passer entre les obstacles, sans oublier ce passage infiltration qui demande de ne pas se faire repérer par des Schtroumpfs géants aux yeux illuminés. C'est très agréable on va pas le cacher et il est dommage que le jeu soit un peu plombé par un rythme pas toujours bien maîtrisé.
ÇA TIRE UN PEU
En effet, les niveaux ont tendance à s'étirer sur la longueur, reliés d'ailleurs entre eux par des phases sur rails qui n'apportent strictement rien. Il aurait été préférable en effet de miser sur des niveaux plus courts, mais plus nombreux que de vouloir jouer la longueur pour donner ce sentiment de trop-plein ou de générosité. On imagine que ce sont les reproches faits pour le jeu Marsupilami il y a 3 ans et ses 4/5h de durée de vie de jeu qui ont poussé Ocellus à forcer sur la longueur. Et on sait à quel point ce n'est pas toujours évident de trouver le bon équilibre. Dans tous les cas, en termes de durée de vie, Les Schtroumpfs L'Épopée des Rêves double son temps de jeu par rapport à Marsupilami, puisqu'il nous aura fallu 8h de jeu pour venir à bout de l'aventure, ce qui est correct pour le genre. On terminera ce test complet par féliciter aussi les développeurs pour la représentation des quelques boss qui émaillent la fin de certains mondes. Ils sont massifs, visuellement impressionnants et proposent de chouettes idées de game design, ce qui n'est en revanche pas le cas avec le bestiaire, malheureusement pauvre (le nombre d'ennemis différents se comptent sur les doigts d'une main amputé) et aux patterns qui ne présentent aucun danger. Là aussi, on imagine que c'est une question d'équilibre à trouver. Mais quand on sait que nos enfants de 8/10 ans, surtout les miens, sont capables aujourd'hui de platiner Astro Bot, et je dis bien platiner, c'est bien un signe qu'il est temps de pousser les potards un peu plus loin...