2014 : le Top 5 de Fabien Pellegrini

>>> FABIEN PELLEGRINI

>> PIGISTE EN EXIL

Parce qu'il n'y a pas que le jeu vidéo dans la vie, et parce que d'autres amateurs de PC sont arrivés à la rédaction, j'ai beaucoup moins joué cette année que les précédentes. Du coup, mon top se limite aux meilleurs titres que j'ai eu l'occasion de tester pour le site ces douze derniers mois. Mais cette sélection me convient parfaitement puisqu'elle inclut de bons gros jeux de rôle à l'ancienne financés via Kickstarter, et des petits jeux indépendants rafraîchissants. Et vous savez quoi ? Les AAA ne me manquent pas ! Je suis totalement passé à côté du Call of Duty annuel, je n'ai pas (encore) terminé les derniers Far Cry et Assassin's Creed, et Dragon Age Inquisition m'a beaucoup moins emballé que ses concurrents kickstartés. Trop calibrées et souvent sans âme, les grosses productions manquent clairement de passion, et commencent à émousser la mienne...

1) DIVINITY : ORIGINAL SIN (PC)

Qu'est-ce qu'un jeu de rôles ? Aujourd'hui, il suffit qu'un titre mette en avant un quelconque système de points d'expérience et de customisastion de perso pour qu'on le qualifie abusivement de RPG. Alors qu'il s'agit au fond plus d'une question de qualité d'écriture et de choix ayant de réelles conséquences sur la suite de l'aventure. Divinity : Original Sin remplit brillamment ces derniers critères et nous propose en plus de nombreuses interactions avec le décor et un humour sans faille. Malgré leurs qualités respectives, les Dragon Age et autres Mass Effect peuvent aller se rhabiller. Mû par la passion plus que par les bilans comptables, le petit studio belge Larian tient la dragée haute aux gros éditeurs et leur donne une sacrée leçon d'humilité.

2) WASTELAND 2 (PC)

Créé par Brian Fargo, le fonddateur de feu Interplay, le studio inXile Entertainment est en train de ramener à la vie des licences RPG prestigieuses. En attendant le prochain Torment et un probable Fallout (qu'on n'hésitera certainement pas à considérer comme le vrai Fallout 3), on a eu droit cette année au second épisode de Wasteland, 25 ans après un premier volet auquel finalement peu de personnes ont joué. Tout comme Divinity : Original Sin, cette nouvelle aventure renoue avec les fondamentaux du jeu de rôle et nous rappelle pourquoi on avait craqué dans notre jeunesse pour les Baldur's Gate et autres Planescape Torment. Que vous soyez nostalgiques de cette époque, ou que vous souhaitiez mieux comprendre les trentenaires et quarantenaires de votre entourage, essayez donc ce fabuleux Wasteland 2.

3) THIS WAR OF MINE (PC)

Alors que la plupart des jeux de survie utilisent un cadre bien pratique pour ce type de gameplay mais relativement improbable (invasion de zombies, île déserte, univers post-apocalyptique…), This War of Mine fait mouche en nous plongeant dans un monde dévasté par la guerre civile, un contexte hélas très crédible à notre époque. Du coup, l'ambiance désespérée gagne en force et on s'attache plus facilement aux personnages que l'on contrôle. Quelques choix moraux aux conséquences parfois inattendues viennent également enrichir cette expérience sombre et mélancolique. Lors de vos premières parties, vous verrez vos protégés déprimer, tomber malades, crever la dalle, puis crever tout court. Et vous n'aurez alors qu'une envie : faire mieux lors de votre prochaine partie et, cette fois, tenir le coup jusqu'à la fin de la guerre.

4) THE VANISHING OF ETHAN CARTER (PC)

Si les énigmes de ce jeu d'aventure sont relativement simples, le gameplay nous change quelque peu du quotidien puisqu'il est essentiellement basé sur des séquences de flashbacks à replacer dans le bon ordre. Mais The Vanishing of Ethan Carter vaut sutout pour ses splendides graphismes, associés à une direction artistique de haute volée, et l'expérience contemplative que tout cela procure. Mais le plus surprenant reste que cette aventure aux accents poétiques et au rythme posé nous vient des créateurs du frénétique Painkiller. La possibilité de proposer facilement des petits jeux à petit prix sur les plateformes de distribution modernes semble définitivement libérer la créativité des développeurs. On ne s'en plaindra pas !

5) NEVER ALONE (PC)

En raison de contrôles parfois hasardeux et d'une intelligence artificielle présentant quelques ratés, Never Alone n'a pu prétendre à une note très élevée. Mais cela n'empêche pas cette petite pépite indé de valoir le détour. Regardez quelques captures d'écran et vidéos du jeu, et vous serez instantanément charmé par la superbe direction artistique et la délicieuse ambiance poétique. Situé dans la droite lignée de LIMBO et Child of Light, Kunuuksaayuka (il s'agit du nom original de Never Alone) est un conte enchanteur, qui vous permettra en plus de découvrir différents aspects de la culture inuit. Avouez que la plupart des autres jeux ne peuvent en dire autant !

COUP DE GUEULE : CARTON JAUNE POUR UBISOFT !

Cette année, mon ire est dirigée contre Ubisoft, qui épuise ses licences, sort des versions PC et consoles instables, pipeaute totalement ses vidéos E3, multiplie les DLC à foison, impose des micro-transactions dans certains titres, et persiste à vouloir imposer son service Uplay alors que Steam a déjà gagné la guerre il y a bien longtemps. Mais je ne m'étendrai pas en insultes et récriminations car, heureusement, Ubisoft est également l'éditeur qui nous amène des projets tels que Child of Light ou Soldats Inconnus : Mémoires de la Grande Guerre. Du coup, décernons-lui un carton jaune plutôt qu'un carton rouge.