2011 : le Top 5 de Florian Viel

>>> FLORIAN VIEL
>> Pigiste DIVA

A en croire Maxime, je suis toujours en retard et je râle tout le temps. Cette année, j'ai pourtant rendu mon Top 5 avant la Saint Sylvestre et mis quelques bonnes notes. Si j'étais de mauvaise foi, je pourrais même affirmer que, quand bien même il aurait des raisons de se plaindre (ce qui n'est naturellement pas le cas), il ne pourrait s'en prendre qu'à la personne qui me refourgue des machins peu motivants à chroniquer, comme l'inconcevable Derrick : Meurtre dans un Parterre de Fleurs. Et cette personne, c'est lui. Le cap de la trentaine franchi (mille fois hélas), l'heure est pourtant venue pour moi, chers lecteurs, d'être enfin franc et de vous révéler l'effroyable vérité : Derrick, et tous les autres jeux pourris sur lesquels je passe des heures avant de les défenestrer, je demande à les tester. Conscient que la situation n'a que trop duré, j'ai décidé, en 2012, de renier mes pulsions masochistes (et ma cruauté) et de faire du bien à mon égo de ménestrel du jeu vidéo en partageant avec vous mes émotions sur de vrais bons produits. Je vous annonce donc, ainsi qu'à Maxime par la même occasion, que les tests de Bioshock Infinite, The Last Guardian, Journey, Mass Effect 3 et même Diablo III, c'est moi qui les ferai pour JEUXACTU.

1) TRINE 2 & RAYMAN ORIGINS EX AEQUO

Le jeune vieux con que je suis bénit Frozenbyte et Ubisoft, qui ont eu l'excellente idée de sortir à quelques semaines d'intervalle deux fabuleux jeux de (plus ou moins) réflexion-plates-formes à l'ancienne mais avec beaucoup de modernité dedans. Il y a deux ans, Trine avait déjà rappelé au monde que l'on pouvait faire de grandes choses avec un scrolling horizontal. Avec sa suite, la tribu finlandaise manifeste une ahurissante science du level design tout en faisant de nouveau une démonstration de ses talents graphiques. De talent, on savait de longue date qu'Ubisoft Montpellier en débordait aussi mais on commençait sérieusement à se demander où les sbires de Michel Ancel l'avait rangé. Après quelques heures passées à y faire joyeusement n'importe quoi en coop, la réponse s'impose d'elle-même : ils l'ont tout entier investi dans Rayman Origins. Moins finaud que Trine 2 mais tout aussi chiadé et un peu plus immédiat, le grand retour du héros sans bras ni chocolat est un enchantement autant pour les jeunes gamers que pour ceux qui ont connu la vraie génération 2D.

2) ICO AND SHADOW OF COLOSSUS COLLECTION (PS3)

Cohérent avec moi-même, je poursuis ma série "les jeux d'avant sont mieux aujourd'hui" avec Ico and Shadow of the Colossus Collection. Compilées dans ce fabuleux pack, les deux merveilles de la PS2 connaissent une nouvelle jeunesse sur PS3 par la grâce d'un traitement HD et d'une optimisation sans faille. D'une poésie rare, les deux créations de Fumito Ueda sont tout aussi indispensables aujourd'hui qu'elles l'étaient hier. Et si vous avez déjà les versions "low definition", vous pouvez réinvestir. Par ce biais, vous encouragerez peut-être Sony à terminer The Last Guardian, suite spirituelle de ces pépites.

3) THE WITCHER 2 : ASSASSINS OF KING (PC)

Fabien lèvera les yeux au ciel, mais oui, The Witcher 2 et pas Skyrim ! La raison de ce choix est simple  : j'ai terminé le premier, et joué deux heures sur une version preview au second. En outre, la nouvelle aventure de Geralt de Riv possède un peu tout ce qui manque aux cadors du RPG occidental : des dialogues crus, des nymphettes à moitié nues et de la baston à tous les étages. Un peu plus de profondeur n'aurait pas fait de mal et les créateurs se perdent parfois dans les détails, mais grâce à son esprit férocement médiéval et son écriture fantastique, l'œuvre polonaise a toute sa place dans la ludothèque des rôlistes. Et puis pour une fois qu'un jeu est dépourvu de DRM, vous pouvez bien l'acheter !

4) DEUS EX : HUMAN REVOLUTION (PC, X360, PS3)

"Mais qu'ont-ils fait ?!" Consterné par la première heure de jeu, j'ai bien failli supprimer à jamais de mon disque dur ce troisième volet du plus Blade Runnerien des jeux vidéo. Après m'être contenté d'installer la version américaine, doublée par de vrais acteurs, ou tout du moins des acteurs suffisamment payés pour s'impliquer un peu, j'ai décidé de persévérer. Un choix judicieux, puisque malgré son moteur tout moche sur PC, son character design so 90's (clin d'oeil ou vraie faute de goût ?), son IA totalement à l'ouest, ses incohérences, etc., etc., ce troisième épisode retrouve ce qui faisait le charme de l'original : un sacré level design, un bel arbre de compétences et du conspirationnisme à faire mourir d'extase Fox Mulder. C'est bien insuffisant pour en faire le jeu du siècle, mais Eidos Montréal se paie ainsi un beau galop d'essai qui fera, on l'espère de tout cœur, les beaux jours d'un certain Thief.

COUP DE GUEULE
DEPUIS QUAND L'OCCAZ', C'EST PAS BIEN ?

Cette année j'avais très envie de m'enflammer très fort sur les fréquentes diatribes prononcées par les professionnels contre le marché de l'occasion. Combien c'est pas bien, et combien qu'on perd plein de sous à cause de ces salauds de joueurs pauvres ou pas assez riches, et combien c'est un "problème" pour rependre le bon mot de Guillaume de Fondaumière (Quantic Dream), etc. Et puis finalement, c'est Noël, une période de paix et d'amour, et je ne veux me fâcher avec personne. Afin de pouvoir tester plein de bons jeux en 2012.