2008 : le Top 5 des rédacs

– SANDRINE CAMUS – GamonGirls.com / Cosmopolitan / ELLE.fr / Version Femina

Cette année vidéoludique aura été très étrange pour moi. En France, on adore mettre des étiquettes, même dans le jeu vidéo. Avant, on prétendait que les femmes ne jouaient pas et il a fallu que l’on se batte pour dire qu'il fallait nous laisser la manette. Puis la DS et la Wii sont arrivées, et là maintenant, on entend : "les femmes jouent mais juste à des jeux de réflexion, de coaching ou de cheval." Résultat des courses, comme j’ai sur le front une énorme étiquette "journaliste presse féminine", je ne reçois que des pâles imitations du Pr Kawashima par fournées, des "Lea Passion-like" à foison, et des bourrins à élever par batterie. En plus, dans la tête de beaucoup, il y a un gros amalgame entre jeux pour petites filles et jeux pour femmes. Vous voyez le désastre... Privée de Gears of War 2, Far Cry 2, Resistance 2, car jugés trop violents, je n'ai pas pu non plus jouer à Guitar Hero : World Tour cette année, visiblement trop rock… J’aimerai donc faire un vœu en ce début 2009. Arrachons les étiquettes et laissez aux femmes le plaisir de découvrir toutes les facettes du jeu vidéo, sans aucune restriction ni préjugés.

1/ Professeur Layton et l'Etrange Village (DS)

Oui, je le dis haut et fort, ce jeu est à ne louper sous aucun prétexte ! Avec le professeur Layton, on réfléchit, on cogite, on calcule, on logique (ce mot n’existe pas ? Pour ce jeu, il faudrait l'inventer !). Et même si vos neurones sont mis activement à contribution, rien à voir avec les programmes de type Kawashima et leurs horribles imitations qui fleurissent chaque jour. C’est un jeu, un vrai, pas un logiciel de formation. Il y a une histoire, des dessins frais et jolis. Bref, vous vous amusez tout en vous cassant un peu la tête. D'ailleurs, certaines fois, j’ai été drôlement fière de moi car la solution n’était pas si simple, ou alors je me suis sentie carrément idiote parce que c’était justement tellement évident que je n’ai rien vu...

2/ Soul Bubbles (DS)

Là, je ne m’y attendais pas quand j’ai glissé la cartouche de Soul Bubbles dans ma DS. Au bout de quelques minutes de jeu à peine, je suis tombée sous le charme et j'en suis complètement accro. Ce jeu est une bulle (c’est le cas de le dire), de fraîcheur et de poésie. Les tableaux (très beaux) se succèdent, jamais lassants, avec toujours un petit plus qui vous surprend. En outre, chose rare dans ce genre de jeu, la bande-son n’a rien à voir avec une musique d’ascenseur répétitive, mais s'avère être est zen et agréable. Bref, que du bonheur !

3/ Fable II (X360)

Fan du premier Fable, est-ce que j’allais aimer ce nouvel opus ? N’allais-je pas être déçue ? Dans tous les cas, c’est le jeu que j’ai le plus attendu avant sa sortie et l’interview que Sir Molyneux m’avait accordé à Londres quelques mois plus tôt avait exacerbé mon impatience. Résultat : du bonheur, rien que du bonheur malgré de visibles imperfections. Par contre, comme le pour le premier volet, j’ai du mal à jouer les méchantes… Objectif 2009 : refaire Fable II une troisième fois et passer de l’autre coté de la Force !

4/ Fallout 3 (X360, PS3)

Ah voilà du bon, vraiment ! Moi qui ne suis pas fan des atmosphères apocalyptiques, j’ai pourtant tout de suite accroché à cet univers chaotique. J’ai aimé l’ambiance, j’aime ses quêtes principales et secondaires. J’aime les personnages également. Mon seul regret, ne pas avoir assez de temps pour le finir. Alors du coup, cela sera aussi un de mes jeux de 2009, car je le déguste par petits bouts, un peu comme une récompense.

5/ Prince of Persia (PS3, X360)

Oh je sais ce que vous allez me dire ! "Tu as aimé ce jeu parce qu’il est fichtrement beau ce Prince." Oui, c’est vrai… Et j’avoue que je ne me lasse pas de le voir sauter partout. Plus sérieusement, j’ai adoré ce jeu tout en ne m’expliquant pas pourquoi. En effet, ce jeu est sacrément linéaire, répétitif et sans aucune surprise, pourtant impossible de le lâcher. Est-ce que ce sont les décors, les graphismes ? Je n’en sais rien. Mais au bout du compte, est-ce que le fait d’avoir accroché et d’avoir pris du plaisir n’est-il pas le plus important ? Faut que j’arrête de me poser des questions …

COUP DE GUEULE

Marre des coups de gueule

Pour certains, je vais vous paraître utopiste, pour d’autres, lâche, mais j’en ai un peu ras le bol des coups de gueule. C’est paradoxal, parce que j’ai moi-même commencé cette rétrospective par pousser une gueulante. Mais c’est vrai, on ne va se voiler la face, nous vivons une période pas facile, et c'est d'autant plus valable pour certains. Mais est-ce que râler fait avancer le truc ? Agir ne serait-il pas mieux ? J’ai juste l’impression que râler donne envie de râler, vilaine surenchère, et j’ai envie parce que justement en ce moment ce n’est pas facile, que sourire donne envie de sourire…

– SEBASTIEN MAGNE – Canal J

Une cuvée 2008 pleine de renouveau. Les pépites n’ont pas manqué sur nos consoles cette année. Ça fait plaisir ! Les blockbusters étaient au rendez-vous et les surprises également. Jamais les jeux vidéo n’avaient offert une telle diversité de production. Il y en a absolument pour tous les goûts avec la qualité Henkel en prime. Je n’ai jamais autant parlé de jeux vidéo avec mon entourage, jamais eu autant de débat passionné qu’en ce moment... Tout le monde s’y met ou s’y intéresse. Encore une fois, ça fait zizir et ça sent bon pour 2009 !

1/ Grand Theft Auto IV (X360, PS3)

Depuis les premiers teasers dévoilés par Rockstar Games, je n'avais qu'une hâte : me prendre pour un mafieux russe en jogging dans les rues grouillantes de Liberty City. Je ne suis pas le plus grand fan de la série et je n’ai jamais terminé la plupart des épisodes, mais cette fois Niko Bellic m’a tout simplement cassé une bouteille de vodka sur le crane.  La sensation de liberté immense que procure le jeu a rarement été aussi forte. Mon Niko avait des règles : ne pas tuer d’innocents, prendre le taxi ou le métro, rester low profile en toutes circonstances et placer la famille au dessus de tout. Je me suis fait mon scénario à moi. Chaque joueur fait donc son expérience et ses propres choix qui font que GTA IV est unique pour chacun des gamers… Et ça en fait un paquet !  Une œuvre majeure loin de la polémique facile dont elle a fait l’objet !

2/ Braid (PC)

Voici l’un des jeux les plus émouvants auxquels j’ai eu l’occasion de m’essayer ces 20 dernières années ! Dès les premières secondes de Braid, vous êtes happé par sa musique mélancolique et son univers pictural envoûtant. La narration étonne ensuite par sa qualité et son style si différent. Mais le titre fini de nous rendre accro lorsqu’on entrevoit la mécanique de jeu. Avancer, ralentir, mettre en pause, rembobiner le temps qui passe afin de passer les tableaux. Sans entrer dans le détail, le concept est si intelligent et original qu’un être lambda comme moi ne peut qu’effleurer cette mécanique sans pouvoir réellement la saisir. On tâtonne, on avance par touche, on ressent... Le jeu est à l’image de la notion de temps. Concret, terriblement précis mais aussi impalpable, mystérieux et emprunt d’une certaine forme de poésie, Braid ne peut laisser personne indifférent….

3/ Fable II (X360)

Les jeux Fable sont les seuls jeux de rôle que je m’autorise, mais surtout qui me passionne. Les paladins, les elfes, les nains m’ennuient profondément comme les films du Seigneur des Anneaux d’ailleurs. Trois heures pour voir une grande balade à cheval, merci mais non merci. Autant jouer à Alexandra Ledermann, c’est plus interactif ! Il y en a déjà dans le Mordor qui veulent me dégommer à grands coups de lance magique mais j’assume ! Bizarrement, cet ennui pour ces univers fantastiques s’efface lorsque je joue à Fable. Je suis bien conscient que le titre en est proche mais cela ne me fait pas peur car l’aventure fonctionne en circuit fermé avec un début et un dénouement. J’ai besoin d’un but à atteindre, n’importe lequel ! Sauver le monde, choper une princesse ou devenir le plus grand salopard que la terre n’est jamais portée. Dans Fable, on a le choix mais ils ne sont pas illimités. Je me sens en sécurité. Je veux être emporté par une histoire, un fil conducteur qui peut m’emmener loin sans me faire tourner en rond. Fable II, c’est la colonie de vacances des jeux de rôle. Pour ceux qui sont attirés par le genre tout en flippant de se mettre un jour à un WoW, il est le compromis parfait…

4/ Mirror's Edge (PS3, X360)

L'une des très bonnes surprises de cette fin d’année fut Mirror's Edge, qui renvoie le Prince de Perse à sa condition de marchand de tapis. Ici, nous sommes, toutes proportions gardées, dans l’acrobatie réaliste et urbaine. Oubliez les triples saltos coupés décalés et les doubles sauts salsa méringués, ici on parle vrai. Dans Mirror's Edge, la ville est un personnage à part entière. Complexe, froide et très souvent vicelarde, elle procure une sensation de vertige horrible. Le moindre saut approximatif, c’est la mort assurée ! Le joueur est constamment sous pression surtout lorsqu’il est poursuivi sur les toits par des forces de sécurité aux canons sciés rutilants. Comprendre instantanément cet environnement urbain et y faire face est la clef de Mirror's Edge et encore une fois, on n’a rarement vu ça dans un jeu vidéo.

5/ Gears of War 2 (X360)

Bourrin, jouissif, gigantesque, classieux, on pose son cerveau sur l’accoudoir et on s’éclate. Avec des potes décérébrés, ça marche encore mieux !