2007 : le Top des rédacs
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- Georges Grouard (Jay) - Gameweb.fr
Une année 2007 surprenante à plus d’un titre. Enfin, surprenante, pesons nos mots : la plupart de mes craintes se sont révélées exactes.
1) Je savais que la France ne connaissait rien à la politique et s’empresserait de voter pour un président sur-médiatisé, au point de venir se plaindre quatre mois après. Ce n’est pas tous les jours qu’un pays est considéré comme une entreprise avec toutes les dérives que cela peut entraîner.
2) Je savais que Background (mon défunt magazine) ne parviendrait pas à se manitenir et irait vers une mort lente et douloureuse, à cause d’un marché presse complètement étouffé par trois phénomènes : Internet, la presse gratuite et le désintêret des gens, trop pressés à essayer de survivre.
3) Je savais que l’équilibre des forces dans le domaine du jeu vidéo allait s’imposer de lui-même. La DS et la Wii triomphantes, oui, mais. Grand méchant Sony se réveille avec une PlayStation 3 qui commence à ressembler à quelque chose et une PSP de plus en plus agressive. Microsoft ? Si je défend la machine et ses jeux, il faut bien reconnaître que la bataille est perdue d’avance. Ce serait pure hypocrisie que de dire le contraire. Lorsque l’on a UN SEUL jeu qui réalise un carton (je vous laisse deviner lequel, ça commence par un H) dans l’année, on ne peut décemment estimer se hausser au niveau de Big N qui a près de 6 jeux dans le top 10 des ventes de l’année, voire à celui de Sony qui détient 73% du marché vidéo grâce à son Blu-Ray.
En bref, une année difficile à vivre pour un milliard de raisons. La bonne nouvelle en revanche, c’est que ces derniers quinze jours ont été le vrai sacre du jeu vidéo à la télévision : lorsque les grands médias commencent à prendre conscience de son importance, il s’impose une fois de plus comme le grand vainqueur de Noël. Côté jeux, le top qui va suivre ne sera pas forcément représentatif de tout ce que j’aurai aimé, à cause notamment d’un manque de temps significatif (surtout en cette fin d’année), n’ayant pas eu l’occasion de toucher à Mario Galaxy et trop peu à Uncharted : Drake’s Fortune, qui se seraient imposés dans mon choix de l’année. Qu’importe, nous ferons avec.
1 - Resident Evil 4 : Wii Edition (Wii)
Oui je sais, ce jeu commence à dater. Oui, il est déjà sorti sur GameCube et PS2 et sa sortie remonte à l’été 2007 sur Wii. Mais voilà, Resident Evil 4 reste à mon sens le meilleur jeu de ces dix dernières années. Proposant à la fois un gameplay équilibré et jouissif, une aventure parfaitement dosée, riches en morceaux de bravoure et doté d’une mise en scène extraordinaire, je ne vois toujours pas mieux sur une console de salon. Ajoutons à cela une incroyable jouabilité grâce au duo Wiimote / Nunchuk et l’on obtient, à mon avis, le meilleur jeu de l’année (sans doute parce que je n’ai pas encore joué à Mario Galaxy).
2 - The Legend of Zelda : Phantom Hourglass (DS)
La DS a beau cartonner partout dans le monde et proposer d’excellents jeux (les Phoenix Wright en tête), il lui manquait un Zelda pour être "complète". Nintendo a pris son temps mais pour quel résultat ! Une leçon de game design, tout simplement. Ou comment proposer un jeu qui tire partie des spécificités de la console (Dual Screen, stylet, écran tactile) en utilisant au mieux l’expérience et en parvenant encore à innover (je ne me suis toujours pas remis de la "photocopie" de la carte marine). Un grand jeu qui fera date et laissera une marque indélébile pendant de nombreuses années !
3 - Mass Effect (Xbox 360)
Un RPG avec de l’action (à la Gears of War) dans un univers à mi-chemin entre Star Wars et Star Trek sur Xbox 360. Existe-t-il mélange plus suave ? Mass Effect est la quintessence du Space Opera. Ultra inspiré, certes, mais proposant sa propre mythologie ainsi qu’un soin tout particulier aux dialogues (subtils et bien écrits), une atmosphère étouffante et des moments de "chair de poule". Se retrouver face à la Terre dans un océan d’étoile, les pieds vissés sur une lune mélancolique n’a pas de prix. Un jeu sur la solitude et sur l’immensité a forcément tout compris. Une expérience unique, taillée pour être renouvelée à l’envie.
4 - Metroid Prime 3 : Corruption (Wii) / Call of Duty 4 (Xbox 360)
Si, dans les faits, ce troisième épisode ne déroge pas à ses grands préceptes, c’était sans compter ses nouveautés qui le font basculer dans une autre dimension :
1) L’immersion, obtenue grâce au duo Nunchuk/Wiimote. Surnaturel.
2) Une Samus atteinte d’un cancer qui la ronge, mais lui permet de devenir plus puissante. Génial.
3) Un gros travail sur la solitude et l’immensité. J’adule.
Ex-aequo : Call of Duty 4. Je n’ai pas vu mieux en FPS solo. Et étant donné que je n’ai cure du multi, il est évident qu’un jeu aussi spectaculaire, aussi fin, aussi bien mis en scène et qui propose une succession de ce que j’ai toujours voulu voir dans un jeu du genre (notamment la mission "snipe" à Tchernobyl) ne peut qu’influencer mon jugement.
5 - BioShock (Xbox 360)
Avouez que vous avez eu peur ! Comment ne pas inclure cette oeuvre baroque dans son top, alors qu’il s’agit sans doute d’un des plus grands chocs de l’année ? Bioshock est une expérience unique, un jeu à part. Premièrement, il s’agit sans doute du jeu le plus "charmant" de la Xbox 360, le plus beau (les effets d’eau notamment), le plus attirant (son univers et son atmosphère), l’un des mieux écrits aussi (les dialogues, le scénario et les voix – excellentes pour une fois). Lorsque l'on me propose moult références en plus d'une aventure aussi prenante que bien pensée, j’applaudis. Forcément.
COUP DE GUEULE :
Assassin's Creed (PS3, Xbox 360)
Dieu que je suis en colère. Comment obtenir ça alors que l’on a tout, mais vraiment TOUT pour réussir ? Assassin’s Creed, c’est l’appel du grand vide. Une sorte de Prince of Persia ouvert, mais finalement désincarné et creux où tout ce qui a fait le charme de PoP a disparu. A la place ? Une vitrine technologique magnifique où l’on fait de la grimpette. En résulte un jeu répétitif, chiant et finalement assez mal pensé. Un milliard de bonnes idées mal exploitées, une liberté finalement assez limitée et un ensemble qui ne dépasse pas les deux heures d’intérêt. Je ne parlerais pas des nombreux bugs, freezes et autres "Altaïr coincé dans un saut". Un jeu "pas fini". J’accuse. Pour finir sur du positif : la fin, ses symboles et la promesse d’un avenir meilleur. Du moins, espérons-le.
- Mathieu Micout - Gameweb.fr
2007, une année de transition. Du moins d’un point de vue personnel avec un changement de boulot, un gros projet nommé Gameweb.fr et donc un retour aux "premiers" amours du journalisme vidéoludique « on the Web ». Surveillez cette adresse, le décollage est prévu dans les premiers mois de 2008 et a pour destination le Jeu Vidéo, avec des majuscules… Côté jeu vidéo, pas de transition en revanche en 2007 mais plutôt la confirmation que ce média peut parfois conjuguer excellence… et abondance ! De mémoire de (vieux ?) joueur, jamais je n’avais vu autant de jeux de qualité débouler en une seule année, particulièrement vers la fin, comme d’habitude. Autant dire que choisir seulement 5 titres pour illustrer cette année faste en plaisir ludique tient du choix cornélien, surtout quand on a eu la chance de pouvoir jouer à tout ce que les consoles ont eu de plus marquants à proposer. Mais en bon élève discipliné, je m’exécute sans protester pour honorer la proposition sympathique de ce cher ami Maxime. Je ne vous parlerai donc pas des jeux qui auraient pu rentrer dans mon Top 5 et qui l’auraient certainement mérité sans cet embouteillage monstrueux comme BioShock et son ambiance envoûtante, Call of Duty 4 au solo spectaculaire et au multi innovant ou encore Metroid Prime 3 : Corruption qui clôture en beauté une trilogie mémorable. Je ne chercherai même pas à vous chanter les louanges d’un Okami empli de poésie ou d’un Final Fantasy XII majestueux et novateur, ni d’un Mass Effect hypnotique au background SF riche à souhait. Je me vois dans l’obligation de taire les nombreux kilomètres parcourus sur le sublime Colin McRae : DIRT ou le copieux et sérieux Forza Motorsport 2. Non, je ne tenterai même pas d’évoquer les heures de plaisir nomade passées sur The Legend of Zelda : Phantom Hourglass et son utilisation renversante du stylet ou sur Picross DS et son principe aussi génial qu’addictif. Et pour finir, je ne vous raconterai définitivement pas mon déchirement à l’idée de ne pas inclure Guitar Hero 3 dans mon Top, moi, le fan invétéré des guitares en plastique et l’expert des enchaînements d’accords de trois notes sans coup férir (enfin presque). À la place, j’ai donc choisi de vous parler exclusivement des 5 jeux qui m’ont finalement le plus séduit, surpris ou tout simplement rendus accros, encore le meilleur gage de qualité pour un jeu vidéo. Voilà Maxime, j’ai tout bien fait comme tu m’as dit. Comment ça j’ai triché ?
1 - Super Mario Galaxy (Wii)
Le rêve de la perfection enfin réalisé ? Presque, puisqu’elle n’existe pas et n’existera jamais, et c’est sans doute bien mieux comme ça. Mais il faut bien avouer que ce Super Mario Galaxy n’en est vraiment pas loin, lui qui domine outrageusement son univers et qui touche les étoiles avec tant d’aisance et d’évidence. Là où ses concurrents se contenteraient de deux ou trois de ses idées pour en faire un jeu complet, notre Super Mario les alignent par paquets à chaque niveau, ne les exploitant presque jamais suffisamment, comme s’il en possédait encore des centaines en stock. Forcément ultra séducteur, le moustachu à casquette n’a finalement jamais eu l’air aussi jeune, délivrant une expérience magique plus belle que tous les contes de Noël, adaptée aux petits comme aux grands, aux routards et aux nouveaux arrivants. Il n’y a qu’une société au monde capable de réaliser un tel exploit et c’est bien Nintendo, qui offre à la Wii son plus beau joyau et le meilleur jeu de plateforme que la galaxie ait enfanté ici-bas.
2 - God of War II (PS2)
Mon coup de cœur action de l’année, c’est bien Kratos qui me l’a donné. Somptueux, vertigineux, mythique, spectaculaire, grandiose, dynamique, rythmé, violent, dantesque, mature, jouissif, haletant, flamboyant, monstrueux, divin sont quelques-uns des adjectifs qui me viennent à l’esprit quand je pense à God of War 2. Encore plus fort que son prédécesseur qui avait déjà posé des bases plus que solides, cette suite hisse le genre action à des sommets que seul Ninja Gaiden avait, pour moi, atteint. Sauf que God of War possède le gros détail en plus qui fait la différence au-delà de son gameplay hyper abouti : la cohérence artistique. Parcourir tout un pan de mythologie à grands renforts de lames et de sang, dans un grand carnage d’ailes de griffon arrachées, d’explosions de monstruosités et de déesses aux seins nus décapitées, procure un plaisir qui ne s’explique pas, mais qui se vit. Le testament ultime d’une PlayStation 2 exploitée à son maximum et qui nous aura bien fait vibrer durant tant d’années.
3 - The Orange Box (Xbox 360)
Fait peu commun, c’est une compilation qui m’a le plus fait vibrer côté FPS cette année. Et on ne peut pas vraiment dire que la concurrence était molassone en face ! En tant que fan de Half-Life 2, impossible de résister à l’appel des excellents Episode One et Two qui prolongent les aventures de Gordon Freeman avec délices et frissons. Graphiquement, le moteur a pris un bon petit coup de vieux, mais démontre bien qu’un gameplay inventif et abouti a toujours raison sur la technique, surtout quand il valorise le joueur, lui donnant l’impression d’être intelligent. D’intelligence, il en est tout aussi question dans la vraie révélation de cette boîte orange : Portal. Une de mes expériences les plus rafraîchissantes de l’année, vertigineuse, drôle, violente et subtil bien que frustrante car trop courte. Mais avec un tel final et une mise en abîme aussi génial, je n’ai qu’une chose à dire, bravo (et encore, mais là ça fait deux mots). Et dès que j’ai le temps, je m’essaye davantage à Team Fortess 2, à la réputation déjà bien solide. Incontournable pour qui aime l’aventure, la vraie.
4 - Halo 3 (Xbox 360)
Contrairement à pas mal de joueurs, Halo 3 ne m’a pas déçu. Tout simplement parce que je n’attendais finalement pas grand-chose de son mode solo, effectivement pas à la hauteur de la réputation de la série. Même si l’aventure reste, quoi qu’on en dise, au-dessus de bien d’autres FPS sortis cette année. Non, pour moi, Halo 3, c’est du multijoueur, et après des centaines d’heures passées sur Halo 2, le titre de Bungie a tenu pour moi toutes ces promesses. Malgré la concurrence féroce d’un Call of Duty enfin accrocheur et novateur en multi, Halo est toujours bel et bien le « Roi de la Colline » ! Aucun autre FPS console ne lui arrive à la cheville en termes d’aisance et de précision de prise en main, d’équilibre des affrontements, de level design, de modes de jeux et de puissance émotive, tout simplement. Halo 3 donne envie de gagner à tout prix, de se surpasser et de se transformer en une machine à tuer intelligente et véloce, sans pitié pour ses adversaires mais solidaire pour ses équipiers. Et tout ça dans la joie et la bonne humeur communicative, miracle rendu possible grâce à l’excellence du Xbox Live, dont le fonctionnement sans accro devrait sans équivoque servir de modèle aux deux autres constructeurs.
5 - Uncharted : Drake's Fortune (PS3)
Ma petite surprise de fin d’année puisque je ne l’attendais finalement pas tant que ça. Certainement pas le 5ème meilleur jeu de l’année en toute objectivité, Uncharted a ses faiblesses, pompe sans vergogne Gears of War pour son système de couverture dynamique et ne peut s’empêcher de tendre vers la série B matinée de Tomb Raider et d’Indiana Jones. Mais voilà, Uncharted séduit. Par sa plastique aguicheuse qui dévoile enfin les talents cachés de la PS3, ses dialogues inspirés, ses personnages attachants, ses phases de plateforme convaincantes, ses combats pêchus et ses musiques symphoniques caressantes. Mais Uncharted charme avant tout parce qu’il fait ressentir un souffle d’aventure simple et vrai que l’on n’avait pas ressenti depuis longtemps. Une île paradisiaque, la mer, des ruines antiques perdues dans la jungle, un héros beau gosse et sympa, une fille fonceuse et mignonne, des méchants hargneux, tous les ingrédients classiques sont là pour nous plonger dans une ambiance bon enfant et entraînante qui donne toujours envie d’avancer sans s’arrêter. Une belle aventure bien rythmée qui mérite de rencontrer le succès et qui m’a enfin donné l’occasion de prendre du plaisir sur PlayStation 3.
COUP DE GUEULE :
La première année de la PlayStation 3
C’est vrai que c’est toujours facile de tirer sur l’ambulance et beaucoup de mal a déjà été dit sur la PlayStation 3, qui a maintenant plutôt besoin de soutien que de boulets tirés à bout portant. Mais comment se taire devant une telle accumulation de défauts et d’erreurs de jeunesse, surtout quand ladite console nous est proposée par Sony, ex-leader incontournable du marché ? À commencer par le choix des composants du hardware, avec en première ligne le fameux processeur Cell, terriblement coûteux et qui a entraîné des difficultés de développement pour les équipes internes à Sony et pour les éditeurs tiers. Résultat, peu de jeux first party convaincants depuis un an et des portages de titres Xbox 360 laborieux, quasi systématiquement moins aboutis techniquement et toujours en retard sur les plannings. Il suffit d’additionner à ce constat le prix élevé de la machine au lancement par rapport à ses concurrentes, et l’on comprend aisément le démarrage des ventes décevants pour tout le monde. Quand, du point de vue du journaliste, on assiste également à des errances de communication en rafale et à des retournements de positionnements continuels (différents modèles de consoles, manettes sans puis avec vibration), on ne peut que se dire que la société Sony a péché par orgueil, trop sûre d’elle et de son future succès pour s’apercevoir des failles béantes qui s’ouvraient toujours plus grandes sous elle. Heureusement, la puissance de la marque PlayStation est suffisamment forte pour échapper au désastre, mais elle ne fait pas tout, preuve en est. Surtout quand la concurrence se montre intelligente et perspicace, faisant tout son possible pour s’accaparer le grand public (la Wii) et les gamers (la Xbox 360), écartelant au passage une PlayStation 3 au positionnement flou et aux messages confus. Toujours est-il que les ventes s’améliorent ces derniers temps, et même si ce n’est pas encore le cas des parts de marché, on ne peut malgré tout que souhaiter à la PlayStation 3 de bien se porter à l’avenir. Ne serait-ce que pour continuer à véhiculer une certaine idée du jeu vidéo, qui a su nous enthousiasmer par le passé, et pour servir de contrepoids créatif suffisamment fort face à Nintendo et Microsoft. C’est bien connu, la concurrence a du bon, mais à partir du moment où chaque candidat se bat avec ses meilleures armes…