Test également disponible sur : Wii

Test Super Mario Galaxy

La Note
note Super Mario Galaxy 19 20

Super Mario Galaxy est une merveille venue d'ailleurs, une légende comme on aimerait en voir plus souvent sur Wii. Après avoir posé les fondations du jeu de plates-formes, Mario revient sur ses terres pour faire franchir un palier au genre, comme si les autres titres en avaient été incapables jusqu’à présent. Séduisant, vif, efficace, grisant, Super Mario Galaxy s’impose comme le nouveau patron en la matière. Jamais la Wiimote et le Nunchuck n’ont semblé aussi à l’aise avec un gameplay taillé sur mesure pour eux. Oui, le jeu affiche quelques carences comme une caméra capricieuse, une linéarité un poil dérangeante, un mode deux joueurs anecdotique, et une facilité surprenante pour un Mario que l’on a déjà connu plus coriace. Mais le titre semble s’inscrire dans cette nouvelle logique qui régit actuellement l’industrie du jeu vidéo, à savoir proposer un concentré de plaisir sur un laps de temps plus court. C’est le cas avec Super Mario Galaxy, qui n’accorde pas le moindre temps de répit, ni même d’ennui, et délivre des notes qui renverront les nostalgiques à l’époque de la NES. Avec des fessées pareilles, on baisse la culotte volontiers.


Les plus
  • Des boss qui imposent
  • Techniquement solide
  • B.O. de qualité
  • Prise en main immédiate
  • Richesse des galaxies
  • Très bonne durée de vie
  • Addictif
  • Le must du jeu de plates-formes
  • Le successeur de Mario 64
Les moins
  • Un poil linéaire
  • Caméra par moments hasardeuse
  • Trop facile ?
  • Mode deux joueurs sous exploité


Le Test

Patron incontesté du jeu de plates-formes, Mario revient dans une quête cosmique qui lui est dédiée, cinq ans après nous avoir emmenés sur les îles paradisiaques de Super Mario Sunshine, le présumé successeur de Super Mario 64 sur GameCube. Un constat sans doute dressé à la hâte, tant les aventures du plombier moustachu équipé de son J.E.T., aussi entraînantes fussent-elles, n'avaient pas la même saveur que les premiers pas en 3D de l'opus Nintendo 64. Il aura donc fallu ingurgiter du casual gaming pendant presque un an, avant que Nintendo ne se résolve à revenir aux fondamentaux sur lesquels il a construit sa réputation. Super Mario Galaxy, galactique dans sa dénomination, l'est aussi une fois la Wiimote en main.


Toujours basé sur le kidnapping de Peach, le scénario de Super Mario Galaxy se veut un tantinet moins rose-bonbon qu'à l'accoutumée. C'est vrai, on n'échappe pas aux standards puérils de la maison, avec des personnages aux noms frisant parfois le ridicule, mais Nintendo a fait un effort pour limiter la niaiserie à laquelle on a eu droit pendant plusieurs années. Pas le temps de tergiverser, on se retrouve immédiatement plongé dans le pillage du royaume Champignon, ou plutôt de son château, alors que la fête des étoiles et de leurs éclats battait son plein. A l'origine de la manoeuvre, l'infatigable Bowser qui, en claquant des doigts, ordonne à ses sbires de chiper le palais en un seul bloc, au nez et à la barbe d'un Mario impuissant. Dans une transition proche de celle de Super Paper Mario, notre héros va recouvrer ses esprits et faire connaissance avec Harmonie, une autre princesse qui lui servira naturellement de guide durant toute la quête. Mario pourra aussi compter sur les Lumas, des étoiles taille pupille pleines de bonne volonté, avec lesquelles il faudra composer dans certaines situations. Après s'être vu confier un Luma spécifique, le plombier pourra alors déambuler dans l'observatoire de la comète, et pénétrer dans les nombreux dômes qui abritent les différentes galaxies. A l'ancienne, Mario devra alors récupérer suffisamment d'étoiles pour délivrer Peach, et mettre fin par la même occasion aux plans machiavéliques de Bowser. Une quête qui s'annonce galactique. 

 

UR MR GAY 

 

Après un Metroid Prime 3 : Corruption à la réalisation étourdissante, la Wii nous crache un Super Mario Galaxy tout bonnement divin. C'est clair, il s'agit là du plus beau jeu du catalogue de la console, et l'on n'ose même pas imaginer le résultat que l'on aurait pu obtenir avec de la haute définition, toute proportion gardée. Même si certaines planètes peuvent rendre claustro, on se balade avec une sensation de liberté grisante. Le titre est techniquement solide, et ne commet pratiquement aucune faute directe. Oui, Super Mario Galaxy est vraiment bien fichu, avec des levels variés qui s'affirment au fur et à mesure que l'on avance dans la quête. D'habitude aquatique, Nintendo calme cette fois la rétine avec des niveaux au magma qui brille de mille feux. Dans Gerbes infernales par exemple, les explosions en background et les vols en rase-mottes s'enchaînent lorsque Mario multiplie les sauts. Magnifique. Même punition en ce qui concerne les boss, sans doute gonflés aux stéroïdes, avec un physique de colosse qui impose. A vrai dire, la première claque arrive lorsque l'on affronte Bowser pour la première fois dans sa forteresse. Gueule de rageux, crête au vent, regard chargé de haine, il est méconnaissable dans le bon sens du terme. Mario ne joue clairement pas dans la même catégorie que lui, et une mandale du bougre l'enverrait sûrement valser quelques univers plus loin. D'autres gourmandises du même acabit marquent les esprits, comme la reine abeille et son pelage plus vrai que nature, ou bien certains plans utilisés lorsque l'on se retrouve catapulté dans les airs pour atteindre une autre planète. On adore. Cela dit, Super Mario Galaxy rappelle que la Wii est plus proche du GameCube que de la Xbox 360 ou de la PS3. On a droit à de jolis effets, certes, mais qui demeurent somme toute scolaires. La fluidité de l'animation, et le character design en acier trempé entre autres permettent de masquer le manque d’argument de la machine en puissance pure; c'est un fait.

 

Inutile de le répéter, Nintendo maîtrise parfaitement la Wiimote et le Nunchuck, ce qui confère à Super Mario Galaxy une prise en main instinctive, propre, carrée. Pas de tromperie sur la marchandise, on retrouve les mêmes commandes qui datent de l'époque Nintendo 64, avec quelques petits changements pour faire style comme dirait l'autre. On note ainsi l'apparition du tourbillon en effectuant un petit coup de poignet agile avec la Wiimote, indispensable pour éliminer efficacement les indésirables. On gère les sauts avec A, Mario s'accroupit avec Z, et on recentre la caméra avec C. En parlant de caméra, Super Mario Galaxy n'échappe pas aux problèmes récurrents à ce niveau et, le comble, s'avère plus rigide que l’opus 64. Impossible de feinter, ni de faire tourner la caméra autour de Mario plaqué contre un mur. Quelques phases interdisent même l’utilisation de l’objectif, et on doit clairement jouer à l’aveuglette en se remettant à la providence. Par ailleurs, placer le contrôle de la caméra sur la croix multidirectionnelle est un choix tordu pour le pouce; les développeurs ont manqué de finesse sur ce coup-là. Avec la Wiimote, on peut également pointer l'écran, avec un réticule en forme d’étoile bleue qui s’affiche sous les yeux. En plus d'activer certains mécanismes – étirer des cocons, envoyer des carapaces… -, on peut aussi choper les fragments d'étoiles à distance, pour les balancer ensuite sur les monstres. D’autres mouvements plus classes sont accessibles en combinant les touches ; le salto arrière avec Z+A, le saut mural en faisant des gauche-droite avec le stick analogique tout en pressant A, ou bien encore le fameux saut en longueur avec un glissé Z~A en pleine course.

 

Space Invaders

 

Pas illicite le moins du monde, Super Mario Galaxy agit pourtant comme une drogue dure, et incite perpétuellement le joueur à récupérer l'étoile suivante, là où Super Mario 64 mettait les neurones au supplice. Facile, le mot est lâché. Oui, le titre est hyper accessible pour peu que l'on soit habile des doigts, et il ne faut donc pas s'attendre à des énigmes insolubles, ou des séquences qui bouffent les points de vie par poignées. Si par rapport aux deux volets précédents la barre vitale est moindre - trois tranches plus trois autres avec le champignon magique - et ne se requinque pas après avoir mis la tête sous l'eau quelques secondes, on aura toutefois rarement rendez-vous avec le Game Over. En effet, les 1up se gagnent par pelletées, soit en lisant un courrier de Peach avec cinq champignons verts en pièces attachées, soit en collectionnant les fragments d'étoiles qui offrent une vie supplémentaire à chaque pallier de 50 éclats franchi. Pour perdre, il faut donc vraiment le vouloir. Nintendo a tout de même réservé quelques challenges pour les vieux de la vieille, comme les comètes qui altèrent la propriété des galaxies. Plus concrètement, il s'agit d'étoiles bonus que l'on peut gagner dans chacun des niveaux, selon des règles bien définies. Pour une comète blanche par exemple, on devra affronter un semi-boss, ou revisiter un pan du level sans se faire toucher une seule fois; un mode license to kill en gros particulièrement stressant dans les stages complexes. Une comète rouge, elle, demandera de reparcourir un secteur en un minimum de temps. On peut aussi évoquer la comète d'ombre qui introduit le double maléfique de Mario, et contre lequel il faut faire la course dans une section définie. En plus de mettre à rude épreuve les skills des hardcore gamers, ces comètes à rallonge permettent d'étendre la liste des étoiles - trois pour les mondes classiques, une pour les galaxies bonus - à récupérer par niveau.

 

Tout s'imbrique dans ce Super Mario Galaxy, tout s'enchaîne à une vitesse folle, et on en redemande. Si l'on vient de fustiger la largesse des développeurs quant au degré de difficulté du jeu, force est de constater que son coté sécurisant permet de passer de planète en planète avec une aisance déconcertante. Les lois de la gravité sont habilement respectées, et le joueur est rarement pris en défaut. A la limite, on est parfois méfiant face à certaines situations, comme se retrouver la tête en bas alors que l'on a l'impression que l'on va tomber dans l'un des trous noirs tendus par Bowser. Mais c'est aussi le piège avec Super Mario Galaxy, à savoir alimenter un excès de confiance qui peut renvoyer immédiatement à la case départ en cas de faux pas. A moins de bénéficier d'un checkpoint toujours bien placé, qui évite de se coltiner de nouveau une bonne partie de la galaxie. Mario oblige, on a droit aux habituelles transformations pour débloquer des situations fermées, et solliciter un peu la matière grise. Le plombier peut ainsi se transformer en ressort pour atteindre des plates-formes situées à cinquante mètres du sol, ou bien encore en abeille pour butiner quelques secondes. Mais notre coup de coeur va à Mario de glace, qui peut créer des blocs de glace lorsqu'il marche sur l'eau, et même patiner dessus si le coeur lui en dit. Le défi contre son double dans Volcan de glace est purement jouissif. Si tout va si vite, c'est aussi parce que chaque planète indique la marche à suivre pour arriver jusqu'à l'étoile, c'est évident comme le nez au milieu de la figure. On explore, oui, mais dans les limites imposées par Super Mario Galaxy ; au risque de paraître linéaire. Là où Mario 64 prônait la liberté totale, mais avec des épreuves qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, Super Mario Galaxy se montre plus autoritaire mais avec un contenu plus riche.

 

"On n'est pas né sous la même étoile"

 

Super Mario Galaxy respecte la tradition, avec des mini-jeux visant à varier les plaisirs. Enfin, des mini-jeux, c'est beaucoup dire, car ce sont surtout des défis à relever pour récupérer le sésame étoilé. On pense notamment à la compétition de surf sur raie, première débilité du jeu devant l’éternel, ou bien encore la Boule étoilée sur laquelle ont doit tenir en équilibre. Un exercice qui n'est pas sans rappeler Monkey Ball, voire Wii Fit - vous comprendrez pourquoi -, et cette envie de broyer la Wiimote à chaque plongeon dans le vide. Paulo l'épaulard n'est pas mal non plus dans son genre, ce qui permet de souligner la bonne jouabilité avec les carapaces sous l'eau. Par contre, à la nage, c'est une autre histoire. Mario semble avoir du mal à avancer par moments, comme si des boulets étaient enchaînés à ses pieds. En outre, la précision n'est pas vraiment au rendez-vous dans les profondeurs aquatiques, et il faut souvent s'y reprendre à plusieurs fois avant de choper une bulle d'oxygène. Une vraie galère. En y allant tranquillement, et on récoltant le strict minimum en nombre d’étoiles – 60 -, Super Mario Galaxy se termine en à peine sept voire huit heures. Nous avons eu besoin d’une dizaine d’heures pour récupérer 76 étoiles. On peut donc compter une bonne vingtaine d’heures pour attraper les 120 étoiles. Enfin, on tirera notre coup de chapeau à l’orchestre qui reprend les thèmes les plus connus de l’univers Mario. On a droit à des remixes de Super Mario 64, même de Super Mario Bros. 3, bien tournés qui plus est, preuve que l’on ne nous prend pas pour des incultes et des abrutis finis. La cerise sur le gâteau restant tout de même le joli easter egg présent sur la jaquette du jeu, le fameux "Ur Mr Gay" qui a d'ores et déjà fait le tour de la planète. La marque des grands.





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