Test Astro Bot sur PS4 : le meilleur jeu du PlayStation VR, c'est lui ! sur PS4
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Un coup de maître. Voilà comment on pourrait résumer Astro Bot qui a tout compris à la réalité virtuelle, un peu comme Super Mario 64 avec la 3D. D’ailleurs, si Nintendo cherchait encore une bonne raison de se mettre à la VR, il l’a trouvée avec le jeu de Team ASOBI! qui chasse sur ses terres. En exploitant à la fois les fonctionnalités du PlayStation VR et celles de la DualShock 4, il offre des mécaniques de gameplay astucieuses qui savent se renouveler au fil des niveaux. Avec ses boss fights de premier ordre, sa B.O. entraînante, ses multiples références et sa fraîcheur innocente, Astro Bot s’impose tout simplement comme la killer app du casque VR de la PS4. Dommage que l’expérience soit trop courte et qu’il faille débloquer des défis pour gratter du challenge.
- La killer app du PlayStation VR
- La complémentarité entre les deux personnages
- Des mécaniques de gameplay ingénieuses
- Le prix du jeu, c'est cadeau
- Bourré d'humour
- Les multiples références aux cadors de la plate-forme
- Immersif au possible
- La B.O. entraînante
- Ca va peut-être donner envie à Nintendo de se mettre enfin à la réalité virtuelle
- Un maîtrise parfaite des perspectives et de la profondeur
- Des boss fights qui valent le détour
- 0 motion sickness
- Une approche intelligente de la VR
- Agréable à regarder...
- ...même si ça manque encore de détails
- Un peu trop court
- Beaucoup trop facile
On avait senti le coup au Tokyo Game Show 2018, mais on ne s’attendait pas à un tel degré de maîtrise sur les cinq heures qu’a nécessité notre premier run. Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons quand même à ceux qui prennent le train en marche qu’Astro Bot permet d’incarner le petit automate de The Playroom VR (SOS Robots). Cette fois-ci, il va devoir porter secours à ses congénères éparpillés sur cinq planètes (divisés en quatre niveaux) d’une galaxie inconnue suite à un terrible crash qui, en plus, a complètement pulvérisé leur vaisseau. Inutile de vous faire un dessin : pour réunir les différentes parties de la machine, il faudra venir à bout du boss qu’abrite chacun de ces mondes. Oui, c’est de la plate-forme pure et dure, et jamais on n’aurait imaginé que la réalité virtuelle puisse révolutionner le genre à ce point. Concrètement, comment ça passe ? Eh bien, imaginez Captain Toad mais avec les règles inversées : il n’est plus question de déplacer la caméra dans tous les sens pour dompter la moindre perspective, c’est désormais au joueur de tourner la tête, de se pencher, de se tortiller sur son fauteuil. C’est assez déroutant au départ, car si l’on contrôle en effet Astro à la 3e personne, lorsque l’on enfile le PlayStation VR, on se retrouve dans la peau d’un second personnage en vue subjective. Autrement dit, Astro Bot dispose de deux niveaux de contrôles qui subliment un gameplay pourtant ultra basique.
Un coup de maître. Voilà comment on pourrait résumer Astro Bot qui a tout compris à la réalité virtuelle, un peu comme Super Mario 64 avec la 3D.
Le mini-androïde peut sauter, se propulser un court instant dans les airs, mettre des droites, et c’est tout. Des commandes old school qui renvoient à l’époque des premiers Mario, ce qui n’empêchait pas aux quasi quadras d’aujourd’hui de prendre énormément de plaisir. Team ASOBI! se montre toutefois moins vicieux que Nintendo, puisqu’à moins de sauter volontairement dans le vide, il est impossible de tomber. En fait, à chaque fois que l’on s’approche dangereusement du bord, une sorte de mur invisible nous empêche de faire le pas de trop. Ca ne fera certainement pas plaisir aux puristes de la plate-forme, mais il faut aussi reconnaître que l’appréciation des distances, des angles et de la profondeur est plus délicate en VR. Quant au second personnage que l’on contrôle en vue FPS, les fonctionnalités gyroscopiques du PlayStation VR lui permettent de mettre des coups de boule, d’esquiver les projectiles, ou encore de secouer la tête pour enlever les molards qui lui troublent la vision. Mais le plus intéressant demeurent les gadgets qu’il a la possibilité d’activité via le pavé tactile de la DualShock 4. Bon, ces outils annexes sont imposés en fonction des stages, mais ils présentent l’avantage d’instaurer une complémentarité entre les deux protagonistes. Par exemple, grâce à la corde du grappin, Astro pourra franchir des gouffres, alors que les shurikens seront précieux pour couper des cordes, le libérer des toiles d’araignée, et créer des plates-formes de fortune en les plantant dans des blocs de bois.
CE HÉROS DU FUTUR…
On pense aussi à la pompe à eau façon Super Mario Sunshine qui permet de refroidir la lave et de marcher dessus. Perso, on a adoré la lampe torche avec laquelle il y a moyen de freezer les spectres comme dans Luigi’s Mansion, et même de révéler des passages invisibles à l’œil nu. Ce qui est particulièrement puissant avec Astro Bot, c’est que les développeurs parviennent à offrir deux-trois mécaniques distinctes avec un seul et même gadget, d’où cette fraîcheur que l’on ressent à chaque monde que l’on découvre. C’est encore plus grisant quand on s’efforce de récupérer les huit survivants que compte chacun des levels : certains sont vraiment bien cachés et il faut avoir un sens aigu de l’observation pour les repérer. Aucune raison de paniquer de toute façon, puisqu’une vingtaine de rescapés seront suffisants pour s’ouvrir l’accès vers le maître des lieux. En clair, pour gagner le droit de se mesurer au 5e golgoth, on devra avoir 100 potes d’Astro en sa possession. Nullement besoin de forcer son talent donc, ce que l’on constate également lors des boss fights où les patterns sont assez simples à décrypter. Au fond, l’intérêt de ces rendez-vous réside ailleurs : ils sont à la fois superbement réalisés, savamment mis en scène et bourrés d’humour. Mention spéciale à l’ultime combat où notre adversaire claque des feintes qui nous ont bien fait marrer. D’une efficacité redoutable, le level design nous a tout autant transportés en ne faisant que s’appuyer sur notre perception de l’espace qui n’est plus la même avec la réalité virtuelle. On comprend mieux pourquoi Nicolas Doucet, le directeur créatif, nous a assuré que jouer à Astro Bot sur un écran classique n’aurait aucun sens : il serait vidé de toute sa substance, de tous ces moments magiques que seule la VR permet d’obtenir.
L’immersion est tellement folle que l’on a avalé Astro Bot d’une traite, sans la moindre pause. Cinq heures d’ivresse durant lesquelles nous n’avons aucunement ressenti les effets du motion sickness.
Les zones aquatiques sont l’occasion de découvrir une tout autre ambiance où le son est étouffé, où chacune de nos expirations crée des bulles à l’écran grâce au micro. On s’est même surpris à baisser la tête quand les vagues ont commencé à s’agiter. Bref, l’immersion est tellement folle que l’on a avalé Astro Bot d’une traite, sans la moindre pause. Cinq heures d’ivresse durant lesquelles nous n’avons aucunement ressenti les effets du motion sickness. D’après ce que nous a expliqué Nicolas Doucet lors de notre rencontre à Tokyo, bien que le joueur puisse se balader partout avec Astro, en réalité, il ne dévie jamais d’un axe du début à la fin du niveau, ce qui soulage le cerveau et l’estomac. Sur le plan graphique, Astro Bot a bonne mine même si un titre tel que Moss se montre plus abouti dans ce domaine. Ca manque de détails dans les arrière-plans, les textures font parfois la gueule, mais le jeu se rattrape largement au niveau des boss qui prennent toute la place et rappellent la taille Minipouss d’Astro. Et puisque l’on parle des choses qui nous chagrinent un peu, les crédits illimités et les checkpoints tous les deux mètres flinguent définitivement la difficulté. Pourtant, on ne dispose que de trois vies face aux boss, mais il faut croire que les développeurs ne souhaitaient frustrer personne et jouer à fond la carte de l’accessibilité. Heureusement, ceux en quête de challenge pourront s’en remettre aux 25 défis que l’on débloque en pointant du regard les caméléons camouflés dans chaque stage ; des défis qui permettront de revisiter les niveaux mais dans des conditions plus tendues.