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Test Assassin's Creed Odyssey (PS4) : un épisode best of, un voyage homérique sur PS4

Test Assassin's Creed Odyssey (PS4) : un épisode best of, un voyage homérique
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La Note
note Assassin's Creed Odyssey 18 20
Même sans l’effet de surprise dont a profité Origins, Assassin’s Creed Odyssey se positionne parmi les meilleurs épisodes de la série, c’est indéniable. On avait de gros doutes sur les dialogues dynamiques, mais il faut bien admettre que la possibilité de changer le cours de l’histoire est l’un des aspects les plus intéressants du jeu. Il est juste dommage qu’Ubisoft n’ait pas pensé un système permettant de revenir sur nos choix pour explorer d’autres trames scénaristiques. Imparable d’un point de vue graphique, Odyssey l’est également en ce qui concerne son contenu d’une richesse inouïe. Les quêtes fusent dans tous les sens, ce qui atténue la frustration liée au farming du personnage. Ça existait déjà dans Origins, mais Ubisoft Québec a clairement resserré les boulons pour nous inciter/obliger/contraindre (rayer la mention inutile) à explorer la vaste map du jeu. Malgré tout, on a pris un pied monstre à parcourir les terres de la Grèce antique ; promis, on vous préviendra quand on en aura vu le bout.

Les plus
  • Aussi beau qu'Origins
  • Les dialogues dynamiques
  • Le contenu d'une richesse inouïe
  • Une durée de vie colossale
  • La Grèce, c'est ouf
  • Les mécaniques propres au RPG parfaitement intégrées
  • Les batailles navales qui ont de la gueule...
  • ...les cut scenes aussi
  • L'époque contemporaine discrète
  • Un gameplay calibré
  • Des personnages secondaires au niveau, surtout Socrate
Les moins
  • Aucune arborescence pour revenir sur certains choix
  • Encore trop de bugs
  • Farmer, ça peut vite lasser
  • La caméra pas toujours au top
  • Les mercenaires peuvent vite nous les briser
  • L'I.A. encore trop naïve par moments


Le Test

Après une année blanche en 2016, on pensait Assassin’s Creed reparti sur un rythme de croisière – Origins l’an passé, Odyssey le 5 octobre prochain. En fait, non : Yves Guillemot, le patron d’Ubisoft, a fait savoir que la série ferait une nouvelle pause en 2019, ce qui devrait théoriquement permettre à Watch Dogs 3 d’animer les fêtes. En attendant d’y être, on a donc répondu positivement à l’invitation d’Alexios et de Kassandra, les deux héros d’Assassin’s Creed Odyssey qui se déroule cette fois-ci en Grèce antique. Vous avez l’impression de jouer à Origins ? Ne paniquez pas, c’est tout à fait normal. N’empêche, il y a quand même deux-trois trucs qui méritent le détour.


Assassin s Creed OdysseyOn ne vous fera pas l’injure de faire un copier-coller de notre test d’Assassin’s Creed Origins, mais la tentation est grande tant les similitudes avec Odyssey sont nombreuses. Du coup, les développeurs d’Ubisoft Québec ont pu se concentrer sur le contenu du jeu qui est juste titanesque. D’ailleurs, à l’heure où nous écrivons ces lignes, nous n’avons pas encore aperçu le générique de fin, une première depuis que l’on a découvert la Confrérie en 2007. Si l’on avait mis quatre jours pour plier Origins une première fois, on est quasiment à une cinquantaine d’heures de jeu avec Odyssey sans que l’on ait l’impression que le dénouement final approche. Peut-être que l’on est mauvais, mais le studio canadien avait prévenu à l’E3 2018 : l’aventure est longue, beaucoup plus longue que celle en Egypte. Après, c’est surtout faire progresser notre personnage qui bouffe énormément de temps, un exercice que les fans de RPG connaissent parfaitement. Mais avant de revenir plus en détail sur ce point, rappelons que ce n’est pas la première fois qu’Assassin’s Creed permet d’incarner deux personnages différents. En effet, c’était déjà le cas dans Syndicate (Evie et Jacob Frye), sauf qu’ici, le choix est définitif – on ne pourra pas changer de protagoniste en cours de route. Descendants du roi Léonidas 1er, ils ont décidé de faire carrière dans le mercenariat suite à une terrible tragédie qui a frappé leur famille. On ne vous en dira pas plus pour ne pas recevoir une lance sparte entre les omoplates, mais sachez toutefois que Layla Hassan et l’époque contemporaine n’ont pas été oubliées. Ca n’arrive jamais comme un cheveu sur la soupe, preuve que la communauté a été écoutée.

 

Du coup, les développeurs d’Ubisoft Québec ont pu se concentrer sur le contenu du jeu qui est juste titanesque.


Assassin s Creed OdysseySachez également que le conflit opposant les Assassins aux Templiers n’est aucunement évoqué dans le jeu ; en tout cas, au stade où nous en sommes, RAS. Avec du recul, considérer Odyssey comme une vulgaire skin d’Origins, ça revient à ne pas tenir compte du travail de recherche colossal qu’a nécessité la Grèce antique. C’est vrai que c’est une constante avec Assassin’s Creed, mais Ubisoft Québec ne s’est pas contenté de placer le Panthéon à gauche, la statue d’Apollon à droite, et le stade d’Olympie entre les deux. Non, les équipes se sont arrachées pour offrir un cadre hautement authentique avec une foultitude de personnages ayant marqué l’Histoire du pays – Alcibiade, Périclès, Hérodote, Pythagore, Hermippe, Stentor, ou Elpénor, ils sont tous là. Mention spéciale à Socrate qui, en plus d’avoir le sens de l’humour, nous retourne le cerveau avec ses incessantes questions philosophiques. Puisque l’on parle des dialogues, la grande nouveauté dans Assassin’s Creed Odyssey, c’est qu’ils sont dynamiques. En clair, on a le choix entre plusieurs réponses, sachant que certaines (celles accompagnées d’un pictogramme) auront un impact sur le déroulement des événements. Si Quantic Dream a su mettre en place une arborescence pour mieux mesurer les conséquences de nos décisions (avec des points de sauvegarde pour revenir sur un instant précis) dans Detroit : Become Human, c’est le vide total du côté d’Odyssey. Pour en avoir discuté avec l’un des développeurs lors du dernier preview event organisé à Paris, l’unique solution serait de procéder à des sauvegardes régulières afin d’avoir la possibilité de revenir sur l’un de nos choix. Pas du tout pratique.

QUI DIT MIEUX DIT MIDAS


Assassin s Creed OdysseyC’est dommage, car dans sa volonté de nous laisser notre libre arbitre, le jeu se montre plutôt convaincant bien que ça manque parfois de nuance. On évitera de spoiler quoi que ce soit, soyez rassurés, mais on ne résiste pas à l’envie de partager deux exemples. Le premier – et on en avait déjà parlé il y a quelques semaines – c’est la famille soupçonnée d’avoir été contaminée par un virus. En l’épargnant, on a en même temps condamné d’autres villages qui, à leur tour, vont être ravagés par l’épidémie. Si l’on avait décidé d’exécuter les parents et leurs enfants, nul doute que l’on n’aurait pas eu à se frayer un chemin à travers les cadavres. Le second exemple concerne un personnage clé d’Assassin’s Creed Odyssey dont on a refusé de trancher la gorge. Un choix salutaire puisque, plus tard dans l’aventure, ce même perso s’est chargé de combattre un golgoth level 38 face auquel on ne faisait clairement pas le poids ; plus de 20 000 points d’XP récoltés gratuitement. On vous laisse découvrir le reste des réjouissances en rappelant que plus de 30 heures de dialogues ont été enregistrées pour l’ensemble des embranchements scénaristiques. Certaines décisions font que l’on passera à côté d’un bon nombre de cut scenes, c’est une certitude, ce qui est également vrai pour les missions. Farmer comme un acharné est crucial ici. Impossible de rusher en ligne droite, et il faut donc accepter de passer par les quêtes annexes qui, heureusement, sont brillamment scénarisées et se greffent, parfois, à l'histoire principale. En fait, on capte assez vite que c’est aussi un moyen pour Ubisoft Québec de nous faire voyager à travers l’immense map du jeu ; et pour s’assurer que l’on en explore chaque recoin, activer les points de synchronisation est l’unique façon de débloquer les fast travel. Quand on est à l’autre bout de la carte et que l’on souhaite se rendre dans une zone que l’on a déjà visitée, ça fait très mal à la tête.

Même sans l’effet de surprise dont a profité Origins, Assassin’s Creed Odyssey se positionne parmi les meilleurs épisodes de la série, c’est indéniable.


Assassin s Creed OdysseyDans le même esprit, on remarquera la présence du mode « Exploration » avec lequel le nombre d’icônes affichées à l’écran est grandement réduit. Il est alors impératif de suivre les indications situées en haut à gauche de l’écran pour se repérer. Pour ceux qui auraient peur de galérer, c’est suffisamment balisé pour ne pas se perdre en chemin : une fois la région localisée, les « ? » s’occupent de délimiter le périmètre de recherche. Bref, aucune raison de paniquer, d’autant que ça renforce l’immersion et qu’il y a moyen de revenir à la formule traditionnelle à n’importe quel moment. L’autre ajout majeur dans Odyssey, ce sont les batailles de conquête qui font écho à des mécaniques déjà aperçues dans la série – les Tours Borgia, les missions de Libération d’Assassin’s Creed III, la guerre des gangs de Syndicate. En gros, chaque zone de la carte fait l’objet d’une lutte sans merci entre les Spartes et les Athéniens, les uns devant déloger les autres du pouvoir. Pour y parvenir, Alexios et Kassandra doivent tout d’abord diminuer l’influence du maître des lieux (matérialisée par une jauge) en s’en prenant non seulement à son armée, mais également à ses ressources. Une fois les troupes démobilisées, on peut s’occuper des côtes du dirigeant, ce qui a pour effet de déclencher une bataille façon 300 entre les deux camps. Dans cette énorme mêlée, il est possible de s’en prendre aux soldats peu gradés, mais la jauge du camp d’en face décroîtra moins vite. En réalité, la meilleure solution est de s’attaquer directement aux chefs qui popent un peu partout sur le champ de bataille. Signalons tout de même deux choses : 1) défendre les intérêts des envahisseurs sera plus difficile mais permettra de récupérer des items d’une plus grande valeur, 2) on peut très bien décider de foncer tout de suite sur le boss de la région s’en chercher à l’affaiblir, mais bon courage pour l’atteindre avec des gardes au top de leur forme.

MÉLI-MÉLOS


Assassin s Creed OdysseyCe qui est assez étrange avec ces luttes d’influence, c’est qu’elles sont figées. En effet, une fois que l’on a réglé nos comptes, absolument rien ne vient bouleverser l’ordre établi si l’on ne met pas volontairement le bordel. Sur cet aspect, ça bougeait nettement plus dans Assassin’s Creed III. Au fil des mois, les développeurs d’Ubisoft Québec n’ont cessé de répéter que l’accent avait été mis sur la dimension RPG d’Odyssey, et ça saute aux yeux. Ne serait-ce qu’en jetant un œil à l’arbre de compétences, on se rend compte que l’on peut orienter le profil du personnage dans une direction ou dans une autre – Chasseur, Guerrier ou Assassin – tout ça grâce aux points d’aptitude grattés à chaque level franchi. La différence avec Origins, c’est que la jauge d’adrénaline (qui est découpée en différents segments cette fois-ci) ne sert plus à lâcher un coup dévastateur avec son arme mais permet de faire appel à telle ou telle skill assignée préalablement aux touches de la manette. On ne va pas toutes les citer, mais comme on n’est pas adepte de l’arc, on a tout misé sur l’infiltration et les combats rapprochés. Embraser notre lame pour augmenter les dégâts infligés, pouvoir priver les adversaires de leur bouclier, renforcer l’efficacité de la dague pour éliminer un soldat d’un coup d’un seul en toute discrétion, voilà un aperçu des compétences que nous avons retenues. Vous en sélectionnerez certainement d’autres, et c’est justement le but recherché par le studio canadien, à savoir que chaque joueur façonne Alexios et Kassandra selon son style. On retrouve cette ambition dans l’équipement dont chaque pièce peut être gravée chez le forgeron pour, là encore, bénéficier de bonus offensifs et défensifs.

Sur le plan de la réalisation, Assassin’s Creed Odyssey offre une plus grande palette de couleurs qu’Origins. On peut très bien explorer un village grisâtre rongé par la maladie, et le coup d’après, se balader au milieu d’Athènes avec son teint éclatant.


Assassin s Creed OdysseyDans le fond, le système de combat n’a pas vraiment changé par rapport à l’année dernière : au-delà de la « nouvelle » jauge d’adrénaline et des skills qui consomment plus ou moins de segments, on repart sur les mêmes bases. Un feeling très Dark Souls donc qui donne toujours des sueurs froides quand la caméra commence à partir en sucette. Mieux vaut enlever le lock dans ces moments-là, surtout lors des batailles de conquête où ça devient quasi illisible. Odyssey, c’est aussi le retour massif des batailles navales qui représentent une grande partie du jeu. Par rapport à Black Flag, la customisation du navire est plus poussée, des lieutenants pouvant même intégrer l’équipage pour accroître notre force de frappe et notre résistance face aux attaques adverses. On ne sait pas ce que donnera Skull and Bones, mais Assassin’s Creed Odyssey offre une excellente base pour les équipes de Singapour, notamment au niveau du comportement des ennemis qui n’hésitent pas à nous éperonner pour détruire la coque. Et puis, il y a aussi la physique de la mer qui, lorsque les conditions climatiques se dégradent, complique la visée. Tout ça, plus les chants qui pètent, c’est de la grande régalade. Sur le plan de la réalisation, Assassin’s Creed Odyssey offre une plus grande palette de couleurs qu’Origins. On peut très bien explorer un village grisâtre rongé par la maladie, et le coup d’après, se balader au milieu d’Athènes avec son teint éclatant. On a également l’impression qu’il y a une meilleure maîtrise au niveau de l’éclairage, ce qui rend les phases nocturnes encore plus agréables à regarder. Mais là où l’on sent que la série a franchi un cap, c’est au niveau des cut scenes qui sont nettement au-dessus de ce à quoi la série nous avait habitués jusqu’à maintenant. La toute première scène donne le tempo, et le jeu ne s’en écarte jamais. Du grand art.


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