Le Top 2006 des Rédacs
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~ Nicolas Charciarek (Dinowan) ~ JeuxVideo.com
2006 ? Quoi 2006, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? J'ai une gueule d'almanach du jardinier moi peut-être ? 2006, année inventée 2006 ans après JC fut une année composée de 12 mois, 52 semaines et n'a même pas fait l'effort d'être une année bissextile, se contentant d'avoir 365 jours comme les autres. Je trouve ça petit ce manque d'ambition, petit, mais petit à un point vous imaginez même pas. Alors dresser un bilan d'une année comme ça, qui en plus d'être ridiculement courte par rapport à une année bissextile, se permet de faire la fière en voyant débouler de nouvelles machines comme si elle en avait le temps en plus du reste. Non, c'est bon, rappelez-moi en 2008 les gars, là on pourra parler. Enfin, si, il y a quand même deux choses formidables qui sont arrivées en 2006, j'ai lancé une nouvelle expression "complètement Star Trek" qui fait de moi une sorte de Rafarin du jeu vidéo et JeuxActu a fait preuve d'une grande générosité en acceptant de recueillir Florian, journaliste errant perdu sans collier. En même temps s'il était moins hargneux aussi...
I – Hitman : Blood Money (PC, Xbox 360)
J'adore monsieur 47, c'est comme ça, allez savoir si son charme provient de son absence de cheveux ou de sourire, toujours est-il que cette série est fétiche pour moi. Avec ce nouvel épisode, Io Interactive prouve encore une fois son talent et signe à mon sens le meilleur jeu d'infiltration de l'année, devant Splinter Cell, choix qui pourrait étonner mais que je fais en raison de l'ouverture du gameplay, de la multitude de possibilités qui nous sont offertes et bien sûr du panard intégral que l'on prend en incarnant 47 au milieu d'un monde qui tombe en ruine sous le poids de son cynisme. Du coup, en dépit d'un bon nombre de reproches évidents que l'on peut adresser au jeu, quand on me demande un avis dénué de logique et parfaitement inconséquent, je réagis comme le fanboy que je suis... 47 je te kiffe !
II - Splinter Cell : Double Agent (Xbox 360)
Encore un jeu d'infiltration pour la seconde place, mais quel jeu. Alors qu'on s'attendait une fois de plus à ce qu'Ubi nous livre un simple quatrième volet, Splinter Cell : Double Agent signe une performance parfaitement maîtrisée et transforme un jeu autrefois linéaire et froid en "DCM", drame à choix multiples. Pour la première fois, Fisher nous apparaît comme un personnage fort et profond et s'identifier à cette taupe infiltrée est en soit une raison suffisante pour se plonger corps et âmes dans un jeu qui non content d'offrir un gameplay en béton est une perle d'immersion.
III – The Legend of Zelda : Twilight Princess (Wii)
Il va falloir que j'assume une part de honte pour parler de The Legend of Zelda : Twilight Princess, un jeu qui figure dans mon top sans pour autant que j'ai eu le temps de lui consacrer toute l'attention qu'il mérite. De fait, je n'ai pu jouer qu'une minuscule poignée d'heures mais qui auront largement suffit à me convaincre que Zelda reste Zelda. Outre tout ce qui peut faire le charme et les qualités évidentes de la série, que d'autres ont sûrement déjà exposé, il y a une chose qui me sidère depuis son passage à la 3D : sa prise en main exemplaire. Zelda fait sans doute partie des jeux les plus aisés et agréables à prendre en main et reste pour moi un véritable étalon maître, une leçon magistrale d'ergonomie.
IV - Guitar Hero & Guitar Hero II (PS2)
Ah, Guitar Hero, comme tant d'autres j'étais sceptique quant au fait de faire le guignol avec une guitare en plastique, sceptique et fatalement snob puisque ayant déjà de quoi m'occuper avec deux 6 cordes à la maison. Et pourtant, le piège se referme et on se retrouve avec les pattes scotchées sur le manche à gratter comme un malade pour s'éclater sur les classiques du rock. Le seul hic, c'est qu'il me faut une réédition du jeu tous les mois. Pourquoi ? Parce que j'ai horreur de me prendre la tête pour rien et que je refuse de passer des plombes apprendre des morceaux que j'ai déjà galèré à jouer "en vrai".
V - Dark Messiah of Might & Magic (PC)
Injustement, Dark Messiah of Might & Magic est passé presque inaperçu en termes de ventes. Pourtant, sur PC, il fait clairement figure de hit idéal pour les fêtes. Arkane Studios offre un usage du Source Engine plus convaincant que celui que Valve avait proposé avec Half-Life 2, l'univers est certes un peu classique dans le style heroic-fantasy mais le design n'en est pas moins somptueux et le gameplay se comptait à mélanger subtilement FPS et des touches de RPG. On entre facilement dans cette quête violente dont le système de combat à l'arme blanche révèle le guerrier aussi bien que le voleur. Alors oui, c'est tout plein de bugs, oui c'est linéaire, mais bon, c'est de la fantasy et ça me sort de mes shoots tactiques compliqués, voilà.
COUP DE COEUR
La mise à mort de l'E3
Au risque de surprendre, mon coup de coeur de l'année, c'est la mise à mort de l'E3. D'une part parce que ça fait 3 ans que je dis à qui veut l'entendre que ça devait se produire et que j'adore avoir raison, d'autre part parce que quitte à passer pour un triste sire, j'avais le salon en horreur. Trop de bruit, trop de monde, trop de jeux, trop de burgers et graisses saturées, bref des conditions de travail absolument impossibles et surtout, cette déplaisante sensation que ce qui était supposé être un salon pour professionnels, et dans notre cas, des journalistes avec une intégrité qui va bien, n'était qu'un show pourri jusqu'à l'os. Un spectacle où les babes, les goodies et la musique étaient les seuls arguments avancés pour nous attirer sur des stands où bosser correctement tenait de la gageure en escomptant que l'on écrive un bon papier avec en tête le doux souvenir d'une fille en plastique à moitié nue et d'un press kit élogieux. Et puis, je dois dire que ça me fait bien marrer de voir tous les autres salons, de la Game Developer Conference à la Games Convention de Leipzig, jouer les charognards et se battre entre eux pour savoir qui prendra la place de l'E3, en commettant les mêmes erreurs.
COUP DE GUEULE
"C'est complètement next gen"
J'ai toujours des coups de gueule à la pelle, normal, je suis aigri. Non, je suis l'aigreur faite homme, quand vous avez des remontées acides, cherchez pas, c'est moi qui pense à vous. Aujourd'hui je vais cracher mon venin sur l'expression en vogue du moment : next gen'. Jadis, quand les vieux étaient jeunes, le terme de nouvelle génération signifiait simplement le passage d'une génération de machine à une autre. De la NES à la Super Nes, de la PlayStation à la PlayStation 2. Tout comme on pouvait parler de jeux de première génération pour désigner les premiers titres d'une console encore mal maîtrisée. Aujourd'hui, l'expression se retrouve galvaudée à l'extrême au point d'en avoir perdu toute forme de sens. On parle même de graphismes next gen' sur PC, ce qui est le comble de l'absurde pour un format qui change de génération tous les ans, quand ce n'est pas tous les 6 mois. Et comment précisément se fait-il qu'on en soit arrivé là ? Parce que quelque part, une équipe de marketing chez je ne sais quel constructeur a commencé à transformer cette expression autrefois purement fonctionnelle en une sorte de concept ultime qui désignerait un cap majeur franchi par l'industrie du jeu, une révolution absolue. Hé, ça fait des décennies que la technologie du jeu vidéo se révolutionne. Next gen', deux mots bien mystérieux qui en jettent pour une expression qui veut dire quoi exactement ? Qu'avec la HD, l'aliasing est banni du monde des Humains ? En dehors de ça, je n'ai pas tellement le sentiment que notre façon de jouer a changée sur PS3 et Xbox 360. Car le pire, c'est qu'alors qu'on est en plein dedans avec les trois nouvelles machines présentes sur le marché, on continue de qualifier les nouvelles consoles de next gen' pendant que les attachés de presse nous parlent de support "old gen" ou "current gen" dans leurs communiqués, désignant les PS2, GameCube et Xbox. Quand on y pense, est-ce que la démocratisation de la 3D n'a pas été un bouleversement bien plus important que le passage à la HD ? Evidemment, dans tout ce mic-mac, les torts sont partagés, mais il faut bien admettre que la presse vidéoludique n'a pas été avare de l'usage de ce pseudo néologisme racoleur et devrait peut-être se montrer plus méfiante dans le choix de ses mots.
~ Lionel Vilner ~ Psychic
Vous ne me connaissez pas (NDMaxime : mais si !), et si vous continuez à lire c’est que vous n’avez vraiment rien à faire. Je sais pas moi, rentrez chez vous ! Ah bah non, vous y êtes sûrement déjà, suis-je bête… Bon apparemment vous êtes encore là, alors je vais vous parler de ma très intéressante année 2006, niveau jeu vidéo. Rien de bien folichon en fait car, divers projets oblige, je n’ai pas eu beaucoup de temps à consacrer à ces pixels qui font rien qu’à donner de l’épilepsie et rendre nos enfants violents. Il est fini le temps où je pouvais m’enchaîner du Street Fighter 2 cinq heures par jour, huit jours par semaine. Désormais j’apprécie les jeux courts, dont l’on peut se délecter par courtes sessions, comme par exemple Brain Training qui, comme vous pouvez le voir, m’a rendu intelligent. Un mensonge se cache dans la phrase précédente : saurez-vous le retrouver ?
I - Rythm Tengoku (GBA, import jap)
En voilà un à côté duquel beaucoup passeront. Pas de sortie américaine prévue, et pour l’Europe vous pouvez vous gratter encore plus. Rhythm Tengoku – ou "Le paradis du rythme" – est une petite merveille signée par les malades mentaux responsables de la cultissime série Wario Ware. Là aussi il est question d’enchaîner des mini-jeux très simples, nécessitant réflexes, mémoire et – par-dessus tout – un bon sens du rythme. La musique est donc au centre de l’action, et certains morceaux resteront gravés dans les mémoires de plus d’un joueur. Encore plus débile et abstrait que Wario Ware (si si, c’est possible), mais tout aussi prenant, Rhythm Tengoku est l’une des perles de 2006.
II - Okami (PS2, import US)
C’est quand les yeux sont rivés sur la « nouvelle génération » que nos bonnes vieilles consoles montrent ce qu’elles ont dans leurs tripes. Avez-vous déjà endossé le rôle d’une louve, divinité de surcroît, parcourant une estampe japonaise et combattant à coups de pinceau ? Tout cela, et bien plus encore, dans un jeu d’aventure particulièrement long, que l’on pourrait qualifier sans honte de "Zelda de la PS2". À ne pas rater quand il déboulera officiellement dans les mois qui viennent.
III - Dragon Quest : L'Odyssée du Roi Maudit (PS2)
Ne vous laissez pas abuser par sa finesse visuelle car Dragon Quest VIII n’a pas d’autre ambition que de vous replonger dans le monde old school des RPG d’antan. Ne cherchez pas le système de combat révolutionnaire ni le scénario à tomber par terre, vous n’aurez que le strict minimum. C’est pourtant largement suffisant au vu de l’ampleur du monde à explorer et des tonnes d’activités qu’il vous propose (même s’il est surtout question de cartonner du monstre). Premier jeu de la série à se payer une 3D digne de ce nom (il était temps !) et, surtout, premier à débouler officiellement dans notre belle France, Dragon Quest VIII est un RPG aux petits oignons, sans fioritures mais capable de faire défiler les heures sans même que vous ne vous en rendiez compte.
IV - Elite Beat Agents (DS, import US)
Aider divers personnages à surmonter leurs problèmes quotidiens par le biais d’encouragements prononcés, le tout en battant la mesure à l’aide du stylet, sur un concept hérité des Beatmania, Dance Dance Revolution et autres jeux de rythme… C’est ce que proposait Osu! Tatakae! Oendan, uniquement sorti au Japon et voué à rester confiné dans les frontières nippones. Pourtant, Nintendo a osé le pari de l’adaptation, modifiant complètement le scénario pour accrocher le public occidental. Résultat : une trame insensée et attachante, doublée d’un gameplay exploitant de belle manière l’écran tactile de la DS. Bientôt dispo officiellement.
V - Bully / Canis.Canem.Edit (PS2)
Malgré leurs succès phénoménaux, les GTA n’en restent pas moins buggués jusqu’à l’os, mal dosés dans la difficulté et sans originalité dans leurs scénarios. À part générer une multitude de clones arriérés, ils auront au moins servi de brouillon à Bully. Même si ce dernier est perfectible, il corrige la plupart des défauts de ses aïeux. Qui plus est, il fait souffler un air frais sur un genre fatigué, délaissant le ghetto, la mafia et le crime, au profit d’un cadre scolaire rarement vu dans le domaine vidéoludique.
COUP DE COEUR
La Wii
Que dire de plus sur la Wii qui n’a pas été déjà dit cent fois ailleurs… Nintendo est de retour, ose une approche nouvelle, et cartonne dès le départ ; tant au niveau des chiffres de vente que des unanimes commentaires positifs. Le plaisir d’un nouveau Zelda, le bonheur de voir jouer (et s’amuser) des gens qui n’osaient pas s’approcher d’une console, le réconfort de constater que le futur n’est pas condamné à devenir une éternelle course à la technologie… Bref, Nintendo ramène un peu de vie et de lumière dans le monde cruel des jeux vidéo ; on n’en demandait pas plus.
COUP DE GUEULE
Les rejetons honteux
Le numéro un a bien marché ? Vite, sortons un numéro deux ! Ainsi va la vie depuis des années, et si la politique des séquelles à outrance donne naissance à bien des excréments, elle génère également quelques merveilles. Concernant certaines séries phares, le niveau d’attente est à un point tel que jamais on ne pourrait s’imaginer un ratage. Et pourtant, cette année a été le témoin de dérapages impardonnables : Metroid Prime Hunters, New Super Mario Bros. et Final Fantasy XII, pour n’en nommer que quelques-uns. Même s’il s’agit là de titres à la production solide et soignée, ils n’en demeurent pas moins en deçà de leurs fiers aïeux. Que ce soit pour des causes évidentes (le level design, base même des Metroid, complètement ignoré dans Hunters), des causes de l’ordre du détail (d’indispensables items que l’on ne peut obtenir que par le biais du hasard dans Mario), ou des causes subjectives (systèmes de combat et d’équipement à la con dans FF XII), ces jeux entament un peu notre espoir. Ce qui ne nous empêche pas, optimistes (pigeons ?) que nous sommes, d'attendre les prochains épisodes…