2011 : le Top 5 de Fabien Pellegrini

>>> FABIEN PELLEGRINI
>> Pigiste MERCENAIRE

Oh, la belle année que nous venons de passer ! Les titres éligibles au Top 5 se sont d'ailleurs bousculés au portillon. Deux Ex : Human Revolution et L.A. Noire ont ainsi raté le coche de très peu. Quant à l'ordre retenu pour les cinq vainqueurs, il n'a pas vraiment d'importance tant j'ai eu du mal à départager tous ces excellents lauréats. Si vous êtes passés à côté d'un seul de ces titres, hâtez vous de rattraper votre retard, sous peine de perdre tout crédibilité en tant qu'amateur de jeux vidéo.

1 - PORTAL 2 (PC, PS3, X360)

Difficile de départager tous ces chefs d’œuvre, certes, mais s'il ne devait en rester qu'un, ce serait incontestablement celui-là. Je ne vais pas rappeler ici toutes les immenses qualités de Portal 2, ce serait prendre le risque d'y passer des heures et d'écrire un second test. En revanche, je peux vous parler du voyage Lyon-Paris qui a suivi la "review session" chez l'éditeur. Deux heures de train réjouissantes, où nous nous sommes retrouvés à citer en boucle les dialogues et situations du jeu, avec crise de fou-rires et étoiles dans les yeux à la clé. Quand des journalistes blasés retrouvent leur âme d'enfant, c'est qu'on a affaire à un véritable chef d’œuvre.

2 – TRINE 2 (PC)

Si le premier Trine avait déjà de quoi susciter l'enthousiasme, le deuxième épisode fait encore plus fort. Dès le menu d'ouverture, interactif d'ailleurs, vous serez sous le charme. Chaque niveau est un véritable tableau vivant, chaque capture d'écran pourrait être encadrée et exposée dans un musée, les couleurs fusent de partout, les effets de lumière sont absolument splendides. Et si jamais vous avez le bonheur d'être équipés 3D, l'extase devient totale. Les réglages de profondeur et de convergence sont intégrés au jeu, et permettent donc d'augmenter à loisir l'enfoncement ou le relief des scènes. Même le plus réfractaire à la 3D stéréoscopique ne peut que craquer (Maxime, tu passes quand tu veux !). Gâteau sous la cerise : le gameplay se montre tout à fait à la hauteur des graphismes.

3 – THE ELDER SCROLLS V : SKYRIM (PC, X360, PS3)

J'ai toujours préféré l'école allemande du jeu de rôle (Gothic, Risen, Drakensang...) aux productions Bethesda, parfois trop incohérentes à mes yeux. Mais Skyrim a su passer outre mes appréhensions, grâce à un univers bien mieux construit que d'habitude. Et moins buggé, au passage. Pour peu qu'on décide de s'intéresser à l'ensemble des quêtes disponibles, la durée de vie devient phénoménale. D'ailleurs, je n'ai toujours pas pu trouver le temps de terminer l'aventure. Messieurs les éditeurs, vous êtes priés de sortir des jeux courts et médiocres durant les trois prochains mois afin que je puisse remédier à ce problème. Je sais que je peux compter sur vous.

4 – BATMAN ARKHAM CITY (PC, X360, PS3)

Malgré les petits problèmes de la version PC (multiples systèmes de protection, mode DirectX 11 mal optimisé...), Batman : Arkham City reste l'une des meilleures expériences de jeu de cette année. Le chevalier noir est d'ailleurs l'un des rares super-héros que je ne trouve pas ridicule. L'univers sombre de Gotham City se parcourt avec délice, tandis que le gameplay, qui a déjà fait ses preuves dans Batman : Arkham Asylum, ne manque pas d'efficacité. Du système de combat aux petits oignons jusqu'aux énigmes qui demandent de la réflexion, en passant par une grande liberté d'exploration, c'est du tout bon !

5 – THE BIDING OF ISAAC (PC)

Méfiez-vous de The Binding of Isaac  ! Sous ses airs de petit jeu flash qui ne paye pas de mine, ce titre vendu 5 euros vous volera des dizaines d'heures de votre vie. Derrière des graphismes 2D à l'ancienne et des mécaniques de jeu simplistes en apparence se cache un gameplay d'une très grande richesse, qui utilise l'aléatoire comme moteur de renouvellement permanent. Glauques, morbides et malsains à souhait, l'univers et le scénario jouent également un rôle important dans la réussite du jeu. Incontestablement la bonne surprise indé de cette année !

COUP DE GUEULE

Les QTE et autres messages à caractère informatif

Imaginez-vous en train de lire un livre, tranquillement installé dans votre fauteuil préféré. Vous arrivez en bas de la première page de droite quand, soudain, quelqu'un surgit de nulle part, vous tapote l'épaule et vous murmure d'un air condescendant "tournez la page pour connaître la suite". Vous lui adressez un petit sourire gêné et continuez votre lecture. Sauf que, deux pages plus tard, le voilà qui revient et recommence son manège. Et ainsi de suite à chacune des pages impaires de votre livre. Alors que vous vous apprêtez à faire une pause, le voici qui débarque  une fois de plus et vous dit "utilisez un marque-pages pour reprendre facilement votre lecture plus tard". Puis "positionnement du marque-pages en cours, veuillez ne pas fermer votre livre avant la fin de l'opération". Agacé, vous décidez d'allumer la télévision... et en moins de cinq minutes vous subissez une pluie de messages tels que "appuyez sur telle touche pour changer de chaîne" ou encore "appuyez sur telle autre touche pour baisser le volume". Voilà, vous venez d'entrer dans la quatrième dimension, celle qui sévit de manière totalement absurde dans le jeu vidéo. Que des didacticiels "in-game" aient définitivement remplacé la lecture d'un triste manuel , tant mieux ! Mais qu'on nous assomme des mêmes messages tout au long d'une même aventure, non merci ! Nous ne sommes pas des poissons rouges, incapables de retenir les commandes élémentaires d'un jeu. Ni des singes savants d'ailleurs. Donc, messieurs les développeurs, vous pouvez également remballer vos QTE insipides. Appuyer sur X quand un gros message "appuyez sur X" s'affiche à l'écran n'a aucun intérêt. A moins éventuellement de baser tout le gameplay du jeu sur ce principe, et de vraiment bien faire les choses. Mais nous balancer des séquences de ce type en plein milieu d'un FPS, par exemple, confine au ridicule. Surtout lorsque c'est aussi mou et anti-immersif que dans Crysis 2 ou Battlefield 3, deux jeux qui envoient du bois par ailleurs. Pour reprendre la métaphore du livre, c'est un peu comme si un grand romancier se mettait à écrire en langage SMS une fois toutes les cent pages. C'est inutile, agaçant, ridicule et stupide ! Voilà, j'en ai fini avec mon coup de gueule. Vous pouvez cliquer sur "page suivante" pour passer à la page suivante...