The Club
Le moins que l'on puisse dire, c'est que The Club aura su se faire attendre. Même si sa sortie n'est programmée que pour l'année prochaine, le titre développé par Bizarre Creations s'est enfin décidé à montrer ses crocs, ceux-là mêmes que devront dompter les hardcore gamers pour affoler les compteurs. Car comme son nom le laisse supposer, The Club s'adresse avant tout aux pros de la gâchette, du headshot, du high score. Un cercle ultra-fermé regroupant l'élite du frag, et dans lequel il va falloir se faire une place pour mériter le respect de la communauté. Tel est le challenge proposé par The Club, une drogue dure dont il est difficile de se sevrer.
Trailer The Club (PS3, X360)
Avant de pouvoir approcher la bête d'un peu plus près, nous avons eu droit à une présentation sur mesure de The Club par Ben Ward, directeur de communauté de Bizarre Creations. Il a ainsi pu nous fournir quelques précisions quant au scénario du jeu, même s'il s'agit d'un élément secondaire, voire anecdotique dans un titre de ce type. The Club est une organisation secrète qui sponsorise des gunfights dans des lieux tenus secrets. La séquence introductive met d'ailleurs en exergue chacun des personnages qu'il sera possible d'incarner dans le jeu. Dragov, The Secretary, Killen, Renwick, Nemo, Seager, Adjo, Kuro et Finn défilent ainsi tour à tour à l'écran, chacun récupérant la fameuse carte permettant d'accéder à ces combats clandestins. Le vainqueur repartira avec une valise pleine de dollars – fournie par le gouvernement américain ? -, de quoi passer des vacances paisibles sous le soleil. Au départ, seuls les modes single event, multiplayer et records sont accessibles. En progressant dans le jeu, on débloquera par la suite les rubriques gunplay et extras que Ben Ward s'est bien gardé de nous révéler le contenu. Il s'est ensuite lancé dans une petite démonstration, en toute décontraction, afin de nous montrer ce que le titre a dans le ventre. S'il est difficile de comparer un jeu de course automobile - Project Gotham Racing 4 - à un racing shooter en termes de graphismes, il est tout de même évident que The Club a de la gueule. La réalisation est lisse, crache des détails qui séduisent la rétine, et est dotée d'un framerate qui ne chute pas une seule seconde. A la limite, on reprochera au jeu d'afficher des ennemis qui ont une dégaine de sprite, alors que les personnages principaux bénéficient d'une réalisation 3D pimpante.
A l'ancienne
Les explosions ne sont pas en reste, et The Club nous balade de gauche à droite dans des labyrinthes interactifs tantôt étouffants, tantôt vastes, et ce sans le moindre scrupule. Le titre impose un rythme soutenu, et c'est dans cette cadence infernale qu'il va falloir réaliser le meilleur score possible. Plusieurs paramètres permettent de gonfler ses performances, et c'est justement ce qui rend le jeu aussi addictif. Il y a tout d'abord le combo bleeding qui consiste en fait à enchaîner un maximum de frag en un minimum de temps, sous peine de briser la chaîne de combos. Un indicateur à droite de l'écran permet d’ailleurs de visualiser le multiplicateur qui reprend le nombre d'ennemis que l'on a abattu successivement. On dispose de quelques secondes entre chaque frag pour maintenir la jauge du combo bleeding en vie. Si l'on ne parvient pas à shooter un ennemi avant la fin du temps imparti, on dispose d'une seconde chance pour rattraper le coup. Plus concrètement, si l'on a terrassé une douzaine d'adversaires d'affilée, la jauge descendra les échelons un à un avant d'arriver au niveau 0. On dispose donc encore d'un laps de temps – une seconde chance en quelque sorte - pour que le combo bleeding ne soit pas totalement rompu. Un moyen comme un autre de maintenir la pression. Parmi les autres facteurs qui font monter le score, on retrouve le headshot - placer une balle en pleine tête -, le penetrator - tuer un adversaire à travers sa visière de protection -, ou bien encore le rico slay - abattre un ennemi en faisant ricocher sa balle - que l'on affectionne particulièrement. En fonction du level choisi, la partie dure plus ou moins longtemps, mais excède rarement les quatre minutes d’après ce que l’on a pu voir. The Club est un concentré d'action qui nécessite une maîtrise accrue du stick analogique, mais aussi une parfaite connaissance des niveaux.
Crack shot
Stahlwerk, Venezia, Prison Cells, Warehouse, Manor House, voilà un exemple des lieux qu'il va falloir connaître par coeur pour prétendre devenir un killer. Le choix du personnage est également crucial; un combattant rapide - Kuro - enchaînera plus rapidement les combos tandis qu'un autre plus puissant - Dragov - tuera un ennemi en à peine quelques balles. Vitesse, puissance et résistance sont les trois critères communs qui caractérisent chacun des characters. A la fin de chaque manche, les statistiques réalisées par le joueur sont reprises : la précision, la longueur des combos, le nombre de skullshot réalisés sont autant de facteurs qui peuvent faire gagner points supplémentaires, et donc atteindre les objectifs fixés au départ. Si en regardant Ben Ward jouer on pouvait avoir l'impression que The Club ne nécessitait pas de compétence particulière, ce fut une toute autre histoire une fois lâché devant les bornes dédiées au jeu. Non pas que la prise en main soit difficile - bien au contraire -, mais on se rend compte subitement du degré d'exigence de The Club. Ne serait-ce que franchir la barre du million de points relève déjà de l'exploit lorsque l'on essaie d’apprivoiser le fauve pour la première fois. En pressant LT, on affine sa visée, alors que RT sert à canarder. A l'instar de Resident Evil, on peut effectuer un demi-tour sur soi-même via Y, pour fusiller un ennemi qui essaierait de nous prendre en traître; cette manoeuvre permettant de récolter un peu plus de points. Le stick analogique droit, quant à lui, autorise l’accès au straf, et la croix multidirectionnelle à la sélection des armes. Enfin, on peut toujours avoir recours à RB auquel sont assignées les grenades. Un petit contest était organisé pour l’occasion, avec comme premier prix une Xbox 360 Elite. Classe. Cette session freeplay était aussi l'occasion de se promener dans les menus et de jeter un coup d'oeil sur les différents challenges à relever. En survivor par exemple, on doit éliminer le plus de gardes possible avant de mourir à son tour. En time attack, le principe consiste à abattre les ennemis qui se présentent à soi, et dont le nombre ne cesse de croître au fur et à mesure que l’on enchaîne les tours dans le niveau. L'ambiance sonore de The Club est prenante, avec des bruitages bien fichus, et surtout des thèmes musicaux qui collent parfaitement à l'ambiance stressante du titre. De la drum'n'bass comme on aime. Arrivé sur la pointe des pieds, The Club risque d'en surprendre plus d’un lors de sa sortie. Oui, le concept semble limité, mais les développeurs l'ont optimisé de façon à le rendre bougrement addictif. Si l’on ajoute aux qualités du titre le jeu en ligne, les nuits blanches passées à améliorer son score risque de s’enchaîner. En offline, The Club devrait proposer tout de même du splité à quatre, ce qui n’est déjà pas mal. Enième rappel : The Club sortira en 2008 sur PS3, Xbox 360 et PC.