Atomfall : on a testé ce nouvel open world survivaliste, entre Fallout et STALKER ?

Atomfall, c’est quoi au juste ? C’est pour commencer le nouveau jeu des studios Rebellion, que vous connaissez sans doute pour la série des Zombie Army, mais surtout Sniper Elite. C’est un studio britannique qui existe depuis 1992, basé à Oxford en Grande-Bretagne, et qui lance donc une nouvelle IP et surtout leur premier jeu open world. Pour cette nouvelle aventure, ils ont décidé de s’intéresser à un événement qui n’est finalement pas très connu du grand public : la catastrophe nucléaire de Windscale, situé dans le nord de l'Angleterre, et qui a eu lieu le 10 octobre 1957. Je ne sais pas si on peut vraiment parler de catastrophe, disons plutôt incendie, mais qui a quand même été jugé de niveau 5 sur l'échelle INES. Tchernobyl, c’est niveau 7, donc ouais c’est quand même assez important. Pour le studio Rebellion, qui est anglais donc, c’est un sujet qui a jamais été traité en jeu vidéo et pour un studio qui a tendance à créer des jeux à l'esprit britannique, c'était une évidence. Et puis le fait que l’accident ait eu lieu en 1957, c’était aussi une bonne occasion pour les développeurs de se lancer dans une époque qu’ils n’avaient pas encore traitée.
NOT SO GREAT BRITAIN
Comme c’est souvent le cas avec les événements liés à des catastrophes nucléaires, on va se retrouver dans une zone contaminée bien établie, exposée à une radioactivité importante, ce qui va donner naissance à des gens détraqués et des créatures souvent difformes. On démarre donc notre aventure dans ce monde 5 ans après la catastrophe et tout le monde qui y vit semble avoir trouvé une sorte d'équilibre stable. Mais nous, joueurs, on débarque là-bas en tant qu'étranger, amnésique de surcroît, et cela nous amène à nous demander si ces gens sont encore sains d'esprit. C’est quelque chose qu’on verra au fil de la progression bien sûr, mais une chose est sûre, les personnes que vous allez croiser sur votre route veulent votre mort, et il rigole zéro. Je ne sais pas vraiment à quel moment du jeu j’ai démarré ma session de jeu, mais les ennemis étaient particulièrement agressifs, débarquaient en groupe et surtout, ils n'hésitaient pas à nous sauter à la gorge. Heureusement, j’étais déjà bien équipé, avec le choix entre une hache, une batte de Cricket et un fusil rouillé, mais malheureusement sans la moindre munition.
Atomfall est un jeu à l’approche survivaliste et clairement, les armes à feu sont secondaires, c’est plutôt votre aptitude à gérer le mêlée combat qui va être important, et notamment ce front kick fort bien utile pour repousser et étourdir un court instant les adversaires, sachant qu’en plus de votre santé à surveiller, il y aussi une barre de stamina qu’il faut aussi gérer. Il y a évidemment plusieurs façons de s’en sortir, d’autant qu’on peut ramasser les armes des ennemis, mais aussi se défendre avec ses poings. Mais parfois, quand la menace est trop importante, il n’est pas honteux de prendre la fuite, d’aller se planquer dans les hautes herbes, ou carrément aller se planquer dans des grottes, à l’abri des regards. Et ce qui est bien avec ces zones souterraines, c’est que le jeu lance un chargement de zones, ce qui permet de vraiment semer les ennemis.
DÉMERDE-TOI MON COCO
Atomfall reste néanmoins un open world, mais qui a du mal à masquer ces temps de chargement, sans doute parce que c’est la première fois que le studio Rebellion tente le monde ouvert avec son moteur maison, Asura, qui gère bien les jeux Sniper Elite, mais montre ses limites dès qu’un projet est plus ambitieux. Mais le studio britannique va tenter de combler ses lacunes avec d’autres aspects, notamment ses personnages hauts en couleurs qu’on va croiser sur notre route, les dialogues, très british dans l’âme, capable de débattre sur la météo alors qu’il y a dans le ciel un gigantesque vortex bleu, semi-occulte. L’histoire et la narration dans Atomfall ont d’ailleurs été traités par le biais d'énigmes et de pistes interconnectées à assembler. Ces pistes peuvent être suivies dans n'importe quel ordre, même si elles sont toutes liées les unes aux autres, et ne nécessitent pas de quêtes traditionnelles. Un choix qui a plusieurs avantages, le premier c’est de laisser le joueur faire son aventure comme il l’entend, lui laisser cette liberté totale d’aller où il veut. Le deuxième point, c’est pour des besoins évidents de production, puisque ça coûte moins cher à faire. Pas de quest design sophistiqué, pas de cinématique non plus à produire, Atomfall reste de toutes les façons un AA dans sa proposition.
De toutes les façons, proposer des open worlds moins dirigistes, c’est un peu la tendance aujourd’hui. On est arrivé à un moment de saturation où les joueurs connaissent par cœur les formules habituelles façon Ubisoft, et que désormais, on ne veut plus nous donner la main. Et justement, pour se démarquer, Atomfall va proposer quelque chose qui est d’ailleurs rarement utilisé aujourd’hui : le troc. Dans Atomfall, les ressources sont rares et l'argent est inutile, donc tout le commerce se fait par troc et conclure un bon accord avec un commerçant peut être d'une importance vitale. L'un peut vouloir de la nourriture et des bandages, tandis qu'un autre a besoin d'armes, ce qui change quelque peu la donne. Il y a aussi dans Atomfall un objet intéressant, le détecteur de métaux, qui est essentiel pour récupérer d'autres ressources, comme de la ferraille, des fournitures médicales ou des munitions. Là aussi, c’est super important pour trouver des ressources nécessaires à la survie. Et d’ailleurs ce côté survivaliste, limite austère, on le retrouve avec cette notion de visibilité. Dans les lieux sombres et sans lumière, il est important d’avoir sa lampe-torche avec soi, car sans source de lumière, on ne détecte absolument rien, on voit que dalle. Pire, dans la portion de jeu qui nous a été proposée, il était impossible d’avoir sa lampe-torche avec son arme. C’était soit l’un, soit l’autre. Un peu hardcore en effet…
ATOMES CROCHUS ?
Si Atomfall est souvent comparé à Fallout, c’est davantage pour son ambiance, son univers que son gameplay en fait. Parce que contrairement au jeu de Bethesda, Atomfall n'est pas un RPG, il propose des éléments de RPG oui, mais de manière vraiment différente. On est davantage du côté d’un jeu d’exploration et de survie façon STALKER, avec une progression assez similaire. En revanche, il y a quelque chose que Atomfall promet de faire, c’est le choix de tuer ou de laisser en vie. Selon les développeurs, Atomfall est un jeu qu’il est possible de finir sans tuer personne. Une promesse que les speedrunners tenteront de découvrir en relevant le défi. Toujours est-il que même si Atomfall est déjà comparé aux plus grands comme Fallout ou STALKER, le jeu saura se démarqur avec ses propositions inédites. Rendez-vous le 27 mars pour en avoir le coeur net !



