Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Unravel sur PS4 sur Xbox One

Test Unravel sur PS4
La Note
note Unravel 15 20

On s'attendait à une vraie pépite digne des plus grands de la scène indé, mais Unravel n'est juste qu'un bon jeu ; une performance qui mérite quand même d'être saluée pour une nouvelle licence. Derrière la fracture rétinienne à laquelle on s'attendait depuis des mois, se cachent quelques défauts que l'enthousiasme débordant pour le titre de Coldwood Interactive avait masqués jusqu'à présent. Une difficulté à ras les paquerettes, des mécaniques de gameplay qui peinent à se renouveler, l'émotion pas vraiment au rendez-vous ; Rome ne s'est pas faite en un jour les amis. Les bases sont là, c'est évident, mais Coldwood Interactive doit faire preuve d'une plus grande maîtrise et de finesse dans certains domaines pour réussir à nous envoûter la prochaine fois. Si prochaine fois il y a, bien sûr.


Les plus
  • Visuellement splendide
  • On finit par s'attacher à Yarny, quand même
  • Prise en main immédiate
  • Tout pour se mettre le jeune public dans la poche
Les moins
  • On n'est pas loin du pathos
  • Quasiment zéro challenge
  • Les mécaniques de gameplay redondantes
  • Une histoire ? Quelle histoire ?


Le Test

Unravel, c'est avant tout une annonce à l'E3 2015 riche en émotion avec un Martin Sahlin, le directeur artistique, mangé par le stress. Incapable d'aligner deux mots sans avoir des trémolos dans la voix, la tête de gondole de Coldwood Interactive avait su toucher l'assistance par son enthousiasme, mais aussi et surtout par la passion qui l'a animé durant tout le développement du jeu. Un moment d'une authenticité rare qui a permis au studio suédois de se mettre tout le monde dans la poche, et de susciter un engouement énorme autour de son projet qui a nécessité deux ans de travaux. Aujourd'hui, le petit Yarny a débarqué à la rédaction, et c'est en sa compagnie que nous allons vous raconter son histoire.


UnravelAutant commencer par ce qui fait la force d'Unravel : sa réalisation de dingue. Si les trailers diffusés ces derniers mois ne faisaient qu'attester ce que nous avions aperçu à Los Angeles, la version complète du jeu permet de découvrir d'autres environnements qui donnent le tournis. Tous inspirés des lieux nordiques qu'ont pu visiter Martin Sahlin et ses collaborateurs au cours de leur existence, les décors baignent dans le photoréalisme et renvoient à la vie de tous les jours. Des éléments insignifiants pour l'Homme deviennent des menaces potentielles pour le frêle Yarny, qu'il s'agisse d'un caillou, d'un insecte, d'une voiture ou d'un rondin de bois par exemple. A l'inverse, d'autres objets peuvent être d'une grande aide pour franchir des obstacles a priori insurmontables, et cette impression d'être écrasé par le poids des paysages qui nous entourent n'est jamais prise en défaut. Si l'on devait chipoter un peu, on pourrait dire que l'animation de Yarny aurait mérité d'être un peu plus chiadée, même si ça demeure très correct dans l'ensemble. Certaines attitudes du personnage permettent de saisir en un regard le sentiment qui l'anime à l'instant T ; et même si ça peut paraître sans importance, le voir cligner des yeux le rend encore plus attachant. Dommage que l'on ne puisse pas accorder le même intérêt à l'histoire d'Unravel qui n'a jamais réussi à nous transporter. En clair, il va falloir explorer les souvenirs d'une grand-mère en pénétrant les différents cadres photos disposés dans sa demeure. Cette dernière fait office de hub d'ailleurs, ce qui permettra de jeter un oeil aux illustrations débloquées une fois le niveau correspondant bouclé. Ah oui, on aura également droit à quelques vers réalisés par le poète du coin ; des tournures de phrases censées faire sangloter mais qui nous ont plutôt fait rire pour dire la vérité.

 

D'aucuns penseront sans doute que nous avons un coeur de pierre, mais il suffit juste de regarder ce que dégage un titre tel qu'Ori and the Blind Forest pour s'apercevoir qu'en termes de chialerie, il y a un monde d'écart.

 

UnravelD'aucuns penseront sans doute que nous avons un coeur de pierre, mais il suffit juste de regarder ce que dégage un titre tel qu'Ori and the Blind Forest pour s'apercevoir qu'en termes de chialerie, il y a un monde d'écart. En fait, on a cette désagréable sensation que les développeurs de Coldwood Interactive en font des tonnes, alors que la simplicité a toujours été la meilleure alliée de l'émotion. Au lieu de laisser le joueur écrire sa propre histoire, écouter sa propre sensibilité, Unravel le prend par la main en permanence au cas où il passerait à côté de quelque chose. C'est assez gênant à force et, plus d'une fois, nous avons décroché de cette ambiance à la limite du pathos pour reprendre notre souffle. Dès lors, on enchaîne les niveaux avec un enthousiasme loin d'être débordant, bien que l'efficacité du gameplay soit indéniable. Plus concrètement, au fil de ses pas, Yarny se décharne progressivement ; il est donc impossible de terminer un level sans mettre la main, de temps en temps, sur de la laine. Si les pelotes sont aussi vitales dans Unravel, c'est tout simplement parce que notre ami va devoir se servir de ses propres fibres pour faire des noeuds, et activer ainsi toutes sortes de mécanismes. C'est vrai que l'exercice nécessite un petit temps d'adaption au départ, mais le système se montre bougrement intuitif par la suite, pour peu que l'on se serve de sa matière grise. A ce sujet, le jeu ne fait pas mal à la tête comme The Witness ; tout juste avons-nous buté plusieurs minutes sur une séquence du troisième chapitre. Hormis ce contretemps, nous n'avons jamais quitté la grande ligne droite dessinée par Coldwood Interactive du début à la fin. Naturellement, la durée de vie du jeu se retrouve flinguée : l'affaire peut-être pliée en un après-midi.

 

COUSU DE FIL BLANC


UnravelEn scrutant les environnements, on notera souvent la présence de multiples points d'accroche que Yarny pourra utiliser pour se balancer, déplacer un objet, ou alors tendre un fil afin de se propulser dans les airs. Là encore, tout est balisé et on ne peut pas dire que le sens de l'observation du joueur soit vraiment mis au supplice. Histoire d'apporter un peu de challenge, on aurait aimé que la gestion de la laine soit plus délicate, que plusieurs chemins s'ouvrent à Yarny mais qu'un seul ne permette d'arriver à la prochaine pelote de laine. Là, on fonce un peu tête baissée sans se soucier de l'état de santé du héros qui, soit dit en passant, peut mourir après une chute de plusieurs mètres. La première fois, ça nous a fait bizarre. Bref, on n'ira pas jusqu'à dire que les développeurs se sont loupés sur le level design, mais celui-ci manque clairement d'inspiration. Ce que l'on peut également reprocher à Unravel au niveau de son gameplay, c'est l'absence de profondeur. On en fait très rapidement le tour et les mécaniques ont énormément de mal à se renouveler au fur et à mesure que l'on avance dans les cadres photos. C'est dommage car il y a de bonnes idées - comme déjouer l'attention d'un crabe ou d'un rongeur, éloigner les cafards avec la lumière - mais au lieu d'offrir un apprentissage graduel, Unravel se contente de tout balancer n'importe comment. A aucun moment on ne ressent cette montée en puissance indispensable pour qu'Unravel soit véritablement grisant. Enfin, impossible de faire l'impasse sur la B.O. qui est capable du meilleur comme du pire. Si les notes mélancoliques en attendriront plus d'un, on se croirait par contre dans le métro de la ligne 13 quand Yarny doit faire face à un danger persistant. Trop de bruit, trop d'accordéon, trop d'harmonica, trop de tout. Pourtant, c'est lors des rares moments de calme et de silence qu'Unravel parvient à donner sa pleine mesure.

 




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