Test The Dark Pictures Little Hope : plus flippant que Man of Medan ? sur PC
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Little Hope ne se contente pas de proposer une intrigue plus intéressante que celle de Man of Medan. En effet, le second épisode de l’anthologie The Dark Pictures s’efforce également de tenir compte des retours de ceux qui ont exploré le vaisseau fantôme en 2019 : on n’a plus le sentiment de contrôler des tanks, les choix de réponse ont gagné en clarté, on peut déplacer la caméra, et la réalisation est de meilleure facture. C’est vrai que l’écriture n’est pas des plus folles et que les personnages ont parfois des réactions qui nous sortent du jeu, mais l’effet papillon continue d’agir comme une drogue dure. En fonction des décisions prises et du mode sélectionné (solo ou coopération en ligne), on accède à des scènes à côté desquelles on peut très bien passer dans d’autres circonstances. Bref, Little Hope devrait satisfaire les amateurs du genre, d’autant qu’il est vendu une trentaine d’euros.
- Toujours aussi intéressant en multi
- On a la main sur la caméra
- Une replay value imparable
- Le contrôle des personnages plus souple
- Une réalisation plus convaincante que celle de Man of Medan
- Le prix (une trentaine d’euros)
- Des personnages qui réagissent parfois bizarrement
- Pour la vraie flippe, il faudra repasser
- Les alertes qui précèdent les QTE tuent le challenge
- On ne dirait pas non à des héros moins stéréotypés
Contrairement à Man of Medan qui ne proposait qu’une seule époque, Little Hope entraîne le joueur à travers différents âges (1692, 1972, de nos jours) pour mieux brouiller les cartes et rendre le twist final imprévisible.
Au-delà de précéder des séquences plus tendues, les moments d’accalmie sont l’occasion de se focaliser sur des dialogues qui, on l’admet, ne sont pas plus inspirés que ceux de Man of Medan. Sans doute parce que l’on a une nouvelle fois affaire à des protagonistes répondant aux stéréotypes chers à Supermassive Games. En tête d’affiche, le studio a jeté son dévolu sur l’acteur britannique Will Poulter (The Revenant, Midsommar) qui prête ses traits à Andrew. Malgré son jeune âge, ce dernier tente de prendre la situation en main avec plus ou moins de succès. Son aplomb perturbe parfois son professeur John qui, lui, est interprété par Alex Ivanovici que les fans d’Assassin’s Creed connaissent particulièrement bien – il a doublé plusieurs personnages de la série. Autoritaire et adepte du sarcasme, il tente de garder son sang froid face aux phénomènes étranges qui se produisent à Little Hope. Pour sa part, Angela (incarnée par Ellen David, une actrice canadienne déjà entendue dans Assassin’s Creed et Watch Dogs) est la doyenne du groupe ; mais malgré son âge avancé, elle n’hésite pas à braver le danger avec une témérité qui force le respect.
TANT QU'IL Y A DE L'ESPOIR...
Enfin, le couple de service est représenté par Daniel (Kyle Bailey) et Taylor (Caitlyn Sponheimer) : si le beau gosse est de nature optimiste et n’a pas peur de se sacrifier, sa petite amie préfère plutôt jouer la carte de la prudence face à l’inconnu. Là où Little Hope tranche avec Man of Medan, c’est que l’on va retrouver les mêmes visages aux trois périodes évoquées plus haut, mais avec des caractères et des rapports différents. Comme Bandai Namco Entertainment nous a gentiment demandé de ne rien spoiler – et c’est logique – on vous laisse le plaisir de la découverte. Ce que l’on peut vous dire en revanche, c’est que le déplacement des personnages a gagné en souplesse. Souvenez-vous : dans Man of Medan, on avait l’impression de jouer à Heavy Rain avec des contrôles classiques. L’inertie était horrible, ce qui rendait l’exploration pénible. Ici, aller d’un point à l’autre n’est plus une souffrance : en pressant L1, on peut désormais accélérer le pas. Superbe. Les plans fixes – à la fois esthétiques et angoissants – restent de mise, et dans certains passages, il est dorénavant possible de contrôler la caméra avec le stick droit pour mieux scruter les alentours.
Ce ne sont pas les seuls changements opérés par Supermassive Games, car on remarque que les choix de réponse sont nettement plus clairs, ce qui évite de prendre une mauvaise décision. Dans Man of Medan, certains intitulés flous conduisaient bêtement à la perte d’un personnage. Avec Little Hope, au terme de notre premier run, nous n’avons déploré qu’une victime uniquement parce que nous nous sommes laissés leurrer par le scénario ; on a rectifié le tir lors de notre seconde tentative. Les QTE sont également moins punitifs que dans le vaisseau fantôme ; c’était l’un des principaux reproches faits par les joueurs. Les développeurs ont non seulement rallongé la fenêtre d’action, mais ils ont aussi ajouté une icône qui nous prévient quand un QTE va se déclencher. Ce signal tue un peu le challenge, on ne va pas vous mentir. Pour le reste, la formule n’a pas changé : l’effet papillon est de rigueur, et chaque action susceptible de modifier le cours de l’histoire est consignée dans les fameuses Trajectoires.
Les QTE sont également moins punitifs que dans le vaisseau fantôme ; c’était l’un des principaux reproches faits par les joueurs. Les développeurs ont non seulement rallongé la fenêtre d’action, mais ils ont aussi ajouté une icône qui nous prévient quand un QTE va se déclencher.
Grâce aux indices distillés par le Conservateur, et les prémonitions – l’équivalent des totems dans Until Dawn – on peut anticiper les événements et s’épargner un drame. Malins, les développeurs n’ont pas disposé ces dernières dans l’ordre. En gros, une prémonition découverte en début d’aventure peut très bien être liée à une séquence se déroulant dans les derniers chapitres. Parfait pour maintenir le joueur en alerte. Little Hope hérite aussi de certaines incohérences relevées dans Man of Medan. Par exemple, le fait qu’un protagoniste dise blanc après avoir dit noir juste avant ne surprendra personne ; c’est comme si leurs réactions ne tenaient pas réellement compte de nos choix antérieurs. Pareil pour les transitions cut scenes/gameplay : un personnage a beau se faire poursuivre par une créature, lorsque l’on reprend la main, aucun de ses compagnons n’y fait référence, comme si rien ne s’était passé.
Ça n’a l’air de rien dit comme ça, mais il y a des moments où ça nous sort du jeu. Dommage, car sur le plan visuel, Little Hope s’en tire mieux que Man of Medan. Qu’il s’agisse du rendu des personnages, des cut scenes, de l’éclairage, ou bien des textures, ça nous semble mieux maîtrisé. Par contre, les animations faciales sont assez inégales : un coup elles visent juste, un coup elles sont à côté de la plaque. Enfin, à l’instar de The Last of Us 2, Little Hope a pensé à l’accessibilité : plusieurs options permettent d’agrandir la taille des sous-titres, d’annuler l’expiration des QTE, de maintenir une touche pour effectuer des actions répétées, de modifier la couleur du texte, ou encore d’assigner une seule touche pour les QTE. Toujours bon à souligner.