Test Stranger of Paradise Final Fantasy Origin : niais, moche mais bien troussé sur Xbox One
13 20
- Une maîtrise de l’action sidérante
- Une grande variété de classes
- La possibilité d’ajuster le niveau de difficulté
- Les fans de Final Fantasy apprécieront les références à la série
- Une B.O. avec de jolies mélodies
- La direction artistique ne plaira pas à tout le monde
- Le côté boys band wtf
- Des moments niais, voire cringe
- On cherche toujours le charisme de Jack
- Graphiquement dépassé à tous les niveaux
- Un level design pas vraiment à la hauteur
- C'est beaucoup de couloirs en effet
Malgré toute notre bonne volonté, on n’a pas accroché à l’univers de Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin. Sans doute parce que le casting est d’une nullité rare, Jack, Ash et Jed ayant plus des allures de boys band que de Guerriers de Lumière censés sauver le royaume de Cornelia. Chacun porteur d’un cristal noir, ils se lancent à la recherche de Chaos, une entité démoniaque dont l’existence pourrait reposer sur du vent. Un drame pour Jack qui ne vit que pour affronter le dieu de la Discorde. C’est de cette frustration permanente que découlent bon nombre de scènes invraisemblables de Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin qui ne parvient jamais à trouver le juste équilibre. En effet, les enjeux sont en total décalage avec le détachement dont les protagonistes font preuve, ce qui ne favorise clairement pas l’immersion. Et on ne parle même pas de la mise en scène qui est la ramasse alors que Team Ninja nous avait régalés avec celle de Nioh 2. En fait, même si l’on part du principe que cet angle parodique était souhaité, c’est tellement mal écrit que ça tue le peu d’intérêt que l’on aurait pu avoir en suivant le périple des trois acolytes. Après, le studio japonais est surtout réputé pour sa science aiguisée du gameplay ; et dans ce domaine, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin qui est aussi explosif qu’impitoyable.
Malgré toute notre bonne volonté, on n’a pas accroché à l’univers de Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin. Sans doute parce que le casting est d’une nullité rare, Jack, Ash et Jed ayant plus des allures de boys band que de Guerriers de Lumière censés sauver le royaume de Cornelia.
D’ailleurs, si l’on devait résumer la philosophie du jeu, on aurait tendance à dire qu’il s’agit d’un mix entre Nioh et Ninja Gaiden. En lieu et place du fameux système de postures (Nioh), Final Fantasy oblige, les développeurs se sont appuyés sur les célèbres jobs pour élaborer les classes de Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que Jack a la possibilité d’en sélectionner deux et de passer de l’une à l’autre à la volée (via Triangle) pour tabasser les ennemis. Naturellement, il est conseillé de connaître au moins les bases de chacune d’elles avant de partir au combat. Par exemple, le Gladiateur est doté d’une puissance dévastatrice mais ne fait pas partie des personnages les plus agiles. Si vous ne jurez que par la mobilité, il est alors préférable de miser sur le Surineur qui, à l’aide de ses deux lames, peut exécuter des attaques rapides tout en étant véloce dans ses esquives. Quant au Lancier, il est utile pour atteindre les adversaires à distance. De son côté, le Rônin n’a pas d’équivalent pour faire sauter n’importe quelle garde, tandis que le Pugiliste se démarque par ses patates nucléaires. On vous laisse découvrir le reste des réjouissances, mais sachez qu’en plus de ces classes basiques, d’autres viennent se rajouter en progressant dans l’arbre des classes. L’occasion d’accéder à d’autres caractéristiques telles que celles du Ninja qui est capable de faire très mal aux adversaires sans nécessairement piocher dans la jauge de PM. Pratique. Impossible non plus de ne pas évoquer le Chevalier Noir qui, en sacrifiant une partie de sa jauge vitale, augmente dans les mêmes proportions sa force. L’exact opposé du Moine qui est doué pour régénérer sa barre de PV pendant les affrontements.
LES LARMES DU CHAOS
Contrairement à ce que l’on a l’habitude de voir ailleurs, ce n’est pas directement Jack qui gagne en niveaux, mais les jobs. A chaque palier franchi, on se voit remettre des points de classe – uniquement pour celle que l’on utilise à l’instant T – que l’on peut ensuite dépenser pour débloquer des compétences spéciales. Ces dernières peuvent très bien être passives, ou alors concerner des combos. A l’instar de Nioh, Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin n’exprime pleinement son potentiel que si l’on accepte de passer du temps dans les stats et les innombrables menus à la lisibilité douteuse. On comprend que ça puisse rebuter les moins téméraires, mais il serait dommage de passer à côté de ce qui constitue l’essence même du jeu, surtout après avoir ingurgité les punchlines moisies de Jack. Les classes offrent réellement la possibilité de privilégier tel ou tel aspect du gameplay selon notre style. Que l’on souhaite martyriser la jauge de rupture des créatures, mettre l’accent sur le chancellement, favoriser les compétences instantanées, ou encore multiplier les attaques perforantes, il y a forcément un profil qui nous correspond. Par ailleurs, chaque job peut accueillir son propre équipement, certaines armes et armures renforçant même notre affinité avec telle ou telle classe. Résultat : on obtient des bonus supplémentaires, et les points d’XP récoltés sont attribués non pas à une seule classe, mais à celles concernées. Ce dernier point est plutôt bien vu puisque l’on n’a pas à faire grimper les jobs les uns après les autres. Bref, un gain de temps qui permet de trouver chaussure à son pied sans avoir à éliminer un milliard de fois les mêmes ennemis.
Si vous vous posez la question : non, Ash et Jed ne restent pas les bras croisés. Les deux potes de Jack n’hésitent pas à lui prêter main forte dans les moments tendus. D’ailleurs, puisque la personnalisation est le maître-mot dans Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin, on peut définir les membres qui constituent notre escouade, ainsi que leur classe et leur équipement. En pressant la croix directionnelle vers la droite ou la gauche, il y a moyen de les faire entrer dans un état de résonance afin qu’ils utilisent pleinement leurs techniques. Et ils sont loin de faire de la figuration les bougres, puisqu’à deux, ils sont en mesure de se débarrasser des créatures comme des grands ; en tout cas, de leur infliger une bonne dose de dégâts. Ils se débrouillent bien contre les boss également, même si cette fois-ci, la puissance des coups fait qu’ils mordront souvent la poussière. Pas de panique, puisque Jack peut les ranimer grâce au pavé tactile. Ceux qui cherchent absolument des similitudes avec les productions From Software noteront la présence des Cubes qui font office de feux de camp. Presser la croix directionnelle vers le bas sert à consommer une potion, et explorer les environs permet de découvrir des raccourcis – une échelle ou une corde, par exemple. Pour autant, ne vous attendez pas à un level design de premier ordre : celui de Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin manque cruellement d’inspiration. Le jeu dispose aussi de l’Égide spirituelle, une sorte de contre au timing hyper serré grâce auquel on peut à la fois récupérer des PM, mais aussi rallonger la jauge associée. Les bénéfices de la manœuvre ne s’arrêtent pas là, puisque tout de suite derrière, on peut enchaîner sur une attaque, voire s’approprier la compétence de l’ennemi pour un nombre d’utilisations limité.
Après, le studio japonais est surtout réputé pour sa science aiguisée du gameplay ; et dans ce domaine, il n’y a pas grand-chose à reprocher à Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin qui est aussi explosif qu’impitoyable.
Lorsque l’on prend le temps d’étudier les antagonistes et que l’on fait mouche, c’est grisant. Après, ça impose une rigueur et une discipline de tous les instants. Dégainée avec un timing foireux, l’Égide spirituelle mange des PM dans le vide ; d’où la nécessité de bien observer les adversaires avant de tenter sa chance. Il y aussi les combos que l’on peut paramétrer et booster avec des effets. En s’affranchissant de la barre d’endurance, Team Ninja offre avec Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin un jeu d’action à la frénésie envoûtante qui nous ferait presque oublier sa plastique moyenâgeuse. Sincèrement, on se demande si le titre n’a pas deux générations de retard tellement c’est faible sur le plan technique. Ça scintille de partout, les textures sont insipides, c’est flou par moments, l’aliasing est omniprésent, et la modélisation des personnages est sommaire. Comme toujours, les adeptes se tourneront en priorité vers le mode « Fréquence d’image » pour profiter du 60fps, même si ça signifie se coltiner une qualité visuelle encore moindre. Tant pis, car en mode « Résolution », les ralentissements font trop mal à la tête pour s’infliger ce genre d’atrocité. En ce qui concerne la direction artistique, c’est avant tout une question de goût : certains apprécieront, d’autres tourneront de l’œil. En fait, quand on prend un peu de recul, c’est peut-être ce qui collait le mieux à l’univers du jeu et à ses ambitions nanardesques. Enfin, soulignons que de base, Stranger of Paradise : Final Fantasy Origin propose trois modes de difficulté. En cas de coup dur, on peut diminuer l’intensité en cours de mission, sachant qu’ensuite, il faudra l’avoir bouclée avant de pouvoir revenir au niveau de difficulté initial.