12 20
Les créateurs de Roller Coaster qui renouent avec les montagnes russes, ça donne l'eau à la bouche. Mais avec Screamride, on ne criera pas au génie. Plutôt qu'un jeu de gestion complexe de parcs à sensations, Frontier Developments a lorgné du côté des jeux d'arcade à la limite du jeu pour smartphones et tablettes. La comparaison fait mal, mais Screamride ne possède pas les atouts d'un jeu pour console surtout pour être vendu 40 € (version physique ou dématérialisée), En rendant le jeu accessible à tous, notamment par une maniabilité simple et des modes de jeu basiques, les développeurs ont zappé le potentiel fun du jeu. Pas de mode multijoueur mais un – désormais – traditionnel mode bac à sable pour rallonger artificiellement la durée de vie du soft, un moteur graphique loin d'être exceptionnel notamment pour une Xbox One et des petits soucis de gameplay font que Screamride déraillent rapidement.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Screamride
- Simple d'accès
- Les modes créatifs bien pensés
- Créer, partager et découvrir d'autres niveaux
- Plein de défis et d'objectifs à accomplir
- Manque clairement de fun
- Foutue caméra
- Trajectoires pas toujours évidentes à analyser
- Pas de multijoueur
- Pas bien beau, surtout sur Xbox One
On se souvient tous de son premier manège à sensations, de ses premières nausées, de son teint blafard à la sortie du wagon et, dans certains cas, du petit renard lâché discrètement entre deux stands de forains. Et que diriez-vous de poussez ces sensations à l'extrême ? C'est ce que nous proposent de faire les créateurs de Roller Coaster avec Screamride en exclusivité sur les consoles Xbox. A la différence de la célèbre série qui a donné ses lettres de noblesse à Frontier Developments, plus question de gérer un parc d'attraction entier. Exit la gestion et la simulation, place à l'arcade pur et dur dans ce titre aux faux-airs de mini-jeu.
Adieu veaux, vaches, cochons, couvée ! Oui, Frontier Developments laisse tomber le monde fantastique des animaux de Kinectimals et de Zoo Tycoon pour revenir à ses premiers amours : les montagnes russes. Il faut dire que depuis Thrillville en 2007, le studio n'avait plus mis en chantier un Roller Coaster-like. Une erreur désormais corrigée avec l'arrivée de Screamride, à ceci près qu'ici, nous avons affaire à un jeu atypique où vous allez créer, tester et même démolir vos grands-huits ! Plus question de gérer un parc d'attractions, de son nombre de visiteurs à la sécurité de ses manèges, dans Screamride, vous allez devoir surveiller d'autres critères tels que le chrono, le nombre de dégâts, les hurlements ou la nausée en fonction du mode de jeu choisi dans le mode "Carrière". Screamride se divise d'ailleurs en 3 étapes : pilote, expert en démolitions et ingénieur.
PAIN FOULE
Le premier mode consiste à s'adonner aux joies des montagnes russes dans une espèce de jeu de course où vous devrez gérer l'accélération, le freinage mais aussi les forces d'inertie pour éviter de décrocher le wagon au moindre virage. Et pour encore plus de challenges, les développeurs ont saupoudré les tracés de pièges à esquiver en basculant le wagonnet sur deux roues, de sauts à maîtriser ou de zone de boost à remplir dans le temps imparti. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'avec la vitesse impressionnante du manège, vos réflexes vont être mis à rude épreuve ; et à mesure que vous enchaînerez les niveaux, les objectifs et la difficulté iront crescendo. Bien évidemment, pour progresser dans Screamride, il faut glaner un maximum de décorations associées entre-autres à des défis bonus (chrono, enchaînements de deux-roues, durée de boost...). Sans ces médailles, impossible de déverrouiller les nouvelles zones de jeu pour un maximum de 18 niveaux. Dix-huit, c'est également le nombre de challenges qui vous attend en mode "Expert en démolitions". Comme son nom l'indique, votre rôle ici sera de détruire. Et c'est à l'aide de manèges un peu particuliers que vous allez rayer de la carte des buildings entiers. Tantôt équipé d'une catapulte humaine, tantôt lancé à tombeau ouvert depuis un rail, vous devrez gérer la trajectoire de vos projectiles. Les premiers niveaux vous demanderont de paramétrer la vitesse de rotation du bras mécanique et le timing pour catapulter avec la bonne trajectoire vos cobayes sur le décor, Et façon Angry Birds, on admire le résultat, espérant qu'un bout de mur se décroche sur un baril explosif pour augmenter son combo dévastateur. Simple au début, les choses se corsent au fur et à mesure que les distances augmentent entre la zone de lancer et les immeubles à détruire. Heureusement pour parvenir à vos fins, certains niveaux mettent en scène des wagonnets volants ou des capsules rebondissantes pour atteindre certaines zones inaccessibles ou réaliser les fameux défis, présents ici aussi, pour décrocher les récompenses. Réussir à passer dans certains anneaux, détruire un ballon dirigeable ou se propulser à plus de 500 mètres ne sont pas toujours choses faciles.
Connaissant Frontier Developments, on valide très bien le côté création et pilotage pour un jeu de montagne russes mais pourquoi y glisser un ersatz d'Angry Birds ou PAIN ?
Et en parlant de difficulté, la dernière option du mode "Carrière" est également bien lotie. En mode "Ingénieur", vous devrez terminer ce que le jeu a commencé. Des grands-huits inachevés ou bâtir une rampe à propulsion, Screamride vous offre l'opportunité d'imaginer le reste du manège. Mais attention à bien respecter certaines consignes. Tous les éléments de construction ne sont pas disponibles d'entrée de jeu. Il faudra attendre quelques niveaux avant de s'amuser à confectionner un looping, une vrille ou un saut. Mais c'est surtout la séquence de test qui validera ou non le niveau. En temps qu'ingénieur, vous devrez prendre en compte beaucoup plus de critères que dans les autres modes : ne pas crasher le wagonnet, ne pas caler, éviter de faire tomber les passagers, ne pas croiser les rails, avoir assez de vitesse mais pas trop non plus, ne pas dépasser un certain nombre d'éléments, respecter une certaine distance de manège ou empêcher les passagers d'avoir la gerbe. Il faudra régulièrement réajuster, effacer, recréer, incliner ses tracés pour parvenir au résultat escompté, non sans mal. Bien que l'utilisation du menu création soit simple avec une simple pression sur X et un système d'onglets pour changer de catégorie, il n'est pas évident de placer correctement son module à cause d'une caméra à déplacer constamment. Elle nous empêche de bien analyser les inclinaisons du rails ou d'identifier le début ou la fin du parcours quand elle ne décide pas à se placer derrière un bâtiment. A contrario, la phase de test affiche clairement les erreurs sur notre parcours à l'aide de petits pictogrammes.
LA DOULOUREUSE ?
Trois aspects de jeu différents rien que pour le mode "Carrière", Screamride est plutôt généreux en apparence. Seulement, la progression se fait sans forcer au moins jusqu'à la cinquième zone de jeu même si certains modes sont plus simples que d'autres. Le problème premier dans tout ça, c'est qu'on ne comprend pas bien l'intérêt du mode démolition. Connaissant Frontier Developments, on valide très bien le côté création et pilotage pour un jeu de montagne russes mais pourquoi y glisser un ersatz d'Angry Birds ou PAIN ? C'est fun pendant une heure et c'est sûrement le premier mode sur lequel on se ruera, mais au final, il n'a rien à faire là. L'autre problème impressionnant du jeu, en dehors de ces quelques errances de gameplay notamment en ce qui concerne la caméra, c'est qu'il manque cruellement de fun ! On enchaîne les niveaux sans jamais totalement s'extasier. On décrochera de temps à autres un sourire à la vue du crash prévisible du wagon et de tous ses passagers mais ça s’arrêtera là. Et pas question de partager cette maigre consolation avec des amis ou sa famille car Screamride se joue tout seul. Il y a bien un mode "Sandbox" dans lequel vous allez pouvoir confectionner votre niveau à votre sauce en choisissant le décor, le tracé, les buildings, les angles de caméras en vu de le partager en ligne. D'ailleurs, et comme souvent avec ce genre d'options, certains joueurs se déchirent à nous concocter des niveaux dignes des meilleurs développeurs de chez Frontier. Mais encore une fois, ce seront les plus persévérants qui y prendront du plaisir. Les autres tenteront, râleront, se lasseront et passeront à autre chose.