Test Resident Evil HD Remaster sur PS4 sur PS4
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Retrouvez plus bas la suite du test de Resident Evil HD Remaster
- La base du survival horror
- Ces sons qui mettent la pression
- Le meilleur de Resident Evil
- Des scènes cultes
- Du challenge à revendre
- Graphiquement soigné...
- ...mais certains effets ratés
- Le gameplay peut rebuter
- Pas de version boîte chez nous
Quand on met les mains sur Resident Evil HD Remaster pour la première fois, on comprend assez vite que l'abandon des caméras fixes a tué une partie de l'angoisse nourrissant le survival horror. Oui, on a claqué des fesses face aux Hantés de The Evil Within, et les Nécromorphes de Dead Space nous ont fait suer plus d'une fois ; mais la possibilité de changer d'angle de vue est devenue, mine de rien, une sorte d'assistance qui a fini par modifier le genre. En clair, là où les détracteurs voient de l'archaïsme, c'est au contraire un moyen de sublimer l'effroi en plaçant le joueur au centre d'un environnement qu'il ne maîtrise pas totalement. Resident Evil HD Remaster offre un véritable retour aux origines donc, avec des recoins obscurs qui obligent à tendre l'oreille pour mieux détecter une présence ennemie. En parlant de l'ambiance sonore du jeu d'ailleurs, on soupçonne Capcom d'avoir retravaillé certains bruits. Resident Evil Rebirth ne disposait pas d'autant de tonalités en effet, ce qui permet au jeu de coller un peu plus à son époque. Malheureusement, les dialogues sont plus que médiocres, alors que Capcom assure avoir procédé à de nouveaux enregistrements dans le but de les rendre plus percutants, justement. Mais l'essentiel de Resident Evil HD Remaster se trouve ailleurs, avec ce rythme lent par exemple, posé, et courir sans prendre le temps d'observer les environs est le meilleur moyen de se faire croquer la jugulaire par surprise. Quitte à passer pour des fous, on apprécie aussi les multiples allers-retours à effectuer dès que l'on récupère un élément indispensable pour progresser dans l'aventure. Il s'agit, la plupart du temps, de portes à déverrouiller avec des clés spécifiques, mais certaines énigmes baladent tout autant le joueur d'une zone à l'autre. Là encore, après avoir passé ces dernières années à avancer en ligne droite avec de gros indices surlignés en jaune fluo, se creuser les méninges fait mal.
Le légendaire manoir Spencer de Raccoon City est un formidable terrain de jeu, limite un personnage à part entière, avec des scènes marquantes dont on continue à parler aujourd'hui.
Surtout, Resident Evil HD Remaster permet de se rendre compte qu'en 1996, il n'était pas nécessaire de noyer le joueur dans des niveaux vastes pour le faire flipper. Le légendaire manoir Spencer de Raccoon City est un formidable terrain de jeu, limite un personnage à part entière, avec des scènes marquantes dont on continue à parler aujourd'hui. Il y a tout d'abord celle où l'on croise le premier zombie du jeu, et puis bien évidemment le fameux couloir où l'on se fait surprendre par les chiens aux crocs acérés. Dans une autre mesure, on peut également citer l'introduction du jeu qui était d'un kitsch absolu sur PSone, ce qui lui a permis en même temps de devenir culte. Naturellement, c'est la cinématique de la version GameCube qui a été reprise ici, un nouveau point de départ qui illustrait parfaitement les ambitions du remake. Celles de son successeur sont moindres, puisqu'il s'appuie sur la même structure. On espérait, secrètement, des nouvelles énigmes ou quelques zones inexplorées jusqu'alors, mais Capcom a manifestement décidé de rester fidèle à ce qui a été réalisé en 2002, en introduisant néanmoins les Crimson Heads dont la vivacité interdit tout relâchement. Côté réalisation, l'écart n'est pas énorme mais les développeurs ne se sont pas non plus limités à lisser les graphismes. Au contraire, ils ont affiné la modélisation des personnages en ajoutant des détails qui leur donnent plus d'épaisseur, surtout Chris. En revanche, il y a nettement moins de maîtrise dans la gestion de la lumière et des zones obscures. En fait, il aurait aussi fallu soigner les nuances pour ne pas avoir cette désagréable impression que certains contours ont été taillés à la serpe ; le genre de désagrément classique avec ce type de remake.
LA GRANDE FROUSSE
Par ailleurs, si la netteté visuelle de Resident Evil HD Remaster est appréciable, cette délicatesse diminue paradoxalement le charme du jeu qui a toujours séduit par son aspect crade. Et quand on dit crade, on ne parle pas du grain qui se fait souvent sentir, des cut scenes mal compressées ou du noir qui manque cruellement de profondeur. Heureusement que la direction artistique, elle, traverse les âges sans prendre la moindre ride et c'est un pur délice de redécouvrir chaque pièce du manoir, que ce soit en 4:3 ou en 16:9. Puisqu'il faut bien vivre avec son temps, en passant par les menus il est possible d'opter pour des contrôles modernes. Plus précisément, le déplacement du personnage ne correspond plus à son positionnement, mais à l'angle de vue. Cette souplesse facilite surtout la tâche quand il s'agit d'esquiver des ennemis pour économiser des balles ; une obligation quand il est question de survie. L'inventaire n'étant pas extensible non plus - tout comme les sauvegardes qui dépendent du nombre de rouleaux encreurs -, il faut s'assurer d'avoir les bons items avec soi pour ne pas tomber sur un os en chemin. On peut néanmoins se servir de coffres situés dans des zones sécurisées pour stocker toutes sortes d'objets. En tout cas, Resident Evil HD Remaster fait prendre conscience que le survival horror, le vrai, a été sacrifié sur l'autel du grand public au profit de scènes d'action plus musclées. Si la formule fonctionne parfaitement comme on a pu le voir ces derniers mois, se remettre la tête à l'endroit de temps en temps n'a jamais fait de mal à personne, quitte à se taper des portes en guise de temps de chargement et deux tenues bonus (pour Jill et Chris) qui se battent en duel.