Test Redout (PS4) : le jeu qui va faire plier WipEout et F-Zero ? sur PS4
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On attendait beaucoup de Redout – peut-être trop – mais il va falloir patienter encore un peu avant de voir arriver le digne successeur de WipEout. Si le titre de 34BigThings est agréable à prendre en main et demande un certain doigté pour jongler correctement entre les deux sticks, son caractère permissif et l’I.A. mollassonne enlèvent en revanche une bonne dose de challenge. Le contenu solide (les DLC Europa et Neptune sont inclus d’office) et la présence d’un mode multi en écran splitté permettent de rattraper le coup, mais pas suffisamment pour parler de poids lourd des courses futuristes. Perso, on a pris plus de plaisir avec Fast RMX sur Nintendo Switch.
- Contenu solide
- Une direction artistique qui a de la gueule
- Le multijoueur à 2 en écran splitté
- Le stick droit, une affaire de finesse et de doigté
- L’I.A. faiblarde
- B.O. quelconque
- Pas dingue graphiquement
- Pas très lisible non plus
- Des gros soucis de framerate
- Les chocs qui n’handicapent pas assez
Chasse gardée de F-Zero et de WipEout pendant de longues années, les courses futuristes sont à la recherche d’un héritier capable de redonner la foi à tout un peuple en manque d’adrénaline. Les prétendants sont nombreux pourtant, mais aucun n’arrive à la cheville des deux maîtres, même pas le très prometteur Formula Fusion développé par des anciens de Psygnosis. Disponible depuis l’année dernière sur PC, Redout débarque à présent sur Xbox One et PS4. Pour un résultat à la hauteur des attentes ? Sincèrement, non.
Avant de sortir les fusils et de crier au scandale, entendons-nous bien : Redout n’est absolument pas une bouse infâme, mais quand on doit se coltiner un framerate à la ramasse du début à la fin (le test a été réalisé sur Xbox One), autant vous dire qu’il est difficile d’être grisé par la sensation de vitesse. On arrive quand même à se faire plaisir avec quelques passages hyper fluides, preuve que l’optimisation sur la console de Microsoft laisse clairement à désirer. En théorie, tout ça devrait être rectifié sur Xbox One X puisque les développeurs de 34BigThings promettent de la 4K native en 60fps (et de la « fausse » 4K sur PS4 Pro), mais en attendant, ça fait désordre. A côté de ça, même si la direction artistique a de la gueule et que le style low poly donne du charme à Redout, il est compliqué de se laisser embarquer par la réalisation. En fait, on a l’impression que le studio italien est allé piocher un peu partout, ce qui brouille les cartes et ne permet pas à Redout de posséder sa propre identité visuelle. Ce manque de maîtrise et d’inspiration, on le retrouve dans les multiples effets visuels qui nuisent à la lisibilité. Du coup, même les longues courbes rapides deviennent piégeuses, et comme la coque du vaisseau n’est pas indestructible – et que l’on ne dispose toujours pas de la moindre mini-map – on a tendance à abuser du frein.
BIGGER, STRONGER, FASTER
« Heureusement », l’I.A. n’est pas des plus coriaces, et ce n’est que dans les ultimes épreuves qu’il faut forcer son talent pour se faire respecter par les adversaires. Ce qui facilite la tâche également, ce sont les collisions qui ne punissent pas les pilotes les moins doués. En effet, il y a moyen de s’appuyer sur les rails de sécurité pour réduire l’impact du choc et remettre les gaz immédiatement. On pensait que ce défaut repéré dans la version PC serait corrigé entretemps, mais les développeurs ont manifestement décidé que Redout resterait permissif. C’est dommage, car lorsque l’on regarde le design des circuits, il y avait de quoi offrir des tracés techniques. Quoi qu’il en soit, en termes de prise en main, ceux qui ne jurent que par WipEout ne seront pas dépaysés puisque le stick droit (par défaut) permet d’ajuster la trajectoire et de mieux appréhender les virages en épingle. Un pâle copier-coller, donc ? Pas vraiment, car il va falloir également gérer le « niveau » de l’engin, toujours à l’aide du stick droit. En gros, on devra lever ou baisser le museau du vaisseau en tenant compte du relief de la piste pour ne pas toucher le sol et perdre en vitesse. C’est sans doute là que se trouve LA bonne idée de Redout, c’est-à-dire ce jonglage permanent entre les deux sticks qui est loin d’être un exercice aisé, surtout quand il ne s’agit pas de bras cassés en face. Une fois que l’on a saisi toute la profondeur de ce système ingénieux, on prend un malin plaisir à déceler les zones où l’on peut grapiller du temps.
Si le titre de 34BigThings est agréable à prendre en main et demande un certain doigté pour jongler correctement entre les deux sticks, son caractère permissif et l’I.A. mollassonne enlèvent en revanche une bonne dose de challenge.
Car contrairement à WipEout, on ne balance pas des missiles pour se débarrasser des adversaires. Ici, tout repose sur le pilotage et une bonne gestion des boosts, qu’il s’agisse de ceux disséminés sur les circuits ou des turbos récupérés grâce à l’énergie du vaisseau. Côté contenu, impossible de manquer le mode « Carrière » qui permet de prendre part à différents types d’épreuves comme Attaque du temps (réaliser le meilleur chrono possible), Course (finir une course en tête), ou encore Dernier homme debout (être le dernier pilote à rester en piste). En fonction de la médaille récoltée (or, argent ou bronze), des points d’XP et des $ sont attribués, l’occasion d’accéder à des machines plus puissantes. A ce sujet, on notera aussi la possibilité de débloquer des compétences passives (qui améliorent les performances du vaisseau) et actives (qui permettent de ralentir les concurrents), sachant qu’il est possible de les booster par la suite. Toujours en ce qui concerne le contenu de Redout, il y a le mode « Course rapide » pour se familiariser avec les différentes disciplines présentes dans le jeu, sans oublier le mode en ligne ainsi que le multi en écran splitté. Enfin, un petit mot sur la B.O. de Redout qui ne fait pas du tout rêver avec des morceaux répétitifs et qui manquent de punch. Tout le contraire d’un Fast RMX, par exemple.