Test Ratchet & Clank sur PS4 sur PS4

Ratchet & Clank en 2016 ? Qui l’eut cru. Et pourtant, il semble bien y avoir en ce moment une sorte de nostalgie pour les vieux héros de platformers 3D. Alors que le retour de Crash Bandicoot est réclamé à cors et à cris depuis quelques mois par une partie des joueurs, le Lombax et son amie mécanique sont les premiers à s'offrir une cure de jouvence au sein de l'écurie Sony. Le constructeur met d'ailleurs les petits plats dans les grands pour être sûr de ne pas taper à côté : Insomniac Games revient premièrement aux commandes de sa propre licence et un long-métrage au casting tape-à-l'oeil viendra ensuite soutenir la sortie du jeu, d'ici quelques semaines (comme le précise avec fierté le slogan "Le jeu inspiré du film inspiré du jeu").

 

A CRACK IN TIME

Nous l'avons dit, ce Ratchet & Clank nouveau est donc une totale refonte du premier épisode, qui racontait notamment la rencontre entre les deux héros ainsi que leur lutte contre le président Drek, leader de la race des Blargs, décidé à détruire la galaxie pour se forger une planète toute neuve. Tout cela est toujours au cœur de l'histoire de ce remake, mais les scénaristes ont également fait bouger quelques petites choses, afin d'inclure les Rangers Galactiques et le Docteur Nefarious (qui ne sont apparus que bien plus tard sur PS2, dans Ratchet & Clank 3). En résulte un récit un peu plus décousu, un peu moins cohérent, même si cela n'impacte pas franchement la qualité du soft, qui mise toujours plus sur son humour grand public que sur une écriture fouillée et subtile. 

(SIFFLEMENT ADMIRATIF)

Bien entendu, c'est d'abord sur l'aspect visuel qu'Insomniac a insisté, histoire de remettre son vieux coucou au goût du jour. Et il faut dire que le pari est réussi. Vraiment, Ratchet & Clank est un très beau jeu. Sans chercher à faire dans la démesure et en restant fidèle au modèle des niveaux ouverts de la série, Insomniac réussit à offrir au joueur un titre visuellement et techniquement impeccable, ce qui commence par un framerate ultra-stable et ce malgré la vingtaine d'ennemis parfois à l'écran, les nombreux effets de particules et autres joyeusetés pyrotechniques. Peut-être légèrement plus inégal sur les textures (en dépit de la fourrure de Ratchet très réussie), le jeu se rattrape sur des animations cartoonesques très chouettes et sur des panoramas boostés par une belle profondeur de champ et des éclairages réussis. Les différents niveaux du premier opus ont été réinterprétés avec talent et on les redécouvre avec plaisir sous un jour nouveau, notamment durant les phases de glisse sur rail.

PAR PETITES TOUCHES

Manette en main, on est déjà plus dans l'évolution que dans la révolution. Mais ce n'était peut-être pas le but de ce remake PS4 destiné à rassembler les anciens fans et certains nouveaux joueurs (plutôt jeunes) autour d'un gameplay solide avant tout. Bref, il fallait assurer le coup. Cette nouvelle cuvée est donc toujours centrée autour de l'arsenal du célèbre Lombax, qui va s'étoffer d'inventions toujours plus folles au fur et à mesure du jeu. A quelques exceptions près, il s'agit d'un pot pourri des armes les plus populaires de la série. Attendez-vous donc à retrouver le morpho-rayon, la boule disco ou l'inénarrable M. Zurkon aux côtés de la célèbre Super Clé de Ratchet. La maniabilité reste identique à celle des épisodes précédents, jusqu'à la caméra parfois trop proche de l'action et du coup un peu encombrante.

Insomniac a poussé un peu plus loin l'aspect récompense et exploration du jeu dont seuls les acharnés pourront tirer la substantifique moelle

Les petites nouveautés sont à aller chercher du côté des phases de jeu alternatives. Insomniac propose ainsi des phases de shoot en vaisseau et quelques séquences de glisse sur rail qui donnent un peu de variété à l'aventure. Les premières ne devraient cependant pas marquer leur époque tandis que les secondes brillent surtout par une sensation de vitesse bien rendue. Les courses d'hoverboard font quant à elles un retour sympathique (mais pas franchement compliqué) tandis que le jeu imposera quelques fois dans le cours de l'aventure principale de se mettre dans la peau de Clank. Il penche alors davantage du côté du puzzle-game, puisqu'il faudra résoudre des énigmes assez bien équilibrées et jamais frustrantes pour aider le Lombax à progresser de son côté.

POUR LES COMPLÉTISTES

Toujours dans le cadre de cette légère modification du patrimoine de la série, Insomniac a poussé un peu plus loin l'aspect récompense et exploration du jeu dont seuls les acharnés pourront tirer la substantifique moelle. Cela se traduit d'abord par des objectifs secondaires sur certaines planètes, avec des gadgets supplémentaires à obtenir mais également des récompenses en boulons (la monnaie du jeu). Cela passe également par les boulons d'or et la collection de cartes à compléter afin de débloquer des bonus statistiques passifs ou des armes ultimes dans le mode New Game +. Enfin, le jeu propose un peu de roleplay avec un héros qui gagne en expérience pour rallonger sa barre de santé, mais également des flingues qui se bonifient à l'usage et deviennent customisables en récupérant du raritanium.