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Impérial sur PC, SimBin l'est beaucoup moins sur Xbox 360 où RACE Pro enchaîne les fautes techniques à la vitesse de la lumière. Le titre n'est pas foncièrement mauvais, et possède même quelques atouts à faire valoir comme une pléiade de licences officielles, de nombreux réglages à effectuer et une durée de vie conséquente. Mais le manque de précision dans la prise en main rappelle que la simulation automobile est un genre qui impose l'excellence et déteste l'approximation. La qualité visuelle de RACE Pro est tout juste moyenne, les sensations pas vraiment brillantes et l'ambiance sonore médiocre. On s'attendait à beaucoup mieux de la part de RACE Pro qui, au lieu d'être un coup de maître, est un coup d'épée dans l'eau.
- Un contenu riche
- Les licences officielles
- Excellente durée de vie
- Un gameplay bien ficelé...
- ...mais imprécis
- Effets sonores médiocres
- I.A. à coté de la plaque
- Réalisation décevante
- Volant anecdotique
Lorsque l'on évoque SimBin au bistrot du coin entre deux gorgées de bière, on pense immédiatement à sa série ultra réaliste GTR qui a fait le bonheur des amateurs du genre sur PC pendant plusieurs années. Estimant à juste titre ne plus rien avoir à prouver sur les machines chères à Bill Gates, les développeurs du studio suédois ont décidé d'exercer leurs talents sur le marché des consoles - et plus précisément sur Xbox 360 -, avec un RACE Pro dont on ne sait pas encore s'il a le même ADN que les autres simulations automobiles du laboratoire nordique. Voici notre verdict.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, la prise en main de RACE Pro est loin d'offrir une précision chirurgicale ; sans doute le prix à payer lorsque l'on veut s'adresser à la fois aux pilotes professionnels et à ceux qui ne sont pas nés avec un volant entre les mains. A l'instar de Ferrari Challenge : Trofeo Pirelli, le titre de SimBin offre trois niveaux de conduite à travers lesquels les aides électroniques (anti-patinage, contrôle de traction, ABS, affichage de la trajectoire préférentielle...) sont progressivement désactivées. Si RACE Pro, en configuration arcade, parviendra à séduire les novices qui n'hésiteront pas à faire une comparaison osée avec Race Driver : GRID, on ne peut pas vraiment dire qu'il soit réaliste lorsqu'il endosse le costume de la simulation. Dans ce cas, il faudra naturellement faire preuve de doigté pour négocier les virages sans aller embrasser le rail de sécurité, en acceptant ce manque cruel de précision qui fait tout de suite passer Forza Motorsport 2 pour le maître des lieux. Même si le comportement des véhicules se veut rassurant en règle générale, des légers coups de volant s'avèrent par moments nécessaires pour ajuster sa trajectoire, ce qui devient rapidement pénible. Par ailleurs, les puristes du genre seront surpris d'apprendre que RACE Pro offre de meilleures sensations avec une manette entre les doigts qu'avec le volant officiel de la Xbox 360, ce dernier ayant pourtant réussi quelques prouesses avec Project Gotham Racing 3. Plus concrètement, le retour de force n'est pas à la hauteur des attentes, et la sensibilité de l'objet conjugué à l'imprécision récurrente de RACE Pro ne permet pas d'aligner les fastest laps avec une régularité probante. On s'attendait à mieux, d'autant plus que le jeu se montre plutôt satisfaisant lorsque l'on observe les autres zones du gameplay : les dommages subis se répercutent sur les performances de la voiture, les roues de bloquent lorsque l'on appuie trop fort sur la pédale de frein, et la tenue de route varie d'une monture à une autre. Bref, si les développeurs de SimBin n'ont pas totalement maîtrisé leur sujet sur la machine de Microsoft dans ce domaine, certaines subtilités ont tout de même été conservées.
La RACE des gagnants ?
Cette éclaircie, qui permet à RACE Pro de franchir la moyenne, se poursuit avec la richesse du contenu du titre qui dispose de licences officielles, aussi bien pour les compétitions que pour les engins. Coté machines, ces dernières sont réparties sur plusieurs catégories. En série, on a droit aux habituelles Dodge Viper SRT/10, Audi R8, Gumpert Apollo et Koenigsegg CCX. En GT Pro, ce sont les Audi R8 GT Concept, Dodge Viper GTS/R, Saleen S7R, Aston Martin DBR9 et Corvette C5.R & C6.R qui s'imposent. Il y a également du lourd en GT Sport (BMW M3 GTR, Spyker C8 Spyder GT2R, SunRed SR21 entre autres) et en World Touring Car Championship 2007 (BMW 320si e90 & 320i e46, Seat Leon, Chevrolet Lacetti, Peugeot 407, Alfa Romeo 156). On n'oubliera pas non plus de noter la présence de cylindrées issues des sections Formula BMW et Formula 3000. SimBin sait de quoi il parle, et le travail de sape continue avec la liste des courses - moins impressionnante forcément - qui permet de visiter les tracés qui ont marqué l'histoire du sport automobile. On pense notamment au circuit de Boavista et au Mazda Raceway Laguna Seca qui ont plusieurs "Grand Prix" à leur actif, mais également à notre piste de Pau qui n'est pas le plus exigeant, mais qui a tout de même le mérite de figurer dans le jeu. Comme l'exige le genre, il faudra enchaîner les tours de piste pour connaître la moindre courbe de chaque circuit, l'occasion de passer du temps sur le mode "Essai Libres" où le droit à l'erreur est permis. Après s'être fait suffisamment les dents, le joueur pourra alors se lancer dans une "Course Unique", ou bien tenter sa chance dans un mode "Championnat" ou "Carrière". Dans ce dernier, le pilote ne bénéficiera d'aucun passe-droit puisqu'il lui faudra dans un premier temps décrocher une licence afin de prendre part aux différentes courses. Chaque victoire permet de gonfler la cote de popularité de son avatar, et accessoirement de signer des contrats de plus en plus rémunérateurs. Disposant d'une durée de vie conséquente en solo, RACE Pro profite aussi d'un multijoueur qui n'offre malheureusement pas la possibilité de pouvoir disputer des parties en écran splitté. On se consolera néanmoins avec le jeu en ligne via le Xbox Live et ses courses autorisant des parties jusqu'à 12 joueurs.
L'I.A. est sans doute le principal point négatif que l'on peut retenir de ce RACE Pro qui n'a décidément peur de rien, même pas des grosses collisions capables de ruiner une course parfaitement menée jusqu'à présent."
L'I.A. est sans doute le principal point négatif que l'on peut retenir de ce RACE Pro qui n'a décidément peur de rien, même pas des grosses collisions capables de ruiner une course parfaitement menée jusqu'à présent. C'est simple, la console profite de la moindre opportunité pour balancer le joueur dans le bac à gravier, sans dévier de sa trajectoire, ce qui a le don d'énerver. Les coups de Trafalgar ne s'arrêtent pas là, puisque rien ne sera fait pour vous épargner au moment du départ, et encore moins pour vous faciliter le dépassement alors que vous aurez clairement pris l'avantage sur le concurrent. Même topo lorsque l'on enfile les tours rapides, mais que l'on ne parvient toujours pas à décrocher la voiture qui nous colle aux basques depuis quelques tours. Enfin, on pestera également contre le phénomène d'aspiration qui semble ne jouer qu'en faveur du CPU dans les longues lignes droites. Bref, on n'est pas loin du syndrome Mario Kart et de tous ses abus, au point qu'une carapace rouge au milieu de la piste ne ferait pas tâche. Plus sérieusement, la réalisation de RACE Pro ne casse pas la baraque et affiche des voitures aux courbes sobres, pas flamboyantes et parfois même aliasées. Si l'on ne demande pas aux architectes de SimBin d’édifier des circuits dans les quartiers des Champs-Elysées, force est de constater que les décors flirtent avec le vide, malgré les quelques peupliers plantés ici et là. Ce n'est pas vraiment gênant pour être honnête, à condition que l'animation suive derrière. Ce qui n'est pas vraiment le cas, avec un frame-rate qui chute dès lors que les voitures se bousculent à l'écran. Heureusement que les variations climatiques sauvent les meubles et réveillent la rétine. Enfin, pour être complet, soulignons que l'ambiance sonore de RACE Pro est tout simplement au bout du rouleau avec des moteurs qui miaulent plus qu'ils ne rugissent. On aura tout entendu.