Test PlayStation All-Stars Battle Royale

Dès le départ, on comprend que PlayStation All-Stars Battle Royale est nettement moins impitoyable qu’un Super Smash Bros. Brawl. En effet, pas question d’éjecter son adversaire de l’aire de combat ici. Enfin, presque, car au lieu de lui asséner de multiples coups afin de faire grimper son pourcentage de dégâts subis, le but du jeu sera de faire grimper sa propre jauge de furie pour être en mesure de placer ensuite une attaque spéciale ; sachant qu’il en existe trois types histoire d’apporter un peu de profondeur au gameplay de PlayStation All-Stars Battle Royale. En fait, si les furies x1 et x2 peuvent être esquivées plus ou moins facilement, une furie x3 fait forcément mouche. Après, tout dépend du personnage que l’on a entre les mains. Kratos, par exemple, doit trancher lui-même la gorge de ses opposants avec ses Lames du Chaos lorsqu’il laisse éclater sa colère, alors que Heihachi n’a pas besoin de bouger le moindre petit doigt pour envoyer tout le monde sur la Lune. Dans les combats de haut niveau, cette différence de traitement peut paraître injuste, c’est vrai. Mais avec un peu de pratique, on se rend compte assez rapidement que le Rockets Away! de Heihachi mange la barre de furie d’un coup, alors que le Rage of the Gods de Kratos la fait diminuer progressivement, ce qui permet en principe d’éliminer jusqu’à 6 adversaires si l’on s’y prend bien. Du coup, rien ne nous empêche de s’attaquer en priorité aux sacs pour gagner des points gratuitement, et de régler le compte à deux rebelles le temps que les proies désignées respawn. Pour gonfler la jauge des attaques spéciales, il est également possible de récupérer des orbes d’énergie que les adversaires laissent tomber de leurs poches lorsqu’ils subissent trop de dégâts, ou se font projeter comme des poupées de chiffon. Bien évidemment, cela a un impact sur le niveau de la jauge de furie, et PlayStation All-Stars Battle Royale devient dans ces moments-là particulièrement frustrant. Et puis bon, la course aux attaques spéciales empêche le titre de SuperBot Entertainment d’être aussi tripant que la concurrence, puisque l’on ne serre jamais les fesses lorsque l’on se prend un coup de talon dans les dents. Bref, ceux qui ont passé des nuits blanches sur les Super Smash Bros. risquent de trouver les combats moins dynamiques.

 

The Ultimate Melting Pot

 

Pourtant, le jeu fait l’effort de proposer des attaques intéressantes pour la plupart, d’autant qu’elles reprennent les mouvements les plus célèbres de chaque personnage. Bien vu. Bien joué également le système de jeu proche de Tekken, toutes proportions gardées naturellement. Le joueur doit infliger le plus de coups possible à l’adversaire avant qu’il ne retouche le sol dans un timing précis, ce qui change des attaques chargées de Super Smash Bros.. On peut bien évidemment la jouer newbie et distribuer des claques dans le désordre, mais cela fait perdre en efficacité et ralentit le remplissage de la barre de furie. PlayStation All-Stars Battle Royale offre une bonne marge de progression en termes de combos, et il y a bien sûr des personnages beaucoup mieux lotis que d’autres dans ce domaine. Pour avoir découpé des tibias et arraché des gueules en leur compagnie, on sait que Kratos et Raiden mettent une pression de malade sur l’adversaire. Le Fantôme de Sparte a une force de frappe de dingue, tandis que le héros du prochain Metal Gear Rising Revengeance dispose d’une vitesse d’exécution à jeter sa manette par la fenêtre. On ne va pas vous dresser la command list de chaque personnage ici, mais PaRappa the Rapper, Sir Daniel Fortesque ou encore Sweet Tooth ne nous ont pas vraiment fait rêver. Dante a de la classe par contre, tout comme Heihachi dont la puissance n’est plus à prouver. Cole McGrath et Evil Cole ont eux aussi plus d’une corde à leur arc, et il ne faut pas non plus oublier les items qui peuvent bouleverser le déroulement d’un combat, même si là encore les objets ne sont pas aussi décisifs que dans Super Smash Bros. Brawl. Dommage, également, que les décors ne mettent pas vraiment en panique. Comprenez par là qu’on aurait apprécié de véritables environnements à dompter, qui imposent deux secondes de réflexion avant que l’on balance une attaque au pif. Trop safe PlayStation All-Stars Battle Royale ? Oui, peut-être.

 

Et puis bon, la course aux attaques spéciales empêche le titre de SuperBot Entertainment d’être aussi tripant que la concurrence, puisque l’on ne serre jamais les fesses lorsque l’on se prend un coup de talon dans les dents."

On n’a pas non plus trouvé terrible le comptage des points qui est une porte ouverte à l'anti-jeu pur et dur. On s’explique : si un assassinat permet de remporter 2 points, une mort n’en fait perdre qu’un seul, au même titre qu’un suicide. Du coup, un joueur qui mène au score et qui est sur le point de se prendre une furie dans les dents, n’hésitera pas à plonger volontairement dans le vide pour empêcher l’adversaire d’en face d’empocher deux points. Heureusement que les stages où les risques de chute existent ne se comptent que sur les phalanges d'un doigt, mais il est certain que certains filous vont exploiter cette faille lors des futurs tournois. En termes de contenu, on a droit à un mode "Arcade" en bonne et due forme qui donne l’occasion d’affronter à la chaîne un certain nombre de personnages, jusqu’au boss final. Rien de bien exceptionnel à se mettre sous la dent donc, mais il s’agit d’un passage indispensable pour récupérer tout un tas de bonus. Un mode "Entraînement" permet de réviser ses gammes, et il y a même des défis pour se familiariser avec les différents enchaînements de chaque combattant. Mais bon, les fans du genre le savent : rien ne remplace les bons vieux combats en ligne qui permettent vraiment de savoir où l’on se situe par rapport aux autres joueurs de la planète. Et comme le netcode est plutôt satisfaisant dans l’ensemble, PlayStation All-Stars Battle Royale peut espérer avoir une durée de vie allant au-delà trimestre. Enfin, d’un point de vue visuel, le titre de SuperBot Entertainment n’est pas impressionnant et se montre juste correct. On ne s’attendait pas à du lourd pour être honnête, mais on aurait aimé que les décors soient un peu plus fouillés, en plus des couleurs parfois criardes qui détruisent les yeux. L’animation ne faiblit à aucun moment, même lorsque ça commence à s’agiter sérieusement derrière. C'est préférable pour un titre de ce genre.