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Test PES 2020 : l'épisode qui va vous faire lâcher FIFA ? sur PS4

Test PES 2020 : l'épisode qui va vous faire lâcher FIFA ?
La Note
note e-Football PES 2020 17 20
Non, Andrés Iniesta ne s’est pas contenté de visiter les locaux de Konami quand ils lui ont passé un coup de fil pour PES 2020. L’ex-métronome barcelonais s’est réellement impliqué afin de livrer sa vision du foot et transfigurer le jeu sans ballon, quitte à faire grincer des dents avec quelques abus. Ce (rare) manque de justesse ne doit pas occulter toutes les qualités qu’on loue depuis trois ans maintenant, comme l’inertie au poil, cette science du contrôle sans équivalent, toutes les petites animations qui puent le football, un moteur physique intraitable, et une réalisation qui pète. Malheureusement, la série continue de traîner les mêmes tares, comme cette interface austère au possible et le contenu d’une tristesse affligeante. La nouvelle Ligue des Masters ? Ce n’est pas en incarnant des coachs de renom, et en ajoutant un système de dialogue faussement dynamique, que ça va changer quelque chose. Dommage, car PES est tellement grisant sur le reste que ces faiblesses récurrentes commencent sérieusement à faire désordre.

Les plus
  • Les duels encore plus rugueux
  • Toujours aussi beau
  • Une plus grande richesse dans la construction
  • Plein de nouvelles animations
  • Le Dribble en Finesse pour créer l'exploit
  • La Juventus en exclu
  • Ce feeling inégalable
Les moins
  • Zéro effort au niveau du contenu
  • La Master League n’a pas vraiment changé
  • A quand une nouvelle interface ?
  • Certains abus dans les appels qui mettent les nerfs


Le Test
Saison après saison, PES poursuit sa mue entamée en 2013 avec le FOX Engine ; une ère où FIFA pouvait encore le regarder de haut tant la rivalité était inexistante. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est désormais la simulation d’Electronic Arts qui se cherche, pendant que celle de Konami continue d’ajuster son jeu par petites touches. Et pour cette année, l’éditeur japonais n’est pas allé bien loin pour avoir un regard extérieur sur son travail, puisque c’est Andrés Iniesta – le milieu star du Vissel Kobe – qui a apporté sa philosophie du football. Qu’est-ce que ça change ? C’est justement ce que l’on va vous expliquer dans ce test.

Pro Evolution Soccer 2020Ceux qui ont suivi nos pérégrinations à Turin en juillet dernier le savent déjà : PES 2020 nous avait laissé un sentiment mitigé, même si toutes les qualités saluées depuis le retour de la série au premier plan étaient toujours là. La faute à un rythme plus élevé que d’habitude, à des espaces entre les lignes assez hallucinants, et à des défenses ultra friables. A l’époque, on pensait que c’était le 3-5-2 par défaut qui mettait le bordel, un système requérant de la rigueur dans la couverture et le repositionnement défensif. Maintenant que l’on a la version définitive entre les mains, on peut le dire : le jeu est revenu aux fondamentaux avec un bloc équipe compact. On retrouve alors les plaisirs de l’attaque placée, c’est-à-dire cette nécessité de faire tourner le cuir dans l’espoir de créer le fameux décalage, et amener ainsi le danger devant le but adverse. Puisque l’on parle des actions offensives – et on le doit à Iniesta – on remarque que le porteur du ballon a constamment deux-trois solutions autour de lui, les partenaires multipliant les appels aussi bien dans les intervalles que sur les ailes. Toujours dans ce souci de différencier les joueurs, la course des coéquipiers dépend du profil du passeur. En gros, avec Payet, Pjanic ou De Bruyne à la baguette, les appels feront plus mal qu’avec Florent Balmont. Ingénieux sur le papier, cet aspect de PES 2020 est en revanche la porte ouverte à de méchants abus sur le terrain.


Saison après saison, PES poursuit sa mue entamée en 2013 avec le FOX Engine ; une ère où FIFA pouvait encore le regarder de haut tant la rivalité était inexistante.


Pro Evolution Soccer 2020Plus concrètement, contre des top teams où les gars ont une vision du jeu affûtée, les ouvertures millimétrées sont souvent synonymes de sanction derrière, les affrontements tournant rarement à l’avantage des défenseurs. Il y a toujours un contre défavorable, un contact, un rebond foireux qui met l’attaquant dans le sens du but. De quoi péter un plomb. Et pour ne rien arranger, l’arrière-garde anticipe difficilement les déplacements de leurs vis-à-vis ; comprenez par là qu’une fois qu’ils se sont fait manger, c’est plié. Pareil face à des joueurs qui percutent : on constate de temps en temps une forme de laxisme dans le marquage, comme s’il était interdit de couper la ligne de passe. Après, tout ça est tellement manifeste que l’on se demande s’il ne s’agit pas d’une volonté des développeurs de débrider le jeu, du moins quand on n’est pas en full manuel. Les détracteurs de PES lui reprochent en effet sa nature un poil trop scriptée, son côté carré, ses rails qui finissent par uniformiser les actions aux abords de la surface. C’est vrai que par rapport au football champagne prôné par FIFA, ça doit faire drôle de voir un tableau noir se dresser devant soi. C’est sans doute pour toutes ces raisons que Konami a sollicité les services d’Andrés Iniesta, dont le but a été de rendre PES 2020 plus varié que ses prédécesseurs, mais légèrement moins équilibré du coup.


"LE PLUS IMPORTANT, C'EST LES 3 POINTS""


Pro Evolution Soccer 2020Entendons-nous bien, on n’a rien contre les attaques rapides après une récupération haute du ballon. Là, ça ne sert à rien de pleurer, c’est juste le football. Ce qui est plus embêtant, c’est de voir sa défense se faire ouvrir en deux alors qu’elle semble, a priori, bien en place. On dirait que l’Inspire ne marche que dans un sens, que les défenseurs sont incapables de sentir les coups ; c’était pourtant la promesse faite par Konami. Pour le reste, on a heureusement droit à tout ce qui fait le sel d’un PES, à commencer par la justesse de l’inertie qui oblige à soigner les contrôles. D’ailleurs, ces derniers ont gagné en richesse, que le joueur soit arrêté ou en mouvement. Pratique pour claquer des feintes, ou se lancer dans une construction en une touche à base de déviations et autres remises. Et encore une fois, le pressing étant une seconde nature chez PES, mieux vaut appliquer les bases inculquées à l’école de foot, à savoir donner le ballon au partenaire faisant face au jeu. Si le corps n’est pas équilibré, la qualité de la passe ou de la frappe s’en ressent tout de suite. A ce sujet, PES 2020 assure une meilleure lisibilité en termes de finition grâce au système de Miss-Kicks. L’idée, c’est qu’en fonction des appuis, du bagage technique du joueur, de la position du corps, de la course, ou encore du pressing adverse, le tir sera différent. On n’ira pas jusqu’à dire que les possibilités sont dorénavant infinies, mais il faut vraiment s’appliquer pour mettre une lunette des vingt-cinq mètres ou une volée bien sèche.

 


Pro Evolution Soccer 2020Ce qui est intéressant avec cette mécanique, c’est qu’un mauvais timing ne tue pas forcément l’action. En effet, une frappe écrasée peut très bien tromper le gardien, au même titre qu’un ballon récupéré dans la surface après une reprise manquée est susceptible d’aboutir à une occasion de but, sans oublier les contres malheureux. Couplés à la physique de balle que l’on préfère à celle de FIFA (c’est totalement subjectif, hein ?), les Miss-Kicks donnent un caractère imprévisible que l’on apprécie tout particulièrement. Le physique a également son mot à dire dans PES 2020. On ne parle de la Visible Fatigue (introduite l’année dernière) qui interdit de se mettre dans le rouge, mais des duels où passer l’épaule devant l’opposant est le meilleur moyen de gagner le cuir. Derrière, avec une bonne couverture de balle, il est difficile pour l’adversaire de le récupérer sans prendre le risque de faire faute ; et c’est encore plus délicat face à quelqu’un qui maîtrise le Dribble en Finesse et son stick droit dans les petits périmètres en 1 contre 1, voire en 1 contre 2. Pour ce qui est de la réalisation, le FOX Engine continue de faire des merveilles avec des stars plus vraies que nature. On ne va pas dresser la liste de tous les joueurs que l’on reconnaît au premier coup d’œil, on se contentera juste de relever les efforts consentis au niveau des expressions faciales. Mais le plus gros du boulot concerne toutes ces nouvelles animations (surtout dans les duels et les contacts) qui rendent le jeu encore plus réaliste ; et ça ne concerne pas que le terrain, puisque même les alentours ont été peaufinés. Quand tout ça prend vie, ça a vraiment de la gueule, surtout avec un éclairage au top et la nouvelle caméra. Au final, deux gros bémols subsistent : les commentaires avec lesquels on continue d'avoir du mal, et les supporters qui mériteraient un meilleur traitement.


La nouvelle caméra ? Immersive quand on joue tranquille entre potes, elle risque au contraire d’emmerder les joueurs qui ne jure que par la compétition.


Pro Evolution Soccer 2020La nouvelle caméra ? Immersive quand on joue tranquille entre potes, elle risque au contraire d’emmerder les joueurs qui ne jure que par la compétition. En singeant les angles et les zooms subtils de la TV, elle bouleverse les repères et contraint à se réapproprier les perspectives ainsi que les distances. Cette vue inédite pénalise particulièrement quand l’action se déroule à l’opposé du terrain, et encore plus au niveau du poteau de corner. En tout cas, la caméra d’origine est toujours disponible si vraiment vous n’arrivez pas à vous y faire. Côté contenu, Konami est parvenu à conclure/renouveler des accords avec des clubs de prestige tels que le Bayern Munich, Manchester United, Arsenal, le FC Barcelone et la Juventus Turin qui apparaît dans le jeu en totale exclu. Un joli pied de nez à FIFA dans lequel l’équipe de la Louve s’appellera "Piemonte Calcio" pour au moins les trois prochaines années du coup, sachant que le stade (l’Allianz Stadium) et l’équipement ne pourront pas non plus être mentionnés par Electronic Arts. Des deals ont aussi été signés avec des championnats (la Serie A italienne, par exemple) et des équipes nationales (Brésil, entre autres), histoire de compenser l’absence de la Ligue des Champions et de l’Europa League. Pour autant, PES 2020 fera l’objet d’une extension gratuite dédiée à l’Euro 2020, preuve que la communication avec l’UEFA n’est pas totalement rompue. Et pour les rageux, on rappelle que la communauté PES est tellement réactive que des mises à jour se chargeront de tout "nettoyer". Fin du débat.

"ON PREND LES MATCHS LES UNS APRÈS LES AUTRES"


Pro Evolution Soccer 2020Alors que l’on nous avait promis du lourd pour la Ligue des Masters, la refonte n’est pas aussi profonde qu’espéré. OK, la possibilité d’incarner un grand nom du football au poste de manager (Johan Cruyff, Ruud Gullit, Diego Maradona, Roberto Carlos, Bebeto, et Lothar Matthäus) titille forcément la fibre nostalgique, mais bon... Même si l’on sent que les développeurs ont souhaité de la cohérence au niveau des transferts, on se demande par contre où ils ont trouvé leur algorithme censé s’appuyer sur des données réelles. En effet, depuis quand Grégory Sertic pèse plus de 7 millions d’euros ? Idem pour un jeune ayant été titulaire pendant quasiment toute la saison et qui termine champion avec son club : une dizaine de millions seulement ? Konami n’est visiblement pas au courant des prix délirants du marché. Et puis, avec une interface aussi mal fichue, c’est la misère pour s’y retrouver dans les chiffres. Malgré tout, on reconnaît que les négociations sont plus tendues que par le passé, les dirigeants n’hésitant pas à les rompre si l’on se montre trop gourmand ; et la menace peut aussi venir du joueur qui refuse de renégocier son contrat et, ainsi, partir gratuitement. Que les moins calculateurs se rassurent, différents paramètres permettent de définir la fréquence des transferts, la difficulté des négos, ou encore le budget de départ.

Pro Evolution Soccer 2020Quant aux dialogues "dynamiques" vantés par les développeurs, on a encore du mal à saisir leur impact. Lors des deux saisons passées à la tête de l’OM, nous n’avons pas eu l’impression que nos réponses allaient changer quoi que ce soit dans notre carrière. Ca fait plutôt gadget ; à vrai dire, on a été plus réceptifs aux nouvelles vidéos ponctuant les moments clés de la saison. Enfin, compte tenu que les serveurs étaient fermés au moment où nous écrivions ces lignes (deux mises à jour ont été déployées aujourd'hui, les effectifs ne seront pas actualisés avant le 12 septembre), nous n’avons pas eu l’occasion d’essayer le mode "Matchday" dans lequel les équipes myClub pourront être utilisées.


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