Test Mortal Kombat X sur PS4 et Xbox One sur Xbox One
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Tout en s’appuyant sur les bases établies avec le reboot de 2011, NetherRealm Studios propose avec Mortal Kombat X l’épisode le plus abouti, complet et réussi de la saga imaginée par Ed Boon il y a plus de 20 ans. Si la série a mis un temps considérable pour trouver sa formule magique, elle est désormais confortablement installée aux côtés des plus grands tels que Street Fighter, The King of Fighters, Tekken ou bien encore Dead or Alive pour ne citer qu’eux. Non seulement les développeurs ont su profiter des consoles next gen’ pour nous proposer des graphismes d’une beauté inattendue, mais ils ont su également nous proposer un game system à la fois riche et profond, qui permet aux novices de s’amuser comme des petits fous et aux joueurs les plus techniques de faire parleur leur skill en enchaînant combos sur combos, avec cette fois-ci les juggles à prendre en considération. L’introduction du run rend également le gameplay plus nerveux, incisif, récompensant en sus les joueurs offensifs. Au diable les campeurs du dimanche ! Ici, tout va tellement vite qu’il faut parfois faire parler davantage l’instinct que la stratégie, même si les trois styles de combat sont là pour insuffler un côté tactique aux choix que l’on fait lors de la sélection des personnages. Mortal Kombat X, c’est aussi un jeu plein de générosité, avec lequel vous en aurez pour votre argent. Si le mode "Histoire" est l’un des gros atouts du jeu, avec sa formule intelligente et exemplaire (4 à 5h de jeu quand même !), le titre offre aussi un contenu imposant avec des modes en pagaille et un multi online qui occupera vos soirées pendant de très longs mois. Sans compter que les prochains DLC feront augmenter considérablement le casting de base déjà bien honnête avec ses 26 combattants. Mortal Kombat X : l’un des meilleurs jeux de 2015, franchement, qui l’eût cru ?
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Mortal Kombat X
- Des graphismes next gen’ à tomber par terre !
- Le jeu a gagné en technicité et en juggles
- Une mise en scène digne des plus grands
- Les attaques X-Ray : violente et jouissive !
- On n’a jamais vu des Fatalités aussi dégueulasses
- Un mode "Histoire" toujours aussi exemplaire
- Et qui dure entre 4 et 5 heures
- Des nouveaux persos vraiment intéressants à jouer
- Tous les décors sont vraiment très travaillés
- Des temps de chargements très courts et super bien optimisés
- Comme KOF ou Guilty Gear, l’offensive est récompensée
- Un 60fps constant dans les matchs
- Une interface archi bien pensée
- Un contenu hyper généreux
- Le chara-design de certains persos (comme la famille Cage) est toujours aussi moisi
- Des animations encore rigides
- Des X-Rays un peu trop punitifs
- Quelques persos au-dessus des autres
- On aurait aimé plus de stages quand même
- Cette putain de garde-bouton
Avril 2011, Mortal Kombat opérait son reboot après 20 années d’épisodes aussi réussis (Mortal Kombat 2, Mortal Kombat 3) que foireux (Mortal Kombat Armageddon, Mortal Kombat vs DC Universe), sans oublier de passer par la case expérimentale avec l’épisode Deadly Alliance. Nous étions en 2002. Mais l’heure n’est plus aux tentatives vaines puisqu’après avoir vendu plus de 4 millions d’exemplaires de Mortal Kombat sur PS3 et Xbox 360, le studio NetherRealm a pris conscience qu’il était temps pour sa licence fétiche de passer dans la cour des grands. Avec Mortal Kombat X, la série franchit un nouveau cap, celui de la next gen’ certes mais aussi celui où jouer à Mortal Kombat n’est plus qu’une question de goût prononcé pour le gore, le kitsch et les Fatalités, mais aussi de mind game et de gameplay ciselé. Non, ce n’est pas un poisson.
Jusqu’à présent, afficher son attirance pour Mortal Kombat pour ses qualités de véritable jeu de baston au même titre qu’un Street Fighter ou qu’un KOF relevait de la facétie. Lancer une partie à la maison avec les copains de passage était synonyme de franche camaraderie, où le but était de s’éclater à faire couler un maximum de sang et réussir à sortir les fameuses Fatalités. En d’autres termes, Mortal Kombat n’a jamais été une série très sérieuse en matière de profondeur de jeu côté baston. Ces préjugés ont commencé à s’estomper avec l’épisode 9, sorti en 2011 sur PS3 et Xbox 360, qui avait su trouver un bon équilibre entre tradition et modernité. Tout en réutilisant les bases qui ont fait le succès populaire de la série, les développeurs étaient parvenus à insuffler suffisamment de nouveautés pour en faire un jeu de baston digne de ce nom. Le jeu présentait néanmoins encore quelques petits défauts, mais le traitement très soigné du mode "Histoire", le dynamisme de sa mise en scène globale et l’intégration des attaques X-Ray ont permis au titre de se faire une belle réputation. La critique a été emballée, les joueurs ont acheté le jeu en masse, tout était réuni pour motiver une troupe afin qu’elle puisse repousser les limites avec un nouvel épisode. Et le studio NetherRealm a eu l’intelligence de ne pas profiter de ce succès fulgurant pour nous sortir un nouvel épisode l’année d’après, mais a su prendre son temps pour se remettre en question. Quatre plus tard, nous voici donc en admiration devant Mortal Kombat X, qui est tout simplement le meilleur épisode de la série ever mais aussi un excellent jeu de baston à part entière. La création de la Mortal Kombat Academy et l’arrivée du jeu dans l’eSport ne sont d’ailleurs pas une coïncidence…
ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ
Etant donné les très bons retours de la part des joueurs et de la presse pour le précédent Mortal Kombat, il était hors de question pour Ed Boon, le créateur de la série, de changer la formule. Non, l’idée était de la transcender en lui injectant ce qu’il fallait de nouveautés pour palier les manques qu’on pouvait reprocher au jeu en 2011. Pour ce faire, NetherRealm Studios a décidé d’intégrer un aspect un peu plus stratégique qui prend la forme de trois variantes juste après avoir choisi son personnage. Chacun d’entre eux possède en effet trois styles de combat qui peuvent parfaitement changer l’issue d’un match. Prenons le cas de Scorpion par exemple. Ce dernier a le choix entre "Pyromane Infernal", "Ninjutsu" et "Inciendiaire". La première variation permet à notre ninja d’invoquer un sbire démoniaque, idéal pour attaquer l’ennemi à distance et le prendre par surprise. La deuxième variation donne accès à deux épées tranchantes qui permet à Scorpion de bénéficier de nouvelles attaques au corps-à-corps pour le moins efficaces, notamment dans l’exécution de certains combos. Quant au mode "Incendiaire", il satisfera les amateurs de boules de feu et de champs protecteurs enflammés pour contrer les adversaires trop collants. Il en va de même pour chacun des 26 combattants présents au démarrage de la galette. Cela oblige le joueur à établir une certaine stratégie avant de se lancer dans l’arène et pourquoi pas choisir ses coups en fonction des choix de l’adversaire. Une idée plutôt astucieuse mais qui n’est pas une totale nouveauté puisqu’elle a été reprise de l’épisode Deadly Alliance sorti sur PS2, Xbox et GameCube en 2002.
En réalité, là où Mortal Kombat X change la donne et renverse la vapeur, c’est dans l’introduction du dash, permettant d’être bien plus réactif dans les déplacements qu’on ne l’était dans les précédents épisodes.
Dans notre preview de février dernier, on pensait que ce choix de variations dans les coups spéciaux n’avait rien d’impactant. On s’est un peu chié dessus pour être honnête avec vous, car le choix de ces variantes peut avoir un effet boostant ou lénifiant en fonction de votre affinité avec telle ou telle approche. A vous donc de bien faire votre sélection, tout en gardant un œil sur le choix de votre adversaire. D’ailleurs, on note de subtils changements cosmétiques (le chapeau de Kung Lao qui diffère, le masque de Sub-Zero qui se congèle, le cœur en fusion de Kano qui change de couleur) permettant aux habitués de pouvoir repérer les informations liés au personnage façonné d’un rapide coup d’œil. En réalité, là où Mortal Kombat X change la donne et renverse la vapeur, c’est dans l’introduction du dash, permettant d’être bien plus réactif dans les déplacements qu’on ne l’était dans les précédents épisodes. L’objectif pour Ed Boon et ses équipes de développement était de dynamiser les combats, les rendre moins passives, attentistes et favoriser l’offensive. Tout le contraire d’un Street Fighter IV par exemple qui est un jeu de baston où les campeurs s’en sortent souvent le mieux. Ceux qui ne jurent que par The King of Fighters ou Guilty Gear y verront ici une excellente initiative de la part de NetherRealm Studios qui fait la part belle au beau jeu.
LE BEAU JEU AVANT TOUT
Il faut dire que Mortal Kombat X est un jeu qui va vite et il est préférable d’avoir bien ses manips en tête pour ne pas se retrouver à la merci de son adversaire, surtout que la garde s’exécute toujours en appuyant sur un bouton. Ce choix de game design est une véritable marque de fabrique de la saga Mortal Kombat au grand dam des joueurs vifs que nous sommes. Avec ces changements brusques dans le gameplay, c’était l’occasion rêvée pour les créateurs de passer à la garde en appuyant sur la direction arrière pour véritablement transcender l’expérience. Ca ne sera donc pas pour cette fois-ci et ça fera surtout l’objet d’une question pertinente lors d’une prochaine interview avec Ed Boon. A l’E3 2015 par exemple. Là où Mortal Kombat X a fait d’énormes progrès par contre, c’est dans ses combos, nettement plus nombreux que par le passé et qui autorise cette fois-ci encore plus les juggles. Les combos aériens prennent en effet une nouvelle dimension cette année et tous ceux qui adorent enchaîner son adversaire sans jamais lui laisser le temps de toucher le sol vont pouvoir s’en donner à cœur joie. Autre gourmandise qu’on a su apprécier à sa juste valeur : l’interaction avec certains éléments du décor et héritée de l’ère Injustice : God Among Us. Pour le grand public ou le joueur lambda, pouvoir prendre appui sur un rondin de bois, s’agripper à une liane tel un Tarzan, renverser un sceau de braises dans la gueule de son adversaire peut paraître anecdotique. Mais pour celui qui prendre le temps d’étudier le gameplay dans ses moindres méandres y découvrira le prolongement de ce gameplay ciselé aux petits oignons. De cette manière, NetherRealm permet aussi de casser un peu le rythme des attaques dans le coin du ring et de s’échapper en passant par-dessus l’ennemi ou en lui éclatant un objet en pleine tronche. Et ça, ça peut sauver un match, tout comme l’utilisation des attaques X-Ray, véritable festival d’os brisés et d’organes perforées.
Ne vous fiez pas aux images et aux vidéos qui circulent sur YouTube, elles n’arrivent malheureusement pas à retranscrire toute la beauté qui se dégage du jeu. Qu’il s’agisse des personnages [...], des décors [...] ou bien encore la mise en scène qui a gagné en dynamisme, tout a été retravaillé pour un résultat vraiment réussi.
Pour le coup, les déclencher est un véritable jeu d’enfant, puisqu’il suffit d’appuyer simultanément sur les boutons de tranche L2 et R2, à la seule condition que les trois jauges du bas soient remplies. Cela dit, rien ne vous empêche de les utiliser avant pour soit augmenter la puissance de vos coups et attaques (à la manière du mode EX de Street Fighter IV), soit pour breaker votre assaillant qui aurait trop pris la confiance en voulant vous enchaîner avec ces 13 hits combos. Bien évidemment, on ne vous cachera pas que la plupart du temps, on préfèrera attendre d’exécuter le X-Ray pour profiter de ce que Mortal Kombat X a de mieux à nous offrir, à savoir un festival de violence outrancière à la limite du burlesque, qui a d’ailleurs su jouir de la next gen’ pour nous proposer un rendu visuel vraiment impressionnant. Mais les attaques X-Ray et les Fatalités ne sont pas les seules éléments qui ont bénéficié d’un soin graphique tout particulier, l’ensemble du jeu affiche en effet une plastique de rêve qu’on n’espérait pas aussi belle. Ne vous fiez pas aux images et aux vidéos qui circulent sur YouTube, elles n’arrivent malheureusement pas à retranscrire toute la beauté qui se dégage du jeu. Qu’il s’agisse des personnages, imposants par leur taille mais aussi fort bien modélisés, des décors qui jouissent d’un nombre imposant d’éléments qui s’animent dans le fond (chapeau bas aux stages Le Repaire avec sa mère agitée et Temple Céleste avec sa pluie battante) ou bien encore la mise en scène qui a gagné en dynamisme, tout a été retravaillé pour un résultat vraiment réussi. Seul le character design de certains personnages, notamment la famille Cage (Johnny, Cassie et Sonya Blade) mais aussi Jacqui Briggs, est raté. C’était déjà le cas dans le précédent Mortal Kombat et cela nous pousse à dire qu’il serait temps pour NetherRealm de se payer un vrai chara-designer.
RACONTE-MOI UNE HISTOIRE
Beau gosse, Mortal Kombat X l’est aussi dans son mode "Histoire", lui aussi hérité des idées qui avaient été mises en place dans le MK de 2011. On avait déjà salué l’initiative à l’époque et on ne peut que constater les belles évolutions apportées en 2015. Contrairement aux jeux de baston classiques, Mortal Kombat X jouit d’une véritable histoire, certes basique et un peu con-con, mais qui a au moins le mérite de tenir en haleine le joueur pendant les 6/7 heures qu’il est nécessaire pour défoncer la gueule de Shinnok, le bad guy de ce volet, à ne pas confondre avec le Sinok des Goodies. C’est lui qui tirait les ficelles depuis le départ et qui avait utilisé Shaok Khan pour envahir la Terre il y a 20 ans. Vous ne comprenez plus rien aux tenants et aux aboutissants ? N’ayez crainte, les scénaristes ont tout fait pour que le novice puisse s’y retrouver avec de nombreux flashbacks à la clef pour comprendre par exemple comme Johnny Cage a réussi à se taper Sonya Blade et à lui faire une fille qu’elle détestera 20 ans plus tard. On verra aussi Liu Kang et Kung Lao revenir en zombie et passer dans le clan de Quan Chi, le nécromancien. On comprendra aussi que Kotal Khan, nouveau dirigeant de l’Outworld n’est pas si mauvais que ça et que lui aussi est là pour défendre sa cause. Il devra d’ailleurs faire attention à Mileena qui veut sa mort et à certains traitres comme Kano qui n’est là que pour faire de la caillasse. Bref, entre rebondissements à deux balles, histoires d’amour improbables, résurrection façon mode zombie et cinématiques parfois ponctuées de QTE, il y a de quoi se prendre au jeu, d’autant que le mode "Histoire" nous pousse à incarner différents protagonistes en fonction du chapitre. Là encore, Ed Boon et ses équipes affichent leur savoir-faire et la concurrence devrait fortement s’inspirer d’eux pour nous proposer autre chose que du mode "Arcade" classique où l’one fait qu’enchaîner les combats jusqu’au boss final.
Bref, entre rebondissements à deux balles, histoires d’amour improbables, résurrection façon mode zombie et cinématiques parfois ponctuées de QTE, il y a de quoi se prendre au jeu, d’autant que le mode "Histoire" nous pousse à incarner différents protagonistes en fonction du chapitre.
Mais le mode solo ne s’arrête pas seulement à cette gourmandise. Il y a aussi les fameuses tours où de nombreux défis attendent le joueur. Les tours traditionnelles reprennent celles qu’on connaît déjà par cœur, avec un nombre précis d’adversaires à tuer, avec parfois des modificateurs, c’est-à-dire des malus, pour compliquer la tâche. Le fameux "Test your might" est toujours d’actualité et toujours aussi fun. Attention néanmoins à ne pas trop en abuser sous peine d’abîmer les boutons de votre manette. Mais l’autre nouveauté de Mortal Kombat X, ce sont les "Tours Vivantes" qui proposent des défis variables (Horaire, Quotidien et Ultime) en fonction d’un horaire bien précis. Le but est non seulement d’augmenter la replay value, mais aussi de gagner des pièces d’or qui vous seront fort utiles dans le mode "Krypte", le lieu où vous allez pouvoir dépenser vos sous pour débloquer Fatalités, Brutalités, costumes alternatifs, croquis, tout en se déplaçant dans un cimetière et à l'intérieur d'une grotte en vue FPS. Non, y pas à dire, chez NetherRealm Studios, on ne manque vraiment pas d’idées.
COMME UN CHEF !
Copieux en solo, Mortal Kombat X a aussi du contenu à revendre en multi. Il y a bien sûr le mode "Versus" à deux joueurs qui occupera pendant de longs mois les soirées entre potes, mais aussi les parties online où l’on va pouvoir mesurer son skill face aux joueurs du monde entier. Depuis 2/3 jours, les serveurs commencent à se remplir (le jeu étant disponible à la vente depuis quasiment une semaine chez certains revendeurs) et il est possible de faire valoir son force en "Versus", "Kombat par équipe", "Roi de la colline" (enchaîner le plus de victoires face à d’autres adversaires connectés) et enfin "Kombat de tour". Quant à ceux qui ne jurent que par le côté social, il y a le fameux mode "Faction" qui demande au joueur de choisir un clan (parmi les 5 proposés) et de travailler en équipe pour faire grimper des points. Le principe est assez identique aux clubs de DriveClub, sauf qu’ici, il est possible de quitter un clan comme bon nous semble, ce qui a tendance à pousser les gens à déserter. L’idée dans l’absolu est plutôt bonne mais à moins de former une faction avec un groupe d’amis proches, difficile de tisser des liens avec des gens aussi individualistes que les joueurs français, tandis que certains Américains ont tendance à boycotter les étrangers dans leur team. Pas cool. Heureusement, le mode "Entraînement" est là pour parfaire ses combos et son apprentissage aux – nombreuses – Fatalités. Pour ça, mais aussi pour la clarté de l’interface, Mortal Kombat X fait encore des étincelles.