Test également disponible sur : PC - Xbox One - PS4

Test Mass Effect Andromeda : le début d'une nouvelle grande aventure ?

Test Mass Effect Andromeda sur PC, PS4 et Xbox One
La Note
note Mass Effect Andromeda 16 20

Mass Effect Andromeda reste un très bon Action-RPG avec un contenu hallucinant et une durée de vie monstrueuse. Il pêche néanmoins par un manque de finition et par une liberté offerte au joueur qui est devenue trop grande pour offrir de réels effets sur la trame narrative, ce qui faisait tout le sel des épisodes précédents. Oui, les animations faciales des personnages sont moches, oui les premières heures de l'aventure sont chiantes au possible, mais une fois ces écueils passés, on découvre un jeu qui offre un système de combat transformé et nerveux, une personnalisation très poussée grâce à un aspect RPG revu à la hausse, tandis que le voice-acting réussit toujours à nous faire plonger dans l'histoire. La direction artistique reste toujours aussi belle et on se prend souvent à admirer des décors spatiaux de toute beauté. Clairement, il ne s'agit pas du meilleur Mass Effect, mais ce n'est pas le pire non plus, car on se rappelle que le troisième épisode avait dû voir sa fin transformée via un DLC avant de faire honneur à la série. BioWare prend son temps et ce n'est pas une nouveauté.


Les plus
  • Les combats nerveux
  • Le contenu monstrueux
  • Scénario prenant
  • Le Tempest et son équipage dynamique
  • Le multi bien intégré dans le jeu
  • La direction artistique toujours aussi sexy
Les moins
  • Les animations faciales des persos sont vraiment ratées
  • Des personnages trop lisses, qui manquent de charisme
  • Un début un peu lent
  • Les choix qui perdent en impact
  • Des bugs à foison


Le Test

Cette année, BioWare nous revient avec un tout nouvel opus de la série Mass Effect. Après une trilogie initiale qui a marqué le jeu vidéo, les développeurs d'Edmonton tentent de tuer le père via un nouvel opus débarrassé de Shepard, des Récolteurs et de la Voie Lactée tout entière. Le studio repart donc sur de nouvelles bases pour une aventure colonisatrice au sein de la galaxie d'Andromède. Que reste-t-il des précédents opus ? Peut-on se jeter corps et âme dans cette aventure d'exploration ? On a poncé le jeu pendant plus de 60 heures afin d'être sûrs qu'on allait pas avoir droit à une nouvelle fin en DLC. Voici notre verdict sur Mass Effect Andromeda.


Mass Effect AndromedaRappelez-vous, à la fin de Mass Effect 3, l'Initiative Andromède envoyait quatre arches (des vaisseaux Picard bourrés de colons surgelés) dans une nouvelle galaxie. L'objectif était clair : permettre à l'Humanité et aux autres races de la Voie Lactée de se trouver un petit nid douillet si jamais les choses tournaient vraiment trop mal avec les Récolteurs. Au programme : un vol de plus de 600 ans vers plusieurs planètes de la galaxie étudiées de loin et dont les résultats indiquent qu'elles seraient des "Mondes dorés", soit des planètes paradisiaques parfaites pour la colonisation. Malheureusement, lors du demi-millénaire passé à voyager, pas mal de choses ont changé une fois arrivé sur place. Les planètes s'avèrent inhospitalières, et il faut donc partir à la recherche de nouveaux endroits où s'installer. Cette exploration, c'est le métier de notre nouveau héros, Ryder, un pionnier que l'on peut évidemment customiser de A à Z en début de partie. Pour notre part, on a préféré opter pour les personnages pré-établis avec le choix entre Scott Ryder ou Sarah Ryder. Les deux sont frère et sœur, ce qui fait qu'en fonction du choix du joueur, le second personnage sera un PNJ durant le reste de l'aventure. Concrètement, en tant que pionnier, le rôle du joueur est donc d'explorer la galaxie à la recherche de sites à coloniser, mais aussi de nouer des relations diplomatiques avec les différentes factions présentes ; et bien sûr de se battre contre ceux qui ne seraient pas d'accord avec cette philosophie de vie. Avec Andromeda, BioWare prend donc le contrepied des premiers épisodes puisque les Humains n'ont plus à repousser une race alien envahissante, puisqu'ils deviennent la race envahissante. Ce changement de point de vue est assez bienvenu dans la mesure où il permet de nouvelles situations, particulièrement celles de devoir faire face à des locaux peu accueillants, car échaudés par leur précédentes rencontres avec d'autres races habitant l'univers.


PAR LA CHAÎNE NÉBULAIRE !


Mass Effect AndromedaMalheureusement, on se rend vite compte que BioWare a recyclé beaucoup de choses, dont l'idée principale qu'une ancienne civilisation alien très avancée a laissé traîner sa technologie ultra-avancée un peu partout. Après plus de 2.5 millions d'années lumière de voyage, on se retrouve avec une sorte de gouvernement central habitant une station spatiale, le Nexus, qui ressemble énormément à l'ancienne Citadelle. De même, chaque race connue dispose de son arche. On retrouve donc les Galariens, les Asari et les Turiens, mais aussi les Krogans qui se sont incrustés un peu sur chaque arche. Seuls trois races font leur apparition : les Angara (un peuple local), les Kert (les méchants aliens du jeu), mais aussi quelques robots qui remplacent vaguement les Geths. Ceci nous donne l'impression qu'Andromède est assez vide de vie, au regard des multiples races disposant chacune de leur histoire bien développée qu'on avait pu voir dans la trilogie initiale. D'ailleurs, ce recours aux races déjà existantes, on le retrouve dans la composition de l'équipage de votre vaisseau, le Tempest, qui comporte finalement un personnage de chaque espèce, à l'exception des méchants Kert. On retrouvera même un Turien porteur de lunettes de réalité augmentée, exactement comme Garrus. Forcément, face au casting hyper charismatique de la première trilogie, on se sent un peu seul, Ryder étant finalement l'un des seuls a dégager une vraie personnalité avec Peebee, une jeune Asari très grande gueule. Le temps passant, on se rend compte du manque de caractère au point que tout votre petit équipage s'entend finalement assez bien, quels que soient vos choix ou vos préférences. On regrette la présence d'un personnage un peu différent, à l'image du Krogan Wrex qui voulait faire exploser l'équipe dans la trilogie originale.

 

DORCEL EFFECT
 

Mass Effect AndromedaLe moyen le plus sûr de se distraire avec ce casting, c'est en utilisant les capacités de séduction folles du héros. Ryder va pouvoir draguer comme une bête, et en s'y prenant bien, le Tempest va pouvoir devenir plus chaud qu'un plateau de tournage de Marc Dorcel. Hétéro, gay, inter-espèces, BioWare a tout prévu pour satisfaire vos bas instincts, jusqu'à inclure de vraies scènes de sexe dignes d'un bon porno soft. Sur ce point, il y a clairement eu du progrès depuis la première trilogie. Ces rapprochements incessants, tout comme les gros plans sur les interlocuteurs, nous font confirmer ce que vous savez déjà : les animations faciales de Mass Effect Andromeda sont nulles. Vraiment. La faute au moteur Frostbite qui n'a jamais vraiment brillé sur ce point. Fort heureusement, le problème n'est choquant que lorsqu'on s'adresse à des Humains, le désastre étant nettement moins visible sur les différentes races alien, surtout qu'on a le droit à un voice-acting excellent, même sur les personnages les plus insignifiants. Le soin apporté aux dialogues est d'ailleurs bien présent grâce au nouveau système de dialogues, qui propose désormais 4 possibilités de réponse au lieu du système manichéen de la trilogie initiale.

Ces rapprochements incessants, tout comme les gros plans sur les interlocuteurs, nous font confirmer ce que vous savez déjà : les animations faciales de Mass Effect Andromeda sont nulles. Vraiment. La faute au moteur Frostbite qui n'a jamais vraiment brillé sur ce point.

 

Mass Effect AndromedaSi ce système permet de disposer de nombreuses options d'approche, il est en réalité moins impactant, BioWare ne pouvant réaliser autant d'alternatives scénaristiques qu'il n'y a de réponses. Au lieu du choix "good guy / bad guy" ayant un véritable impact sur le scénario, on se retrouve avec un menu étoffé mais qui manque tout de même de saveur, les conséquences étant presque négligeables. Ce manque d'influence dans les choix est d'ailleurs l'un des plus mauvais aspects de Mass Effect Andromeda. Quoi qu'on fasse, on a désormais bien moins de latitude qu'auparavant. Même la fin du jeu semble être imperméable aux choix réalisés lors de l'aventure, le seul impact qu'on ait pu constater étant la présence – ou pas – de vos sidekicks en fonction de vos relations avec eux. D'ailleurs, sans vouloir spoiler, sachez que si l'écriture a été largement critiquée (surtout un assez mauvais échange en début de partie avec des pauses suspicieusement longues entre chaque réplique), il ne s'agit que des  premières heures de jeu. Une fois l'aventure bien entamée, on retrouve tout le talent de BioWare qui nous distille un très intéressant scénario avec des dialogues bien ciselés.

L'EFFET KISS KOOL

 

Mass Effect AndromedaGlobalement, les quêtes principales et semi-principales sont de bonne facture, apportant leur lot d'émotion et d'activités plaisantes. Comme assez souvent dans les RPG, plus on s'éloigne de la trame principale, plus les quêtes deviennent simples et redondantes. On aura ainsi pas mal de petites quêtes FedEx où il faudra faire l'aller-retour entre différents PNJ. Heureusement, rien n'est obligatoire et l'apparente déconnexion qu'on a pu voir entre nos actes et la fin du jeu laisse à penser que BioWare n'a pas voulu pénaliser les joueurs qui ne souhaitent pas platiner le jeu avant de pouvoir finir la trame principale. Par souci de clarté, chaque quête est identifiée dans un journal copieux mais limpide, afin qu'on ne soit pas noyé sous la masse des activités disponibles. On peut aussi choisir les quêtes directement depuis la map, afin de les jouer par ordre de proximité géographique et ainsi éviter de multiplier les déplacements. La plus grande partie du jeu se résume donc à explorer de nouvelles planètes, puis à les viabiliser avant qu'elles ne puissent accueillir un nouvel avant-poste de l'Initiative Andromeda, qui sera ensuite peuplé de colons fraîchement décongelés. La viabilisation passera par le contact avec les autochtones, mais aussi par la visite dans de mystérieux monolithes aliens qui peuvent modifier le climat. Ces derniers font office de donjons et offrent des casse-têtes généralement basés sur le Sudoku. Un système assez bien fait qui tranche avec le reste du jeu, et qui n'ira pas jusqu'à vous frire le cerveau grâce à une bonne accessibilité. D'ailleurs, une fois la planète viabilisée, vous aurez droit à un mini-boss afin de pouvoir sereinement tirer dans le tas après tant de réflexion. Ces planètes sont joliment modélisées, nettement moins vides que dans la trilogie initiale et assez ouvertes même si on préfèrera parler de monde semi-ouvert que d'un vrai open-world. BioWare reste fidèle à son approche science-fiction avec une planète désertique façon Tatooine, une planète gelée genre Hoth, un astéroïde à la faible gravité, ou encore une jungle impénétrable qu'il faudra arpenter à pied. Pour se balader sereinement dans les zones plus ouvertes, on dispose du Nomad, un gros engin à six roues avec un comportement assez sympathique.

 

La plus grande partie du jeu se résume donc à explorer de nouvelles planètes, puis à les viabiliser avant qu'elles ne puissent accueillir un nouvel avant-poste de l'Initiative Andromeda, qui sera ensuite peuplé de colons fraîchement décongelés.

 

Mass Effect AndromedaAu volant du Nomad, on pourra foncer en mode quatre roues motrices, engager le mode six roues motrices pour grimper des pentes abruptes, et même utiliser le boost ou les fusées pour accélérer et réaliser de petits sauts. La conduite est vraiment impactée par le terrain puisqu'on pourra glisser sur la glace, ou réaliser des sauts de folie dans les conditions de micro-gravité. Sur ce point, BioWare a réalisé du bon travail car l'exploration des planètes ne devient jamais chiante, principalement grâce à l'intelligente utilisation de nombreuses capsules larguées depuis le Tempest. Ces dernières font office de point de fast-travel,ce qui évite les incessants allers-retours une fois la phase d'exploration terminée. Ce gain en accessibilité, on le voit aussi avec l'exploration intergalactique où il suffit de se rendre à côté d'une planète pour savoir immédiatement si quelque chose d'intéressant s'y trouve. Plus besoin de passer des heures à tout scanner à la main pour obtenir du minerai. Néanmoins, ceux qui adorent miner retrouveront un système similaire à bord du Nomad qui dispose d'un scanner géologique permettant de connaitre les ressources cachées sous vos pieds. Il ne restera plus qu'a envoyer un drone pour récupérer ce qui vous intéresse. Tout ceci servira donc pour crafter armures, armes et même des améliorations pour le Nomad afin d'être serein lors des combats. Ces derniers sont particulièrement réussis grâce à la nouvelle approche prise par le studio. Tout d'abord, Ryder peut désormais se planquer derrière à peu près n'importe quelle surface via un système automatique assez efficace. Dès que l'arme est sortie et qu'on s'approche d'une surface verticale, Ryder se blottira derrière, s'accroupissant automatiquement s'il le faut. Depuis cette planque on pourra soit tirer à l'aveugle, soit sortir pour épauler son arme, un peu comme dans Gears of War. Le jeu offre une verticalité inédite qu'on appréhende grâce au jetpack dont est muni Ryder.


SCIENCES & VIE JUNIOR


Mass Effect AndromedaOn pourra ainsi dasher comme un fou, sauter, escalader et même rester dans les airs quelques instants afin de plomber des ennemis qui campent un peu trop dans leur planque. Les combats sont nerveux, et l'IA est vraiment bonne, n'hésitant pas à vous contourner allègrement si elle le peut, histoire de vous faire la peau. De même, les réactions en combat sont assez crédibles avec des ennemis qui se planquent lorsque vous leur tirez dessus, et qui sortent les grenades pour continuer à se battre une fois acculés. Pour leur faire la peau, on retrouve un arsenal d'armes très varié, ainsi que les traditionnels pouvoirs Techs et Biotiques qu'on peut équiper sur Ryder. Loin du choix cornélien des épisodes précédents, Mass Effect Andromeda offre la possibilité de réaliser des profils différents (avec trois pouvoirs au choix par profil), sachant qu'on peu passer d'un perk à un autre en plein combat, bien que ce soit au prix d'un petit cooldown. L'art de la guerre n'a pas trop évolué, les bonnes combinaisons de pouvoirs offrant toujours la possibilité de déclencher des combos dévastateurs. Ce système est d'ailleurs un peu limité, puisqu'on ne peut pas donner d'ordres précis à nos alliés à part des consignes de placement. On sera donc seul pour réaliser ces combos, limités aux trois pouvoirs de la palette utilisée. Ceci dit les alliés ne sont pas inutiles pour autant, ils sont même diablement efficaces pour peu qu'on pense à leur attribuer leurs points de compétences. Les combats évitent le piège de la répétition grâce à une offre d'adversaire assez variée, chacun disposant de son style de combat propre, et de ses faiblesses. Si le tir dans la tête marche souvent très bien, certains ennemis disposent de points faibles ailleurs. Il faudra alors les découvrir et tout optimiser, sinon l'impression d'avoir affaire à des sacs à PV arrivera rapidement. Finalement, pour s'émanciper de ces IA et faire du combo à plusieurs on se dirigera vers le très bon multijoueur qui propose des missions spécifiques très rémunératrices en crédits. Pas de panique si vous êtes du genre solitaire, on pourra envoyer des IA faire ces missions et ainsi obtenir quand même les récompenses.

 

Mass Effect AndromedaTechniquement, Mass Effect Andromeda reste toujours contrasté. Graphiquement, ayant testé le jeu sur PC, on n'a pas eu à se plaindre. Le jeu tourne impeccablement sur une carte graphique ayant plus de 3Go de VRAM, sans saute de framerate ni aucun problème. Sur une GTX 970, on a réussi à faire tourner le jeu toutes options à fond, preuve du bon travail réalisé par BioWare. Sur consoles, le résultat est inférieur avec pas mal de chutes de framerate, les joueurs de Zelda Breath of the Wild seront comme à la maison. Par contre, dans notre version de test qui ne dispose pas encore des mises à jour, le jeu offre quand même pas mal de glitches, du simple petit bug de collision au gros bug plus gênant qui nous empêche de réaliser certaine quêtes. On n'a ainsi jamais pu monter à bord de l'arche Turienne pour y réaliser notre mission par exemple. Espérons que ces problèmes soient corrigés par les développeurs avant la sortie du jeu. On a aussi remarqué un niveau inégal sur les animations. Si certaines sont très mauvaises, d'autres sont excellentes, et certains détails nous ont même tapés dans l'oeil comme le traces laissés par le Nomad dans le sol, ou certains effets climatiques.



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