Test Hotshot Racing : le digne héritier des jeux de course arcade d'antan ? sur PC
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- Une lettre d’amour aux jeux de course arcade des années 90
- Le style low poly qui a de la gueule
- Prise en main rapide
- D’excellentes sensations de vitesse
- Du fun immédiat
- La possibilité de jouer à 4 en écran splitté
- Ça manque parfois de lisibilité
- Les retournements de situation invraisemblables
- On aurait aimé un peu plus de contenu
- La difficulté mal dosée
On ignore s’il y a des fans de Virtua Racing chez Sumo Digital et Lucky Mountain Games, mais il est évident que le jeu de course de SEGA a servi d’inspiration pour Hotshot Racing, au moins sur le plan graphique. Avec son style low poly, ses textures absentes, ses voitures anguleuses, une lisibilité parfois limite et ses effets simplistes, il donne l’impression d’être revenu aux débuts de la 3D. Cette dernière ayant du mal à encaisser les années – contrairement à la 2D – on craignait pour nos yeux, mais il faut bien admettre que la magie des années 90 opère toujours. Et puis, ne soyons pas naïfs : les développeurs se sont quand même appuyés sur les machines actuelles pour proposer des environnements un peu plus riches, ajouter des détails qui n’existaient pas à l’époque – on peut deviner l’intérieur du cockpit avec la caméra extérieure, les couleurs sont plus nuancées, le public est modélisé dans les tribunes, le starter qui donne le départ – et inclure le 60fps sur tous les supports. Au final, on se retrouve avec un jeu d’une propreté impeccable et qui offre d’excellentes sensations de vitesse, quelle que soit la vue choisie (subjective, cockpit, capot, poursuite, classique). Naturellement, Hotshot Racing comprend différents modes de jeu, à commencer par le mode « Grand Prix ».
Avec son style low poly, ses textures absentes, ses voitures anguleuses, une lisibilité parfois limite et ses effets simplistes, il donne l’impression d’être revenu aux débuts de la 3D.
A la manière d’un Mario Kart, il est composé de quatre compétitions (Le Tour, Circuit Pro, Elite de course, As des as !) elles-mêmes divisées en autant de courses. De base, le jeu dispose donc de 16 circuits, sachant qu’il faudra les terminer dans les trois niveaux de difficulté (Normal, Difficile, Expert). A l’ancienne, clairement. Histoire de scénariser très légèrement les choses, Sumo Digital et Lucky Moutain Games ont réuni un casting de huit pilotes aux backgrounds différents. Par exemple, Mike souhaite entrer dans la légende du sport automobile pour être un modèle aux yeux de sa future fille. Quant à Keiko, plus que la victoire, c’est l’art du pilotage qui lui importe. Pour sa part, Aston n’a jamais été dans le besoin, et compte du coup sur les Grand Prix pour se mettre en danger. On ne va pas vous dresser le profil de chaque force en présence, mais il faut savoir que si l’on termine sur la première marche du podium, on aura droit à un court épilogue expliquant ce qu’il advient des protagonistes. Du côté des bolides, Hotshot Racing ne la joue pas petit bras puisque chacun des pilotes en possède quatre ; 32 voitures d’office dans le garage, c’est plutôt pas mal, d’autant qu’elles s’inspirent de modèles connus. Par exemple, la Diamond Back d’Alexa est un clin d’œil à peine masqué à la Dodge Viper, alors que la Lame de Viktor fait penser à une Audi R8. Et chez Toshiro, dire que la Route céleste ressemble à une Nissan Skyline 1971 ne nous paraît pas délirant.
"GENTLEMEN, START YOUR ENGINE !"
Arcade oblige, on ne peut pas s’amuser à trifouiller les réglages, et seuls quatre setups sont disponibles : équilibré, accélération, vitesse, dérapage. En fonction de notre style de conduite donc, mais aussi par rapport aux circuits, on va devoir choisir entre telle ou telle configuration. Bien sûr, on est tenté de jouer la sécurité avec des réglages équilibrés, mais dès que le niveau de difficulté s’élève, on s’aperçoit qu’il est préférable de miser sur un domaine en particulier, quitte à laisser quelques plumes sur certaines courses. Bénéficier d’une bonne accélération est précieux pour se remettre rapidement d’un choc, tandis que privilégier la vitesse de pointe sert à remonter plus facilement au classement. Enfin, favoriser les dérapages façon OutRun garantit non seulement une bonne maniabilité du bolide dans les courbes, mais permet aussi de remplir la jauge de boost beaucoup plus vite. Découpée en quatre segments, elle impose une utilisation réfléchie car il faut attendre qu’une dose soit totalement remplie pour pouvoir la consommer. Dans ce cas, mieux vaut y avoir recours en cas de nécessité absolue, histoire de ne pas se faire éliminer pour ne pas avoir atteint le checkpoint dans le temps imparti. On stigmatise souvent Mario Kart et ses abus venus de l’espace, mais on a tendance à oublier qu’il y a une trentaine d’années, c’était la règle dans les jeux de course arcade. Les adversaires qui nous collent aux fesses sans piocher dans la nitro, ou encore l’I.A. qui nous rentre dedans en toute impunité, ça déprime à force. Tout est fait pour que le rythme demeure nerveux du début à la fin, et on arrive rarement à prendre nos distances avec la meute qui réussit toujours à combler son retard. Après, c’est vrai que l’aspiration se déclenche facilement et offre un surplus de vitesse défiant l’entendement. Le super départ ? Il y en a un – il faut appuyer sur l’accélérateur de façon à être dans la zone jaune du compteur au moment du « GO ! » – mais ça recolle assez vite derrière, généralement.
Paradoxalement, tout ça participe au charme de Hotshot Racing dont le contenu ne s’arrête pas au mode « Grand Prix ». Derrière, on trouve le mode « Course solo » dans lequel on peut varier les plaisirs avec les courses « Fonce ou explose » et « Policiers et voleurs ». Dans le premier, le but est de ne jamais descendre en-dessous d’une certaine vitesse au fil des checkpoints franchis, sous peine de voir notre voiture exploser. Pour corser un peu les débats, les dégâts subis font chuter notre jauge de santé, même si celle-ci se régénère à chaque secteur bouclé. Pour ce qui est de « Policiers et voleurs », comme vous l’aurez certainement deviné, les malfrats devront tout faire pour échapper aux forces de l’ordre. Plus concrètement, la partie débute avec deux joueurs incarnant les flics et dont l’objectif est de réduire en miettes les autres voitures présentes sur la piste, quels que soient les moyens employés. Comprenez par là que s’ils veulent rouler en sens inverse, ils en ont tout à fait le droit. Lorsqu’un voleur est neutralisé, il rejoint alors le camp des policiers et essaie à son tour de choper ses ex-partenaires encore en piste. Ces derniers ne doivent se focaliser que sur une seule chose : foncer. Foncer pour esquiver les gendarmes, foncer aussi pour ramasser un maximum d’argent. Sous pression, ils doivent systématiquement atteindre le prochain checkpoint avant que le butin qu’ils n’ont pas encore sécurisé ne soit totalement dilapidé, ce qui serait synonyme d’échec.
Prise en main rapide, checkpoints qui virent à l’obsession, l’I.A. suffisamment tricheuse pour nous pousser à remettre une pièce dans la borne, on retrouve tous les ingrédients qui ont fait le sel des jeux de course arcade dans les années 90.
Parmi les autres réjouissances, on note le mode « Chronomètre » sur lequel il est inutile de s’attarder, ainsi que le multijoueur en ligne (jusqu’à 8) pour ceux qui ne veulent pas se farcir les courses à quatre en local et leurs 30fps. Rien de particulier à signaler, dans le sens où le contenu est le même que celui du mode « Course solo ». Le chat vocal régale quand tout le monde pourchasse la même cible dans « Policiers et voleurs », et met en place un stratagème pour la piéger salement. N’oublions pas « l’Atelier » avec lequel on peut customiser l’apparence des voitures à l’envi. Attention toutefois, les pièces ne sont pas gratuites, ce qui explique pourquoi il est important de multiplier les prouesses en piste ; les dépassements, prendre l’aspiration, ou encore déraper le plus longtemps possible permettent de remplir toute sorte de défis, et donc de se remplir les poches. Cerise sur le gâteau : les développeurs ont l’intention de proposer des DLC gratuit à l’avenir, histoire que ce retour dans les années 90 ne s’arrête pas brutalement. Un nouveau mode et des circuits en plus figure au programme. On a hâte.