Test également disponible sur : PS4

*Test* Déraciné : semi-échec pour le jeu VR des créateurs de Bloodborne sur PS4

*Test* Déraciné : semi-échec pour le jeu VR des créateurs de Bloodborne
La Note
note Déraciné 13 20
Pour sa première expérience en réalité virtuelle, From Software s’en sort avec les honneurs, mais sans étincelle. A défaut de s’imposer comme un incontournable du PlayStation VR, Déraciné est un parfait condensé du savoir-faire du studio en matière de narration et de direction artistique. Dommage que le rythme soit aussi inégal et que le casque n’ait pas poussé les développeurs à proposer des mécaniques de gameplay plus ingénieuses. En gros, comme si Hidetaka Miyazaki et ses équipes tenaient à assurer le coup avant, à l'avenir, de prendre plus de risques. C'est ce que l'on souhaite, en tout cas.

Les plus
  • La fragmentation du scénario
  • Un jeu qui pousse à l'exploration
  • C'est super joli
  • Une ambiance que seul From Software sait faire
  • On se laisse porter par l'OST
  • Sous-titré et doublé en français...
Les moins
  • ...même si l'on repassera pour l'acting
  • Pas bien difficile
  • Trop court
  • Un peu cher, du coup
  • Des soucis de rythme
  • L'intérêt limité de la réalité virtuelle


Le Test

Pendant que les fans de Hidetaka Miyazaki espèrent tous les jours une annonce de Bloodborne 2, From Software dégaine Déraciné, sa toute première prise de contact avec le PlayStation VR. Depuis l’annonce du jeu à l’E3 2018, on se demandait comment les créateurs de Dark Souls allaient s’acclimater avec la réalité virtuelle, le genre de défi sur lequel bon nombre de studios se sont cassé les dents. Maintenant que nous avons bouclé deux fois l’aventure pour être certain d’en avoir saisi toutes les subtilités, voici notre verdict.


DéracinéIl suffit de voir comment Maxime Chao et Carole Quintaine ont galéré au moment d’évoquer l’histoire de Déraciné au Tokyo Game Show 2018, pour comprendre que la narration fragmentée chère à Miyazaki-san fait une nouvelle fois mouche. Un art qu’il maîtrise à la perfection et qui permet de découvrir tout un tas de scripts annexes que l’on dévore d’une traite. Chaque note, chaque inscription, chaque élément du décor est susceptible de nourrir le scénario qui, même s’il est d’une simplicité extrême, se met en place avec une habileté rare. Si ce manque de relief chagrinera sans doute les puristes de From Software, on peut également y voir une porte d’entrée pour ceux qui ne sont pas familiers avec les productions de la maison. On ne compte plus les analyses dont Dark Souls et Bloodborne ont pu faire l’objet, ne serait-ce que pour comprendre leur lore ; on vous épargne les nombreuses théories qui pullulent sur la Toile. Avec un Déraciné plus digeste, les ficelles sont plus faciles à cerner. Malgré tout, quand on se retrouve dans l’orphelinat pour la première fois, il faut bien admettre que l’on est un peu perdu. Déjà parce que Yuliya semble être la seule pensionnaire à être consciente de notre existence (on incarne un esprit), et puis parce que l’on évolue dans un univers où le temps est figé. A l’image de The Division, le jeu s’appuie sur un système d’échos grâce auxquels on peut récolter de précieux détails sur des événements passés, à condition de déclencher l’audiolog qui les accompagne. Parfois, en interagissant avec ces spectres (soulever un chapeau, enlever un pansement, ouvrir l’étui d’un instrument entre autres), il est possible de dénicher des objets sans lesquels on ne pourrait pas progresser dans les chapitres (où les époques, comme ils disent).

Chaque note, chaque inscription, chaque élément du décor est susceptible de nourrir le scénario qui, même s’il est d’une simplicité extrême, se met en place avec une habileté rare.


DéracinéAvec intelligence, Déraciné pousse à l’exploration, l’orphelinat faisant office de terrain de jeu principal. « Principal », parce qu’après avoir passé au crible chaque recoin de l’établissement, notre fée s’offrira une petite escapade sur laquelle nous ne vous dirons rien de plus, zéro spoil oblige. Ce que l’on veut bien vous préciser en revanche, c’est qu’en fonction des épisodes, certaines zones seront accessibles, d’autres pas – un chat se chargera de bien vous le faire comprendre, d’ailleurs. C’est logique dans le sens où le jeu ne s’étale pas sur des milliers de kilomètres, mais cela représente aussi une faiblesse car, du coup, les énigmes sont balisées. Côté challenge, il ne faut donc pas s’attendre à quelque chose de fou (les Trophées sont quasiment donnés, c'est dire), y compris pour récupérer l’ensemble des huit écus éparpillés ici et là. Même quand on attaque la dernière ligne droite – qui correspond à la partie la plus répétitive du jeu – ça reste light alors que From Software nous fait croire à un bouleversement total. Le genre de faux espoir qui vous flingue le moral. On a oublié de le souligner, mais Déraciné nécessite l’utilisation des PlayStation Move que l’on n’avait pas sortis du tiroir depuis un moment. Plus concrètement, celui de gauche permet de garder un œil sur les objectifs à accomplir, tandis que celui de droite sert à interagir avec les personnages et le monde qui nous entourent. C’est également avec ce dernier que l’on peut se déplacer (Croix pour tourner à gauche, Rond pour tourner à droite, Move pour avancer), les développeurs ayant opté pour la téléportation afin de limiter les effets désagréables du motion sickness. Enfin, c’est toujours avec la baguette de droite que l’on a la possibilité d’absorber la vie d’un être pour l’insuffler à un autre, ce qui activera naturellement un certain nombre d’événements.


BONJÛRU


DéracinéRéputé pour soigner la réalisation de la majorité de ses jeux, From Software a fait en sorte que ce soit également le cas avec Déraciné. C’est d’ailleurs la première chose qui frappe quand on découvre l’orphelinat et ses environs : la direction artistique est top et chaque endroit que l’on visite regorge de détails. On ignore si les développeurs se sont mis d’accord pour chauffer à blanc les fans de Bloodborne, mais certains aspects visuels sont raccord avec l’ex-Project Beast. Bien évidemment, le fait d’évoluer dans un monde où les protagonistes sont figés dans le temps facilite la tâche du studio, mais cette justesse dans l’éclairage et ce parfait équilibre dans les couleurs ne coulent pas forcément de source ailleurs. Graphiquement abouti, le jeu assure également sur le plan musical avec des notes à la fois discrètes et dosées. Et puisque les dialogues sont d’une importance capitale dans ce type de jeu, on a droit à des sous-titres et à un doublage en français. Oui les amis, si l’anglais n’est pas votre tasse de thé, vous ne serez pas obligés d’avoir les yeux rivés sur l’écran pour comprendre ce que racontent les personnages. Néanmoins, ça ne nous a pas empêchés de décrocher de temps en temps du jeu, la faute à un rythme inégal, surtout lorsque l’on doit satisfaire le moindre caprice des enfants durant les premiers chapitres. Enfin, après un Astro Bot qui a su exploiter la réalité virtuelle avec brio en termes de gameplay, on attendait autant d’ingéniosité de la part de From Software. Malheureusement, Déraciné mise tout sur son univers certes onirique, mais qui réduit l’intérêt du PlayStation VR.


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