Test également disponible sur : PC - X360 - PS3

Test Dead Space 3

Test Dead Space 3 sur PS3
La Note
note Dead Space 3 17 20
On attendait beaucoup de Dead Space 3, et nous n’avons pas été déçus. Les nouvelles aventures d’Isaac Clarke tiennent en effet toutes leurs promesses, avec de vrais moments de tension qui démontrent que les développeurs de Visceral Games n’ont pas bafoué les racines de la licence. L’horreur est bien là, présente, quasi palpable et jamais les Nécromorphes ne nous ont autant mis en panique. En fait, les scènes d’action ont été distillées avec intelligence, sans jamais bousiller cet équilibre entre fusillades musclées et silence angoissant, ce qui aurait complètement détruit l’identité de la série. Après, il ne faut pas non plus se voiler la face : les scènes d'action sont plus que nombreuses, et si Dead Space 3 ne sombre pas comme Resident Evil 5, on peut craindre pour l'avenir de la licence. Puisqu'il faut quand même parler des imperfections, on notera le système de couverture risible ainsi que les boss du jeu qui se comptent sur les phalanges d'un doigt. Le système de craft risque également de faire grincer des dents les puristes, qui ont pourtant toutes les raisons de se laisser séduire par Dead Space 3.
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Dead Space 3

Les plus
  • Toujours aussi beau
  • Une ambiance sonore de dingue
  • Gameplay efficace
  • Des Nécromorphes encore plus brutaux
  • Le combat face au Nexus
  • Des scènes d'action qui marquent
  • Un parfait équilibre entre horreur et action
  • Une gestion de l'inventaire plus rigoureuse
  • Le nombre d'armes à disposition
  • Le système de craft...
Les moins
  • ...qui peut agacer les puristes
  • Le combat final une nouvelle fois décevant
  • Pas suffisamment de boss
  • Système de couverture risible
  • Doit-on avoir peur pour la suite ?


Le Test
Dead Space ne peut plus se cacher : la série de Visceral Games fait désormais partie des licences phares d'Electronic Arts, au point que les aficionados craignent que Dead Space 3 ne soit pas un survival horror. Car depuis l'entourloupe organisée par Resident Evil 5 et ses zombies africains adeptes des bazookas, l'effroi est malheureusement devenue une espèce en voie de disparition. Enfin presque, car les aventures d'Isaac Clarke, considérées comme la nouvelle référence du genre depuis 2011, continuent de mettre en panique même lorsque l'on joue avec la lumière allumée. Un plaisir masochiste pas forcément en adéquation avec les impératifs financiers fixés par Electronic Arts, qui a demandé aux développeurs de faire de Dead Space 3 un titre capable de séduire le grand public. En reniant définitivement les origines de la série ? Réponse tout de suite dans notre test.

Les zones Zero-G sont toujours présentesDepuis la création de la série, l'intrigue de Dead Space repose sur un seul et unique objet : le Monolithe. Cet artéfact à l'énergie sans limite exerçait une telle fascination sur les êtres humains, que le professeur Michael Altman était convaincu qu'il permettait d'atteindre l'immortalité absolue. Fondateur de l'unitologie, une religion qui a compté jusqu'à des millions de disciples à travers la planète et l'espace, il fut abattu par le gouvernement dans des conditions pour le moins mystérieuses. L'appauvrissement des ressources naturelles a contraint l'Humanité à reproduire plusieurs répliques du Monolithe aux quatre coins de l'univers, ce qui provoqua la naissance des Nécromorphes, des créatures assoiffées de sang se nourrissant de la chair des cadavres. Si le héros Isaac Clarke n'a visiblement pas réussi à s'en débarrasser définitivement jusqu'à présent, il va devoir se rendre sur la planète Tau Volantis où le virus lié au Monolithe a été vaincu il y a 200 ans. Heureusement, il ne sera pas seul dans ce nouveau périple, puisqu'il pourra compter sur l'aide d'Ellie Langford qu'il a rencontrée sur la station spatiale La Méduse (Dead Space 2), mais aussi et surtout sur John Carver qui est la parfaite antithèse du rescapé de l'USG Ishimura. Le scénario de Dead Space 3 n'est pas le script du siècle, c'est vrai, et les rebondissements sont archi prévisibles, surtout pour les fans de science-fiction. On regrette que les personnages secondaires n'aient pas été un peu plus fouillés, alors qu'il y avait sans doute matière à. Mais ce que l'on retient surtout de ce troisième volet de la série, ce sont les nombreuses phases d'action visant à séduire un large public. N'ayons pas peur des mots : les développeurs de Visceral Games ont tout simplement voulu singer Uncharted.

 

Les longs couloirs obscurs, l’enfermement, la claustrophobie, l’isolement dans des zones étroites sont autant de plaisirs masochistes auxquels on goûte sans retenue."

 

Des Nécromorphes plus brutaux que jamaisOn ne va pas s'étaler sur le sujet pour éviter de spoiler, mais le jeu comporte un certain nombre de scènes qui marquent les esprits. C'est scripté à mort, c'est sûr, mais c'est le prix à payer pour avoir droit à du grand spectacle. On en prend plein les yeux, les événements s'enchaînent avec une fluidité exemplaire, et à aucun moment le rythme ne baisse en intensité. Comme c'est souvent le cas avec les jeux d'action désormais, Dead Space 3 donne l'illusion que l'on peut aller où l'on veut. En fait, pour rendre la progression moins linéaire, des missions annexes ont été incluses. Ces objectifs facultatifs consistent la plupart du temps à mettre la main sur tout un tas d'items précieux pour gonfler l'inventaire d'Isaac Clarke, et lorsque l'on joue à un niveau de difficulté particulièrement élevé, c'est le genre d'offrande sur lequel on ne crache pas. Le hic, c'est que le coffre est généralement gardé par une horde de Nécromorphes, ce qui explique pourquoi on se demande systématiquement si le jeu en vaut vraiment la chandelle. Mais comme les fusillades sont légion dans Dead Space 3, les armes sont d'une importance capitale et on ne se pose pas très longtemps la question. Pour en obtenir, l'opération se déroule en deux temps : dénicher tout d'abord les schémas correspondants, puis réunir les matières premières nécessaires pour les fabriquer. Dans un souci de cohérence scénaristique, les développeurs ont en effet abandonné les crédits avec lesquels il était trop facile d'améliorer son équipement, et les ont remplacés par différents matériaux que l'ingénieur doit donc assembler pour créer des nouvelles armes, ou pour concevoir des objets et améliorer sa tenue.

 

Uncharted Space

 

Isaac Clarke sans sa combinaisonDu coup, cela incite le joueur à explorer tous les recoins afin de repérer la moindre pierre, le moindre bout de ferraille susceptible de faire gagner quelques munitions supplémentaires. Si les armes peuvent être achetées d'un seul bloc, il est également possible de les monter pièce par pièce, en tenant compte des avantages et des inconvénients (puissance, portée, capacité, vitesse de rechargement, cadence de tir, précision par exemple) de chaque élément faisant partie de l'équation. Capables d'accueillir un tir secondaire si on le souhaite, chaque arme dispose également de slots où peuvent être placés des circuits imprimés pour booster ses caractéristiques. Là encore, perdre quelques minutes pour trouver la bonne formule peut s'avérer payant par la suite. Notons aussi que la création d'un objet peut nécessiter la consommation de plusieurs matières premières en même temps, ce qui place le joueur à plusieurs reprises face à un choix cornélien. Renforcer la résistance de son armure ou s'offrir un kit de soins ? S'acheter des munitions ou augmenter la puissance de son arme pour, justement, économiser des balles ? Pas simple. Le système de craft, aussi probant soit-il, peut faire grincer des dents les puristes à qui on ne reprochera pas d’y voir des largesses rendant, dans une certaine mesure, le jeu plus accessible. Car même si les matières premières ne sont pas illimitées dans Dead Space 3, reconnaissons qu’il est beaucoup plus facile de s’en sortir avec une arme que l’on peut customiser, qu’avec un flingue dont les spécificités sont figées jusqu’à la fin de l’aventure. C’est justement ce dernier point qui fait tout le charme d’un véritable survival horror, et on peut craindre que Dead Space finisse par emprunter la même voie que Resident Evil si la série décidait de jouer les prolongations.

 

C’est justement ce dernier point qui fait tout le charme d’un véritable survival horror, et on peut craindre que Dead Space finisse par emprunter la même voie que Resident Evil si la série décidait de jouer les prolongations."

 

Isaac Clarke face à DanikHeureusement, les développeurs de Visceral Games n’ont pas tourné le dos aux fans de la première heure – contrairement à Capcom avec Resident Evil -, et les ingrédients qui ont permis à la licence d’atteindre un tel degré de qualité ont été conservés. Les longs couloirs obscurs, l’enfermement, la claustrophobie, l’isolement dans des zones étroites sont autant de plaisirs masochistes auxquels on goûte sans retenue. Comme pour mieux contrebalancer les scènes d’action qui peuvent sentir la trahison, un travail phénoménal a été réalisé sur l’ambiance sonore. Alors que les deux premiers épisodes de la série se contentaient de placer quelques grincements de tôle froissée ici et là, une musique stressante accompagne chaque mouvement du personnage, l’entraîne dans un faux rythme pour mieux le surprendre. Car si on comprend assez rapidement que les mélodies angoissantes s’arrêtent une fois tous les monstres de la zone éliminés, rien n’empêche, dans un moment d’accalmie, de se faire croquer le cou par une créature sortie subitement d’un conduit d’aération. On reste sur le qui-vive, en permanence, en rechargeant toutes les deux secondes son arme, et avec le doigt prêt à presser B/Rond pour soigner les blessures d’Isaac Clarke si sa jauge vitale diminue dangereusement. Dead Space 3, c’est aussi des monstres qui prennent la fuite dès que l’on pénètre dans une pièce, et l’angle du couloir, situé à quelques mètres, devient alors une épreuve psychologique puisque l’on s’attend à se faire agresser par des crocs gluants. Et puis, on s'aperçoit que non finalement, Visceral Games prenant un malin plaisir à torturer les nerfs du joueur qui, à aucun moment, ne s’installe dans une habitude sécurisante. Du grand art magnifié par des Nécromorphes qui n’ont jamais été aussi brutaux.

 

Nécrosé

 

Garder son sang froid est capitalOn a droit aux éternels Slashers, Pukers, Lurkers ou encore Infectors bien sûr, mais Dead Space 3 en introduit des nouveaux tels que le Waster. Les attaques de ce dernier changent en fonction de la manière dont il est démembré : s'en prendre à ses jambes favorisera l'apparition de bras aiguisés par exemple, alors que viser ses membres supérieurs fera pousser de longues tentacules. Il y a aussi les Feeders qui sont, en réalité, des êtres humains qui ont consommé de la chair de Necromorphe pour survivre. Habitués à vivre dans l'obscurité et dotés d'une ouïe particulièrement développée, ils sont agiles et se jettent sur leur proie une fois qu'ils l'ont repérée. Du coup, il faut absolument éviter de les éclairer en pointant l'arme sur eux, et rester le plus silencieux possible. Cela ajoute un petit aspect infiltration à Dead Space 3, surtout lorsque l'on se retrouve à court de munition. Les Twitchers mettent également la pression puisqu'ils sont capables de se déplacer à la vitesse de la lumière, et on n'oubliera pas de signaler la présence des Unitologues dont on aurait certainement pu se passer, et ce pour deux raisons. Déjà parce qu'il s'agit des premiers ennemis humains que l'on est amené à éliminer dans l'histoire de Dead Space et que ça peut déranger ; et puis parce qu'ils illustrent l'absence d'un système de couverture dans le jeu. C'est simple : Isaac Clarke ne peut que s'accroupir pour se planquer derrière un mur. Plus archaïque, tu meurs. Heureusement que l'I.A. n'est pas à la rue et donne du fil à retordre, avec des monstres qui adoptent une stratégie d'attaque différente en fonction de la race à laquelle ils appartiennent.

 

C'est simple : Isaac Clarke ne peut que s'accroupir pour se planquer derrière un mur. Plus archaïque, tu meurs."


Le Waster dans toute sa splendeurEn termes de réalisation, Dead Space 3 en met plein la vue. C'est surtout la modélisation d'Isaac Clarke qui claque la bouche au départ, et les différentes tenues qu'il revêt au fil de l'aventure affichent un niveau de détails assez bluffant. Entre nous, on connaît déjà toutes les qualités graphiques de Dead Space, et il était surtout intéressant de voir comment les développeurs s’y étaient pris pour donner vie à Tau Volantis. Les jambes du personnage qui s’enfoncent dans la neige, le blizzard qui vient gifler ses joues, les flocons qui s’épaississent au fur et à mesure que l’on affronte le froid glacial de la planète, c’est vraiment bien fichu. On ne parle même pas de la modélisation des monstres qui a indéniablement gagné en finesse, et les intérieurs qui ont clairement de la gueule. Avec un tel savoir-faire, on regrette qu’il n’y ait que deux boss dans Dead Space 3, sans doute pour limiter l’impact des scènes d’action déjà nombreuses. On apprécie également le fait que malgré un terrain de jeu plus immense, les environnements soient toujours aussi soignés. Bref, ça explose de partout. L’autre grosse innovation introduite dans Dead Space 3, c’est le mode coopération que nous n'avons pas pu essayer en raison de soucis techniques, malheureusement. Une fois que nous aurons la version commerciale du jeu entre les mains, nous ne manquerons pas de mettre à jour notre test.




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