Test Black Myth Wukong : c'est bien le jeu grandiose qu'il prétend être sur PC
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On nous a promis du grandiose avec Black Myth Wukong et on l'a eu ! Que ce soit au niveau de sa réalisation comme dans son gameplay, le titre de Game Science impose et force le respect. Visuellement pour commencer, le jeu est une énorme baffe visuelle, au point où il va devenir une référence pour les prochains jeux de ce calibre. Le studio chinois prouve que non seulement il maîtrise l'Unreal Engine 5, mais qu'il sait aussi délivrer un univers immersif et superbement raconté. Rien n'est laissé au hasard dans son lore, avec des références culturelles placées un peu partout dans l'aventure. Rarement l'histoire de Sun Wukong n'aura été aussi bien revisitée, avec en prime une approche artistique sublime. Sur PC le jeu est inattaquable, mais sur PS5 aussi, le résultat est solide. Il y a quelques défaillances ici et là, mais rien de bien dramatique compte-tenu de tout le travail abattu.
Mais il y a pas que l'écrin qui est imparable, le gameplay également. Fluide, nerveux et particulièrement jouissif, le système de combat de Black Myth Wukong permet de profiter des aptitudes du Roi-Singe, de son agilité légendaire à ses multiples transformations, sans oublier la maîtrise de son bâton magique. Game Science a opté en sus pour un game system évolutif, personnalisable aussi pour le joueur, à travers trois postures qui confèrent des techniques différentes. C'est d'autant plus gratifiant que le jeu permet de défaire les points de compétences attribués pour expérimenter d’autres voies grâce à une redistribution des points. Chaque affrontement devient alors un moment de plaisir ultime, et quand bien même certains boss risquent de vous mener la vie dure, le jeu est nettement moins insurmontable qu'un Souls-like punitif et déséquilibré comme le fut Shadow of the Erdtree.
Certes, on pourrait pester contre l'absence de carte pour nous repérer dans les environnements qui ne cessent de s'ouvrir au fur et à mesure qu'on avance dans le jeu (on est carrément sur une zone 'open world' au Chapitre 6, avec déplacement aérien sur nuage magique et à dos de sauterelle aussi), que les murs invisibles auraient pu être mieux masqués et que certains secrets sont vraiment trop cryptiques à trouver, mais ce n'est rien face à la générosité dont le titre fait preuve. Car n'oublions pas que le projet Black Myth Wukong est non seulement le tout premier jeu d'un jeune studio indépendant, mais qu'il a aussi été constitué par une toute petite équipe (ils étaient 13 développeurs au départ pendant un an en 2018), et rien que ça, ça force le respect.
- Gameplay en acier trempé
- Graphiquement, c'est divin
- Direction artistique abolument sublime
- Mise en scène de zinzin
- Des boss d'une variété folle...
- ...et au nombre imposant (plus de 100)
- Une narration que d'autres Souls-like devraient s'en inspirer (Hidetaka si tu me lis...)
- Des cinématiques au style différent
- Un jeu qui ne cesse d'évoluer au fil qu'on avance
- Une BO magistrale
- Le challenge est bien présent
- Durée de vie bien costaud (30/35h en ligne droite)
- Un jeu d'une grande générosité
- Des secrets dans tous les sens
- L'histoire de Sun Wukong merveilleusement racontée et revisitée
- La VO en Mandarin avec ce ton si théâtral
- L'intro qui met une pression de 10 tonnes
- La 2è fin cachée est encore plus maboule !
- On aurait aimé une map pour se répérer
- Les murs invisibles (rien de dramatique)
- Quelques pics de difficulté parfois exagérés (vers la fin essentiellement)
- Des secrets parfois trop complexes à trouver
S'il y a bien un jeu qui a tout ravagé sur son passage cet été, c'est bien Black Myth Wukong. Entre controverses, guerres idéologiques et records qui explosent de partout, le titre des studios chinois Game Science aura fait la pluie et le beau temps ces dernières semaines. Quinze jours après la fin de son embargo presse et dix jours après sa sortie, je suis enfin en mesure de vous livrer mon test de l'un des jeux qui cristallise le mieux la next gen depuis son annonce en 2020, puisque je viens d'achever l'aventure principale, non sans quelques souffrances. Non pas parce que le jeu est mauvais, mais bien parce que le challenge est relevé. Une épopée folle sur fond de mythologie chinoise et qui permet à Black Myth Wukong d'être bien placé pour être le GOTY de 2024. Explications.
Black Myth Wukong, c'est quoi au juste ? Un Souls-like à la FromSoftware ? Un jeu qui ressemble aux deux derniers God of War de Sony ? Un jeu couloir ? Un open world ? On a tout lu et son contraire dessus, même dans les récentes reviews, mais ça, c'est quand on ne prend pas la peine d'aller jusqu'au bout de l'aventure. Car s'il y a bien une chose qui surprend dans Black Myth Wukong, c'est sa structure qui est en réalité en constante évolution. Entre le Chapitre 1 et le Chapitre 6, ce n'est plus vraiment le même jeu, dans une certaine mesure j'entends. Disons que le jeu couloir des premières heures donne lieu par la suite à des environnements nettement plus ouverts, jusqu'au Chapitre 6 où le jeu bascule quasiment en open world, enfin plutôt une zone totalement ouverte qu'il est possible de parcourir depuis les cieux via Jīndòu Yún, le nuage magique de Sun Wukong. Et si le nom de 'nuage magique' vous interpelle et vous donne l'impression d'être plongé dans l'univers de Dragon Ball, c'est bien parce que l'oeuvre d'Akira Toriyama est tout simplement une version revisitée de l'histoire du roi-singe, Sun Wukong, de ses personnages à son histoire de base.
OPEN YOUR MIND
La Pérégrination vers l'Ouest est de toutes les manières le conte le plus célèbre de l'histoire de Chine, celui qui s'est exporté le plus loin, qui a inspiré d'autres oeuvres et celle que mon père me racontait quand j'étais petit. Pourquoi ? Tout simplement parce que le roman de Wu Cheng'en est avant tout un rappel des valeurs humaines, des choses à suivre et celles à ne pas faire. L'histoire d'un moine qui va entamer un voyage vers l'ouest, les Occidentaux comprendront vers l'Occident, alors qu'il s'agit avant tout du trajet spirituel d'un homme en pleine rédemption. Ce moine va être escorté par 4 protecteurs, un singe immortel, un dragon, un cochon qui ne pense qu'à manger et à fonder une famille (suivez mon regard), et un bonze qui est de loin le plus pur des quatre. Ils ont tous été choisis par les Dieux, et ils ont pour mission de protéger le moine bien sûr, mais surtout de racheter leurs fautes passées, de prouver qu'ils sont dignes des divinités et ainsi atteindre la sagesse de Bouddha.
L'histoire de Sun Wukong a une résonance plus forte que celle des autres car il incarne l'arrogance, le mépris et la prétention qui sont justement des états d'âme bannis par Bouddha. C'est ce qu'on voit dans l'intro de Black Myth Wukong, un singe qui a atteint le seuil de presque divinité, ou du moins qui se pense être l'égal des dieux de part son immortalité. Mais comme ce dernier ne veut pas obéir aux règles imposées par les divinités, qu'il veut croquer la vie comme un être mortel, en faisant fi des concessions quand on devient l'égal des gardiens du ciel, il va être puni et renvoyé à l'état de simple singe mortel, après avoir été enfermé dans une prison de pierre pendant des millénaires. Et c'est tout son chemin de rédemption qu'on va suivre dans le jeu, avec une version remaniée, revisitée et dans laquelle on va trouver de nombreuses références à la culture asiatique. Les 12 signes de l'astrologie chinoise sont d'ailleurs parfaitement représentés, qu'ils soient des boss à abattre ou des alliés qu'on va croiser sur notre route, nous offrant répis et conseils.
NARRATION, IMMERSION
Les gens qui ne connaissent pas la mythologie chinoise risquent de passer à côté d'énormément de choses, mais sachez que ce Black Myth Wukong rend honneur à toute cette culture chinoise trop méconnue en Occident malheureusement, et pourtant riche de thématiques incroyables. La narration, le traitement des personnages, les références, les éléments qu'on trouve dans les environnements, je vous assure que rien, mais alors rien n'est laissé au hasard. Le travail abattu pour donner vie à ce lore, en mode dark fantasy, c'est du jamais vu, croyez-moi. Le jeu regorge d'éléments à trouver et à lire pour en savoir davantage sur cette longue marche vers l'ouest, mais ce qui fait plaisir avant tout, c'est toute la narration que Game Science a mis en place pour nous offrir un spectacle digne de ce nom. Sun Wukong a peut-être perdu la parole en redevant ce singe mortel, il n'en sera pas moins accompagné de nombreux personnages bien bavards et qui vont souvent l'accompagner tout au long de l'aventure, via des saynètes in-game, mais aussi des cinématiques du plus bel effet. C'est simple, à la fin de chaque chapitre, vous aurez droit à une cinématique avec un style artistique bien marqué et réalisé chacune par des artistes différents. Ça peut être de l'animation traditionnelle faite à la main, des illustrations inspirées des arts traditionnels chinois, ou carrément du stop-motion. Je vous assure que c'est inattendu et super plaisant à suivre. C'est typiquement le genre de choses qui participent à favoriser l'immersion du joueur dans un monde envoûtant et clairement ce qui manque aux productions de FromSoftware qui préfère jouer la carte du cryptique, ou plutôt dirai-je de la fainéantise...
Tout la trame narrative de Black Myth Wukong est renforcée par une mise en scène de haute volée, comme cette introduction magistrale, qui a surpris plus d'un joueur et qui met une pression de 10 tonnes pour reprendre une expression de mon soss à moi, Laurely Birba. Et même si les 100 boss ne sont pas introduits de la même manière, les principaux, les plus importants, et il y en a au moins plus d'une trentaine, bénéficient d'une introduction soignée, avec en prime une prise de parole pour chaque. Le genre de choses que Hidetaka Miyazaki refuse de faire depuis près de 15 ans, mais heureusement, la relève est là. Bref, tout cela participe à cette immersion encore plus profonde pour le joueur et pour cela on peut les remercier.
BEAUTÉ RÉELLE
Mais il y a pas que le lore et la mise en scène qui ont fait l'objet d'un soin de qualité, la réalisation aussi, et plus spécifiquement les graphismes. Depuis le début, on sait que Black Myth Wukong était attendu sur son rendu visuel. Parce que depuis sa première vidéo en août 2020, quelques mois avant la sortie des consoles PS5 et Xbox Series, le titre de Game Science a fait sensation par la qualité de son visuel qui permettait enfin d'avoir un aperçu de la vraie next gen'. Mais comme l'industrie du jeu vidéo a toujours été bercée d'illusions, de mensonges et de downgrades, il était difficile de se dire que tout cela pouvait prendre vie. Et pourtant, quatre ans plus tard, Black Myth Wulong déboule et asseoit aussi sec son autorité. C'est simple, Black Myth Wukong fait partie des plus beaux jeux du moment, avec une technique archi solide (avec quelques légers défauts, on va y revenir), mais qui est surtout accompagné d'une direction artistique à tomber par terre.
Chaque région qu'on explore donne l'impression d'un tableau vivant, que l'on soit dans une forêt dense, des montagnes enneigées ou des déserts arides, le dépaysement est total. Même les intérieurs jouissent d'un travail d'orfèvre, au point où l'on se demande comment Game Sience a fait, surtout quand on sait qu'ils n'étaient que 13 au départ, en 2018. Ce qui est davantage surprenant, c'est la richesse des environnements. Il y a une quantité d'éléments assez ahurissantes et qui rendent chaque niveau vivant, avec en prime une manière ultra minutieuse de disposer les éléments dans chaque environnement, prenant en compte en plus le relied. Alors oui, ça manque d'effets de vent, mais bon dieu, la gestion de l'éclairage et les jeux de lumière apportent une texture visuelle majestueuse. Je vous laisse admirer les images, mais vous ne pouvez pas imaginer le nombre de fois où je me suis arrêter de jouer juste pour contempler chaque recoin des décors.
Cette richesse visuelle a cependant un revers : on peut s'y perdre et en l'absence de maps pour donner des points de référence, il est vrai qu'on peut parfois passer des minutes entières à essayer de retrouver son chemin, surtout que le jeu pousse le joueur à revenir souvent sur ses pas. Black Myth Wukong n'est peut-être pas un open world dans le sens strict du terme, mais ces zones ouvertes, surtout après le Chapitre 3, poussent à l'exploration surtout si vous cherchez les boss optionnels et les innombrables secrets dont regorgent le jeu. Bon, je vais pas trop m'étaler sur certains de ces lieux cachés, mais sachez que certains sont super bien planqués, qu'il faille parfois aller jusqu'au Chapitre suivant pour ensuite rebrousser chemin pour trouver une planque pourtant primordial pour le lore. Mais même si vous passer à côté, vous ne perdrez pas une miette de la trame principale, juste qu'on se rend compte que Black Myth Wukong est d'une générosité folle. Tous les gens qui vous diront qu'il n'y a pas d'exploration dans Black Myth Wukong sont soit des gens qui ne sont pas allés bien loin dans le jeu, soit des détracteurs, car le jeu récompense la curiosité avec des zones cachées, des objets rares et même des rencontres inattendues. On est évidemment loin de l'exploration d'un Elden Ring bien sûr, mais en aucun cas, Black Myth Wukong n'est qu'une aventure en ligne droite, c'est faux, archi faux.
LE GAMEPLAY EN ACIER TREMPÉ
On en vient maintenant au gameplay et sur ce point, Black Myth Wukong emprunte beaucoup à ce qui existe déjà chez la concurrence, mais il parvient à insuffler sa propre personnalité, notamment grâce à l'agilité de notre roi-singe, mais aussi par le simple fait qu'il utilise une seule arme, son bâton magique, capable de s'allonger à certains moments. Mais ce n'est pas parce que Wukong n'a qu'une seule arme pour attaquer et se défendre qu'il va utiliser sans cesse les mêmes techniques. Non, pour varier les situations et surtout les combos, les développeurs chinois de Game Science ont mis en place un système de postures qui rappelle effectivement Nioh. Comme ce dernier, il en existe trois que vous allez débloquer après 1h de jeu environ, enfin pour la première heure et si jamais vous ne bloquez pas sur LingZu Si, le roi-loup.
Il existe trois Postures de bâton dans Black Myth Wukong, chacune offrant un avantage différent en combat : il y a la posture d’écrasement, celle de pilier et enfin la posture d’estocade. La posture d’écrasement est celle que tout le monde va privilégier, puisqu'elle améliore les dégâts infligés à l'ennemi, même à une certaine distance, puisqu'elle va favoriser les sauts de Wukong qui finira systématiquement par un d'écrasement vers le sol pour stun l'adversaire. L'inconvénient de cette posture, c'est qu'elle nécessite un un temps de charge qui vous rend extrêmement vulnérable. La 2ème posture, celle de pilier se débloque après avoir glané cinq étincelles, c'est la posture du pilier et elle combine attaque et défense. Elle permet à Sun Wukong de se percher en haut de son bâton qu'il peut allonger en fonction du nombre de points de concentration dont vous disposez. Le fait de se percher tout en haut vous met hors de portée de la plupart des attaques au sol, mais sachez que le bâton peut subir des dégâts et qu'une fois que l'endurance est consommée, vous chutez du bâton. Malgré tout, la posture du pilier permet de générer une attaque puissante et de longue portée pouvant frapper plusieurs ennemis à la fois. Une posture qui paraître un peu décevante à première vue, mais se montre en réalité efficace face à des groupes d'ennemis, un peu moins face à des boss j'en conviens.
D'ailleurs, je vous conseille de ne pas négliger cette posture car elle permet de débloquer l'attaque Rafale Tournoyante, qui permet d'éliminer les mobs, les ennemis basiques quoi, en faisant tournoyer le bâton au corps-à-corps qui en plus les immobilise. Et si jamais vous allez plus loin, il est possible de débloquer Tourbillon de Rafale, qui ajoute un puissant coup final à la Rafale Tournoyante.
Quant à la 3è et dernière posture, il s'agit de la posture d’estocade qui reprend les mouvements de la posture d'écrasement, sauf que cette fois-ci, on peut aller le bâton vers l'avant, et très sincèrement, face à des ennemis un peu loin, c'est une superbe technique pour leur arracher une moitié de barre de vie avant d'aller se fritter au corps-à-corps. Chacune de ces postures permet de débloquer des compétences supplémentaires pour notre roi-singe, qu'il ne faut en aucun cas négliger, car plus on avance dans le jeu et plus la difficulté monte crescendo. D'ailleurs, vous verrez que par la suite, l'autre mécanique primordiale pour bien avancer, c'est la transformation. Dans le roman, Sun Wukong est capable de prendre l'apparence d'autres animaux et insectes pour passer inaperçu ou tromper l'ennemi. En tant que maître taoïste, il maîtrise jusqu'72 transformations et Game Science n' pas manqué d'intégrer cette particularité en l'intégrant à son gameplay. Du coup, dans le jeu, certains boss abattus vous lègueront leurs apparences et leurs pouvoirs, qu'il sera possible d'activer en plein combat. Plutôt pratique pour se montrer plus à la hauteur, sauf que cette métamorphose ne dure que quelques secondes, allez 20 secondes tout au mieux.
Enfin, la dernière mécanique qu'il faut maîtriser dans Black Myth Wukong, c'est l'esquive, puisque le jeu ne dispose d'aucune parade. Enfin si, il y a le pouvoir "Solide comme un Roc" qui est le seul moyen de contrer une attaque, mais comme il s'agit d'un pouvoir, c'est évidemment une mécanique limitée. Donc, l'esquive est la meilleure façon de rester en vie, sachant que si on maîtrise le timing parfait, on peut générer un clone temporaire pour tromper l'ennemi et ainsi lui asséner un maximum de combos dévastateurs. Quoi qu'il en soit, Black Myth Wukong vous demandera de gérer l'ensemble des compétences et des mécaniques mises à disposition pour s'en sortir, d'autant que plus on avance et plus le challenge est relevé. Certains parlent de déséquilibre, parce qu'ils décèlent une différence entre les mobs et les boss, mais on prèfère y voir des moments de répits pour justement regagner en force, en concentration et en confiance avant d'aller affronter le boss suivant. On note en revanche un pic de difficulté accrue vers la fin du jeu, mais rien d'aussi insurmontable que Radhan dans le DLC d'Elden Ring et ses pouvoirs cosmiques abusés...
On nous a promis du grandiose avec Black Myth Wukong et on l'a eu ! Que ce soit au niveau de sa réalisation comme dans son gameplay, le titre de Game Science impose et force le respect. Visuellement pour commencer, le jeu est une énorme baffe visuelle, au point où il va devenir une référence pour les prochains jeux de ce calibre. Le studio chinois prouve que non seulement il maîtrise l'Unreal Engine 5, mais qu'il savent aussi non délivrer un univers immersif et superbement raconté. Rien n'est laissé au hasard dans son lore, avec des références culturelles placées un peu partout dans l'aventure. Rarement l'histoire de Sun Wukong n'aura été aussi bien racontée, avec en prime une approche artistique sublime. Sur PC le jeu est inattaquable, mais sur PS5 aussi, le résultat est sublime. Il y a quelques défaillances ici et là, mais rien de bien dramatique compte-tenu de tout le travail abattu. Mais il y a pas que l'écrin qui est imparable, le gameplay également. Fluide, nerveux et particulièrement jouissif, le gameplay de Black Myth Wukong permet de profiter des aptitudes du Roi-Singe, de son agilité légendaire à ses multiples transformations, sans oublier la maîtrise de son bâton magique. Game Science a opté pour un système de combat évolutif, personnalisable aussi pour le joueur, à travers trois postures qui confèrent des techniques différentes. C'est d'autant plus gratifiant que le jeu permet de défaire les points de compétences attribués pour expérimenter d’autres voies grâce à une redistribution des points. Chaque affrontement devient alors un moment de plaisir ultime, et quand bien même certains boss risquent de nous mener la vie dure, le jeu est nettement moins insurmontable qu'un Souls-like punitif et déséquilibré comme le fut Shadow of the Erdtree. Certes, on pourrait pester contre l'absence de carte pour nous repérer dans ses environnements qui ne cessent de s'ouvrir au fur et à mesure qu'on avance dans le jeu (on est carrément sur une zone open world au Chapitre 6, avec déplacement aérien sur nuage magique), que les murs invisibles auraient pu être mieux masqués et que certains secrets sont vraiment trop cryptiques à trouver, mais ce n'est rien face à la générosité dont le jeu fait preuve. Car n'oublions pas que le projet Black Myth Wukong est non seulement le tout premier jeu d'un jeune studio indépendant, et qui a démarré avec une équipe de 13 développeurs pendant un an (pour finir à plus d'une centaine à la fin), et ça, ça force le respect.
Outre l’aspect visuel, c’est aussi la souplesse et la frénésie de son héros lors des combats qui ont marqué les joueurs. À la fois fluide, nerveux et particulièrement jouissif, le gameplay de Black Myth Wukong faisait partie de ses arguments de ventes majeurs. Il est vrai que la perspective de vivre une aventure linéaire et solo tout en profitant d’un système de combat aux petits oignons, ça a largement donné envie à certains de mettre le titre de Game Science en tête de leur liste de souhaits. Manette en main, on avait déjà été très convaincu par la proposition de Black Myth Wukong et la révélation des mécaniques dont on ignorait encore l’existence ainsi que la maîtrise progressive du gameplay n’ont fait que confirmer les bonnes impressions qu’on avait à son égard. Dans ce domaine, les équipes ont multiplié les efforts pour accoucher d’un système de jeu certes classique mais généreux et surtout grisant. Un arbre de compétences pour les fondamentaux du combat, un autre pour les différents types de poses, un troisième pour les sorts et enfin un dernier pour les transformations. Partant d’une base simple, Game Science a insufflé de l’originalité en misant sur la souplesse et l’agilité de son héros, sur son arme de prédilection et sur l’aspect fantastique et occulte du folklore. Compte tenu de cette générosité, il y a plein de manières d’appréhender le gameplay et de multiplier les approches en misant sur une posture plutôt qu’une autre ou sur une association de sortilèges, d'autant que l'on peut aisément revenir sur celles-ci pour expérimenter d’autres voies grâce à une redistribution des points.
La comparaison n’est pas galvaudée mais on pourrait trivialement comparer Black Myth Wukong a une formule originale élaborée sur la base d’une poignée d’influences, à l’image de God of War, Stellar Blade ou encore Nioh. Plutôt que de singer bêtement ses modèles, Black Myth Wukong essaie de relier chacune de ses mécaniques à son univers. On s’appuie sur un choix d’équipement et de set restreint plutôt que de céder aux sirènes du loot, les reliques apportent un confort supplémentaire aux combats et décuple la customisation du Prédestiné, la capture des Esprits permet d’étendre l’éventail des capacités à disposition, les transformations insufflent des variations dans la manière de combattre, le système de gourdes et d’additifs nous laisse gérer la façon dont notre personnage regagne de la santé et se protège. En plus de ça, il existe tout un tas de moyens de gonfler certaines statistiques, en privilégiant certains items ou en échangeant des ressources précises contre un peu de boost (également redistribuable). Vous le verrez, la plupart du temps, les face à face contre les ennemis de base ne posent pas de problème mais il ne faut pas prendre ce menu fretin mythologique à la légère, ni lésiner sur l'amélioration du Prédestiné. Si l’on se sert de ces moments pour parfaire sa technique, c’est surtout lors des combats de boss que l’on prend son pied, d’autant que, dans ce domaine, les développeurs n’ont pas fait les choses à moitié et s'appuiennt sur un bestiaire d’une grande richesse, même si quelques boss sont réemployés.