Test Assassin's Creed Rogue Remastered : un remaster inutile ? sur PS4
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- Un Assassin qui rejoint l’Ordre des Templiers
- Un meilleur rendu visuel
- Les DLC inclus d’office
- Le framerate pas toujours au top
- Encore trop de bugs
Si Ubisoft nous a régalés avec Assassin’s Creed Origins, l’éditeur français profite également des consoles actuelles pour recycler un épisode singulier de la série : Assassin’s Creed Rogue. Sorti en 2014 sur Xbox 360 et PS3 (et l'année suivante sur PC), le jeu souffrait de la comparaison avec Unity, les aventures d’Arno étant commercialisées à la même époque sur Xbox One et PS4. Avec cette version remasterisée, Rogue s’est-il enfin débarrassé de ses complexes tout en se bonifiant ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.
Puisque tout le monde n’a pas forcément joué à Assassin’s Creed Rogue, on rappelle que sa particularité réside dans Shay Patrick Cormac, le personnage principal. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’après avoir été membre de la Confrérie des Assassins, il va prêter allégeance à l’Ordre des Templiers. Un revirement qui fait de cet épisode le plus sombre de la série, vous l'aurez compris. Alors que la licence est réputée pour ne jamais transiger avec l’Histoire, Rogue snobe bizarrement la guerre de Sept Ans par exemple, et seules les multiples références à Assassin’s Creed III et à Black Flag susciteront l’intérêt des fans. En effet, le script du jeu s’intercalant entre les péripéties d’Edward Kenway et celles de Connor, on est particulièrement attentif à la manière dont les scénaristes raccrochent les wagons. Cette proximité sur la frise chronologique, on la retrouve dans le gameplay qui ne fait que copier-coller ce qui a été fait auparavant. Apparue dans Assassin’s Creed III, la chasse figure toujours au programme, avec dépeçage des bêtes pour crafter tout un tas d’objets. Même chose pour les batailles navales dont le système reprend celui de Black Flag, puisque l’on peut aborder une embarcation ennemie après l’avoir affaiblie. Naturellement, il y a moyen de customiser le Morrigan afin de le rendre plus puissant et plus robuste, ce qui évite de flipper dès le premier iceberg croisé dans l’Atlantique Nord. Harponner des baleines à bosse en sillonnant la River Valley fait aussi partie des passe-temps auxquels il est possible de s’adonner, tandis que la plongée sous-marine reste une pratique réservée aux Caraïbes.
Bref, tout ça pour dire que ce remaster est parfaitement inutile si vous avez déjà eu l’occasion d’incarner Shay Patrick Cormac. Quant aux autres, il est toujours intéressant de savoir comment un Assassin a pu se retourner contre ses propres frères.
New York représente le troisième gros morceau de la map d’Assassin’s Creed Rogue, sachant qu’il s’agit de l’unique ville du jeu. Là encore, les développeurs d’Ubisoft Sofia ne sont pas allés bien loin pour trouver l’inspiration, la ressemblance avec Assassin’s Creed III étant plus que frappante. En s’amusant à sauter d’arbre en arbre et à s’agripper au moindre rebord, on s’aperçoit que le studio bulgare n’a fait aucun effort pour améliorer la gestion des collisions et corriger les bugs inhérents à l’open world. Quand on a goûté à l’ivresse d'Origins, c’est également compliqué de se réhabituer à des déplacements moins fluides et à un système de combat permissif. Cela dit, on ne s’attendait pas à ce que les développeurs ajustent tout ça pour un simple remaster ; c’est déjà bien qu’ils aient intégré les DLC « La Quête de l’Armure de Sin Gunn » et « Le Siège de Fort de Sable », ainsi que des équipements bonus dont la tenue de Bayek, le héros d’Assassin’s Creed Origins. Par contre, on aurait aimé un meilleur travail sur le framerate (30fps) qui se met à tousser dès que ça s’emballe un peu l’écran. C’est dommage, car pour le reste, c’est plutôt propre. L’aliasing a quasiment disparu, les textures sont plus riches, la modélisation des personnages a gagné en finesse (sauf leurs expressions faciales), et la population donne l’impression d’être plus vivante. La 4K n’a pas été oubliée sur PS4 Pro et Xbox One X, où l’on observe aussi une gestion de l’éclairage au poil. En résumé, tout ce que l’on est en droit d'attendre d'un remaster.