Laurely BIRBA : son Top & Flop 3 de 2020

L’Histoire se souviendra que c’est donc à 40 ans que j’ai prononcé pour la toute première fois LA phrase entendue à maintes reprises : ce fut une année de merde ! Et je ne dis pas ça parce que Maradona nous regarde désormais de tout là-haut, ni parce que je ne suis plus le rédacteur en chef adjoint de JEUXACTU. Oups… Vous n’étiez pas au courant ? Comme je l’avais déjà expliqué dans mon Top 5 2019, ces deux dernières années ont été marquées par une réelle envie de mener des nouveaux projets, tant sur le plan professionnel que personnel, et je ne pouvais pas m’y consacrer pleinement sans renoncer à une partie de ce qui m’a passionné depuis tout-petit. Que les choses soient bien claires : mon départ n’annonce en rien des lendemains obscurs pour JEUXACTU. D’ailleurs, le site a enregistré des audiences records en 2020, et je ne fais pas référence aux chiffres flous d’Alexa. Ce succès de fréquentation est la récompense du boulot monstre abattu par toute l’équipe, et démontre qu’il n’est pas nécessaire d’être une armée de rédacteurs pour atteindre des objectifs qu’on s’est fixé. Un grand merci, donc, à Alix, Adyboo, Damien, Maximilien, Fabien et même Maxime – je pense n’avoir oublié personne. Ouais, Maxime qui se remet à gratter des news depuis peu, ce qui prouve bien que 2020 aura été à nulle autre pareille. Plus sérieusement, et même si ça a conduit à certains excès que j’ai dû tempérer, je pense avoir côtoyé pendant plus de quinze ans un bourreau de travail comme il n’en existe dans aucune autre rédac’, vraiment. D’ailleurs, comme un vieux couple qui a du mal à se quitter, on continuera bien évidemment de collaborer régulièrement ; dans le cadre de gros tests à réaliser ou de 5 News & Rumeurs par jour, par exemple. Bref, tout ça pour dire que ce nouveau format vidéo – que nous vous proposons avec la confiance de Razer et le savoir-faire de Jean Pat’ – est l’occasion de revenir sur l’actualité du jeu vidéo et de la pop culture dans la joie et la bonne humeur, sans se prendre au sérieux, et de manière quasi quotidienne. Avec trois bouts de ficelle et de la volonté, on a su créer un nouveau rendez-vous auquel vous êtes de plus en plus fidèles, et c’était loin d’être gagné. Merci, merci, merci. 

Vous l’aurez sans doute deviné : à mes yeux, le COVID-19 a flingué 2020. Le jeu vidéo, c’est sympa, mais cette pandémie a rappelé de façon brutale que l’essentiel était ailleurs. Se prendre dans les bras, voir sa famille, se faire un bon restau, se rendre au stade Vélodrome, sortir à n’importe quelle heure de la journée, aller au cinéma ; tout ce qui nous semblait naturel est devenu, du jour au lendemain, inaccessible. Contrairement à d’autres, je n’irai pas jusqu’à me plaindre du confinement et du couvre-feu. À une époque plus sombre de notre Histoire, je pense que certains auraient apprécié pouvoir communiquer avec leurs proches via WhatsApp, ou passer leurs soirées devant une série Netflix. Il faut raison garder donc – ce n’est que mon avis personnel, hein ? – même si le COVID-19 a clairement foutu la merde. J’ignore ce que nous réserve 2021, mais si l’on pouvait retrouver un peu de notre vie sociale, ce serait déjà pas mal. Compte tenu des incertitudes qui ont rythmé les douze derniers mois, mieux vaut ne pas tirer de plans sur la comète. Pareil pour le jeu vidéo : à l’E3 2018, alors que toute la presse se touchait sur la démo de Cyberpunk 2077, qui aurait imaginé CD Projekt RED louper le coche ? Personne, y compris ceux qui, après-coup, veulent nous faire gober le contraire. Voilà pourquoi je ne veux pas m’emballer sur Resident Evil Village, Horizon : Forbidden West, GOD OF WAR, ou encore Elden Ring, surtout avec une next-gen encore en rodage. Enfin, je n’oublie pas Madame qui va enfin pouvoir s’appuyer un peu plus sur moi après avoir mangé, respiré et bu JEUXACTU ces dernières années. Quand on a un petit bout à élever, ça change tout.


MON TOP 5 DE 2020

5 – NIOH 2 (PS4)
Avec le recul, je pense que j’aurais dû lui attribuer un point de plus. J’en ai chié pour en voir le bout, mais ça ne m’a pas empêché de le terminer une seconde fois, histoire de rouler sur tous les Yôkai qui m’ont humilié lors du premier run. Plus abouti que son prédécesseur, bénéficiant d’une B.O. exceptionnelle, Nioh 2 est, à mes yeux, la meilleure alternative possible aux productions From Software.




4 – GHOST OF TSUSHIMA (PS4)
Ghost of Tsushima, c’est bien plus qu’un Assassin’s Creed à l’époque du Japon féodal. C’est une lettre posthume à Akira Kurosawa venue d’Occident, c’est un héros (Jin Sakai) déchiré entre les règles ancestrales du bushidô et la brutalité que lui inspire l’invasion mongole, c’est une direction artistique de folie. En somme, c’est encore une exclusivité PS4 qui tabasse.




3 – ORI AND THE WILL OF THE WISPS (Xbox One X)
En 2020, je n’ai pas fait qu’éviscérer des adversaires. Je me suis également laissé bercer par l’aventure poétique d’Ori and the Will of the Wisps. Dans la droite lignée de son prédécesseur déjà enivrant, le jeu reprend tous les codes du Metroidvania avec une qualité graphique ébouriffante. La preuve que la 2D est éternelle.




2 – DEMON’S SOULS REMAKE (PS5)
Quand j’ai découvert la série Breaking Bad cette année, des potes m’ont dit qu’ils auraient aimé revenir à l’époque où ils ne la connaissent pas encore tellement elle défonce. Eh bien, certains m’ont fait la même réflexion pour Demon’s Souls. Compte tenu que je n’ai jamais joué à la version originale, j’ai découvert l’œuvre fondatrice des Soulsborne avec la next-gen. En dehors d’un sentiment d’accomplissement moins prépondérant que d’habitude et d’une DualSense sous-exploitée, on n’est pas loin du remake parfait.




1 – THE LAST OF US 2 (PS4)
Si Red Dead Redemption 2 a révolutionné l’open-world, The Last of Us 2 se pose comme la nouvelle référence du story-based single-player game. Naughty Dog a mis ses couilles sur la table en prenant le risque de nous faire détester un personnage clé, et donc de briser son propre jeu. Au final, cette suite interroge, et surtout, rappelle que le jeu vidéo est une forme d’art que l’on ne peut plus ignorer.




COUP DE GUEULE
En 2020, la presse JV m’a fasciné par sa capacité à créer des dramas sur les réseaux sociaux. Il ne s’est pas passé une seule semaine sans que Maxime ne me dise : "Sac, t’es au courant du dernier shitstorm sur Twitter ?" Si ces embrouilles puériles m’ont amusé au départ, à la longue, elles ont fini par me lasser. Je dirais même qu’elles ont étalé toute l’immaturité de la presse spécialisée. Le dernier exemple en date ? Cyberpunk 2077. Des confrères ont clairement remis en cause certaines notes comme s’ils détenaient la vérité absolue. "Dénigrer le travail des "copains" pour mieux se mettre en valeur", tel est le crédo de ces chevaliers blancs qui, pourtant, ont mangé à la même table que ceux qu’ils moquent aujourd’hui. Croyez-moi, il y en a des dossiers, et des bien moches. Même ceux que l’on croit au-dessous de tout soupçon ont le cul sale. Donc, oui, ça me fait marrer de voir ces pères la morale se draper dans leur probité. J’estime que le milieu est suffisamment grand pour que chaque média puisse exprimer sa ligne édito sans craindre de se faire descendre par le voisin. Et puis, ces chamailleries donnent raison aux médias généralistes, ceux-là même qui pensent que le jeu vidéo, c’est pour les demeurés associables. J’ose espérer que les choses changeront en 2021, car pour l’instant, de ce que je vois, mon fils de trois ans a plus de plomb dans la tête que la majorité des journalistes.