Maxime CHAO : son Top 5 / Flop 3 de 2018
- 1 - 2018 : le GOTY de JEUXACTU + Top 5 & Flop 3 de chaque rédacteur
- 2 - Maxime CHAO : son Top 5 / Flop 3 de 2018
- 3 - Laurely BIRBA : son Top 5 / Flop 3 de 2018
- 4 - Damien GREFFET : son Top 5 / Flop 3 de 2018
- 5 - Maximilien CAGNARD : son Top 5 / Flop 3 de 2018
- 6 - Fabien PELLEGRINI : son Top 5 / Flop 3 de 2018
- 7 - Benoît BARNY : son Top 5 / Flop 3 de 2018
>> MAXIME CHAO <<
> RÉDACTEUR CHEF & TONTON FLINGUEUR <
Ceux qui ont lu mon bilan de l'an passé le savent, 2017 fut une année importante pour moi sur le plan professionnel, puisqu’il s’agissait de l’année où je fêtais mes 20 ans de carrière dans le jeu vidéo. 2018 marque également une étape charnière dans ma vie, puisque je viens de fêter mes 40 printemps. Putain 40 ans ! C’est le début de la fin peut-être, mais c’est aussi l’âge de la maturité, et celle de la consécration aussi. Car croyez-le ou non, mais être au centre de discussions de haters au bon goût si assumé, c’est aussi une victoire pour moi. Vraiment. No bullshit. En parlant de maturité, j’ai aussi le sentiment que JEUXACTU a enfin trouvé sa véritable vitesse de croisière, avec une équipe qui n’a jamais été aussi soudée, cohérente et avec qui je n’ai pas l’impression de trahir mes sentiments ni mes ambitions (finis les vers qui pourrissaient la pomme). Une équipe avec qui j’ai le plaisir de travailler au quotidien dans cette ambiance festive, où les vannes et les punchlines fusent à toute allure. J’admets que pour intégrer notre équipe, il faut être psychologiquement solide, savoir encaisser les remarques les plus désobligeantes, et à ce titre, je tiens à glisser ces quelques mots à Damien Greffet, qui est sans doute celui qui en prend plein la gueule. Damien, écoute bien cet adage : "Qui aime bien, châtie bien !" Tu sais donc à quel point mon affection pour toi est énorme. No bullshit again. Ne change rien ! Enfin si, y a certaines choses à améliorer quand même, parce que l’abus de paracétamol n’est pas bon pour notre santé, sache-le.
Suggestion : musique à lancer pour accompagner la lecture de mon Top 5 / Flop 3
2018 fut aussi l’année où Maximilien Cagnard est venu rejoindre les rangs de JEUXACTU, après sans doute la plus grande campagne d’embauche qu’on ait pu faire jusqu’à présent. Hors de question de tomber sur un faux gars, opportuniste et blasé qui plus est. On verra d’ici quelques années, mais c’est un plaisir que de côtoyer ce grand gaillard qu’est Cagnard. Grand, costaud (il fait du MMA tavu), BG, sosie de Jai Courtney, il a également su s’adapter à notre ambiance "tout sauf pour les fragiles ici". Mais mieux que tout ça, c’est aussi une machine à enchaîner les signes, le tout avec la qualité et la rigueur qui le caractérisent. J’aime. Toi aussi, ne change pas ! Enfin si, tu peux encore t’améliorer, ton potentiel est énorme. Comme le zgueg de Laurely. À ce propos, Birba, reste bien tranquille avec tes allusions et les mots doux que tu me glisses quand on se retrouve en solo, tous les deux. Je veux bien admettre qu’on se soit rapproché grâce à un jeu de cow-boys, mais tout cela doit rester où ça en est. Brokeback Mountain mon pote, je tiens à ce que ça reste une fiction.
Un dernier mot avant de vous laisser avec mon Top 5 / Flop 3. Je tenais à remercier du fond du cœur Thierry, Anne et Olivier, sans qui tout cela ne serait pas possible aujourd’hui. Cela fait maintenant 17 ans que nous travaillons ensemble, et avoir permis à JEUXACTU de retourner sous votre égide témoigne d’une marque de confiance. Je vous en suis reconnaissant. Nous vous en sommes reconnaissants. Car 2018 fut aussi marqué par le retour de L’ÉMISSION JEUXACTU, diffusée chaque mardi sur LeStream (Twitch) de 11h30 à 13h00, aux côtés de nouveaux potos que sont Menraw, Maxildan et l’équipe qui les entourent. Merci de nous avoir fait rentrer dans votre famille, j’espère qu’on a été à la hauteur. J’en profite pour faire un gros bisou à Garance et à Anaïs, qui ont été nos égéries de 2007 à 2012. Vous avoir en tant qu’invitées dans la nouvelle formule de l’émission me ferait le plus grand plaisir.
Quant à mon plus grand fait d'arme de 2018, je le résumerai par ce schéma simple :
MON TOP 5 DE 2018
I- RED DEAD REDEMPTION 2 (PS4 / Xbox One)
Comment pouvait-il en être autrement ? Au-delà du fat buzz généré par notre 21/20 (alors que la démarche était on ne peut plus sincère – à jeu démesuré, note hors-catégorie), faisant ruminer confrères et joueurs de tous bords, Red Dead Redemption 2 est ni plus ni moins que le meilleur jeu de cette année. Point. C’est un fait, une vérité, une évidence même, quelle que soient les défauts que ses détracteurs peuvent énumérer sur la place publique (réseaux sociaux j’entends). Je dis bien "détracteurs", car oui, il est de bon ton de tirer à vue sur le géant, le mastodonte, le number one, celui à qui on ne pardonne rien. On dit souvent que Rockstar Games bénéficie d’une certaine immunité auprès de la presse (qui a tendance à fermer les yeux sur les défauts de ses jeux pour n’en retenir que les qualités), je dirai plutôt que c’est un studio qui n’a pas le droit à l’erreur. De par son statut, son pédigrée et ses méthodes de communication restrictives, on se complait à le flinguer au moindre écart (n’y voyez aucune analogie avec un sketch récent…), histoire d’être à contre-courant. Quant aux défauts qui sont cités à longueur de tweets et de podcasts ("Le jeu est chiant (lol), le jeu est long, le jeu est lent, le personnage est un tank, l’histoire met trop de temps à se mettre en place, ça parle trop, y a pas de VF, marre de lire les sous-titres…"), il s’agit clairement de vraies qualités, d’un parti pris assez étonnant de la part d’un AAA qui ose la différence, surtout à l’heure du jeu pop-corn où tout se plagie, où tout doit aller très vite, où chaque action doit réagir à la nano-seconde près. Bref, l’overdose du jeu calibré pour plaire à la masse.
Que le grand public s’insurge et n’adhère pas à la vision de Rockstar Games pour RDR 2, je peux le comprendre, car il lui faut ses codes habituels sinon il ne se retrouve plus ; mais entendre d’autres confrères (censés avoir le recul nécessaire pour émettre un jugement) pester pour ces mêmes arguments, lyncher le jeu alors qu’ils pein à dépasser le prologue, ce n’est évidemment que du troll gratos. Bon ok, il y a ceux qui ont retourné leur veste une fois le jeu terminé (prochaine fois, évitez d'ouvrir votre bouche trop tôt), admettant la grandeur de l’épopée romanesque promise par les frères Houser, puis ceux qui continuent de nous faire croire que Red Dead Redemption 2 est une daube sans nom. LEL. C’est justement dans cette proposition à la fois différente et à contre-courant que le titre de Rockstar Games est intéressant voire innovant, obligeant le joueur à changer ses habitudes, à sortir de sa zone de confort, à se plier à la volonté des développeurs qui ont opté pour l’hyper réalisme et l’immersion la plus totale possible. Et ça marche ! Oui, ça fonctionne. C’est même au-delà de nos attentes, de mes espérances. Un jeu qui restera gravé à tout jamais au fond du cœur, et cela pour plusieurs raisons personnelles. Parce que 1/ le western est un jeu qui me fascine et me transcende, 2/ parce que j’ai jamais autant voyagé dans un jeu vidéo, et 3/ parce que j’ai eu les plus beaux échanges SMS en pleine nuit avec Laurely. Cette nouvelle bromance inattendue.
Et puis franchement, hormis le mapping des touches mal branlé dans la roue des armes et des objets (et encore rien d’insurmontable, à moins peut-être d’avoir des problèmes de motricité), et un cover system qui mérite un temps d’adaptation (et une cure jouvence, je l’admets volontiers), Red Dead Redemption 2, c’est avant tout le premier vrai open world qui a été façonné avec une cohérence et un sens du détail rarement atteint, lui insufflant un côté organique qui ringardise tout simplement la concurrence. Sans oublier bien sûr toute la technique et ses graphismes qui arrachent la rétine en permanence (la next gen’ avant l’heure), la qualité de son écriture, qu’il s’agisse d’Arthur Morgan, des autres membres de la bande de Dutch, des persos de seconde zone ou même des PNJ lambda. Red Dead Redemption 2, c’est aussi une aventure exceptionnelle, menée par un héros brillamment écrit, au charisme fou et à la présence folle, faisant de lui le meilleur perso du jeu vidéo jamais créé à ce jour et le passeur de témoin de deux époques qui s’entrechoquent. C’est assurément le plus grand jeu de 2018, de cette décennie même ! C’est le jeu de l’amour. C’est le jeu d’une vie. Un 21/20, pour entrer dans l’Histoire.
II- GOD OF WAR (PS4)
C’est l’autre candidat en lice pour le trophée du GOTY 2018. Alors certes, c’est lui qui a été choisi comme étant le meilleur jeu de cette année au Game Awards, et j’admets qu’il n’a pas volé sa place, mais dans mon cœur, Kratos restera dans l’ombre d’Arthur Morgan. Toutefois, comment ne pas chanter les louanges de ce titre qui a osé se remettre entièrement en question ? Un jeu qui n’existe aujourd’hui que par la vision de son créateur, Cory Barlog, qui s’est battu contre vents et marées pour nous offrir une aventure là aussi mémorable. De la même manière – mais dans une moindre mesure tout de même – que Red Dead Redemption 2, sa sortie a été quelque peu décriée à la publication des reviews worldwide, qui ont encensé le jeu comme jamais. Là encore, pour certains, le besoin d’être à contre-courant s’est fait sentir, allant même jusqu’à arguer que le rapport père/fils entre Kratos et Atreus était stéréotypé, qu’il manquait d’empathie, de finesse, parce que trop à base de "NO" et de "BOI". Sans doute font-ils exprès d’oublier le passif et le caractère bruts (pour ne pas dire monolithiques) de Kratos, et sans doute oublient-ils que l’éducation d’un enfant ne se fait malheureusement pas systématiquement avec de l’amour et de la tendresse. Des gens de la haute qui n’ont jamais grandi avec des parents blédards où les coups de ceinture valaient mieux qu’une discussion les yeux dans les yeux. Bordel, j'en peux plus de tous ces gens fragiles…
Toujours est-il que GOD OF WAR est l’autre grand jeu de 2018 et ce pour plusieurs raisons indéfectibles. Pour sa mise en scène maboule. Pour son plan-séquence de 35h. Pour son écriture soignée. Pour ses graphismes divins. Pour sa technique maîtrisée. Pour son gameplay à la fois technique et accessible. Pour ses séquences d’anthologie. Pour le – premier – combat avec l’Étranger. Pour les défis Valkyries. Pour son semi open world qui n’avait pas été teasé durant la campagne de com’. Pour le personnage de Kratos, plus humain, plus vulnérable, plus émouvant. Pour les anecdotes de Mimir. Pour sa puissance. Pour sa mélancolie. Pour sa révélation finale. Pour sa prise de risque. 20/20, pour toutes ces qualités.
III- SHADOW OF THE COLOSSUS (PS4)
Je me suis toujours juré de ne jamais placer un quelconque remaster ou remake dans le Top 5 de fin d’année, parce que bon, les jeux restaurés en HD (ou pas), ça commence sérieusement à me courir sur le haricot. Mais comme d’habitude, il y a toujours une exception, un élément à part qui mérite qu’on fasse une entorse aux règles qu’on s’impose. L’élu en question n’est autre que Shadow of the Colossus, retravaillé cette fois-ci par le studio Bluepoint Games et commercialisé sur PS4 le 7 février 2018. Personne ne l’a vu venir ce remake lors de son annonce à l’E3 2017 et encore moins qu’il s’agirait tout simplement du meilleur remake réalisé à l’heure actuelle. Car ici, le travail va beaucoup plus loin que le simple changement de textures. Tout, je dis bien tout, a été refait from scratch comme disent nos amis anglo-saxons, si bien que le jeu devient autre. Treize ans après sa sortie sur PS2, c’est donc une œuvre nouvelle qu’on a redécouvert, plus majestueuse que jamais, mais sans jamais trahir les émotions d’origine. Déjà chef d’œuvre parmi les chefs d’œuvre lors de sa prime sortie sur PS2, Shadow of the Colossus a permis à Fumito Ueda de devenir l'un des créateurs de jeux vidéo les plus doués de sa génération. Avec ce remake, c’est au tour du studio Bluepoint Games d’acquérir ses lettres de noblesse, en redéfinissant tout simplement le terme de "remake", au point d’en faire dorénavant la référence ultime, garant d’un vrai travail d’orfèvre. Quand dans la même année, SEGA nous balance la compilation Shenmue I & II HD sans le moindre changement (un portage honteux en réalité), ajoutant en sus des bugs qui n’existaient pas à l’époque, cela prouve à quel point certains éditeurs se payent la tête des joueurs sans vergogne.
En revenant sur PS4, Shadow of the Colossus a aussi prouvé que ni la PS2 ni la PS3 n'étaient capables d'être à la hauteur technique des ambitions affichées par le titre de Fumito Ueda. Il aura donc fallu attendre 2018 pour que Shadow of the Colossus puisse obtenir un écrin à la hauteur de sa stature. Plus qu’un chef d'oeuvre, Shadow of the Colossus devient sur PS4 une œuvre majeure, un jeu nécessaire. 20/20, les doigts dans le nez !
IV- DRAGON BALL FIGHTERZ (PS4 / Xbox One / PC / Switch)
Ceux qui me suivent, ou qui me connaissent, savent à quel point la passion du Versus Fighting coule dans mes veines. En plus d’avoir découvert le genre avec Street Fighter II sur Super Nintendo au début des années 90, j’ai surtout basculé dans l’ère Neo Geo dès que j’ai pu trouver le moyen de me payer les cartouches AES de la Rolls Royce des consoles. Et quand bien même j’ai arrêté la compétition, faute de temps, je continue de casser des bouches (et de me faire casse la mienne aussi au passage) en ligne, juste pour le plaisir. Pour toutes ces raisons, ce Top 5 de fin d’année ne pouvait faire l’impasse sur Dragon Ball FighterZ, lui aussi sorti au tout début de l’année 2018. C’est simple, le titre développé par Arc System Works n’est pas uniquement la meilleure adaptation en jeu vidéo d’un manga, c’est aussi un jeu de baston exemplaire, qui sait mélanger à la perfection fidélité visuelle, système de combat à la fois profond et accessible, tout en gardant l’intensité originelle de l’œuvre d’Akira Toriyama. Alors oui c’est vrai, tout n’est pas parfait, à commencer par un mode Histoire poussif, sans vraie conviction, un peu mou du bulbe il faut bien l’admettre et avec un scénario inédit totalement OSEF. N’empêche pour que pour le reste, Dragon Ball FighterZ impose son style et restera l’un des faits les plus marquants de 2018. C’est également au passage le meilleur jeu de baston de l’année.
V- MAZETTE, J’EN AI PAS…
J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne trouve pas. Et pourtant, ça fait bien 5 jours que je me penche sur la question. Pourtant, les jeux ne manquent pas, mais impossible de me décider. J’aurais bien évidemment pu mettre Detroit Become Human ou Spider-Man, deux exclus PS4 que j’ai vraiment aimées, mais pas au point de les placer dans mon Top de fin d’année. Du côté indé, il y a aussi les très hypés Céleste et Dead Cell, mais je n’y ai pas joué. GRIS alors ? Pour un jeu qui m’a littéralement transporté avec sa poésie et son onirisme incroyables, il mériterait aussi de figurer dans la liste de mes 5 jeux préférés de 2018. Oui, mais non. Le gameplay trop minimaliste et sa durée de vie de 2h30 m’empêchent de le faire monter sur le podium. Et les jeux VR alors ? Alors que certains experts et analystes condamnent d’ores et déjà la réalité virtuelle à une mort certaine, les jeux n’ont jamais été aussi qualitatifs. Du moins si je me fie à mes collègues de bureau et mes confrères des autres rédacs. Astro Bot, Tetris Effect, Beat Saber, que des bêtes de jeux visiblement, sauf que je n’ai pas eu le temps de les lancer. Les joies de la paternité qui m’obligent à passer plus de temps avec mes enfants qu’avec mes consoles. Alors, au lieu de vous sortir un vieux mytho à la Birba, je préfère jouer la carte de l’honnêteté, c’est-à-dire botter en touche.
MON FLOP 3 DE 2018
I- NINTENDO LABO (Switch)
Si 2017 fut assurément l’année du sacre pour Nintendo, avec la sortie de sa console hybride, la Switch, et de l’un des jeux les plus marquants de ces 10 dernières années (oui, je parle bien de toi Zelda Breath of the Wild), 2018 fut une tout autre année pour la firme de Kyoto. Hormis la sortie – toute récente – de Super Smash Bros. Ultimate pour clôturer l’année sur une note positive, on ne peut pas dire que Nintendo aura été brillant (artistiquement j’entends, hein) ces douze derniers mois. S’il faut bien admettre que le catalogue de la Switch ne fait que s’enrichir chaque jour davantage, combien de portages et de remasters HD faut-il comptabiliser ? Nul besoin d’être devin pour constater que Nintendo est en train de rapatrier l’ensemble du catalogue de la Wii U sur Switch. Artistiquement, c’est pas gégé, mais en termes de business, c’est sacrément malin ! Là où c’est cocasse, c’est que le constructeur japonais a toujours refusé ce genre de produits (les remasters j'entends) sur ces machines, un peu comme quand il avait craché sur le jeu mobile, avant finalement de céder à ses sirènes. Une aubaine finalement.
En fait, 2018 aura été l’année où Nintendo a tenté de parler à son ancien public. Non, pas celui de l’ère Super Nintendo, Nintendo 64 et GameCube, puisque c’est eux que la firme nipponne a réussi à reconquérir avec la Switch. Je parle en réalité des joueurs casu, mais aussi des tous petits enfants, ceux-là même qui avaient adhéré en masse à l’esprit de la Wii, la fameuse console raclette que Microsoft France avait taclée lors d’une interview publiée sur Xbox Wire. Alors certes, on avait déjà eu droit au malaisant 1-2 Switch au lancement de la Switch (vendu 70€ day one faut-il le rappeler), mais cette année, c’est Nintendo Labo qui est venu ratisser le terrain des moins de 10 ans. Là encore, la stratégie de Nintendo est on ne peut plus pertinente, à défaut d’être convaincante. Pourtant, sur le papier, il y a de quoi être séduit : des planches en carton à monter soi-même pour créer toutes sortes d’objets (piano, robot, moto, canne à pêche, voiture radioguidée et même une maison) dans lesquels il est possible d'insérer sa console et ses Joy-Con pour jouer à des mini-jeux prévus à cet effet. Construire, jouer, découvrir, tel était le nouveau crédo de Nintendo qui avait trouvé une astuce pour recycler quelques-uns des accessoires qui étaient vendus à l'époque de la Wii. Clairement, le constructeur japonais souhaitait reproduire le même schéma commercial de sa précédente console, plus grand succès de la firme japonaise avec ses 102 millions d’unités vendues worldwide, et qui a permis de mettre en lumière le motion gaming, soit le non-jeu par excellence. On pensait qu'avec la déroute de la Wii U (13 millions de ventes en 5 ans – un accident industriel), on pensait que Nintendo allait se concentrer sur du jeu vidéo classique, mais comme le dit si bien l’adage : chassez le naturel, il revient au galop.
Sauf que cette fois-ci, la formule Nintendo Labo n’a pas tournée en faveur du constructeur. Sans doute pour des raisons de tarifs (70€ le multi kit / 80€ le kit robot – god damn it !), mais aussi sans doute parce que les gens ont compris que passée la construction, l’intérêt ludique frisait le néant absolu. Parce que franchement, hormis le piano, qui va vraiment s’amuser plus de 30 minutes aux autres mini-jeux proposés sur la console, compte-tenu de leur intérêt archi limité ? Alors oui, les journalistes bienveillants sortiront l’argument du moment partagé avec son gamin à monter les différents kits, mais ne nous voilons pas la face, mis à part les enfants de bobos qui habitent près du Canal Saint-Martin, la plupart des gamins lâchent l’affaire au bout de quelques minutes, la faute à une construction trop complexe et loin d'être amusante. Et je parle ici de mon expérience personnelle et celle d’autres amis, qui ont d'ailleurs eu le sentiment de s’être fait avoir par la promesse de Nintendo. De toutes les façons, un mois après sa sortie, Nintendo Labo sombrait dans l’indifférence la plus totale, au point même que la plupart des boutiques ont quasiment retiré les boîtes de ses étals. Et ce n’est pas un troll.
II- SHENMUE I & II HD (PC, PS4, Xbox One)
Afin d’équilibrer la présence du remake de Shadow of the Colossus dans mon Top 5 cette année, j’ai décidé d’inclure le soi-disant remaster HD de Shenmue I & II dans mon Flop 3. "Soi-disant" oui, parce que SEGA nous a bien fait miroiter que ses deux jeux cultes de l’ère Dreamcast allait revenir dans un nouvel écrin en 2018. C’était sans compter sur la fourberie de l’éditeur japonais et son dédain total pour cette licence (qui lui a causé plus de tort que de bien), au point de mentir sur la marchandise. Ralentissements à gogo, compression audio lamentable, format 4/3 pour les cinématiques, erreurs dans les sous-titres et présence de nouveaux bugs, Shenmue I & II HD est en réalité un portage balek réalisé par un studio anglais (d3t) qui mérite qu’on aille uriner sur la porte d’entrée de leurs locaux. À cela il faut ajouter le fait que les deux titres ont extrêmement mal vieilli et qu’y rejouer 20 ans plus tard ne fera que diminuer le capital sympathie qu’on avait pour eux. Non franchement, à moins de s’être tatoué le visage de Ryo Hazuki sur la fesse droite, il n’y a aucun intérêt à claquer ses thunes dans ce portage honteux.
III- TENNIS WORLD TOUR (PS4, Xbox One)
Ah, Tennis World Tour. Sa sortie et sa campagne marketing sont un véritable cas d’école. L’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire pour éviter un lynchage sur la place publique. Rappelez-vous, en mai 2017, BigBen Interactive créait l’événement avec un communiqué sorti de nulle part, nous faisant part du grand retour de la série Top Spin, le meilleur jeu de tennis encore à l’heure actuelle. "Le nouveau jeu des créateurs de Top Spin 4". C’est par cette simple punchline que l’éditeur français a voulu tromper son monde, nous faisant croire que son jeu avait été développé par les anciens de chez PAM, studio parisien à l’origine de Top Spin, une licence malheureusement laissée sur le bas-côté par un 2K Games qui ne croit plus au potentiel commercial de la marque depuis belle lurette. La vérité dans cette histoire, c’est que deux personnes seulement de la team PAM ont réellement travaillé sur Tennis World Tour, à savoir Pierre André et Jan Zamecnik, respectivement game designer et responsable des animations sur Top Spin 4. Deux piliers fondamentaux donc pour le bon fonctionnement de Tennis World Tour, sauf que nous avons appris qu’ils avaient été embauchés pour quelques mois et en tant que consultants seulement. Du télétravail quoi. Autant vous dire qu’en termes d’implication, on a vu mieux. Le résultat, on le connaît : un jeu catastrophique à tous les points, qu’il s’agisse des graphismes, complètement obsolètes, avec des stars de la raquette difficilement reconnaissables, un public modélisé à la truelle, des animations qui peinent à convaincre et qui sont les mêmes d’un joueur à un autre (on exagère à peine) et surtout un gameplay hasardeux qui a fait fi du timing, une mécanique pourtant primordiale pour un jeu de tennis qui se veut un brin réaliste. On espère que le studio Breakpoint, à l’origine de ce Tennis World Tour, parviendra à se remettre d’un tel smash en pleine gueule, mais à l’avenir, mieux vaut éviter d’usurper l’identité des plus grands.
LES JEUX DE 2019 QUI ME FONT DÉJÀ FRÉMIR
- SAMURAI SPIRITS
- MORTAL KOMBAT 11
- SEKIRO : SHADOWS DIE TWICE
- GHOST OF TSUSHIMA
- THE LAST OF US 2