TGS 10 > Virtua Tennis 4
Dévoilé quelques heures avant l'ouverture officielle de la gamescom le mois dernier, Virtua Tennis 4 continue d'assurer le spectacle au Makuhari Messe du Tokyo Game Show, ce qui nous a permis d'approcher d'un peu plus près ce nouvel épisode de la série exclusif - pour le moment - à la PlayStation 3, et développé non plus par Sumo Digital comme nous en avions pris l'habitude ces dernières années, mais par la division AM3 de SEGA. La compatibilité avec le PlayStation Move apparaît immédiatement comme l'une des raisons qui expliquent ce changement de laboratoire, et c'est justement sur ce point que nous avons été particulièrement attentifs au moment de se saisir de la raquette. Nos impressions.
Même s'il n'existe pas d'explication officielle pour le moment, SEGA n'a pas choisi par hasard la PS3 comme écrin pour Virtua Tennis 4. Avec Sony comme partisan éternel de la course à la technologie, le jeu de tennis d'AM3 s'assurait non seulement une compatibilité avec le PlayStation Move qui s'imposait comme une évidence, mais aussi d'un affichage en 3D relief - avec des lunettes - auquel les consommateurs peuvent désormais accéder sans forcément se couper les veines. Bref, il y a bien eu une étude de marché au préalable, ce qui attise encore plus la curiosité dans la mesure où Virtua Tennis 4, dans son rôle de porte-étendard des évolutions apportées à la PS3, n'a quasiment pas droit à l'erreur. D'un point de vue visuel, le titre se montre plutôt de bonne facture sans pour autant être spectaculaire. En fait, on est dans la continuité de ce qui a toujours été fait dans la série, avec des focus sur les expressions faciales qui trahissent l'état de stress du joueur, sans oublier les ralentis qui, eux, ont vraiment de la gueule. En revanche, à vitesse réelle, l'animation des joueurs semble un poil rigide, et certains coups droits manquent clairement de fluidité. Comme la sortie de Virtua Tennis 4 n'est pas programmée avant 2011, les peintres d'AM3 ont encore largement le temps de peaufiner leur tableau. Là où l'on attendait un peu plus cette version d'essai - qui nous mettait dans la peau de Roger Federer face à Andy Murray - au tournant, c'était au niveau du gameplay axé autour du PlayStation Move. Tout d'abord, il faut savoir qu'une fois le service exécuté, la caméra passe en vue subjective et seule la raquette demeure visible à l'écran, avec un sympathique effet de transparence pour ne pas pourrir la lisibilité.
Un exemple qui résume parfaitement les craintes que l'on peut avoir vis-à-vis du jeu, à savoir une reconnaissance des mouvements pas toujours au top."
Pour être honnête, un petit temps d'adaptation est nécessaire avant d'être en mesure de taper correctement dans la balle, et il n'est pas impossible que l'on perde le premier jeu en voyant défiler les retours sans savoir quoi faire pour stopper l'hémorragie. Ce n'est qu'après quelques minutes d'acclimatation que l'on parvient à trouver le timing pour claquer quelques coups droits, avec la complicité du joueur écossais qui laisse filer des balles archi faciles à rattraper. Ce qui n'empêche pas de remarquer un temps de latence assez dérangeant, même si c'est toujours mieux qu'avec le Wii MotionPlus de Virtua Tennis 2009. Quoi qu'il en soit, l'essentiel de la prise en main de Virtua Tennis 4 réside dans la possibilité de lâcher n'importe quel coup avec le PlayStation Move, sans presser le moindre bouton et à la seule force du poignet. Si on a eu du mal à exécuter des slices et des amortis, les revers et les coups droits passent comme dans du beurre. Idem pour les lobs, tandis que les montées au filet étaient vraiment aléatoires. Même en s'approchant de l'écran au point d'y coller son nez, le joueur suisse restait par moments planté sur la ligne du fond de court. Un exemple qui résume parfaitement les craintes que l'on peut avoir vis-à-vis du jeu, à savoir une reconnaissance des mouvements pas toujours au top. Le fait de devoir donner de l'amplitude à ses gestes participe beaucoup à la valeur immersive de Virtua Tennis 4, c'est vrai, mais les accéléromètres du PlayStation Move ne détectent pas de manière efficace la puissance donnée aux mouvements. Dès lors, certains coups partent plus vite que d'autres sans que l'on sache réellement pourquoi ; le genre de défaut capable de bousiller l'intérêt d'un jeu de tennis. On espère que les développeurs se pencheront sur ces approximations avant la sortie du jeu, sinon c'est la valise assurée.