Test Tiger Woods PGA Tour 06

Pour figurer dans les starting-blocks du 2 décembre dernier, Electronic Arts a dû opérer à des sacrifices afin d’être dans les temps. Sacrifices obligatoires ou fainéantise volontaire, là est tout le mystère qui entoure la gamme sportive de l’éditeur. Toujours est-il que ce Tiger Woods PGA Tour 06, à l’image des autres titres disponibles sur la nouvelle console de Microsoft, a été amputé de toute part afin de coller avec les plannings imposés. Pour tous ceux qui ont franchi le cap next gen’ et qui ont connu cet opus sur les autres consoles de salon ou sur PC, vous allez tomber de haut en apprenant que EA Sports a revu à la baisse le nombre de parcours disponibles. Et comme si ça ne suffisait pas, les développeurs ont amputé cette version 2006 de deux modes de jeu important : le mode "Saison" et le mode "Rival". Mais alors, qu’avons-nous à nous mettre sous la dent ?

Et le tigre est en toi !

Le gros du morceau de Tiger Woods PGA Tour 06 réside sans aucun doute dans son mode "Carrière". Assez proche dans l’idée du mode "Saison", ici vous devrez créer un golfeur des pieds à la tête et l’emmener sur les hautes sphères du classement PGA. C’est en donc en simple golfeur amateur que vous entamerez votre ascension vers le podium. N’imaginez pas concourir d’emblée aux côtés de maître Tiger Woods. Vous devrez faire vos dents sur des joueurs de votre catégorie mais aussi enchaîner les challenges afin de vous familiariser avec toutes les subtilités de ce sport et de son gameplay. Fairway, backswing, putt, mulligan, hook, plein, rough, plat, pitch, birdie, bogey, chip ou bois, si le vocabulaire propre au golf refilera quelques plaques d’urticaire aux novices en la matière, au fur et à mesure, on assimile assez bien toutes ces terminologies grâce aux conseils forts utiles du caddy qui interviendra avant chaque trou. Ainsi on appréhendera mieux les différents types de terrain en sélectionnant avec intelligence son club et en modifiant son swing. Bien évidemment, ce n’est pas en paramétrant avec précision vos frappes que vous atteindrez le trou en un. L’art de putter réside dans une bonne maîtrise des sticks analogiques associés au backswing et au downswing pour le stick gauche, et au point d’impact sur la balle pour le stick droit. La vitesse d’exécution et l’exactitude de la trajectoire pourront être altérées selon les aspérités du terrains ou la force du vent. Il faudra prendre en compte tous ces détails avant de putter pour éviter les mauvaises surprises telles que les hors limites, les obstacles d’eau, pour ne pas se retrouver coincé sous les arbres ou pire encore pour ne pas blesser les spectateurs.

C'est qui qu'a putté ?

Chaque coup rempliera ou videra votre jauge de gamebreaker, chère à Electronic Arts, qui une fois pleine vous permettra d’améliorer votre puissance de frappe et votre adresse durant un putt. De plus, vous serez gratifier tout au long des 6 parcours et de leurs nombreuses épreuves de bonus financiers et d’items selon vos performances. Car bien évidemment, pour devenir le nouveau n°1 mondial, vous devrez améliorer votre golfeur et cela passera par une optimisation de ses capacités : puissance, boost puissance, précision drives, frappe, approche, effet, putting, récupération, chance et concentration. Que vous réussissiez ou non une épreuve, vous glanerez dans tous les cas des points d’expériences nécessaires à cette amélioration mais aussi de l’argent pour lui offrir une parfaite garde-robe. Cela dit, vous serez obliger de remporter chaque challenge pour continuer l’aventure (et débloquer des nouveaux parcours et golfeurs) et pourquoi les maîtriser en faisant mieux que l’objectif qui vous est proposé.       

Si certaines épreuves consistent à cumuler moins de coups que vos adversaires à travers 18 trous, d’autres mettent à rude épreuve certaines caractéristiques de votre golfeur. Pour réussir ces défis aptitudes, vous devrez approcher le plus près possible du trou votre balle (ou pourquoi pas la rentrer), s’extraire d’un bunker en un minimum de coups, ou se faufiler entre les arbres avant d’atteindre le green. En parlant du green, pour réaliser l’ultime coup décisif, vous pouvez avoir recourt à la caméra putt (en appuyant sur A) et vous aider de la grille de green qui identifie l’inclinaison du terrain et la vitesse à laquelle roulera la balle. Bref tout est fait afin de convenir aux joueurs amateurs comme aux experts même si bien évidemment les premières heures ne seront pas aussi simples d’accès qu’un Everybody's Golf ou un Outlaw Golf. Pour ce qui est des autres Modes de jeu, on reste dans le traditionnel. Les 7 modes disponibles font évidemment la part belle au multijoueur avec deux catégories bien distinctes : chacun pour soi (Stroke Play, Match Play, Skins, Stablefort), et coopération (Coups Alternés, Meilleure Balle, Quatre Balles). A cela s’ajoute, le mode Xbox Live qui vous permettra de disputer des matchs mais aussi des tournois avec à la clef un maximum de Performances Xbox. Bref, finir à 100% Tiger Woods PGA Tour 06 demandera du temps et de la concentration car au fur et à mesure de votre progression le challenge se corsera.

Next gen' ou pas ?

A défaut de proposer exactement le même contenu que les versions GameCube, PlayStation 2, Xbox et PC, Tiger Woods PGA Tour 06 doit logiquement bénéficier des meilleurs graphismes possibles du fait de son passage sur Xbox 360. Vous l’aurez compris vu la tournure de ma phrase, l’enrobage visuel est loin de faire l’unanimité car finalement il y a assez peu d’évolution par rapport à ses consoeurs. Le jeu reste tout de même très beau à regarder mais les effets que l’on pourrait s’attendre à découvrir ne sont pas encore à l’honneur. Cela se ressent en premier lieu sur les parcours bordant l’océan. L’eau ne profite pas du même rendu qu’un Kameo par exemple et n’imaginez pas voir une quelconque éclaboussure lorsque votre balle tombe à la baille car les développeurs n’ont pas pris le soin d’en modéliser une. C’est peut-être qu’un détail mais petit à petit on remarque que ça cloche à droite et à gauche. Et soudainement, on fait plus que jamais attention au léger clipping qui peut subvenir entre chaque changement de caméra, sans parler des golfeurs qui disparaissent entre deux brindilles d’herbe lorsque l’angle de vue fait du rase-mottes. Et parfois même, lorsque vous êtes coincé dans un bunker, la caméra se place au mauvais endroit tant est si bien que votre golfeur est caché par les herbes hautes du rough. Là aussi, ce sont des détails qui passeraient presque inaperçus sur les anciennes générations de consoles mais une Xbox 360 a tendance à exacerber ces défauts. Fort heureusement, la modélisation des personnages a été tout de même soignée, cela se remarque dans la création du personnage et lors des zooms, sans pour autant atteindre la finition d’un FIFA 06. Et la motion capture, comme à son habitude, est très efficace afin de rendre les attitudes des golfeurs plus réalistes encore. Enfin, l’autre point très agréable du jeu réside dans son ambiance sonore ponctuée de chants d’oiseau, d’acclamations du public ou du bruit du vent dans les arbres. Calme et apaisant, tout ce dont on a besoin pour se concentrer afin de putter en toute sérénité.