Test Earth Defense Force 4.1 : un jeu pour misérables insectes ?

Sandlot, comme beaucoup d'autres studios, a fini par succomber à la mode des remasterisations sur une console qui va finir par compter plus de remakes que de titres inédits. N'empêche, la série Earth Defense Force n'est pas des plus connues en occident, mais se constitue au fur et à mesure des épisodes une base solide de fans. Et là où l'on attendait un nouvel opus, il faudra compter sur le remake du quatrième volet Earth Defense Force 2025 deux ans après sa sortie initiale sur Xbox 360 et PS3. Autant le confesser tout de suite : cet opus 4.1 s'adresse avant tout aux irréductibles joueurs d'EDF qui campent nuit et jour sur le jeu et aux (trop) rares joueurs désireux de découvrir la série sur next gen'. Parce que les autres regarderont ce titre avec désintérêt. Et il est vrai que la série a de quoi surprendre aux premiers abords, déjà de par son scénario famélique digne de Paul Verhoeven dans ses grandes œuvres, j'entends par là Starship Troopers : des extraterrestres venus d'ailleurs qui foutent la pagaille sur notre belle planète. Face à cette menace, l'humanité a créé une armée de soldats dédiés à notre défense, la Earth Defense Force. Pour affronter les hordes d'insectes géants, de robots gigantesques et de vaisseaux-mères, la EDF s'est divisée en quatre régiments. Le plus commun est le Ranger capable d'utiliser les véhicules et autres méchas pour se défendre en plus d'avoir accès à un arsenal classique mais varié (fusil d'assaut, shotguns, lance-grenades, lance-missiles, sniper, lance-flammes...). Comme dans EDF 2025, on retrouve les nouvelles catégories de soldats : Wing Diver, Air Raider et Fencer. La première est aérienne ce qui lui confère une agilité accrue mais est particulièrement sensible aux dégâts. La seconde est spécialisée dans l'assistance et peut demander à tout moment des frappes ciblées ou des véhicules. Il peut également prodiguer des soins à ses congénères. Les Fencers, beaucoup plus résistants, ne font pas dans la finesse. Grosses armes et attaques aux corps à corps sont leur manière de s'exprimer sur le terrain. Qu'importe la classe que vous incarnerez, votre soldat sera évolutif au fur et à mesure de votre progression.

EDF GDF SUEZ

La plupart des ennemis exterminés lâcheront des items à récolter. Il ne tient qu'à vous de ramasser avant la fin de chaque mission les améliorations d'armures et les box d'armes qui vous débloqueront de temps en temps un nouvel équipement. Plus vous pousserez la difficulté du jeu, plus les nouvelles armes débloquées seront efficaces. Mais ne soyez pas trop téméraire car Earth Defense Force 4.1 vous surprendra par ses modes Hard, Hardest et Inferno. Il faudra donc s'armer de patience, progresser doucement mais sûrement et farmer souvent tout au long des 89 missions du jeu. Par rapport à Earth Defense Force 2025, cet épisode 4.1 propose 4 niveaux supplémentaires dont un largement inspiré des films Godzilla qui voit le combat d'une créature gigantesque face à un mécha tout aussi grand. Si en solo, le titre devient rapidement rébarbatif, on vous conseillera de découvrir le jeu en multijoueur pour apprécier pleinement Earth Defense Force et pour espérer en venir à bout tant la difficulté Inferno est à s'arracher les cheveux. Deux joueurs sur la console mais jusqu'à quatre en ligne pourront combattre la menace alien ensemble et surtout se partager le butin ensemble ! De ce fait, vous pourrez vous frotter à des niveaux, des difficultés bien supérieurs à votre level actuel et ainsi acquérir un arsenal qui vous était alors inaccessible. Et avec plus de 700 armes à déverrouiller au total, vous allez en passer du temps entre le solo et le multi à dézinguer des tonnes et des tonnes d'extraterrestres.
 

Produit purement japonais, Earth Defense Force 4.1 : The Shadow of New Despair rend hommage aux kaijū eiga (ndlr : film japonais mettant en scène des combats de monstres) et aux films de séries B...

Il est vrai que je vous parle d'insectes, de robots ou de vaisseaux, mais il faut savoir que dans la série Earth Defense Force tout est démesuré. Les fourmis font la taille d'une maison, tandis que les araignées balancent leur toile à une centaine de mètres. Et je ne vous parle pas des robots grands comme des immeubles de 50 étages ou de certains OVNI qui font la taille d'une planète. Et tout ce beau monde doit se faire une place en ville, à la campagne ou sous-terre, alors forcément ça fait des dégâts. Les dommages collatéraux sont légions mais il faut ça pour sauver le monde. Vous n'avez donc rien à vous reprocher si vous détruisez des centaines de bâtiments à coup de lance-roquettes. Difficile d'être minutieux lorsque s'approche de vous une centaine de fourmis rouges prêtes à en découdre avec la race humaine. Produit purement japonais, Earth Defense Force 4.1 : The Shadow of New Despair rend hommage aux kaijū eiga (ndlr : film japonais mettant en scène des combats de monstres) et aux films de séries B, et c'est au travers de cette ambiance si particulière que le jeu peut séduire parce que visuellement le jeu en fera fuir plus d'un. Il faut dire que générer une centaine d'ennemis en mouvement, des humains qui galopent partout, des bâtiments qui s'effondrent sous les tirs nourris et les explosions en tout genre, ce n'est pas une partie de plaisir. Par conséquent le moteur graphique du jeu en prend un coup et est à des années lumières de ce qui se fait sur PS4.

REMASTER VITE FAIT

Déjà à l'époque des opus EDF 2025, Insect Armageddon et même de Force de Défense Terrestre 2017, le jeu accusait un retard certain sur Xbox 360 et Playstation 3. Mais son arrivée sur PS4 a quand même permis quelques petits réajustements visuels. Les niveaux souterrains bénéficient d'un meilleur éclairage. Plongé dans l'obscurité, vous vous fierez à la lumière de votre lampe-torche. En extérieur, les décors regorgent de petits ajouts comme des tanks supplémentaires qui vous prêteront main forte ou des humains supplémentaires pour égayer les rues. A cela, on n'oubliera pas de souligner que les ralentissements sont moins présents que sur la version 4.0, le clipping amélioré mais un léger aliasing plus présent qu'à l'accoutumée. Niveau gameplay peu ou prou de modifications. Les développeurs ont gardé toujours une certaine raideur dans les déplacements des soldats et le jeu se base essentiellement sur des esquives afin de se sortir du pétrin. Une fois maîtrisé, on devient un champion dans l'art de se déplacer efficacement pour récupérer les items sans perdre de vue une seule seconde les ennemis qui nous font face. Puisqu'on fait le parallèle avec la mouture de 2014, il est dommage de voir que les missions qui étaient en téléchargement payant le restent et ne sont pas inclues d'office dans cette version remasterisée.