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Retrouvez plus bas la suite de notre test de Super Mario 3D World.
- Graphiquement impeccable
- La précision du gameplay
- Un level design qui tue
- La richesse du contenu
- Clins d'oeil nombreux
- L’ambiance musicale
- Délirant à 4
- La difficulté rehaussée...
- ...mais pas suffisamment
- Pas de jeu en ligne
- Miiverse qui ne sert à rien
- Quelques soucis de caméra à plusieurs
- Prise de risque minimale
Que les choses soient claires : Super Mario World 3D n'a pas la prétention de remplacer Super Mario Galaxy. Shigeru Miyamoto l'a bien fait comprendre lors du dernier Iwata Asks d'ailleurs, et on a plutôt affaire au frangin de Super Mario 3D Land ici. L'Histoire se souviendra que c'est en 2012 qu'est descendu du ciel le premier Mario HD ; une éternité pour les fans qui avaient l'impression d'être has been avec la Wii. D'un point de vue purement technique, Super Mario World 3D est une merveille pour les yeux. C'est vrai que la Xbox One et la PS4 évoluent sur une autre planète, mais les développeurs ont clairement mis leurs tripes pour que chaque niveau exploré soit un feu d'artifice. Les couleurs explosent à l'écran, les textures se marient à la perfection avec cette rondeur omniprésente, sans oublier toutes les petits animations qui rappellent ce souci du détail habituel chez Nintendo. En fait, chaque stage est l'occasion de découvrir un nouveau thème avec, parfois, des croisements délirants qui permettent de rafraîchir le contenu du jeu lorsque l'on arrive aux ultimes chapitres. Les puristes retiendront forcément l'hommage à Super Mario Kart, mais Super Mario 3D World recèle d'autres pépites telles que le dernier manoir hanté, les niveaux placés au coeur de la lave, celui avec les ombres chinoises façon Donkey Kong Country Returns ou encore les circuits à parcourir sur le dos de Plessie. Si le jeu est aussi abouti sur le plan visuel, c'est surtout parce que la caméra est toujours idéalement placée, s'amuse avec les perspectives pour offrir un effet de profondeur saisissant quand on tutoie les sommets. Jamais les angles proposés par défaut prennent en traître, et même lorsque l'objectif vient se placer au-dessus de la tête du personnage pour varier le gameplay, l'excellence reste de rigueur.
D'un point de vue purement technique, Super Mario World 3D est une merveille pour les yeux. C'est vrai que la Xbox One et la PS4 évoluent sur une autre planète, mais les développeurs ont clairement mis leurs tripes pour que chaque niveau exploré soit un feu d'artifice."
L'utilisation intelligente de la 3D relief avait impressionné dans Super Mario 3D Land, et vu que cette fonctionnalité ne fait pas partie de la palette de la Wii U, on pensait que Super Mario 3D World n'allait pas faire preuve d'ingéniosité dans ce domaine-là. A tort. Plus concrètement, les développeurs ont misé sur les déplacements de la caméra beaucoup plus souples que sur 3DS grâce au stick droit du GamePad, sans pour autant atteindre le même degré de liberté qu'un Super Mario Galaxy. Mais c'est largement suffisant pour repérer une corniche qui permettra d'atteindre une zone insoupçonnée, ou dénicher un tuyau menant tout droit vers une autre étoile. Délicieux. Les trompe-l'oeil sont nombreux dans Super Mario 3D World, au point que l'on finit par être convaincu que chaque gouffre est en fait un passage secret archi bien planqué. Là encore, manier avec doigté la caméra est d'une aide précieuse pour déceler les illusions d'optique, et éviter de sauter dans le vide alors que l'on pensait atterrir sur une plate-forme. Inutiles, en revanche, les fonctionnalités gyroscopiques du GamePad pour contrôler la caméra. Non seulement l'exercice n'est pas du tout naturel, mais il n'offre aucune précision dans les moments chauds. Pour autant, cela ne fait pas de la tablette un accessoire secondaire, car grâce à l'écran tactile il est possible de faire apparaître des éléments invisibles du décor, en plus de neutraliser momentanément les ennemis. Et puis, il y a aussi les plates-formes que l'on peut faire s'élever d'un souffle sur le micro. Pas révolutionnaire en soi, mais cela participe aussi au charme de Super Mario 3D World.
LES CHIENS NE FONT PAS DES CHATS
Là où l'on sent que les développeurs ont révisé leurs gammes depuis 3D Land, c'est surtout dans le level design avec des niveaux qui ne se finissent plus forcément en ligne droite. Oh, il y en a encore quelques-uns, on ne va pas vous mentir, mais il existe désormais plusieurs façons d'atteindre la fin d'un stage compte tenu de leur taille sensiblement plus grande. Alors oui, on peut accuser le titre de reposer une nouvelle fois sur un concept vieux comme le monde, mais Nintendo a suffisamment de talent pour instiller à chaque fois des améliorations qui, imbriquées les unes dans les autres, subliment une expérience de jeu déjà probante. En sus, les développeurs ont eu la présence d'esprit d'élever légèrement le niveau de difficulté, même si les premiers mondes sont toujours aussi simples à boucler quand on est un vieux de la vieille. En réalité, on sent surtout la différence quand on tient à compléter le jeu à 100% avec toutes les étoiles et les sceaux en poche. D'aucuns affirmeront peut-être le contraire, mais on vous assure que, parfois, il y a de quoi vouloir fracasser le GamePad contre le mur dans les deux derniers mondes. Du coup, le nouveau costume du chat est une véritable bénédiction puisqu'il permet non seulement de grimper aux murs, mais aussi de donner des coups de griffes en cas de besoin. C'est incontestablement la tenue la plus pétée de Super Mario 3D World. Il y a toujours moyen de se déguiser en Tanuki, de lâcher des boules de feu ou même de se prendre pour l'un des frères Boomerang. Mais une fois que l'on a goûté à l'agilité de Fripouille, impossible de s'en passer par la suite. Comme c'est désormais une habitude chez Nintendo, les échecs répétés activeront la Feuille dorée qui transforme elle aussi le personnage en Tanuki, sauf que ce dernier profitera en plus d'une invincibilité permanente. Impossible de perdre une vie avec un tel cheat code, et les combats contre les boss deviennent alors une simple formalité.
Là où l'on sent que les développeurs ont révisé leurs gammes depuis 3D Land, c'est surtout dans le level design avec des niveaux qui ne se finissent plus forcément en ligne droite."
C'est dans ces moments-là que les vieux démons de 3D Land ressurgissent, quand Super Mario 3D World tient absolument à demeurer accessible aux bras cassés et refuse de trancher. Sincèrement, c'est de la pure tricherie de pouvoir gratter des étoiles dans la peau d'un tanuki invincible, alors que rien ne vient gratifier ceux qui auront fait les choses dans les règles. Il aurait été beaucoup plus logique de ne pas comptabiliser les bonus ramassés avec la Feuille dorée, et que celle-ci soit utile pour baliser le terrain et localiser plus facilement les étoiles à la limite. Dans le même ordre d'idée, les checkpoints sont encore trop nombreux à notre goût, comme si enchaîner trois sauts d'affilée était mission impossible avec dix doigts et quelques réflexes. Côté multijoueur, difficile de ne pas penser à Super Mario Bros. 2 quand on jette un oeil aux aptitudes de Mario, Luigi, Peach et Toad. Si le célèbre plombier moustachu dispose d'un profil équilibré, son frangin peureux profite d'un saut nettement plus efficace pour atteindre les plates-formes éloignées. Idem pour la princesse Peach qui est capable de flotter dans les airs sur un court laps de temps, alors que Toad s'avère être le personnage le plus rapide. Les quatre réunis à l'écran, c'est un petit peu le bordel pour être honnête, surtout quand chacun la joue versus pour ramasser le maximum de points possible. Chaque pièce, chaque power-up, chaque étoile, chaque ennemi vaincu représente autant d'occasions de finir en tête du classement une fois le stage bouclé, et certains n'hésiteront pas à balancer leur pote dans la lave pour ruiner sa partie, et récupérer au passage la couronne. Que les âmes pacifistes soient rassurées : la possibilité d'unir ses forces dans Super Mario 3D World est bien réelle, et il est même obligatoire de s'entendre avec ses partenaires pour récupérer certains objets précieux ; comme c'est le cas avec les costumes d'ailleurs.
PUISSANCE 4
A l'instar de New Super Mario Bros. Wii, les moins débrouillards sont enfermés dans une bulle et redirigés illico vers l'endroit où l'action se déroule, sans perdre le bénéfice de leur power-up. Bon à savoir pour éviter de perdre des vies par poignées lorsque l'on joue le week-end avec la famille. On chope rapidement le truc d'ailleurs : quand l'un des partenaires se retrouve en galère, le chef de fil a plutôt intérêt de continuer d'avancer afin que le reste de la troupe soit placé à l'abri dans une sphère. Cette astuce soulève quand même le problème de la caméra qui est moins à l'aise qu'en solo. Rien de bien dramatique en soi, mais il faut bien admettre que certains angles sont plutôt tordus quand on joue avec plusieurs persos. Quoi qu'il en soit, Super Mario 3D World est d'une efficacité redoutable avec sa prise en main rapide et ce gameplay aux petits oignons, qui permettent de mieux apprécier la qualité du level design. Quand on est trentenaire, on est obligé de kiffer avec les projectiles que l'on peut envoyer grâce au bloc-Bill Ball, ou quand on s'empare d'une plante Piranha pour qu'elle dévore ses propres congénères. Le contenu répond lui aussi présent, avec des planques que l'on découvre en se baladant sur la carte. On pense notamment aux mini-jeux à faire en solitaire dans la peau de Capitaine Toad. Destinée exclusivement au GamePad, la discipline demande de récupérer 5 étoiles sachant que le personnage est incapable de sauter, et qu'il est donc nécessaire d'utiliser les éléments du décor pour atteindre les stars situées en hauteur. Comme, là encore, les développeurs essaient de nous la faire à l'envers avec les perspectives, on peut contrôler la caméra dans tous les sens pour éviter de se faire piéger. Jusqu'à 10 étoiles sont également mises en jeu dans une succession d'épreuves à accomplir, sachant que le moindre raté renvoie sur la ligne de départ.
C'est dans ces moments-là que les vieux démons de 3D Land ressurgissent, quand Super Mario 3D World tient absolument à demeurer accessible aux bras cassés et refuse de trancher."
Bref, il y a de quoi faire dans Super Mario 3D World qui offre une durée de vie satisfaisante (170 étoiles minimum pour atteindre le château de Bowser), et incite à recommencer une partie alors que l'on avait juré que c'était la dernière. Tout ça pour débloquer Rosalina de Super Mario Galaxy, et spéculer sur une éventuelle annonce de Super Mario Galaxy 3. Autre détail susceptible d'intéresser les fanboys : si la console détecte une sauvegarde de New Super Luigi U, elle ouvre l'accès à Luigi Bros., une version de Mario Bros. à la sauce Luigi. Enfin, on ne pouvait pas terminer cette dissection de Super Mario 3D World sans fustiger l'absence de jeu en ligne. Les parties à 4 en local sont sympas, ce n'est pas le souci, mais ce refus catégorique de Nintendo de vivre avec son temps devient ridicule à force. Il faudra donc se contenter d'une compatibilité avec le Miiverse qui n'apporte pas grand chose, puisqu'il permet seulement de décorer ses messages avec les tampons récoltés au cours de l'aventure. Oui, heureusement que les autres aspects du jeu sont au niveau.