Test également disponible sur : Switch 2

Test Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau : un épisode enfin amusô?

Test Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau : c'est presque pas mal !
La Note
note Hyrule Warriors : Les Chroniques du Sceau 14 20

Ce n'est pas la première fois que Link et Zelda s'essayent au Musô (ça fait même plus de 10 ans), mais ce n'est que maintenant que l'expérience est relativement plaisante. Il aura fallu attendre l'arrivée d'une console comme la Switch 2 pour que le genre puisse étaler tous ses avantages et son plaisir coupable non dissimulé de dézinguer des tonnes de PNJ (presque) inertes. Le jeu s'offre enfin une fluidité digne de ses ambitions, permettant au studio Omega Force de déployer des combats massifs sans les ralentissements qui avaient plombé les épisodes précédents, tout en proposant une plastique acceptable. C'est un peu régressif comme plaisir, mais ça fait parfois un bien fou, d'autant que cette fois-ci, c'est servi avec une histoire qui risque d'intéresser les fans de la chronologie de Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, avec cette volonté de combler les zones d’ombre de la Guerre du Sceau.

Cependant (bah oui, tout est loin d'être parfait), Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau est un jeu qui reste baucoup trop fidèle à l’ADN Musô. Structure de missions basique, ultra répétitive, objectifs prévisibles, progression très dirigiste : le jeu n’ose presque jamais sortir des rails. Les quelques bonnes idées (attaques synchronisées, phases de shoot’em up, alternance de personnages) ne suffisent pas à effacer la nature mécanique de l’expérience. Le système RPG, trop superficiel, renforce cette impression de vernis plus que de réelle profondeur. Et c'est d'autant plus regrettable que le dernier Dynasty Warriors Origins sorti il y a presque un an sur PC, PS5 et Xbox Series avait su intégrer des mécaniqes stratégiques inédites pour relancer l'intérêt du genre. Les graphismes sont également un terrain où l'on est extrêmement partagé. Si la fluidité est impeccable, l’aliasing, les textures pauvres et les décors sommaires donnent au titre un rendu bien en dessous des standards attendus sur Switch 2 et soyons même honnête, de visu comme ça, Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau ressemble davantage à un jeu Switch 1. Les cinématiques en 720p, floues et pleines d’artefacts, accentuent encore plus ce décalage visuel. Le choix de prioriser les performances sur le rendu visuel peut se comprendre dans un Musô, mais il laisse un arrière-goût mitigé sur une machine censée incarner la nouvelle génération de Nintendo. Au final, Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau est un musô convenable, généreux, plus maîtrisé que ses prédécesseurs, et qui ravira ceux qui veulent prolonger la saga Zelda sous un autre angle. Mais il reste un épisode conservateur, qui progresse surtout grâce au hardware et à la licence qu’il exploite, plutôt que par un renouvellement profond de sa formule.


Les plus
  • Enfin un framerate impeccable !
  • Gameplay solide, pas mal de combos à faire
  • Des personnages vraiment différents
  • Sauru et le guerrier Golem sont trop satisfaisants à contrôler
  • L'histoire qui vient combler les trous narratif de la Guerre du Sceau
  • C'est bourré de cinématiques...
Les moins
  • ...sauf qu'elles sont de mauvaise qualité
  • Structure trop old school du Musô (Dynasty Warriors Origins avait su renouveler le genre)
  • Des missions annexes vraiment osef
  • Les maps qui sont plates, qui manquent de folie
  • Système RPG trop superficiel
  • Un manque flagrant de challenge
  • Visuellement, c'est un jeu Switch 1
  • Certaines missions qui sont injouables en coop


Le Test

Nintendo s’est montré particulièrement actif ces derniers mois. Entre Donkey Kong Bananza, la compilation remasterisée de Super Mario Galaxy 1 & 2, Pokémon Légendes Z-A, Kirby Air Riders et enfin Metroid Prime 4: Beyond, les exclusivités Switch 2 et Switch 1 se sont succédé à un rythme soutenu, avec une réussite parfois éclatante, parfois plus mesurée. Aujourd’hui, il est question de se pencher sur Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau, troisième épisode d’une série inaugurée en 2014 sur Wii U, une console qui peinait alors à afficher un nombre conséquent d’ennemis simultanément. L’opus paru sur Switch 1 en 2020, sous-titré L’Ère du Fléau, souffrait de difficultés similaires : des ambitions manifestes mais une machine à bout de souffle, conduisant à une fluidité souvent mise à mal. Quant à la version 3DS sortie en 2016, les images, revues aujourd’hui, relèvent presque de l’épreuve visuelle. Heureusement, Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau arrive cette fois sur Nintendo Switch 2, une console nettement plus robuste. Reste à savoir si cette puissance accrue suffira à sublimer l’expérience. C’est ce que nous allons examiner dans ce test complet.




Commençons par rappeler les fondamentaux, au cas où cela ne serait pas encore parfaitement clair pour quelques distraits : Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau n’est en rien un Zelda traditionnel. Il ne s’agit ni d’explorer un vaste monde ouvert, ni de résoudre des énigmes, ni de traquer des Korogus par centaines. Nous sommes ici face à un musô, terme désignant un genre bien particulier issu du Japon : un beat’em all d’envergure, dans lequel l’essentiel du temps consiste à balayer des cohortes d’ennemis quasi immobiles, pour le simple plaisir cathartique d’anéantir tout ce qui se présente. Le concept a quelque chose de régressif, certes, mais les développeurs d’Omega Force ont acquis en près de trente ans une maîtrise telle qu’ils sont parvenus à faire évoluer le genre de manière remarquable. L’exemple le plus récent demeure leur Dynasty Warriors Origins, paru en janvier 2025, salué pour sa qualité ludique, sa réalisation technique, son esthétique soignée et même sa narration, qui avait le mérite de proposer un scénario relativement solide. C’est précisément cette ambition que vise Hyrule Warriors : Les Chroniques du Sceau, lequel entend enrichir la chronologie officielle des derniers épisodes de Zelda en comblant les zones d’ombre liées au voyage temporel de la princesse d’Hyrule dans l’introduction de Tears of the Kingdom. Ainsi, si vous souhaitez découvrir en détail la fameuse Guerre du Sceau (ces événements évoqués dans TOTK) vous êtes indéniablement au bon endroit. D’autant plus qu’Omega Force n’a nullement ménagé ses efforts sur le plan cinématique : non seulement ces séquences sont nombreuses, mais elles bénéficient en prime d’un doublage intégral en français, porté par des voix de grande qualité. Cela confère un réel supplément d’âme à l’ensemble et rend certaines scènes étonnamment marquantes pour un musô, tout en offrant de précieux moments de respiration entre deux batailles parfois répétitives.


Hyrule Warriors : Les Chroniques du Sceau

MUSÔ UN JOUR, MUSÔ TOUJOURS ?


Il faut l’admettre, Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau, en tant que musô pur et assumé, n’a pas vocation à révolutionner sa formule. Si vous aviez joué à Hyrule Warriors L’Ère du Fléau il y a cinq ans, vous retrouverez ici une structure très similaire. Concrètement, le jeu vous projette dans des niveaux semi-ouverts comportant plusieurs routes, qu’il convient de parcourir méthodiquement afin d’en éliminer chaque menace. Le schéma de base reste identique à celui d’un Dynasty Warriors : enchaîner les combos en martelant les touches, remplir une jauge pour déclencher une attaque spéciale, et infliger ainsi des dégâts massifs aux troupes adverses. À cela s’ajoutent les attaques synchronisées. Lorsque deux personnages se trouvent proches et que les conditions sont réunies, il est possible de lancer une offensive conjointe, accompagnée d’une courte cinématique particulièrement soignée. Chaque duo possède d’ailleurs ses propres spécificités : attaques à distance, frappes colossales, contrôle de golems… Les variations sont nombreuses, et chaque mise en scène diffère de la précédente. Mieux encore, certaines de ces attaques synchronisées octroient des bonus temporaires (régénération, résistance accrue, etc.) ajoutant un véritable supplément de relief au gameplay et évitant que l’ensemble ne se résume à un simple « matraquage de boutons ». Chaque personnage dispose ainsi de son propre style, de sa signature, ce qui contribue à maintenir l’intérêt. Afin d’apporter un semblant de profondeur supplémentaire, Les Chroniques du Sceau introduit par ailleurs un léger système RPG. L’expérience accumulée permet de monter en niveaux et de débloquer diverses compétences. Celles-ci peuvent être organisées, modifiées ou même remplacées par des objets utilisables en combat. L’ensemble demeure toutefois assez superficiel et largement automatisable, mais l’intention de diversifier un peu la formule est perceptible.


Hyrule Warriors : Les Chroniques du Sceau


CASSER LA ROUTINE, OU PAS...

Là où Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau est moins convaincant, c’est dans la structure même de son déroulement, hélas trop old school et surtout incapable d’intégrer les nouveaux éléments stratégiques introduits dans le récent Dynasty Warriors Origins. En effet, la progression repose la plupart du temps sur un schéma d’une grande simplicité : rejoindre un point A, éliminer tous les ennemis présents, vaincre le commandant local pour déverrouiller le point B… puis répéter l’opération systématiquement. Afin de varier quelque peu les situations, le jeu propose ponctuellement des objectifs alternatifs comme ka capture d’avant-postes, l'élimination d’un ennemi spécifique, l'escorte d’un PNJ dans une zone donnée, etc. Rien de véritablement novateur, certes, mais cette simplicité s’accompagne d’un certain plaisir immédiat, celui de balayer des hordes d’adversaires grâce aux outils mis à disposition. La progression reprend ainsi les fondements de l’épisode de 2020, L’Ère du Fléau, mais avec davantage de cohérence. La carte d’Hyrule, qui sert de hub, englobe à la fois la surface, les Profondeurs et les cieux, afin d’assurer une continuité logique avec Tears of the Kingdom. Depuis cet écran central, plusieurs options s’offrent au joueur, à savoir poursuivre la trame principale, accomplir des missions secondaires, améliorer son arsenal, ou encore apprendre de nouvelles techniques. Les quêtes principales durent en général entre quinze et vingt minutes, tandis que les objectifs secondaires, plus courts (environ cinq minutes) permettent de récolter rapidement des ressources utiles pour débloquer diverses améliorations. À cela s’ajoutent quelques séquences de shoot’em up, lorsque l’un des personnages se transforme littéralement en appareil volant. Ce type de passages témoigne de la volonté des développeurs de diversifier l’action et d’atténuer la sensation de redondance inhérente au genre.


Hyrule Warriors : Les Chroniques du Sceau


Afin de pallier la répétitivité inhérente au genre, Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau multiplie les personnages jouables. Rien de véritablement inédit, c’était déjà le cas dans l’opus précédent, comme dans la plupart des Dynasty Warriors. L’absence de Link dans cet épisode place logiquement Zelda au centre de la scène. Bien qu’elle ne soit jamais présentée comme une combattante aguerrie dans Breath of the Wild ou Tears of the Kingdom, elle peut ici s’appuyer sur ses pouvoirs magiques pour rejoindre le champ de bataille. Ce n’est pas le personnage le plus exaltant à prendre en main, mais l’on peut heureusement compter sur de nombreux alliés, entre lesquels il est possible de basculer à tout moment, y compris en pleine action, grâce à une simple pression sur la touche haut de la croix directionnelle. Ces compagnons, rencontrés au gré de l’aventure et des cinématiques, permettent de renouveler le gameplay grâce à des mécaniques inédites, des enchaînements propres et des styles de combat distincts. Les Gorons privilégient la puissance brute, les Zoras manipulent l’eau, les Piafs bénéficient d’une mobilité aérienne, mais, à vrai dire, les deux personnages les plus agréables à manier demeurent Rauru et le guerrier Golem, ce dernier n’étant autre qu’un Link en devenir, capable de transformations particulièrement spectaculaires. Pour répondre à une interrogation fréquente : oui, Les Chroniques du Sceau propose bien un mode coopératif à deux joueurs, en local ou en ligne, via écran scindé. L’expérience se révèle effectivement plus plaisante à deux, même si elle en devient encore plus facile ; la difficulté globale ayant déjà été revue à la baisse afin de convenir au public visé par Nintendo. Un bémol subsiste néanmoins : toutes les missions ne sont pas accessibles en coopération. Il arrive que le second joueur doive se contenter d’observer, une situation d’autant plus frustrante que le joueur principal peut, lui, alterner entre deux personnages. Un choix étonnant, qui limite quelque peu le potentiel du mode multijoueur.


Hyrule Warriors : Les Chroniques du Sceau


LE SCEAU DE LA FOI

Un autre point qui pourrait décevoir les joueurs les plus exigeants concerne l’aspect technique du jeu. Si la Nintendo Switch 2 parvient à soutenir la cadence, offrant enfin des combats fluides, avec très peu de chutes de framerate même lorsque des dizaines d’ennemis se trouvent à l’écran, et ce, malgré des effets visuels abondants, le titre souffre néanmoins de certains défauts notables : aliasing marqué, textures parfois dépourvues de détails, distance d’affichage limitée et décors plutôt succincts. En somme, Hyrule Warriors Les Chroniques du Sceau évoque davantage un rendu digne de la Switch 1, bien que les performances de la Switch 2 évitent les ralentissements problématiques qui pénalisaient L’Ère du Fléau. Ce gain de fluidité est indéniable, mais il ne masque pas le fait que, graphiquement, le jeu ne reflète pas encore le potentiel d’une console portable de nouvelle génération. Heureusement, la direction artistique demeure fidèle à l’univers de Breath of the Wild et Tears of the Kingdom, avec ses teintes pastel caractéristiques. Néanmoins, ceux ayant expérimenté les versions améliorées Switch 2 de ces deux titres risquent de rester sur leur faim, surtout en constatant le contraste avec les cinématiques affichées en 720p, souvent floues et entachées d’artefacts. Cette différence de traitement est particulièrement frappante. En résumé, il semble que le choix ait été délibérément fait de privilégier la fluidité au détriment de la perfection graphique. Dans le contexte d’un musô, où la lisibilité et la réactivité priment, ce compromis se justifie, même s’il demeure visuellement frustrant par moments.

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