10 20
Street Riders prend donc le parti de ne pas dépasser les limites de son ambiance gangsta rap assumée au possible, bridant ainsi un gameplay qui aurait pu s’avérer nettement plus riche, endiablé et moins répétitif. Pour les amateurs de ce genre d’univers, le jeu dispose donc d’une réalisation honorable avec des cinématiques réussies et quelques bonnes heures de défis en mode histoire, des tas de scores à battre pour débloquer toutes les caisses, ainsi qu’un prolongement multijoueur avec de nombreux modes jusqu’à huit via le Wi-Fi local de la PSP.
- Prise en main immédiate
- Fluide et rapide
- Ambiance assumée mais trop particulière
- Manque de variété
- Plus cher que sur consoles de salon (sic)
Nous allons faire vite et simple. Street Riders n’est rien d’autre qu’un portage pur et simple au pixel près du 187 : Ride or Die sorti en août dernier sur nos consoles de salon. Pour ceux qui auraient raté le coche, et dont cette version PSP fait de l’œil, voici un rappel de ce qu’il faut savoir.
Avertissement : Lors de sa sortie en août 2005, 187 : Ride or Die avait la décence de se vendre à 29.99 €. Aujourd’hui, Street Riders, sa copie conforme sur PSP, s’achète au prix habituel de 49.99 €. Pensait-t-on que nous ne le remarquerions pas ? Dommage !
En ces lieux abondent les doux clichés du rêve américain moderne : gangsta style, belles bagnoles, filles sexy, et domination urbaine. Malgré toutes ses influences bien grasses à la Fast & Furious, le jeu dont se rapproche le plus ce Street Riders est sans conteste Mario Kart. Un Mario Kart qui ferait sa crise d’adolescence identitaire, en somme. Le mode histoire, une guerre de gangsters dans lequel vous aiderez l’apprenti leader Buck à obtenir le respect de ses camarades, consiste en une succession de défis redondants dans des univers urbains nocturnes qui ne le sont pas moins. Certes Ubisoft a tenté de diversifier la soupe en variant les types de véhicules (on passe ainsi de la voiture de sport au pick-up) mais le gros du jeu consiste à dominer ses 5 concurrents en franchissant la ligne d’arrivée à la première place. La domination exigée est sans concession, il faut finir premier ou rien ! Pour ce faire, Buck est chargé d’employer la manière forte, ce qui passe par l’utilisation de diverses pétoires disséminées sur le bitume. Une asphalte fort chargée puisque l’on y récolte également des turbos et autres kits de soins. Un vrai Mario Kart pour racailles ! La comparaison est du reste flatteuse pour le jeu de Ubisoft, lequel se laisse jouer sans heurt particulier. La fluidité de l’animation et la conduite arcade nerveuse à base de dérapages contrôlés sont toujours au rendez-vous dans cette version PSP. Chaque véhicule ne dispose que des trois critères vitaux de l’arsouille arcade que sont la vitesse, la maniabilité et la résistance. Partant de là, le choix est vite fait et le fun est instantané. Car il faut reconnaître volontiers que Street Riders peut être fun et instinctif à jouer. Cependant, il faut savoir qu’il lorgne excessivement vers cette ambiance urbaine chaotique, limite parodique, avec ses dialogues de rue exécrables, surtout en ce qui concerne les textes français, notre langue ne disposant visiblement pas d’un vocable urbain aussi riche en insultes que celui de nos homologues d’outre-atlantique. Finalement, le jeu dispose d’un gameplay au plaisir immédiat mais continue à se prendre vainement au sérieux dans son carcan très ciblé et ne nous offre jamais de tracés un peu délirants ou d’armes plus dévastatrices. Pourquoi s’acharner dans le réalisme lorsqu’on propose un principe à la Mario Kart ? Mais c’est ainsi, Street Riders se veut un titre 100% pur jus de mauvaises graines, avec tout ce que cela implique.