Test Epic Mickey 2 : Le Retour des Héros

Quand un étrange séisme met la pagaille dans le Monde de la Désolation et libère des litres de solvant menaçant son existence, Mickey est appelé à la rescousse pour retracer l'origine du tremblement de terre et remettre un peu de couleurs dans ce monde effacé. La célèbre souris, n'écoutant alors que son courage, s'équipe de son pinceau magique et plonge littéralement dans le monde des Toons oubliés. Une trame qui sur le papier n'émerveille pas outre mesure, mais puise indéniablement sa force dans un univers féérique et une mise-en-scène nettement supérieure au premier volet. Les phases de dialogues et les jolies cinématiques sous forme de dessins-animés, quoiqu'un peu longues, sont maintenant entièrement doublées et certaines interventions, en particulier celles du Savant Fou, se font en chanson, rappelant agréablement l'empreinte du studio d'animation. Epic Mickey 2 bénéficie également d'un casting de choix. On retrouve avec joie certaines figures emblématiques des longs-métrages de Disney à l'image du Capitaine Crochet ou de Pat Hibulaire, ainsi qu'à faire connaissance avec des personnages oubliés des studios à l'image de Gus le Gremlin encyclopédique, ou bien encore d'Oswald le Lapin Chanceux, désormais jouable et accompagnant Mickey dans ses frasques. Une situation loin d'être surprenante puisque le mot d'ordre de cette suite est à la coopération.

Mouse costaud

L'intégralité de l'aventure se réalise à présent à deux, Mickey suivi en permanence par Oswald, contrôlé au choix par l'IA ou par un ami. Une complémentarité plus ou moins astucieuse même si l'on regrette l'impossibilité de pouvoir passer réellement d'un personnage à l'autre en solo, l'interaction avec Oswald se limitant à une pression du bouton B / Rond. Il est donc préférable de se tourner vers le jeu à deux, par écran splitté, pour mettre en pratique les compétences de chaque personnage et progresser correctement dans l'aventure en découvrant ce que renferment les différents environnements du jeu. Outre pacifier ses ennemis, Mickey peut toujours utiliser la peinture ou le solvant pour révéler des plates-formes invisibles ou au contraire effacer certains éléments du décor pour dévoiler des chemins cachés. Le sentiment de pouvoir que confère le pinceau magique, introduit dans le précédent volet, est intacte et on prend véritablement plaisir à asperger les murs de peinture ou de solvant dans l'espoir de voir apparaître une route dissimulée. Oswald possède quant à lui une télécommande magique capable de pirater des ordinateurs, d'alimenter des interrupteurs ou de lancer du courant électrique pour paralyser ses opposants. Mais c'est définitivement dans la peau de la célèbre souris que l'on apprécie le plus cette suite. Cependant, si les commandes sont intuitives, des mouvements de caméra viennent de temps en temps compliquer notre progression, notamment lors des phases de plates-formes. Cette nouvelle facette coopérative renouvelle le gameplay de la licence, mais on se rend pourtant très vite compte que le titre s'appuie au final sur les codes qui ont fait le succès du premier épisode à savoir une grande liberté d'action et un contenu exhaustif.

Lapin compris

L'exploration reste pour cela au centre du gameplay, poussant le joueur à fouiller les moindres recoins des univers visités, quitte à revenir plus tard à tête reposée. Cette direction est dès lors impérative pour mener à bien les multiples quêtes secondaires du jeu ou bien pour découvrir des trésors cachés contenant des costumes ou pin's utiles pour débloquer de nouveaux pouvoirs. Chaque niveau traversé peut par ailleurs se terminer de différentes manières possibles en fonction des décisions et des embranchements pris par les joueurs, un héritage laissé par Spector, ce qui rend en définitif la progression bien moins répétitive. La variété du level-design y est aussi pour beaucoup et la modélisation sympathique des environnements contribue également au caractère enchanteur et dépaysant de cette suite. En s'inspirant de longs-métrages tels que Peter Pan ou Alice au Pays des Merveilles mais également des plus grandes attractions des parcs Disney à l'image de Frontierland et son univers Far West, Epic Mickey 2 joue constamment la carte de l'émerveillement et de la nostalgie. La bande-son apporte qui plus est une touche de féérie non négligeable à la représentation sombre de l'univers de Disney, un véritable plus. On regrette cependant que les phases en scrolling horizontal, jolis clins d'œil aux premiers courts-métrages des studios et faisant le lien entre deux univers, s'avèrent toujours aussi anecdotiques et souffrent d'un manque cruel d'ambiance sonore. Le passage à la HD est quant à lui peu évident et les innovations techniques, que ce soit du côté des animations ou des graphismes, sont loin d'être mirobolantes en comparaison de la précédente version Wii. En dépit d'un niveau de difficulté assez faible, Epic Mickey 2 : Le Retour des Héros n'en reste pas moins un titre complet avec une très bonne durée de vie.