Test Sony ZG9 : on a testé une télé 8K de 85 pouces, parfait pour le JV ? sur Xbox One
- Claque visuelle
- un son très bien spatialisé
- l'upscaling au poil
- 8K 60fps
- Un super démonstrateur technologique
- Pas de HDR 10 +
- Des problèmes de blooming à cause de la dalle LED
- Tarif inaccessible pour le grand public pour le moment (15 000€)
La 8K est récemment devenue un des mots-clefs très à la mode pour vanter les capacités des prochaines consoles de jeu vidéo, toutes décrites comme étant "compatibles 8K". Bien sûr, on connaît déjà la difficulté d’obtenir un jeu suffisamment fluide et beau en 4K à l’heure actuelle, ce qui nous fait penser que les titres en 8K native ne sont pas pour demain. Mais alors quel est l’intérêt d’un tel écran ? C’est bien simple : depuis l’arrivée de la 4K, les constructeurs travaillent avec acharnement sur leurs technologies d’upscaling, afin que les clients puissent tirer profit des grosses résolutions proposées par les téléviseurs dernier cri, alors que le contenu nativement 4K reste extrêmement limité. Plus le temps passe, et plus les systèmes sont élaborés, et aujourd’hui, nous allons pouvoir profiter du meilleur système d’upscaling de Sony : le 8K X-Reality Pro. L’objectif est toujours de multiplier par 4 le nombre de pixels, afin de faire passer cette fois le contenu 4K de nos consoles actuelles en un contenu 8K. D’ailleurs, sachez que l’image est pour sa part traitée par la puce X1 Ultimate, soit le haut de gamme de la marque nipponne qu’on peut par exemple retrouver dans le téléviseur OLED AF9.
HEAVYWEIGHT
Dès le déballage, la ZG9 impressionne. En effet, notre exemplaire de test n’était pas livré dans un carton, ni même dans une caisse, mais bien dans un flycase de plus de 120Kg qui aurait été largement à sa place dans les coulisses du dernier concert d’AC/DC. Il faut dire qu’avec ses dimensions hors-norme, la bête a demandé la participation de toute la rédaction pour être installée. On peut même dire qu’il s’agit de l’unboxing le plus physique de la carrière de Maxime Chao. Intégralement noir, l’écran adopte un look industriel assez brut de décoffrage, avec de nombreuses ailettes au-dessus et en-dessous de la dalle. Loin d’être une décision stylistique innocente, ces appendices sont parfaitement fonctionnels, et contribuent au refroidissement de l’ensemble. Il faut dire que la dalle LED HDR Full Array est particulièrement puissante avec ses 4 000 nits, et ses 700 zones d’éclairage différentes, ce qui se ressent rapidement. En effet, le ZG9 consomme 900 Watts et dégage une chaleur vraiment intense pour une télé. Après quelques heures d’utilisation, la petite salle dans laquelle on menait les tests était sensiblement plus chaude que le reste des bureaux, et ce, malgré la climatisation qui soufflait. On peut aussi sentir le rayonnement intense de la dalle en approchant la main de la surface, ce qui est vraiment impressionnant.
À l’arrière, on trouve une connectique généreuse avec 4 HDMI, l’un d’entre eux étant compatible 8K 60fps grâce au standard 2.1. Sachez toutefois qu’aucune source n’est pour l’instant compatible avec le HDMI 2.1, mais on compte sur les consoles next gen’ pour corriger ce problème. Trois USB sont disponibles, dont l’un d’entre eux est compatible 3.0, tandis qu’on peut également connecter la télé en ethernet ou en Wi-Fi via un port RJ45. En ce qui concerne l’audio, on trouve des prises 3.5mm, ainsi qu’une sortie optique. Comme la plupart des TV Sony, le ZG9 utilise Android TV dans sa version Oreo. La seule petite déception, c’est que la puce n’est pas assez puissante pour lire les vidéos 8K présentes sur YouTube. Sur cette plateforme, il faudra donc se contenter de 4K, heureusement upscalée. On pourra aussi profiter de la reconnaissance vocale via Google Assistant, et comme la TV dispose d’un micro intégré, il n’y aura même pas besoin d’utiliser celui de la télécommande. Enfin, sachez qu’en effectuant une mise à jour du firmware de la TV, on profitera du son Dolby Atmos, puisque l’imposant châssis recèle deux haut-parleurs au-dessus de l’écran, et deux autres en-dessous, ce qui permet aussi un sacré niveau sonore et une qualité impeccable.
FRACTURE DE LA RÉTINE
Notre première utilisation de cette ZG9 fût donc d’y brancher un lecteur spécifiquement fourni par Sony afin de disposer de contenu 8K natif. Ici, pas de matériel de série, mais bel et bien un boîtier qui semble avoir été assemblé dans le garage d’un électronicien plutôt doué. Aucun lecteur 8K n’existant, ce lecteur lisait en réalité 4 fichiers 4K, composant chacun un quart de l’image. Le décodeur est ensuite relié via 4 câbles HDMI classiques à un autre boîtier, qui va lui recoller les quatre quarts d’image 4K ,afin de faire une belle image 8K sortant via le fameux câble HDMI 2.1 pour aller vers la TV. Sans vous mentir, la claque est réelle. L’image est ultra-détaillée, et les moindres détails sont visibles de manière ultra-nette. À une telle résolution, on aurait pu se dire que tout ce déluge de pixels n’a plus vraiment d’intérêt, mais non. C’est bien simple, le passage de la 4K à la 8K est une claque encore plus violente que le passage du 1080p à la 4K. Si la différence avec le full HD saute aux yeux sur les panoramas aérien urbains, et sur les images animalières qui permettent d’avoir un pelage hyper fin, elle demeure largement saisissante sur les images de jeu vidéo, dont la démo de Gran Turismo Sport qui était fournie.
Sur ces vidéos sublimes, le seule petit reproche concerne finalement le HDR qui souffre un peu du problème de « blooming » sur la dalle LED. Les noirs de sont pas aussi profonds que sur de l’OLED, et on perçoit parfois un halo grisé autour des bords de l’écran, ou de certains objets lorsqu’on regarde un film ou une vidéo, qu’elle soit en 4K upscalée ou en 8K. La bonne nouvelle, c’est que grâce à ses capacités d’upscaling, le ZG9 offre réellement une plus-value visuelle, même lorsqu’on y branche une source en 4K. Nous avons ainsi pu en profiter sur les nombreuses vidéos Youtube en 4K qui prennent une nouvelle dimension sur cette dalle. En jeu, les choses sont un peu plus variables. Testée avec une Xbox One X (il n’y a pas d’avantage à brancher une console Sony), la télé se sort très bien des jeux où la caméra ne bouge pas trop, et qui sont rendus en 4K Native. On a ainsi obtenu les meilleurs résultats sur Forza Motorsport 7, sachant qu’on y gagne visuellement, mais aussi en ce qui concerne la spatialisation du son, ce qui est très pratique pour entendre les moteurs des concurrents qui essayent de nous faire l’intérieur dans les angles morts.
Quoi qu’il en soit, il faut clairement privilégier les contenu en 4K native, et à tout prix éviter d’upscaler une image déjà étirée artificiellement.
À l’inverse, le 8K X-Reality Pro a eu plus de mal sur Red Dead Redemption 2. L’open world de Rockstar est sublime lorsqu’on à affaire à un beau panorama, et que la caméra ne se deplace pas trop. Par contre, une fois au grand galop, les contours de notre personnage, ainsi que le bas de l’image, deviennent plus flous, ce qui nous fait penser que le système d’upscaling semble avoir une charge de travail qui dépasse ses capacités. Quoi qu’il en soit, il faut clairement privilégier les contenu en 4K native, et à tout prix éviter d’upscaler une image déjà étirée artificiellement. Il faut savoir que nous n’avons même pas pu pousser l’affichage dans ses retranchements, puisque le ZG9 est capable d’afficher du 8K en 60fps, ou du 4K en 120fps. Bref, ce type d’écran attend la next gen’ de pied ferme. Le seul hic ? C’est bien sûr du tarif qu’il s’agit, puisque ce bijou de technologie s’échange à 15 000€, tandis que sa déclinaison 98 pouces (100 Kg et 1200 watts de consommation électrique) est affichée à 70 000€, soit le prix d’une Tesla Model Y dans sa finition Performance. Bref, il s’agit d’un joujou pour personnes fortunées, mais surtout d’un véritable prototype disponible à l’achat, qui nous permet de voir de quoi demain sera fait.