Microsoft s'engage à laisser Call of Duty sortir sur PlayStation et Nintendo pour au moins 10 ans
Le rachat d'Activision-Blizzard par Microsoft pour la somme astronomique de 68,7 milliards n'a pas fini de faire couler de l'encre. Alors que Sony Interactive Entertainment se bat vigoureusement pour empêcher que la transaction se fasse, Brad Smith, l'actuel Président de Microsoft, a fourni des détails sur l'offre faite à son concurrent pour s'assurer que la franchise Call of Duty continue de sortir sur les consoles PlayStation pendant au moins 10 ans. Un engagement qui avait déjà été annoncé dans le New York Times le mois dernier et qui est à nouveau confirmé par Brad Smith, qui a conscience de la manne financière que représente les ventes de Call of Duty sur PlayStation.
Sony s'avère être le détracteur le plus bruyant. Le supposé risque anti-concurrentiel soulevé par Sony réside dans le fait que Microsoft arrêterait la disponibilité des jeux Call of Duty sur PlayStation, mais ce serait économiquement irrationnel de faire ça. La majorité des ventes générées par Call of Duty au profit d'Activision Blizzard provient des versions PlayStation. Compte tenu de la popularité du cross-play, cela serait également désastreux pour la franchise Call of Duty et la Xbox elle-même de s'en priver, aliénant des millions de joueurs.
C'est pourquoi nous avons proposé à Sony un contrat de 10 ans pour que chaque nouvelle version de Call of Duty soit disponible sur PlayStation le jour même de sa sortie sur Xbox. Nous sommes disposés à fournir le même engagement à d'autres plates-formes et à le rendre légalement exécutoire par les régulateurs aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans l'Union européenne.
Dans une réponse à un tweet, Phil Spencer (big boss de la marque Xbox) a précisé que le deal de 10 ans de Call of Duty s'applique aussi aux consoles Nintendo. Cela dit, il n'y a plus eu aucun épisode de Call of Duty sorti sur une machine Nintendo depuis 2014 et l'épisode Ghost sur Wii U. On rappelle que Phil Spencer a également précisé que le rachat d'Activision-Blizzard n'était en aucun cas motivé par l'acquisition de la marque Call of Duty, mais une envie pour Microsoft de s'implanter dans le jeu mobile, à travers les société King (Candy Crush) que possède déjà Activision-Blizzard. Une manière habile et délicate de braquer les projecteurs sur un autre sujet, et que Brad Smith n'a pas hésité à mettre en avant, déclarant que l'accord permettrait à Microsoft de rivaliser avec Apple et Google, qui dominent actuellement le jeu mobile.
On rappelle que la Commission européenne et l'Autorité britannique de la concurrence et des marchés ont récemment lancé des enquêtes approfondies sur les projets d'acquisition de Microsoft, alors qu'il a été affirmé que la FTC pourrait intenter une action en justice antitrust pour tenter de bloquer l'accord avec Activision. Brad Smith a déclaré que poursuivre Microsoft pour tenter d'arrêter l'acquisition "serait une énorme erreur" qui étoufferait la concurrence et aurait un impact négatif sur les consommateurs et les développeurs de jeux.
Selon un rapport rédigé par Bloomberg la semaine dernière, Microsoft est prêt à se battre devant les tribunaux si la FTC tente de bloquer le rachat d'Activision-Blizzard, alors que du côté du New York Post, on affirme que le Président de la FTC serait déjà disposé à approuver l'acquisition pour éviter une division désordonnée des votes.