Test également disponible sur : PC - PS4

Test SOMA sur PC sur PS4

Test SOMA sur PC
La Note
note SOMA 17 20

Si vous attendez d'un jeu qu'il vous raconte une histoire passionnante et vous questionne sur des sujets prospectifs tels que le transhumanisme, alors SOMA est fait pour vous. Beau, angoissant et maîtrisé, il ne manque finalement au dernier bébé de Frictional Games qu'un gameplay un peu plus fouillé pour pouvoir devenir totalement culte. Mais on lui pardonnera sans peine cette petite faiblesse, tant le scénario est captivant, brillamment conté et toujours crédible. A l'heure où le virtuel prend de plus en plus le pas sur réel, il est temps de jeter un coup d’œil à notre probable futur. 


Les plus
  • Scénario au top
  • Ambiance angoissante
  • Thématiques intéressantes
  • Direction artistique biomécanique
Les moins
  • Un ou deux passages barbants
  • Jeu de cache-cache perfectible
  • Choix sans conséquences


Le Test

Après Penumbra et Amnesia, les Suédois de Frictional Games récidivent dans l'horreur. Mais cette fois, l'univers retenu est celui de la science-fiction réaliste. Réaliste car dénuée d'extraterrestres, de vaisseaux spatiaux, ou même de créatures surnaturelles. Ici, les monstres sont biomécaniques et les menaces proviennent des dérives de la technologie. Installez-vous confortablement dans votre fauteuil, détendez-vous, et préparez-vous à vous faire retourner le cerveau ! 


SOMAC'est peu ou prou ce qui arrive à Simon Jarrett, le héros du jeu, au début de l'aventure. Rescapé d'un accident de voiture, il doit procéder à un scan cérébral expérimental. Le but de la manœuvre consiste à obtenir une copie numérique de son cerveau, afin de tester de manière virtuelle différents traitements, et pouvoir ensuite appliquer le meilleur dans la réalité. Sachant que la procédure n'est pas plus douloureuse qu'une photographie et que notre homme n'a plus grand-chose à perdre (sa petite amie est décédée dans l'accident et il ne lui reste que quelques mois à vivre en l'absence de traitement adéquat), Simon tente l'expérience sans rechigner et s'installe donc paisiblement dans le fauteuil dédié à la numérisation. Quelques flashes plus tard il retire le casque de scan et découvre... que la pièce dans laquelle il se trouvait a changé du tout au tout. Aucune trace non plus du médecin qui guidait Simon jusqu'ici. Et nous n'en dirons guère plus, car la découverte de l'univers de SOMA et des événements en cours fait partie intégrante de l'expérience ludique et du plaisir procuré au joueur. Tout juste évoquerons nous quelques mots-clés comme transhumanisme et créatures biomécaniques, La frontière entre robots et êtres humains n'a jamais été aussi ténue que dans SOMA. D'ailleurs le jeu aborde le transhumanisme d'une toute autre manière qu'un Deus Ex par exemple. Ici, la modification des corps est une conséquence plus qu'une cause, le point central étant la numérisation de l'esprit humain. Maîtrisée de bout en bout, la narration pourrait en remontrer à bien des jeux, et même des films. Mature, elle évite la facilité du twist grossier, et distille savamment les différentes révélations au fur et à mesure de l'avancée du joueur. Sans aucune lourdeur, puisque toutes les infos secondaires sont délivrées de manière optionnelle, à travers des messages écrits ou des enregistrements audio. Un peu à la manière d'un BioShock, auquel on pense également car Simon se réveille en réalité dans une ville sous-marine.

 

SI TU AIMES SOMA, LIS
 

SOMASi l'ambiance évoque immanquablement le hit d'Irrational Games (sans jamais tomber dans le plagiat), elle nous rappelle également celle de Dead Space. Mais contrairement à ces deux jeux, SOMA fait totalement l'impasse sur les combats. Un choix toujours audacieux, tant le massacre à la chaîne est ancré dans l'ADN du jeu vidéo. Que reste-il alors en terme de gameplay ? De l'exploration, des mécanismes à activer ici ou là, des systèmes de sécurité à détourner, et quelques énigmes jamais trop difficiles ni trop simples. Il faut ajouter à cela l'ingrédient emblématique des productions de Frictional Games : le jeu de cache-cache avec les monstres. Puisqu'on ne peut pas tuer ces derniers, il faut donc les éviter. Pour cela, on mettra à profit la fonction de lean, qui permet de se pencher sur la gauche ou la droite afin de pouvoir observer discrètement l'ennemi. En revanche, il n'est pas possible de se cacher dans des placards ou autres abris de fortune, comme c'était pourtant le cas dans Amnesia. L'absence de cette fonctionnalité nuit un peu à l'intérêt des "affrontements" avec les créatures, puisqu'on se contente d'utiliser des chemins de contournement lorsque le level design le permet, ou d'aller se planquer dans une pièce en espérant que la bête immonde ne vienne pas ouvrir la porte pour visiter les lieux.

 

Il faut ajouter à cela l'ingrédient emblématique des productions de Frictional Games : le jeu de cache-cache avec les monstres. Puisqu'on ne peut pas tuer ces derniers, il faut donc les éviter.


SOMADans certains cas, courir sans prendre aucune précaution reste même la solution la plus simple. Certes, on finit alors par se faire attraper. Mais vu qu'on réapparaît à l'endroit exact où l'on s'est fait choper, il devient plus simple d'atteindre son but. Un système de santé rudimentaire limite tout de même cette possibilité. Autre petit défaut : le manque de rythme de certains passages sous-marins, qui auraient gagné à être légèrement raccourcis. Enfin, on pourra également reprocher au jeu de nous laisser croire à plusieurs reprises que nos décisions auront un impact sur la fin de l'aventure, à la manière d'un Metro 2033. Plusieurs dilemmes moraux nous sont présentés, mais ils ne changent finalement rien. Ceci dit, cette lacune est peut-être volontaire, les développeurs donnant ainsi à croire au joueur que la sombre conclusion de l'histoire est entièrement sa faute, avant de… Non, impossible d'en dire plus ici sans spoiler, ce qui serait un véritable gâchis étant donné la haute volée scénaristique de SOMA. Le mieux, c'est encore que vous y jouiez !

 


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