Test Scarface

Le sexe, la corruption, l'argent, les poucav', les coups de Trafalgar, voilà le quotidien de Montana qu'a essayé de retranscrire Radical Entertainment, avec un style Miami Vice assez bien foutu. Normal, on est en Floride. Des dealers à chaque coin de rue, des meufs qui se déhanchent les fesses pour aguicher, des inconnus qui racontent leur vie privée au premier venu, voici le rêve américain dans toute sa splendeur ! Des lieux mythiques du films tels que le Babylon Club, sont aussi de la partie. Wii oblige, les développeurs ont pu gommer quelques imperfections techniques - ralentissements en cas d'émeute et bugs de collision entre autres - qui brisaient les yeux. Quant au clipping, il a été atténué par un léger brouillard qui nous renvoie gentiment à l'époque de la Nintendo 64. Radical Entertainment essaie de nous la faire à l'envers. Cela dit, il est indéniable que la réalisation a gagné en finesse, YUV activé ou pas. A coté de ça, la gestuelle de Tony est tout bonnement admirable, sans parler de son verbe et ses répliques au débit cassé toujours aussi fracassants. On aurait juste aimé un travail plus profond sur ses expressions faciales. Dans Scarface : The World is Yours, la tenue correcte exigée est composée d'une paire de schlaps, un pince, une chemise, une veste et un flingue. Tiens, en parlant de flingues, les gunfights représentent sans doute la faiblesse la plus notable du jeu. Non pas que l'on remette en cause l'aspect bourrin des affrontements, mais on déplore uniquement le manque de souplesse dans la visée qui s'est franchement dégradée sur Wii. Concrètement, le jeu propose quatre réglages pour doser la sensibilité du réticule, et ce qu'ils appellent "zone neutre de visée". En cool, on dispose d'une vitesse de caméra lente et d'une zone neutre de visée large. En expert, la vitesse de caméra est plus rapide mais la zone neutre de visée est nettement plus réduite. Tout est question de feeling, mais les sautes d'humeur du capteur de mouvements n'arrangent pas les choses. En fait, on passe la majeure partie de son temps à lutter contre la sensor bar pour ne pas perdre le signal dans les phases de shoot. En clair, Scarface : The World is Yours est hautement plus appréciable avec une manette classique entre les mains. Le tout est loin d'être intuitif, et le mode rage est difficile d'accès avec un Nunchuk branché sur courant alternatif. Une fois en mode lock, il est impossible de passer d'un adversaire à un autre en un coup de stick. On est obligé de relâcher Z pour en cibler un autre.

D'un autre coté, Scarface : The World is Yours a mis l'accent sur le démembrement et les différentes parties du corps des ennemis que l'on peut viser, histoire de faire monter la jauge de rage. Une fois remplie et activée, Tony devient une grosse brute indestructible avec des coups de fusil plus puissants, et une barre de vie bonifiée à chaque ennemi abattu. Les missions en bagnole sont plutôt bien orchestrées, avec du business à livrer à droite à gauche, et des traîtres à neutraliser. Finalement, le trip réside avant tout dans la crainte que l'on doit inspirer, et le léchage de botte que l'on doit exiger. Via le bouton 1, on accède à un menu où l'on peut non seulement gérer l'extension de son empire et les opérations en cours, mais aussi investir dans des biens exotiques qui feront monter la cote du personnage auprès des malfrats. Avec Scarface : The World is Yours, on s'attendait à tout sauf à ça ! Assez risible à l'E3 dernier et aux différentes présentations, le titre de Radical Entertainment arrive finalement à tirer son épingle du jeu, grâce à une ambiance proche du film de Brian De Palma. Pas étonnant que le jeu devrait trouver son public, celui qui considère le film comme une oeuvre culte, à juste titre d'ailleurs. Quant aux autres, ils découvrivront un jeu d'action sympathique, quoique assez cru et violent, dont on pardonne les quelques errances techniques.