Test également disponible sur : Xbox One

Test Ryse Son of Rome sur Xbox One sur Xbox One

Test Ryse Son of Rome sur Xbox One
La Note
note Ryse : Son of Rome 13 20

Ryse : Son of Rome est un jeu typiquement Crytek, à savoir plus fouillé du côté technique qu’au niveau du gameplay ou du scénario. Il faut dire que le titre est très beau, parfois magnifique, mais il déçoit aussi par une certaine inégalité visuelle et par une direction artistique qui ne s’exprime que par à-coups. L’histoire du jeu bénéficie de la qualité graphique du titre dans de superbes cut-scenes et l’aspect complot romain accroche toujours le chaland, mais cela reste convenu et très hollywoodien. Cependant, c’est le gameplay de Ryse qui pose le plus de problèmes : répétitif, redondant, qui manque d'ambition malgré quelques bonnes idées et un côté jouissif éphémère, il pourrait rougir de honte face au Retour du Roi, le beat’em all d’Electronic Arts sorti en même temps que le film de Peter Jackson, c’est-à-dire fin 2003. A comparer les scènes de siège de York et de Minas Tirith, on réalise que Ryse : Son of Rome ne mérite pas vraiment son titre de "jeu next-gen". 
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Ryse : Son of Rome 


Les plus
  • Une réalisation globalement très clean et impressionnante
  • Le système de rémunération des exécutions
  • Des exécutions variées et assez jouissives
  • Une certaine variété dans les niveaux
  • Du grand spectacle
Les moins
  • Un gameplay archaïque et répétitif
  • Peu d'évolution possible dans le gameplay
  • Pas de système de couvert
  • Des ennemis clonés à foison
  • Visuellement inégal par moments
  • Une direction artistique peu présente
  • Un scénario un peu convenu où l'Histoire sert un peu de faire-valoir
  • Des niveaux étroits
  • Se termine en 5h


Le Test
L’odeur du nouveau matos, la possibilité de produire une vitrine technologique sur un nouveau support, d’être à la pointe techniquement, ne serait-ce que pour un moment : c’était inévitable, la sortie des nouvelles consoles ne pouvait qu’attirer l’appétit des Allemands de Crytek. Oui, ils aiment les saucisses et la bière, mais pas que. Et c’est la Xbox One qui a décroché la timbale avec Ryse : Son of Rome, un péplum modèle géant qui forme aux côtés de Forza Motorsport 5 et Dead Rising 3 le trident d’exclusivités de Microsoft pour la sortie de sa nouvelle console. Une question se pose pourtant : blockbuster et exclusivité signifient-ils vraiment bon titre ? Réponse dans notre test.

Ryse : Son of RomeNous sommes à Rome en... Ah bah tiens, c’est vrai ça, on ne sait pas vraiment quand se déroule Ryse. On est bien dans l’Antiquité romaine, sous le règne de Néron comme on l’apprend en avançant dans le jeu, mais Crytek a soigneusement pris ses distances avec la réalité en se délestant de toute forme d’information trop précise. Ou trop cohérente  avec l’Histoire. On nous propose donc d’incarner le jeune soldat Titus Marius (l’équivalent d’un Pierre Dubois chez nous, plus basique, tu meurs), un légionnaire qui va assister à l’éradication de sa famille et de son clan par une horde de barbares, en plein jour et en plein cœur de la capitale romaine. Forcément, ça sent le complot, ou le choix scénaristique improbable. Oui, parce que ce sont des Bretons, les fameux barbares qui ont donc fait tout le chemin jusqu’à Rome pour se farcir la famille de Marius… Mouais… Enfin, passons sur ces invraisemblances. Vous l’aurez compris, Ryse : Son of Rome est une histoire de vengeance. Péplum, vengeance, oui, ça rappelle évidemment quelque chose : le Gladiator de Ridley Scott dans lequel le général Maximus est trahi et laissé pour mort avant de revenir dans la capitale romaine dans la peau d’un gladiateur. Sans trop spoiler, ce long-métrage et le cinéma en général ont été des sources d’inspiration particulièrement marquées pour Ryse ; la scène du débarquement en Bretagne est juste une copie conforme de celle de Spielberg dans "Il faut sauver le Soldat Ryan". Et qui dit Hollywood dit forcément quelques scènes un peu grosses, dans lesquelles Marius nage avec son armure, saute sur une trirème depuis un rocher sur le rivage ou encore fait des chutes de plusieurs dizaines de mètres sans avoir une seule égratignure. Autant certains titres jouent complètement la carte d’un contexte historique revisité (on attend d’ailleurs The Order 1866 dans ce registre), autant ici, Crytek semble agir par confort et on fronce les sourcils plus d’une fois devant des évènements un peu improbables. Néanmoins, la narration fonctionne plutôt bien et la qualité des cut-scenes fait qu’on accroche au récit quand même.

 

Beau comme un romain


Ryse : Son of RomeMais allez, ne soyons pas trop mauvaise langue, comme un bon gros film de Michael Bay, le scénario de Ryse : Son of Rome n’est pas vraiment sa qualité première. Next gen' oblige, Crytek a mis le paquet sur la réalisation du jeu qui est globalement magnifique, mais qui peut s’avérer assez inégale suivant les éléments concernés et les niveaux du jeu. Le tout demeure détaillé et fluide. Les jeux de lumière sont bien souvent à tomber par terre, et on admire pendant de longues secondes le soleil se refléter sur l’armure de Titus Marius. Les visages ont bénéficié, pour la plupart, d’un soin tout particulier ; on peut apercevoir les pores de la peau, la sueur, le moindre mouvement de pupilles et c’est assez saisissant. Les modèles du commandant Vitallion et de Basilius  sont des exemples de réussite, contrairement à Marius qui, jusqu’à la fin du jeu, conserve son aspect un peu trop vide et son teint cireux. Les textures sont également concernées par ce côté inégal : si la grande majorité d’entre elles sont fines et détaillées, bizarrement, certaines sont passablement banales. Les explosions en jettent, mais dès qu’on s’approche un peu trop des flammes, celles-ci ont un côté JPG pas franchement ragoûtant. En bref, c’est très joli et la Xbox One expose son potentiel, mais on est loin de l’inspiration artistique qui est celle d’un The Last of Us ou d’un Batman : Arkham Asylum sur la génération précédente. On aurait même été en droit d’en attendre plus au vu du caractère très linéaire et étroit des niveaux. Si cela correspond certes aux mécaniques du jeu (sur lesquelles nous nous attarderons ensuite), Crytek aurait certainement dû s’attarder un petit peu plus sur le niveau de détails proposé dans le décor, qui n’est pas franchement folichon…

 

BOURRIN COMME UN BARBARE


Ryse : Son of RomeMais il y a un point plus important sur lequel Ryse laisse vraiment le joueur sur sa faim, et c’est évidemment le gameplay, qui correspond à celui d’un beat’em all du début des années 2000. Et encore, ce serait dire du mal de certains des meilleurs représentants du genre. Vraiment beaucoup trop répétitif, c’est ce qui caractérise le gameplay de Ryse. Aucun combo à réaliser, quasiment aucune forme de customisation du personnage ou de ses armes : la seule forme d’enchaînement disponible est d’alterner entre une attaque à l’épée et au bouclier, point barre. Alors on martèle comme un bourrin, en parant de temps à autre, en esquivant plus rarement, ça ne sert pas à grand-chose à part dans des cas précis, et la roulade de notre légionnaire l’envoie beaucoup trop loin pour contre-attaquer. Une fois l’ennemi bien amoché, une icône au-dessus de sa tête vous indique qu’il est possible de l’exécuter en appuyant sur RT. S’enclenche alors un bullet-time durant lequel vous devez réussir un QTE pour finir l’adversaire. Ce dernier prend, pendant quelques secondes, la couleur du bouton sur lequel vous devez appuyer pour le frapper de votre bouclier, l’égorger ou encore lui couper un bras. C’est assez jouissif et visuellement bien foutu. Seulement voilà, que vous appuyiez ou non n’influe pas vraiment sur la mise à mort du pauvre diable que vous allez désosser, seulement sur les points d’expérience que vous accumulez. De plus, il n’y a que deux boutons dont vous aurez besoin, X et Y, ce qui réduit grandement le challenge du QTE et aussi l’intérêt de cette phase. D’ailleurs, une fois la vingtaine exécutions passées, on se lasse assez rapidement du système et du ralenti qui se déclenche inévitablement. D’autant que les combats en eux-mêmes ne sont vraiment pas géniaux : comme dans Assassin’s Creed, vos adversaires ne coordonnent pas vraiment leurs attaques et vous regardent gentiment exécuter leurs copains avec un enchaînement bien longuet. Les types d’ennemis se comptent d’ailleurs sur les doigts d’une main, on affronte les mêmes clones pendant tout le jeu, et ceux qui ont des attaques légèrement différentes des autres et qui obligeraient le joueur à réfléchir sont grillés par des indications à l’écran…

 

Les combats en eux-mêmes ne sont vraiment pas géniaux : comme dans Assassin’s Creed, vos adversaires ne coordonnent pas vraiment leurs attaques et vous regardent gentiment exécuter leurs copains avec un enchaînement bien longuet

 

Ryse : Son of RomeRyse tente bien quelques petites choses pour se sortir de ce carcan. Grâce au pad directionnel, le joueur peut choisir ce qu’il gagne en exécutant un soldat adverse : de la santé, de l’expérience, de la Rage (qui est une sorte de mode super ralenti dont la Jauge se vide quand vous le déclenchez), ou encore un bonus de dégâts. Dans le dernier cas, vous aurez besoin de moins de coups pour déclencher la mise à mort (oui, il faudra en passer par là relativement souvent). Le système est une bonne idée, mais il est mal équilibré, ce qui fait que si on choisit la régénération de la santé, il est quasiment impossible de mourir. La mécanique d’évolution du personnage (si on peut appeler ça comme ça) est, elle vieille comme le monde et assez limitée : au-delà d’un rallongement de la jauge de vie ou de Rage, il est impossible d’acheter des enchaînements, seulement des exécutions. Elles sont certes différentes suivant le nombre d’ennemis à achever (simple ou double) et le mode enclenché (Rage, XP, Santé ou Dégâts). Mais il est quasiment impossible de choisir laquelle effectuer puisqu’elle se déclenche en partie au hasard et en partie suivant les conditions de l’exécution. Le corps de l’ennemi est d’ailleurs parfois l’objet d’une légère téléportation au moment de la mise à mort, pour coller au début de l’animation… Si on ajoute la coloration de l’ennemi pendant les QTE, ça fait un peu mal à l’immersion. Certaines phases de jeu sont également faites pour varier l’expérience. C’est le cas des formations en tortue pour se protéger des volées de flèches des archers barbares, qui sont beaucoup trop faciles à gérer, ou encore de la planification de certains assauts, dont les choix se réduisent à : 1) affronter plus de guerriers au corps-à-corps mais ne pas être dérangé par des armes de jet 2) avoir un peu de chaque à gérer. Et une fois qu’on a compris qu’il n’y a pas de système de couvert (!) et que l’ami Titus met douze ans à envoyer un pauvre javelot dans la trogne d’un archer, on choisit souvent la première solution.




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