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Avant tout destiné aux inconditionnels de la série, Ridge Racer 6 aura du mal à convaincre les néophytes. Trop maigre pour être considéré comme un cador du genre, il ne supporterait pas une éventuelle comparaison avec l'inévitable Project Gotham Racing 3, même si les deux titres ne visent pas vraiment le même public. Il se contente donc de débarquer sur Xbox 360 en assurant le minimum syndical : des graphismes sans éclat mais propres, un drift toujours au poil et une durée de vie assez conséquente, un brin pipée par des circuits découpés en plusieurs épisodes. Le gameplay ne proprose vraiment rien de nouveau, si ce n'est un pompage sans retenue de la version PSP. La prestation sonore du jeu n'est vraiment pas terrible. Les bruitages sont à la rue, avec des voitures qui ne semblent pas avoir de moteur sous le capot. Pour ce qui est des musiques, R4 : Ridge Racer Type 4 demeure le must de la série. Bref, Ridge Racer 6 cherche seulement à profiter de la puissance naturelle de la Xbox 360, sans pour autant en tirer partie. Dommage...
- Un drift plus réaliste
- L'impression de vitesse toujours présente
- Une pléiade de voitures à débloquer
- La Xbox 360 sous-exploitée
- Une bande-son médiocre
- L'I.A. mal dosée
- Un gameplay qui souffre de réelles nouveautés
Pressenti pour accompagner la sortie européenne de la Xbox 360, Ridge Racer 6 s'est finalement octroyé quelques semaines supplémentaires pour parfaire le noeud de sa cravate. Le risque de se faire recaler par les aficionados de la franchise est sans doute à l'origine de cette coquetterie exagérée.
Ancienne propriété privée de Sony et de ses PlayStation, le label Ridge Racer habille désormais la vitrine des consoles concurrentes, en l'occurrence celle de la Xbox 360 qui contient déjà un certain Project Gotham Racing 3. Prônant l'arcade sans modération, Ridge Racer 6 débarque chez Microsoft avec un bagage technique qui date de l'époque PSone. Si cela permettra aux fans de retrouver leurs marques assez rapidement, cela pourrait s'avérer insuffisant pour ceux qui ont osé claquer 400 € dans un pack Premium.
Alice, ça glisse
Car toutes proportions gardées, on se demande après quelques heures de jeu quel est l'intérêt de développer un titre aussi beau sur PSP que sur Xbox 360, sans apporter un véritable fond qui ferait la différence par rapport aux autres opus. On pourrait chercher la petite bête dans le fameux drift qui est à l'origine du succès de la saga. Fidèle à lui-même, son amorce s'exécute toujours de la même façon, à savoir lever le pied de l'accélérateur tout en tournant le volant afin de faire déraper la voiture. Il faut savoir que les véhicules sont dotés d'une adhérence suffisamment forte pour aborder certaines courbes sans même avoir recours au drift, ce qui offre un gain de temps considérable par rapport aux concurrents. La subtilité ne s'arrête pas là, puisqu'il faut désormais réellement contrôler le dérapage pour éviter le rail de sécurité, le ravin ou tout simplement le mur. Appuyer sur la gâchette droite pour récupérer de l'adhérence et se remettre dans le droit chemin sans un coup de stick schumacherien est de l'histoire ancienne. Du coup, le choix de la voiture n'est plus une affaire de fashion victim car chacun d'eux possède son propre style de drift : faible, standard, dynamique et spécial. Oui, ça y était déjà, mais comme décoration d'intérieur.
Pour mémoire, les machines au drift dynamique possèdent une excellente vitesse de pointe qui les rend peu stables dans les courbes. Le drift standard convient plutôt à ceux qui veulent s'essayer à cet art propre à l'univers Ridge Racer, avec un minimum de risque. Enfin, le drift faible cible les amoureux du coup de volant à l'ancienne. Au fil des années, Namco aurait tout de même pu faire l'effort d'intégrer d'autres critères de sélection qui ne l'auraient pas forcément obligé à verser dans la simulation. Radins les gars. Pour contraindre le joueur à s'adonner aux plaisirs du drift, Namco a intégré la nitro, un ingrédient explosif qui se mesure ici en bonbonne. Imitant son frère sur PSP, Ridge Racer 6 permet également de booster sa vitesse de pointe de façon ponctuelle. Alors que sur la portable de Sony on ne pouvait utiliser qu'une bonbonne à la fois, ici il est possible d'en brûler jusqu'à trois d'un coup. L'utilité dans tout ça ? Un boost nettement plus long et plus rapide qu'un boost classique; c'est toujours ça de pris. Pour jeter de la poudre aux yeux, l'Ultimate Charge permet de recharger sa jauge de façon plus rapide. Le principe est simple mais pas évident à mettre en pratique : drifter pendant la consommation du résidu de nitro. Autrement dit, faire un dérapage juste avant que la jauge de nitro ne se vide.
Need some speed ?
Le mode Explorateur, successeur du fameux World Tour, fait une apparition qui ne marquera sans doute pas les esprits. Le joueur se retrouve face à une immense carte numérique dans laquelle il faudra avancer à travers différents secteurs numérotés. Ces secteurs représentent en fait les courses à remporter pour prétendre débloquer essentiellement de nouvelles montures. On peut les ingurgiter soit un à un, soit par paquets de sept voire huit courses. Ce système fait légèrement penser à celui de WipEout Pure où, dans le mode solo, on pouvait enchaîner les courses dans l'espoir de décrocher pour chacune d'elle la médaille d'or. Ridge Racer 6 s'inspire donc de ce procédé, car il faut désormais terminer premier à chaque course pour passer à la suivante. Les places d'honneur, c'est terminé ! Bien évidemment, il n'est pas nécessaire de finir chacun des secteurs pour apercevoir le bout du tunnel. D'autant plus qu'il n'y a vraiment rien d'excitant de venir à bout d'un Explorateur à rallonge ne se basant réellement que sur une quinzaine de circuits, le reste n'étant que du flan. Portions de circuit modifiées et reverse entre autres permettent de tisser une toile de 111 épreuves. Mais au fur et à mesure que l'on progresse sur la carte, des courses hautement plus corsées avec des classes de voitures de président s'ajoutent à celles déjà existantes. On se retrouve ainsi avec quelques 200 courses sur les bras; chose qui ne sert strictement à rien !
Graphiquement, Ridge Racer 6 est indéniablement une déception. Si sa plastique en haute définition risque d'impressionner quelques esprits simplets, il est clair que les capacités de la Xbox 360 ont été exploitées au minimum. C'est propre, certes, mais certains environnements sont beaucoup trop vides, beaucoup trop scolaires pour une console qui se dit next gen. Pire, on notera la présence d'aliasing par moments, accompagné de textures qui ne sont pas toujours au mieux. Néanmoins, on pourra se consoler avec une animation et une impression de vitesse impeccables. La modélisation des véhicules a, quant à elle, été soignée et les effets de lumières de Rave City Riverfront relèvent légèrement le niveau, même s'ils n'ont rien d'exceptionnel. Comme sur PSP, un blur plus ou moins intense vient ponctuer chaque utilisation de nitro.
Drift Racer 6
D'un point de vue technique, le sixième volet de la série marche avec des béquilles. Outre les temps de chargements qui permettent de prendre un café au bistrot du coin, le CPU se permet quelques libertés plus que suspectes. Il arrive parfois que l'on arrive pas à rattraper un concurrent avec une triple-dose de nitro sans trop savoir pourquoi... De même que l'intelligence artificielle semble commettre peu d'erreurs de pilotage, ce qui est particulièrement frustrant lorsque l'on sait que l'on a réalisé le tour parfait. Le comportement des pilotes adverses est d'ailleurs à la limite du raisonnable : ils ne font rien pour nous éviter lorsque les gommes flirtent de trop près. Dans les courses particulièrement relevées, le départ est un moment crucial pour ne pas se retrouver embourbé dans le trafic. En effet, un bon démarrage permet de grapiller gratuitement quelques places. Comme d'hab', c'est le premier du classement qui est le plus difficile à rattraper; une sorte de boss de fin de niveau qui donne du fil à retordre. Si vous ne possédez pas le Live et ses courses qui peuvent compter jusqu'à 14 joueurs en ligne, vous pourreez toujours vous rabattre sur le mode deux joueurs en écran splité. Pas très esthétique, on regrette rapidement d'avoir acheté une seconde manette pour jouer le perfectionniste.