Test Rallisport Challenge 2

Même si ces épreuves ne varient pas d’un pouce par rapport à Rallisport Challenge 1 (à part les course en croisements, plus nombreuses), il faut savoir que les circuits sont totalement inédits. Et vous allez en voir du pays ! Canada, USA, Australie, Argentine, Suède, Monaco, Angleterre, voilà tous les pays qui sont à l’honneur dans Rallisport Challenge 2. Bien entendu, chacun présente des paysages différents, des circuits originaux et par conséquent une conduite atypique. L’appétit du pilote qui sommeille en vous va être rassasié. Mais c’est avant tout un festival pour les yeux de découvrir chaque étape. Printemps, été, automne, hiver, le paysage se transforme et les prouesses techniques réalisées par les développeurs sont bel et bien au rendez-vous. Rallisport Challenge 2 est une véritable claque graphique, une vitrine technologique des prouesses de la Xbox, et peut-être même l’un des plus beaux jeux de courses de la console au même titre que Project Gotham Racing 2. Les reflets sur la glace lors d’une nuit dégagée, les effets de lumières au soleil couchant et la brume d’une forêt fraîchement arrosée d’une averse automnale ne sont que quelques exemples des effets stupéfiants de RSC2. Que vous rouliez sur de la terre sèche, de la boue, du bitume, de la neige ou des pavés, il y a toujours une répercussion visuelle pour un maximum de réalisme. Nuage de poussière, projections d’argile, feuilles virevoltantes ou gerbes de neige, ces détails entacheront l’horizon de vos adversaires et ne manqueront pas de salir la carrosserie de votre voiture. Avec plus de 90 courses, il faudra s’adapter aux différentes conditions climatiques et aux différents revêtements de terrains. Et cette adaptation passe dans la maîtrise totale des 49 voitures mises à votre disposition : Renault, Skoda, Subaru, Mitsubishi, Peugeot, Audi, Suzuki, Toyota, Saab, Hyundai, Ford, Seat …etc … En plus d’une réalisation graphique d’exception, le jeu est également très réussi sur le plan des bruitages. Ronronnement du moteur, sifflement du turbo, frottements des herbes sous le châssis de la bagnoles, dérapages, froissements de tôle, tous ces détails sonores sont majestueusement retranscrits et grâce au Dolby Digital, on est entièrement immergé dans la course.

Rallisport Challenge 2, comme le premier, ne s’en cache pas : il s’agit d’un gameplay orienté arcade au maximum. Les développeurs de Digital Illusions ont bien remarqué que malgré le succès des simulations de rallye en Europe ce genre de jeu n’est pas ouvert à tous. Et pour séduire les joueurs récalcitrants, le studio de développement a axé son soft sur le plaisir immédiat. Les premiers pas sur Rallisport Challenge 2 sont d’une aisance à faire pâlir la concurrence. Peu importe la discipline, peu importe le tracé ou la voiture, on réussit à conduire sans faire systématiquement un détour dans le décor, sans se coincer entre deux arbres et sans se bloquer contre un rocher. Au départ, il est assez facile de négocier les virages en apprenant à gérer l’utilisation du frein (ou/et frein à main) et de l’accélération afin d’éviter de partir en sucette ou de bloquer les roues. Bien entendu, les premiers circuits débloqués sont très abordables avec pour chacun un passage un peu chaud qui entraîne un accident ou une belle sortie de route. Pour ne pas être la victime de son manque de professionnalisme, il faut passer par un apprentissage intensif du dérapage contrôlé. Rallisport Challenge 2 est assez friand des dérapages un tantinet exagérés grâce à une forte impression de vitesse. Bien plus rapide que son prédécesseur, RSC2 nous scotche littéralement dans notre siège baquet pour peu que l’on opte pour les vues intérieurs (ras du sol, capot et pilote). Par contre, les deux vues extérieures sont un petit peu mollassonnes pour faire monter l’adrénaline.

La vitesse, c’est bien beau mais si on n’arrive pas à maîtriser les chevaux qu’on a sous le capot au moment d’un virage, c’est la gamelle assurée. Et quels accidents spectaculaires ! On a droit à une légère mise en bouche lors de la scène d’introduction du jeu mais lorsque c’est notre voiture qui part en tonneau, on en reste bouche bée. Peu importe la vue sélectionnée durant la course, au moment où vous quittez la route et que votre engin part en vrille, le jeu passe en vue " caméra replay " afin de vous offrir le meilleur point de vue de l’accident, le tout en temps réel. C’est réellement jouissif de voir le véhicule se détruire grâce une excellente gestion des dégâts. Au préalable, ce sont les vitres qui éclatent si l’on s’appuie avec insistance sur une barrière ou un concurrent dans un virage. Après, c’est au tour des pare-chocs avant ou arrière de se détériorer … Mais bien entendu, au moment des crashs, ce ne sont plus que des détails. Dès lors, il faut craindre pour les portières, coffres ou capots qui, durant les roulés-boulés, s’ouvrent, se referment jusqu’au moment où ils se détachent pour finir leur course dans le décor.

" Et avec tout ça, on arrive à se relever ? ", vous allez-me dire. Oui, la gestion des dégâts de Rallisport Challenge 2 pourrait en décevoir plus d’un à ce niveau-là. La jauge de dégâts oscille entre le blanc et le noir. Les petits chocs ne modifieront pas la conduite, mais dès vous passez dans le rouge, la tenue de route, l’accélération, la vitesse de pointe en prennent un coup. Quant à la couleur noire, elle indique que la pièce en question est HS, mais cela arrive un peu trop rarement. Un autre petit problème que l’on dénote au fur et à mesure du jeu, c’est que certaines collisions avec des barrières ou des murs sont mal étudiées. Ainsi au lieu de rebondir avec fracas, vous vous plantez dessus comme un moucheron sur un pare-brise. Et forcément, il y a de quoi pester, surtout quand on tenait un record.

Chaque revêtement nécessite une adaptation spéciale. Lors de courses sur glace ou durant les rallyes sur neige, il faudra utiliser la pédale d’accélérateur avec délicatesse et éviter les freinages secs pour avoir une chance de remporter l’étape. A contrario, les déserts australiens vous permettent quelques pointes de vitesse non négligeables au même titre que les Courses de Côte, mais attention à la chute lorsque vous frôlez les ravins. Rallisport Challenge 2 propose tout de même quelques modifications afin d’améliorer les capacités des véhicules. Mais en règle générale, les attributs par défaut sont les meilleurs.

Ce petit bijou de réalisation ne serait rien sans une durée de vie conséquente. Et comme par hasard, Rallisport Challenge 2 va nous tenir en haleine un bon nombre d’heures, grâce déjà à ses modes de jeux solo. Outre le Contre la Montre et les Courses Uniques, c’est le Mode Carrière qui exige un réel investissement. Avec plus de 116 épreuves, il faudra le terminer pour pouvoir débloquer de nouvelles courses et de nouveaux véhicules. Je vous conseille de passer directement en difficulté Champion car les degrés Amateur et Pro sont bien trop faciles à mon goût.

Mais c’est bien évidemment l’apparition du Mode Xbox Live qui donne à Rallisport Challenge 2 toute son charme en multijoueurs. Seule réelle nouveauté par rapport au premier épisode, l’option Xbox Live permet de vous confronter à 15 autres joueurs dans les différentes disciplines précédemment citées. A la manière de PGR2 ou Toca 2, il faut débloquer les voitures et les courses pour en profiter pleinement en Live. On retrouve les accès rapides à une partie, l’optimatch (très bien fourni), un classement mondial (basé sur le chrono et sur des points), l’option XSN ou encore la création de partie. Afin d’éviter les problèmes de lags, lorsque vous passez d’une partie de 4 à 16 joueurs, il faudra désactiver les collisions (ND Beb : à 16 sur une route de campagne, ça se comprend !) : on se retrouve dès lors avec des voitures fantôme. Une fois ce cap dépassé, c’est un pur bonheur de fun et de réussite. Aucun problème de ralentissements ou de serveurs n’est à déclarer. On notera un déplacement dans les menus pas très intuitifs pour celui qui héberge la partie mais ce serait vraiment pinailler pour pas grand chose.